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Un BD western sur une légende de l'Ouest. Vraiment ?
Ou fausses pistes.
Finalement un western de nos jours, des légendes qui ne sont que ça.... des légendes, des personnages cabossés.
Un dessin style gros nez, des couleurs franches, une lecture plaisante et facile.
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C'est toujours avec autant de joie que l'on retrouve la nouvelle BD de Duhamel, hilarante et caustique à souhait. Avec une plume acérée, il aborde moult sujets de société imbriqués les uns dans les autres : l'usure des acteurs de cinéma dénigrés par leur employeur, la violence larvée aux USA depuis un siècle et demie et qui resurgit de nos jours, le tourisme de masse qui salit les mémoires en révoltant l'honnête citoyen devant l'inculture et la bêtise des autres. Même les "grands esprits malades" se rencontrent, deviennent complices et vont jusqu'au bout de leurs convictions par dépit. Tout cela est d'une modernité rageuse. L'art de Duhamel est de rendre sympathiques Jack et Mike, les deux larrons à l'esprit dérangé. Et la grande subtilité est de nous faire confondre la folie avec la raison, séparées seulement par un fil. Les portraits contrastés des touristes montrent des gens parfois à peine sortis du confinement. La crise sociale est là, et en abordant Las Vegas, la fracture éclate, les réflexions méchantes fusent pour chauffer l'air un peu plus. Dans l'esprit de Bruno Duhamel, le peuple de ce Far West moderne n'est pas loin de ressembler au nôtre. Les coups de théâtre sont fréquents. La peur règne, même lors des tirs de balle à blanc. Finalement, c'est peut-être le manque d'amour qui les ridiculise… si un célèbre physicien a dit « l'amour est la plus grande force qui existe » c'est ce qui pourrait arriver de mieux au pauvre Jack, en souffrance sur les fausses pistes. Et perfuser un blessé blanc avec du sang indien aide à pacifier la situation.
Un point fort : si le passé sert à comprendre le présent, encore faut-il que les historiens soient honnêtes. L'auteur n'oublie pas de les écorcher à vif. Il se moque des technologies nouvelles qui n'aident pas l'intelligence humaine, en humiliant tous les vantards « bas de plafond ».
Comme de coutume, le graphisme et les couleurs des planches sont impeccables, les visages expressifs et les yeux attendrissants. Bravo l'artiste.
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Je poursuis ma « cure » de Duhamel.
Cette fois-ci, je vous présente « Fausses pistes », et le ton est donné dès le préambule :
« Lorsque j'ai décidé de régler mes comptes avec le western, je me suis retrouvé face à un problème de taille : je n'avais jamais mis les pieds au Far West.
Bien qu'amateur de la culture nord-américaine, je savais que dans l'Ouest, un amateur devient vite un pied-tendre.
Un voyage de documentation eût été une solution, mais les voyages coûtent cher, bousillent la planète, et cerise sur le donut, une pandémie mondiale venait de fermer les frontières. »

XXI ème siècle - Sur la scène de Woodstone et dans la vie, Frank Paterson EST « Frank Wild Faith Johnson », le célèbre Marshall. Tellement habité par son personnage, tellement strict sur la véracité des détails historiques, qu'il est capable de dégainer sur un malheureux touriste, qui prétendait « que Wild Faith était un gros raciste lié au Klu Klux Klan ».
Son manager le vire parce, que dit-il, il est maintenant trop vieux pour le rôle. Ses collègues se cotisent pour lui offrir un voyage de 7 jours en car dans l'Ouest.

Départ pour le Far West des cowboys et des indiens, avec un groupe d'une dizaine de personnes et d'une guide.
Ce n'est pas un vrai western. Quoique…
L'ambiance devient vite tendue, très tendue même, entre les différents protagonistes, suite à la réflexion d'un Marine qui remet en cause le pacifisme des indiens. N'oublions pas que Jake, ou plutôt Frank (autant utiliser son vrai prénom) a amené son colt…

L'auteur n'oublie pas au passage, d'épingler la NRA, la légende de l'Ouest américain et tous les radicaux extrêmes, quel que soit le bord.
Il n'y va pas avec le « dos de la cuillère », mais tout est finement observé, et l'humour est grinçant

Toujours en filigrane dans les récits de cet auteur, on retrouve la réflexion, l'analyse. Celle de la quête d'identité de Frank qui se sent vide depuis qu'on l'a déshabillé de son costume de Marshal. On verra s'il y parvient…

J'ai adoré les traits expressifs des différents acteurs et surtout les paysages. Ceux du désert sont magnifiques.

Réflexion, humour, graphisme sympa. Merci Bruno Duhamel !

https://commelaplume.blogspot.com/
Instagram : comme la plume

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Franck Paterson junior joue, pour les touristes, tous les jours, depuis bientôt 15 ans, le rôle d'une légende de l'ouest américain : Jack Wild Waith Johnson, dans un village reconstitué.
Seulement voilà, il a vieilli, il invente ou tente d'inventer des nouveautés qui ne plaisent pas et, petit à petit, n'a plus rien du marshall qu'il est censé être. L'organisateur le met à la porte. Seulement voilà Franck ne sait pas quoi faire, d'ailleurs il ne sait rien faire d'autre.
Il part en autocar faire un voyage organisé dans le Grand Canyon, La Vallée de la Mort et Monument Valley.
Seulement le groupe est loin de répondre aux attentes de Franck.

Vrai faux western ou faux vrai western, cet album est indéniablement d'une rare qualité cherchant, et trouvant, à démontrer qu'en chassant les vieilles habitudes, elles reviennent au galop , du moins dans un premier temps. Il faut dire que les personnages du groupe de touristes sont gratinés et les dialogues réellement proches de la réalité. le héros, quant à lui est paumé, enfermé qu'il est dans ses habits de marschall de pacotille.
C'est du très bon, que ce soit, comme déjà dit, le scénario en plein dans la réalité, que les dessins, le tout de Bruno Duhamel, faisant de cet album un must incontournable pour les amateurs du genre.
Je conseille.
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Un règlement de compte dans une petite ville du far west, les cow boys se font face, se menacent… Mais c'est juste une reconstitution pour touristes. Frank joue le rôle du marshall Jake “Wild Faith” Johnson, rôle qu'il prend un peu trop à coeur, toute sa vie s'écroule quand on lui annonce son licenciement. Pour se changer les idées, il entreprend un périple en voyage organisé, dans le rôle du touriste cette fois-ci.
Le dessin est très classique, la colorisation est soignée ce qui rend cette aventure vivante et attractive.
C'est l'histoire d'une descente aux enfers, traité de façon humoristique. Et le récit prend une dimension rocambolesque, avec retournements de situations. J'aime l'humour que nous propose Bruno Duhamel, détaché, un peu cynique, il égratigne la NRA au passage, le tourisme de reconstitution, le mythe du Far-West, le rêve américain et les réacs de tous bords. Et c'est ce qui m'a plu le plus dans cette histoire.
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Frank incarne depuis quinze ans une légende de l'ouest, le marshall Johnson, dans le spectacle que propose la ville de Woodstone. Totalement investit dans son personnage, il est pourtant renvoyé car jugé trop vieux pour la crédibilité du rôle. Son équipe lui offre comme cadeau, un voyage en bus à travers la vallée de la mort. Sa prime de départ, un colt modèle 1880.
Au cours de ce voyage, il se confronte à la guide qu'il corrige sans ménagement. Il entre aussi en contact avec les autres touristes du car, chacun avec leur vision du mythe du Far West. Un ancien marine, notamment, très critique sur la vision des indiens pacifiques. Mais Franck se retrouve aussi confronté à sa propre vision de l'ouest américain. Il va découvrir que ses modèles ne sont pas des personnages aussi héroïques qu'il pensait.
Cette BD n'est pas un western, mais pourtant le genre western en est l'élément central. Dans son scénario, très proche des romans initiatiques, où le personnage principal, en vérité, est à la recherche de lui même, Bruno Duhamel en profite pour tirer à bout portant sur la plupart des mythes de l'Ouest américain.
Franck, le personnage principal est en colère, et cette colère qu'il retient, mais qui monte au fur et à mesure de l'album est un des éléments du suspense qui se joue. le récit initiatique va-t-il virer au thriller ou au carnage ? Cette colère et la confrontation avec les autres personnages permet de dénoncer, tout en nuances, les clichés de toutes sortes sur l'Histoire. de l'anachronisme des jugements actuels sur des périodes du passé, de la bien-pensance de certains qui ont une vision du monde divisée entre bien et mal, des légendes constituées sur des mensonges, du complotisme qui remet tout en cause, etc.
Ce voyage intérieur du personnage rappelle quelques uns des bons films de Clint Eastwood (Bronco Billy, par exemple, et un peu aussi impitoyable mais avec de l'humour !), et répond aussi à la fameuse scène finale de l'homme qui tua Liberty Valence (« On est dans l'Ouest ici ! Alors quand la légende dépasse la réalité, on imprime la légende ! »).
Pourtant, l'histoire qui semble sur ces rails de comédie dramatique nous surprend plus d'une fois par ses virages et par l'évolution du personnage principal. On va de fausses pistes en fausses pistes pour notre plus grand bonheur. La tension va crescendo. Et si, tout compte fait, on était quand même dans un western !
La dureté du scénario est contrebalancée par le dessin. Duhamel a un style semi réaliste, apparemment destinée à des histoires plus légères . Pourtant, ce contraste permet d'alléger et de nuancer la noirceur et la violence. L'humour vient d'ailleurs, par petites touches, alléger l'ensemble de façon salutaire. le graphisme est vraiment incroyable. Certaines planches, notamment dans ses paysages désolées de la vallée de la mort sont absolument magnifiques.
Si vous aimez les récits initiatiques tendres et cruels, si vous aimez les paysages de l'Ouest américain, si vous aimez les westerns et la réflexion sur leur mythologie, alors, ce one shot de Bruno Duhamel est pour vous !
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Nous connaissions le « western spaghetti », Duhamel nous propose un nouveau genre : « le western loufoque » dans une entreprise de démystification de la conquête de l'Ouest américain. À travers l'approche consumériste et athée contemporaine, Duhamel promène des personnages psychopathes, brochette de paumés déculturés, sur les traces du mythe fondateur de la nation américaine : les grands espaces de liberté.
Le nouvel aventurier du XXIe siècle ne serait-il pas un touriste nourri au popcorn et déplacé en bus climatisé ?

Tout y est délicieusement contre-pieds : les couleurs pop'art acidulées, le dessin semi-réaliste et caricatural, l'esprit « bas de plafond » de nos héros déclassés.
Ce n'est pas la « Naissance d'une nation » qu'il est donné de voir au lecteur mais la déconstruction de mythes reposant sur le mensonge, l'expropriation et la violence.
Les représentants de communautés américaines constituent le groupe de touristes si mal assorti : le transgenre, le marine raté et recalé, le hippie du 3ème âge, l'immigrant mexicain illégal, le bouffi et l'obèse, le culturiste nihiliste.

Tout est successivement désacralisé : le chef indien consommateur de psychotropes, les démocrates et « les saloperies » dont ils sont tenus pour responsables, le syndicat des armes à feu sponsorisant le parc à thème corral reconstituée.

Car c'est bien à la philosophie de l'histoire que s'attaque Duhamel. Ici, pas d'idéalisme à la Hegel, de matérialisme historique à la Marx, de positivisme tel que décrit par Auguste Comte. Si concept de « postmodernité » de l'histoire il y a, son fondement est le mensonge et la falsification car « quand la légende dépasse la réalité, alors on publie la légende »


« l'Amérique est malade et il est temps de faire le ménage » .... Dans l'intervalle, ça déménage au travers d'une douce folie !
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Frank joue le rôle d'un Marshal dans un parc d'attraction dédié au western. Depuis quinze ans, il joue la même fusillade devant un public jusqu'au jour où il se fait licencier. Il est jugé trop vieux et développerait des troubles psychiatriques au point de ne plus faire la différence entre la réalité et la fiction. Comme remerciement de la part de ses collègues, il reçoit en cadeau un voyage au cours duquel il va avoir l'occasion de réfléchir à son identité.

L'auteur, Bruno Duhamel joue avec les clichés de la conquête de l'ouest. Son récit souligne que les choses racontées ne sont pas signe de vérité. de nombreuses légendes de l'époque ont fortement exagéré leurs histoires et c'est ce qui va se passer pour Frank. Il va revivre le passé de son héros. 

Les teintes fluos utilisées pour la colorisation surprendront le lecteur au début des premières planches mais au final, cela colle à merveille aux nombreux paysages grandioses réalisés par l'illustrateur. 

"Fausses pistes" est un récit à ne pas manquer qui surfe sur les Fake News et les demi-vérités. La violence à l'américaine y est également développée. 

Lu et commenté sur izneo
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Quatrième roman graphique que je lis de ce scénariste dont je suis admirative des dessins et couleurs et qu'il est évident qu'il sait se renouveler comme ici au pays des cowboys pour un faux western ou western détourné ? Sort des sentiers battus, euh de l'ouest américain à moins qu'on soit sur une fausse piste ?
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Voilà déjà 15 ans que Franck Paterson Junior, acteur, endosse tous les jours le personnage de Jake "Wild Waith" Johnson devant un public toujours conquis, dans un village du far west reconstitué pour l'occasion. Quinze ans qu'il rejoue toujours la même scène du duel l'opposant à Butch Cassidy. Un rôle qui l'habite tant qu'il se sent être véritablement marshall, d'autant qu'il ne sait rien faire d'autre. Aussi, lorsque le patron le congédie, le jugeant dorénavant trop vieux pour le rôle, il se sent perdu. le lendemain, il décide de partir en voyage organisé, en bus. Direction la Vallée de la Mort, le Grand Canyon, Monument Valley. le groupe, pour le moins disparate, fait une première halte sur des terres indiennes. Dès lors, les conversations s'échauffent, notamment lorsqu'un ancien marine remet en cause le soi-disant pacifisme des Indiens. Voilà un voyage qui, d'emblée, s'annonce pas si reposant que ça au final...

Voilà pour le moins un western contemporain original. Puisque le personnage principal n'est pas un vrai marshall mais seulement un acteur, qui vient de se faire virer qui plus est. Aussi, rien de tel qu'un voyage vers des contrées lointaines pour tenter d'oublier le vide qui habite désormais sa vie. Ce voyage va d'ailleurs lui permettre de se découvrir lui-même mais aussi de réaliser combien, parfois, le passé n'est pas toujours celui auquel l'on croit. Autre originalité de la part de Bruno Duhamel : instaurer une ambiance électrique dès le début, faisant monter crescendo la violence au fil des jours, notamment à cause de la présence d'un touriste peu amène. Ce roman graphique surprend ainsi de par la tournure que prennent les événements. Graphiquement, le trait semi-réaliste, en contraste avec la dureté du scénario, peut étonner mais n'en est que plus saisissant. Bruno Duhamel nous offre aussi de très belles planches de paysages sauvages ou arides.

Un vrai faux western qui dézingue !
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