AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,76

sur 36 notes
5
3 avis
4
5 avis
3
6 avis
2
1 avis
1
0 avis
Nul besoin d'être fan de foot pour re(vivre) l'épopée des Verts en 1976. L'AS de Saint Etienne emmenée par Rocheteau et Herbin faisait rêver la France de Giscard. Des poteaux têtus les privèrent d'une apogée européenne mais les consacrèrent en perdants magnifiques.
Commenter  J’apprécie          00
Petite énigme (réservée aux fans de foot, quand même) : que signifie ce code : ta-ta-tatata-tatatata-tata ? Réponse en fin de billet.
Vincent Duluc, journaliste à L Equipe, relate le printemps 76 de l'AS Saint-Etienne, qui disputait cette saison-là la finale de la Ligue des Champions (avec les fameux poteaux carrés). Duluc avait alors 13 ans, et il raconte le spleen adolescent dans une petite ville de province, où on passe son temps à ré-écouter la même chanson enregistrée à la radio en rêvant aux plus belles filles du collège, où on fait croire aux parents qu'on bosse dur sa Géo, et où on vibre en fonction des résultats des Verts, en attendant de devenir adulte, pour pouvoir enfin quitter cette vie-là.

Même si j'ai toujours un problème avec le style de Duluc (trop dense à mon goût), j'ai bien aimé le petit parfum de nostalgie qui imprègne ce récit. Surtout, la sincérité de l'auteur m'a touchée : "Tout était simple, au fond, on préférait écouter Gérard Lenorman avec une fille que Patti Smith tout seul." -ça alors, c'est bien la première fois que je lis un aveu pareil !
Mais outre l'aspect autobiographique finalement assez réduit, Duluc ravive essentiellement un contexte : celui d'une ville ouvrière en déclin qui s'enorgueillit d'avoir la meilleure équipe de foot de France. Et il raconte l'histoire du Club et du stade, il dresse le portrait des joueurs, entraineur et président mythiques, il rappelle ce qu'était alors le métier de journaliste sportif. Ce faisant, il il décrit toute une époque révolue, plus artisanale et plus authentique, où le bling-bling était réservé aux chanteuses de bal en robe lamée.
Pour les purs amateurs de football et des Verts, l'auteur parsème son récit d'anecdotes qui devraient les ravir. Pour les moins amateurs (dont je suis), la lecture reste vraiment plaisante grâce à l'humour, et surtout la tendresse avec laquelle Duluc convoque ses souvenirs et retrace l'histoire d'une passion.

C'est donc un petit bouquin vraiment sympa, en mesure de procurer un chouette moment de lecture, que l'on soit fan ou pas de Rocheteau.
Et la réponse est : "Qui-c'est-les plus forts-évidemment-les Verts !"
Commenter  J’apprécie          3712
Que l'on suive le foot de près ou de loin, tout le monde connaît l'équipe de foot au maillot vert satiné floqué de la publicité Manufrance, entraînée par Robert Herbin (le Sphinx), et qui comprend dans ses rangs Dominique Rocheteau, surnommé l'ange vert.
Durant 200 pages, Vincent Duluc va s'attacher à nous raconter avec passion la fameuse finale contre le Bayern, mais aussi, le club, la ville, les ouvriers, la mine, l'année 1976, les gens qui ont fait Saint-Étienne, et plus largement la France de cette époque lointaine… dessinant au passage quelques jolis portraits de ces figures emblématiques (Rocheteau, Larqué, le président Rocher…) qui ont contribué à faire naître la légende.

Vincent est encore un adolescent quand il a l'opportune d'aller assister, dans le cadre d'une sortie organisé par son lycée, la demi-finale de Coupe des clubs champions contre le Dynamo Kiev. Debout, le nez collé au grillage, il va assister à ce match qui va marquer à tout jamais sa vie de passionné de football. La mémoire presque intacte, il se souvient des publicités affichées dans le stade ou diffusés au haut-parleur, mais aussi des diffusions rocambolesques des matchs à la télé, quand certaines zones géographiques n'étaient pas couvertes pour obliger les gens à aller au stade voir le match. Autre époque, autres moeurs.
Vincent Duluc se souvient de l'engouement populaire suscité par l'événement, à la télé de Guy Lux et de Danièle Gilbert, avec ce refrain entêtant (« Qui c'est les plus forts…. ») qui passait trois fois par jours à la radio. Il n'a pas oublié ce but du Bayern en noir et blanc qu'il n'a pas vu en direct à cause d'une coupure de quelques seconde, ni les fameux poteaux carrés qui ont contribué, aux aussi, à construire la mythologie de cette équipe de beautiful losers comme on les aime tant au pays de Raymond Poulidor.
Ce livre plein d'anecdotes, de souvenirs d'enfance du côté de Bourg-en-Bresse, sa ville d'origine, constituera sans aucun doute une belle madeleine de Proust pour toute une génération, aujourd'hui âgée de 50 ans et plus.
Lien : http://www.hop-blog.fr/
Commenter  J’apprécie          10
Regard plein de tendresse d'un môme qui rêvait d'ailleurs et qui trouva certainement sa voie en suivant cette formidable équipe qui devint l'idole d'un pays. On plonge bien évidemment dans ce récit avec nostalgie (je suis de la même époque que V. Duluc), son texte nous ramène à nos propres souvenirs, ou les exploits de ces verts mettait en joie l'ado que j'était, qui s'évadait par la petite lucarne ou la radio (planqué sous les couvertures) lorsqu'on nous privait de télé. Que d'émotions, que de noms reviennent à la surface, les chevauchées fantastiques Oswaldo Piazza, les arrêts déterminants d'Ivan Curkovic, les gestes techniques de Larqué, de Rocheteau. Puis comme toutes les belles histoires, le temps passant, on s'attriste de découvrir que la vie n'étant pas toujours rose, qu'une caisse noire et un président Rocher paternaliste allait abimée cette belle image. Duluc raconte son adolescence, on a l'impression par instant que le journaliste talentueux qu'il est devenu analyse ce phénomène, oubliant le garçon plein de rêves suscitée par cette équipe légendaire. Cela dit, « Un printemps 76 » se lit avec un évident plaisir.
Commenter  J’apprécie          381
Nostalgie...Nostalgie...

Vincent Duluc est l'auteur d'un premier roman très remarqué et salué par la presse : "George Best, le cinquième Beatles". Il tient la rubrique football de L'Équipe et intervient régulièrement en tant que consultant sur L'Équipe 21, RTL et i-Télé.

Contrairement à ce que peuvent nous faire imaginer le parcours professionnel de l'auteur et la couverture du livre, un printemps 76 n'est pas un livre sur le football. Heureusement pour moi, d'ailleurs...

Ce livre aborde, bien entendu, l'épopée des Verts, l'équipe de football mythique de St Étienne qui a fait vibrer la ville et la pays tout entier au son de "Qui c'est les plus forts, évidemment c'est les Verts", mais il s'intéresse essentiellement aux années 70.
« Grandir dans ma province avec Saint-Étienne juste à côté, en 1976, c'était habiter Naples au pied du Vésuve, c'était savoir que le coeur de l'univers avait soudain été déplacé, qu'il se rapprochait de nous mais sans nous inclure, et c'est pour cela que l'on se levait, pour voyager, franchir la frontière et ressentir l'appartenance au monde. Là-bas, juste à côté, Saint-Étienne avait les Verts, la ville avait cette fièvre, un pays venu prendre son pouls, et sous ses yeux la classe ouvrière mourait en chantant “ Qui c'est les plus forts ? ”. »

Il retrace une époque qui voit St Étienne, "la ville noire", touchée par la crise économique au travers de Manufrance et des mines de charbon.Vincent Duluc resitue également le contexte politique qui accompagne cette période.

C'est donc en plein déclin ouvrier que l'équipe se retrouve propulsée en finale de la Coupe d'Europe, mettant la ville de St Étienne en lumière, avec pour ses habitants "la fierté d'habiter la ville qui suscitait l'orgueil français".

Vincent Duluc, qui avait 13 ans en 1976, évoque aussi son adolescence, ses premières boums, son envie de fuir Bourg en Bresse où il s'ennuie. Il se souvient avec nostalgie des particularités de cette époque comme de l'enregistrement des chansons en collant le magnétophone au transistor, des cassettes écoutées à l'infini et qui se bloquent sans cesse...
Dans son récit on retrouve également les chanteurs et les émissions télé de l'époque, le tournage du film le juge Fayard à St Étienne dont les rues deviennent à l'occasion "belles et vibrantes".

On assiste à la naissance de sa passion pour le journalisme sportif et le foot sur lequel il porte un regard sans complaisance, en particulier sur Jean-Michel Larqué et le président Rocher dont il moque la mégalomanie et le paternalisme.

Ce livre empreint de nostalgie est joliment écrit d'une belle écriture fluide. Un très agréable moment de lecture.
Lien : http://leslivresdejoelle.blo..
Commenter  J’apprécie          30
J'ai foulé cette pelouse de souvenirs avec un plaisir immense. J'ai le même age que Vincent Duluc et je me suis revu aux mêmes moments aux mêmes endroits avec les mêmes émotions. Toutes les générations de lecteurs y seront-elles aussisensibles, pas sûr malgré une très belle écriture.
Commenter  J’apprécie          20
Vincent Duluc raconte le temps où le football était une fête, où le supporter bon enfant s'identifiait au joueur besogneux. Dans la première partie du livre, il y a un peu de Renaud et de son "mistral gagnant" dans cette évocation nostalgique des années 70, les bals du samedi soir, les slows et les premiers émois de l'adolescence, le cinéma, les vinyles, les magnétophones à cassettes et les pantalons à "pattes d'elph". Dans la seconde partie l'auteur croque les protagonistes de cette finale. Herbin "le rouquin" entraîneur mélomane, Roger Rocher président mégalomane, Larqué capitaine intellectuel un peu hautain et bien sûr Rocheteau "l'ange vert" qui faisait chavirer les filles. Un retour bien agréable à lire sur une époque difficile mais heureuse.
Lien : http://notreavis.canalblog.c..
Commenter  J’apprécie          20
Livre reçu dans le cadre de Masse critique.

Je ne suis pas fan de football mais le livre m'a intéressé : à la fois la
période triomphante du foot à Saint Etienne, les explications sur la ville
et son économie: la mine, le journalisme sportif etc... Il y a un vrai plaisir à découvrir ces "personnages" qui ont gravité autour de l'AS Saint Etienne : Roger Rocher, Simonian, Garonnaire...
Livre d'une lecture facile et agréable.
Commenter  J’apprécie          30
Il y a des livres que vous rêvez de lire et que vous appréhendez d'ouvrir le jour où ils paraissent. Pour tous ceux qui, comme l'auteur, on vibré durant leur jeunesse aux exploits de l'équipe de foot de Saint-Etienne, il semblait évident que l'épopée des verts méritait d'être contée. Mais l'entreprise est périlleuse, car chacun des acteurs – et surtout des spectateurs – construit son propre mythe, sa propre histoire et entend ne pas être trahi.
Vincent Duluc a su fort adroitement éviter cet écueil en nous offrant le témoignage d'un jeune garçon de Bourg-en-Bresse dont la vie a sans doute basculé un jour à cause ou plutôt grâce à onze garçons à peine plus vieux que lui qui lui ont prouvé que le rêve était à portée de main. « Sans cette grande affaire, sans ce feuilleton haletant aux épisodes espacés qui apprenaient le désir par la rareté et la frustration, la thématique d'une éducation judéo-chrétienne dans les années 70, il ne serait resté que l'envie de passer à la suite le plus vite possible, de tenir dans l'heure les promesses de plus tard, de vérifier chaque matin devant la glace que l'on était en train de grandir er que l'évasion serait pour bientôt.»
La première vertu de ce court roman qui se lit très agréablement, est d'avoir fort bien su restituer le football de cette époque. On est alors bien loin de la manière actuelle de pratiquer la discipline, mais aussi bien loin des énormes enjeux qui entourent la discipline sportive la plus populaire du monde. Dans les années 70, un monde sans portable et sans internet, la vie en province se résumait pour beaucoup à quelques sorties, histoire de varier le plaisir qu'on pouvait alors avoir devant Champs Elysées, quand Michel Drucker accueillait Michèle Torr, Julien Clerc ou encore Nicoletta.
Pour les Français moyens, « la vie réelle avait besoin d'une allégorie qui donne un sens à leurs douleurs, et c'est ainsi qu'ils scrutaient les Verts, quêtant le labeur, suspectant une indolence. Les joueurs aux pieds carrés et aux maillots trop propres, la foule les envoyait à la mine. » À l'époque, le football était surtout l'affaires des «populaires», comme on appelait alors la grande tribune du stade.
Ou encore plus précisément pour les ouvriers Stéphanois qui descendaient à la mine ou travaillaient pour Manufrance, il fallait «passer le dimache après-midi au stade pour oublier que l'on est exploité et que l'on mourra fatigué.»
Ceux qui s'attandent à trouver un résumé circonstancié des grandes joutes sportives en seront pour leur frais. le récit se fait ici à hauteur d'hommes. Plutôt que la grande équipe, ce sont les destins individuels qui se rassemblent ici pour former une aventure humaine hors du commun. Les petits secrets des Janvion , Piazza, Revelli, Santini, Bathenay, Curkovic, Larqué sont révélés, sans oublier ceux du très discret « Cht'i » Christian Synaeghel – que beaucoup ont sans doute oublié – ni du très médiatique ange vert Dominique Rocheteau qui doit sans doute à sa confiance aveugle en son kiné et ami Gérard Florissier d'avoir pu être sur la pelouse de Glasgow le 12 mai 1976.
Dans cette galerie de portraits, on n'oubliera ni l'entraineur Robert Herbin, ni le président Roger Rocher qui sont, chacun à leur place, deux autres incarnations de l'ascenseur social.
Enfin, et pour boucler la boucle, on retrouve les médias. À une époque où les journalistes sportifs passaient vraiment leur vie «aux côtés de ceux qui vivent leurs plus beaux jours (…) et s'ils ne s'en doutent pas il ne faut rien leur dire, l'ignorance leur est une nécessaire innocence.»
Si on peut être un peu nostalgique de cette époque, c'est sans doute d'abord pour cela : la fin de l'innocence. Oui, l'été 76 est bien loin. Trop loin !
Lien : https://collectiondelivres.w..
Commenter  J’apprécie          30
40 ans, déjà, depuis cette épopée qui dépasse le cadre du sport. En mêlant ses souvenirs d'adolescent et des éléments autres que le simple parcours sportif, Vincent Duluc nous plonge dans une époque, dans un pays assoupi d'ennui que vont réveiller 11 petits hommes verts. Avec eux, ce sont un club, une ville, un pays qui sont allés en finale. A noter aussi de beaux portraits de personnalités-clés.
Lien : http://appuyezsurlatouchelec..
Commenter  J’apprécie          20




Lecteurs (81) Voir plus



Quiz Voir plus

Coupe du monde de rugby : une bd à gagner !

Quel célèbre écrivain a écrit un livre intitulé Rugby Blues ?

Patrick Modiano
Denis Tillinac
Mathias Enard
Philippe Djian

10 questions
861 lecteurs ont répondu
Thèmes : rugby , sport , Coupe du mondeCréer un quiz sur ce livre

{* *}