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Citations sur Acide (27)

Car l’acide, ce n’est pas comme un feu. Au moins avec le feu, on sait ce que l’on peut éteindre. On sait comment. On sait où chercher. On sait à peu près ce qu’il faut faire. Les bons réflexes à adopter. Mais avec l’acide Le mal se déroule à l’intérieur…
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La beauté est permissive, autorise le mépris, le dédain, la légèreté, elle permet d'être désagréable, hautaine, infréquentable, rancunière, excessive, renfermée, débrayée. Et même, comble du comble, de se sentir laide par logique petite-bourgeoise.
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On pense que le visage avec lequel on naît durera toute la vie. Même si on en est plus ou moins fier, plus ou moins satisfait. (Ne faites pas semblant ! Nous cultivons tous une liste secrète des choses qu’on haït, que l’on essaie de cacher, avec un foulard, du maquillage, en tournant la tête lors des photos, de profil, plutôt de dos, en se cassant la nuque. On se laisse toujours trop contaminer par soi-même.
Moi : mon nez pâteux, mes narines grassouillettes, gonflées et arrondies. Je me disais : « Il n’est pas féminin, ce nez ! » Les mêmes narines que mon père… Le même putain de nez… Comme si on l’avait moulé à l’identique. En me voyant, les amis disaient toujours : « Toi, t’es bien la fille de ton père ! »
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Toutes ces robes à cocktail échancrées, rembourrées, absurdes, tous ces sourires figés, égoïstes, concentrés, toutes ces politesses ouatées, caressées, brossées pour obtenir l'approbation des pairs, toutes ces douleurs aux chevilles, aux pieds, aux orteils, ces ampoules grossières, mal soignées pour être plus grande, plus élancée, pour plaire et rivaliser, toutes ces coutures, toutes ces mesures, toutes ces dents, tous ces visages fla-shés, maquillés-recadrés, tous ces selfies entre connasses, toutes ces photos prises par des cons, tous ces verres levés dans des ambiances tamisées, technoisées, david-guettaïsées, pour louer le grand rien, le grand vide des grandes idées, toutes ces indignations branchées, tous ces grands lutteurs du n'importe quoi, du n'importe quand, du toujours et du maintenant et de l'éternité, tous ces engagements de poussières, toutes ces Palestine pleurées, toutes ces paroles baveuses, toutes ces haleines aigres mélangées au champagne et à la clope, tous ces faux-bon-sentiment, toutes ces niaiseries, toutes ces complicités de carton, tous ces ragots, ces raconteurs, tous ces racontages, toute la bassesse de tous les cœurs, toutes les envies, noyées, camouflées, libérées, tous ces faussement vivants, tous ces faussement bien portants, tous ces malades, tous ces déprimés, tous ces xanaxisés... Je vomissais la fête à laquelle je n'étais plus invitée.
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J’étais pourtant si bien partie … J’avais réussi à m’extraire, à m’enfuir des grisailles du Nord. De son inertie. Des familles concentriques, aussi unies que les briques rouges des maisons, où l’on étouffe en silence les rancunes. Dans un gros bouillon. Toutes ces familles à doudounes moches, qui se promènent dans des rues désertes, non loin de la grand-place, et qui traînent leur poussette comme un caddie. Toutes ces familles, tous ces êtres tordus, avec leur mortel accent, leurs traditions débiles, leurs expressions de déclassés me donnaient envie de vomir
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Moi, ma colère, je la voyais comme au fond d'un cratère, d'un cratère très profond, duquel elle jaillissait en torrent, coulait, s'échappait et dévastait tout sur son passage, elle poussait en moi, cassait mes dernières portes, mes dernières retenues, mes dernières digues, elle noyait ma raison. Je me laissais dissoudre.
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Mon visage est figé dans un temps qui ne concerne plus les hommes. Quand on perd son visage, on se perd soi-même. On perd le droit d’être soi parmi les autres. La mutilation vous sort de la norme. À mon entrée à l’hôpital, je n’étais plus affiliée, plus complètement affiliée à l’espèce humaine.
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C’est encore pire quand ils avancent en meute avec leurs épaules qui roulent, quand ils se sentent tout permis parce qu’ils se pensent protégés. Infiniment supérieurs. Ma condition féminine d’avant ? un trou. Pas un puits, juste un trou, à mi-chemin entre le trou à rats et le trou des chiottes.
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Puisque je n'étais pas morte, ils avaient dû trouver des éléments de langage pour me ranger dans une autre catégorie. « Ouf, on a évité le féminicide ! Manquait plus que ça, à deux semaines des élections... »
À partir de quel moment, de quel moment précis, suis-je passée de cette jeune fille d'avant, communicante diplômée d'une école de commerce plutôt moyenne, à cette femme d'après ?
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Votre esprit a beau s'en convaincre, il n'y a en réalité pas plus de raison que votre visage vous dure, que de gagner au loto, de recevoir un virement par erreur ou un héritage surprise. Considérez plutôt que, chaque jour, à chaque instant, vous jouez des morceaux de votre corps à la roulette russe. Beaucoup ont de la chance. Tout du moins jusqu'à un certain âge. L'homme a troqué son refus de mourir jeune contre la certitude de devenir moche. Dégueulasse, mais ça reste supportable. On n'est pas seuls dans ce cas. La seule communauté des vieux, c'est celle de la laideur.Je ne connaîtrai jamais cela. Ne soyez pas jaloux. Mon visage est figé dans un temps qui ne concerne plus les hommes. Quand on perd son visage, on se perd soi-même. On perd le droit d'être soi parmi les autres. La mutilation vous sort de la norme. À mon entrée à l'hôpital, je n'étais plus affiliée, plus complètement affiliée, à l'espèce humaine. J'avais perdu l'homologation, ce tampon si spécial qui donne la certitude de faire partie du club. Plus proche des rongeurs que de vous, j'ai dégringolé de l'échelle, je suis sortie de la communauté. Tout en bas. Je fais aussi peur que la vermine qui surgit d'une poubelle avant de disparaître.
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