La vie après la gloire.
Tempo est un roman fictionnel qui raconte l'histoire de Félix, chanteur guitariste qui, à trente ans, et par la force des choses, se retrouve à la croisée des chemins entre poursuivre ses vieux rêves de carrière de rockstar ou participer aux charges du foyer.
Avec l'heureuse arrivée du petit Élie, le couple Bellevillois s'est agrandi et Anna, infirmière aux urgences et maman épuisée, ne serait pas contre un peu d'aide de la part de son compagnon :
"– Attends Félix, tu ne vois pas le problème ? Je viens de reprendre et je bosse déjà comme une tarée pour qu'on puisse payer les factures. L'appartement, les courses, la garde d'Élie. On n'a même plus assez pour partir en week-end. Et toi ? Tu fais quoi exactement ? Ça fait dix-huit mois maintenant que tu as quitté
La Pieuvre. – Mais je bosse, moi aussi ! Je compose, j'enregistre, je fais des concerts. J'ai un contrat avec un bar, je te rappelle !"
Pour ma part,
Inspirant et au plus près de la réalité de nos vies.
La plupart des récits racontent des "success stories": des histoires de gens partis de rien qui, grâce à leurs efforts et leur opiniâtreté, rencontrent la chance et la fortune.
Tempo n'est pas l'histoire d'un rêve, mais plutôt l'histoire d'une réalité : celle de tous les artistes en mal de vivre de leur art.
Le narrateur, Félix Pogam, est l'un deux.
Sa jeunesse avait été marqué par la création de son groupe de rock avec son meilleur ami Louis, à qui il doit sa passion pour la guitare, suivi d'Alex, la bassiste et de Rémi à la batterie. Contre toute attente, le band a super bien fonctionné : des cabarets, des concerts, des festivals et même l'enregistrement de leur premier album studio. Que de signes tangibles pour leur prédire une carrière à la Rolling Stones. Félix, lui, s'y imaginait déjà.
Puis un jour, la séparation et le retour à la réalité. Là-dessus, je ne vous en dis pas plus, vous le découvrirez en lisant le roman.
Non sans nostalgie, la narration oscille entre la rétrospective du groupe de rock : les années lycées et les tournées, et le présent qui se déroule fin des années 80 à l'époque où le paysage musical est en pleine mutation, notamment avec l'obsolescence des groupes de "garage rock"...
Cette histoire m'a captivée, grâce au style de l'auteur au plus près de la réalité de nos jours : une plume sobre, réaliste et des descriptions pleine de justesse. Tant et si bien que, même sans être guitariste moi-même, il m'a été aisé de m'identifier aux protagonistes : et que deviennent alors nos passions lorsque le temps passe, le vent tourne et qu'une montagne de factures nous attend ?
Les propos d'Hervé, l'un des personnages, m'ont été révélateurs et disaient en substance qu'il y a deux jours marquants dans la vie d'un peintre : le jour où il se rend compte qu'il ne sera jamais Picasso et le jour où il recommence à peindre.
Ce récit s'adresse aux guitaristes ex-rockstars, à toutes et tous les artistes et toutes celles et ceux qui, pour de multiples raisons, ont du reformuler leur ambitions mais sans jamais renoncer à la création.
"C'est pour ça que je joue. Sur des scènes fatiguées, au fond des salles obscures. Dans les bars où personne n'écoute. Pour exister, pour avoir l'impression de vivre. Pour partager ce qui bouillonne en moi. La joie, la peur, l'amour, la peine. Tout ce qui me tord les tripes ou me rend follement heureux. Je joue pour qu'on se souvienne, pour couvrir les sirènes du néant. Pour oublier ne serait-ce qu'un instant l'absurdité de la fin et le vertige du vide."
J'ai a-do-ré, je recommande.
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