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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Dans les premières pages, on découvre le narrateur, Félix, plongé dans ses souvenirs, lorsqu'il faisait partie d'un groupe de rock mené par le charismatique Louis : un album remarqué, des concerts électriques, une notoriété grandissante. C'était il y a plus de neuf ans. Désormais,il a trente ans, est en couple, vient d'avoir un bébé. Il est serveur mais continue en solo à composer, à jouer en concert, espérant être signé.

Avec une évidente fluidité narrative, Martin Dumont alterne une double temporalité, entre les chapitres ancrés dans le présent de l'année 1984 et ceux dédiés aux années glorieuses du groupe. L'enjeu pour Félix est de construire son avenir alors qu'il est tiraillé entre un passé magnifié par la patine du temps, et les réalités concrètes du présent ( un bébé, un couple, des factures à payer ).

« Moi qui n'ai plus de groupe, plus un seul musicien, j'ai la clameur des bars. le brouhaha des salles indifférentes. Les rires, les cris et les anniversaires. le son des retrouvailles et des joies éphémères, le tintement des verres qui trinquent au bonheur de l'instant. J'ai le fracas de la vie qui s'efforce d'être heureuse. »

Martin Dumon est l'écrivain de la douceur. Avec sa prose simple et sobre, mais pas simpliste pour autant, il excelle à trouver un équilibre harmonieux entre la pudeur des sentiments et leur éventail expressif. Tout sonne juste, aussi bien dans les dialogues que dans les les très belles scènes de concert qui retranscrivent parfaitement l'énergie et l'exaltation du musicien.

«  Qu'est-ce qu'il nous reste exactement une fois qu'on a laissé filer nos rêves ? »

Le lecteur accompagne totalement Félix à la croisée des chemins, il comprend son dilemme et est questionné dans sa propre relation à ses rêves de jeunesse. On a tous été des « tireurs d'étoile », on a tous eu à composer avec les réalités triviales du quotidien, on a tous cherché à un moment comme Félix à tourner la page du passé tout en conservant sa flamme vivante pour s'en servir comme tremplin. Félix est un des nôtres, et Martin Dumont aussi tant on devine que cette histoire d'amour, d'amitié, de musique, de paternité, du Paris de Belleville, doit aussi lui appartenir un peu.

Tempo est également très bien construit avec son avancée narrative fluide et subtile, à la fois nostalgique et propulsive. Il y a même un certain suspense à découvrir, par touche, ce qui est arrivé au groupe de rock, à Louis, les causes de leur séparation. Et puis, les dernières pages arrivent avec une certaine évidence pour boucler la boucle et laisser entrevoir une lumière apaisante qui fait du bien au coeur du lecteur.

Un roman humble et sensible, sans esbroufe spectaculaire mais touchant et plein de grâce.
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Merci beaucoup à Babelio et aux Éditions Les Avrils de m'avoir permis de découvrir ce roman.
Troisième livre de Martin Dumont que je lis, et que je suis depuis son premier roman « le chien de Schrödinger ». Chaque lecture est un moment de découverte car l'auteur se renouvèle à chaque livre et aborde des sujets complètement différents.
Là, on suit Félix et sa famille. Marié à Anna, qui est infirmière et père d'un petit Élie, né deux mois plutôt qui se démène pour joindre les deux bouts. Ils sont en mode survie.
Félix n'a pas oublié ces moments de jeunesse où son groupe musical s'est créé. L'amitié qui a lié ces quatre musiciens et, où, il a été très proche de l'autre chanteur, Louis. Ce groupe qui est monté au firmament avec à la clé, album et concerts …
Dans ce livre autobiographique, Martin Dumont nous fait vivre la vie d'un musicien et d'un groupe de sa création à son apogée, puis à sa déchéance. le quotidien du musicien qui croit encore en ses rêves et se produit dans des bars où personne ne l'écoute.
Un livre plein de nostalgie, mais aussi d'espoir, écrit d'une plume sobre et pleine de délicatesse, tout en pudeur et c'est ce que j'ai adoré.
Une partition qui se joue entre les chapitres, qui alternent le présent et le passé.
Une belle mélodie qui me conforte dans l'envie de continuer à suivre Martin Dumont qui sait se renouveler à chaque roman.
J'adore également les Éditions Les Avrils dont chaque lecture m'enchante.
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Le son d'un riff de guitare imprègne chaque page de ce roman, qui fait la part belle aux rêves déçus. Un drame pour ceux qui vivent avec celui qui ne veut y renoncer. La musique n'est pas une option. Que pourrait-il faire d'autre ? Les petits boulots acceptés sous la pression sont toujours un tremplin en attendant le miracle…

On perçoit le sentiment de solitude de cet éternel incompris, que le destin a préservé jusqu'à ce qu'un drame ne fasse éclater les fragiles liens d'un groupe aussi talentueux que motivé.
Le choix est cruel, aller au bout de ses rêves et se séparer de celle qu'il aime pour jouer le père à temps partiel, ou accepter la grisaille d'un quotidien alimentaire…

Les ambitions de jeunesse viennent souvent s'échouer sur les rives de la nécessité. C'est tout le propos de Matin Dumont, qui révèle ici sa passion pour la musique, dans ce qu'elle suscite d'émotions partagées.

Dans la droite lignée des deux romans précédents, on retrouve la plume mélancolique mais précise, qui fait apprécier chaque ligne du récit.


240 pages Les Avrils 3 janvier 2024
Masse Critique Babelio
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Il y a le souffle de la musique dans ce roman. Et celui de la vie qui passe et des regrets qui vont avec. Felix est musicien. Après un disque et une tournée, son groupe s'est dissout dans la douleur. Il court depuis après les cachets et les producteurs. Il a bien sûr quelques jobs alimentaires à côté. Pour rassurer Anna sa compagne. Pour nourrir son fils qui vient de naître. Mais il refuse de renoncer à la musique tel qu'il l'envisage. Malheureusement , les goûts du public changent. Et les fins de mois sont difficiles. Félix va devoir grandir. C'est ce passage délicat que raconte Martin Dumont avec sensibilité et beaucoup de tendresse. Cette fragilité, ce moment charnière. Et c'est très beau.
Un livre doucement mélancolique
Merci à Netgalley et aux Avrils pour le partage
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Que reste-t-il de ces beaux jours?

Martin Dumont confirme tout son talent dans ce roman dans lequel Félix se raconte. Ce musicien, qui vient de devenir père, se bat désormais pour assurer l'avenir de sa femme Anna et de son fils Élie. Si le groupe qu'il formait avec Louis, Alex et Rémi est remisé au rang des souvenirs, il rêve d'une carrière solo.

Quand il range sa guitare, après avoir joué quelques morceaux de sa composition dans le bar de son ami Kacem, Félix a le moral en Berne. On lui a dit et répété qu'il était un bon musicien, qu'il y avait quelque chose dans ses compositions et que sa maquette circulait. Mais il est désormais le père d'un petit Élie et se doit d'assumer cette charge trop lourde pour les épaules de sa femme Anna, qui après son congé maternité a retrouvé son boulot d'infirmière et accumule la fatigue.
Il sent bien que c'est sa dernière chance de rebondir, d'entamer une carrière solo, lui qui est passé tout près de la gloire avec son groupe.
Tout avait commencé lorsqu'il avait rencontré Louis, en seconde. Très vite, ils sont devenus amis, très vite il lui a fait aimer la musique, très vite il s'est mis à la guitare.
Quand Alex est arrivée, Félix s'est dit qu'une femme allait apporter des emmerdes. Mais au contraire, elle a su trouver sa place dans ce trio que Rémi est venu compléter. Il fallait bien un batteur pour réussir. C'était le temps des répètes dans une cave, c'était le temps des rêves...
«On s'imaginait sur une scène immense. Public en feu et colonnes d'amplis dans le dos. Louis faisait semblant de haranguer la foule tandis que je lançais des «Bonsoir!» et des «Merci!» aux murs à chaque fin de chanson. On bossait comme des dingues. On voulait progresser, constituer un set et se produire. le samedi était le plus beau jour de la semaine. Une fois épuisés, on rangeait les instruments, on débriefait, puis on sortait faire la fête.»
En faisant alterner les chapitres dans lesquels Félix se remémore ces années où le groupe s'est construit, leurs premiers succès et leurs premiers excès et les chapitres où le père de famille sent une pression de plus en plus forte sur ses épaules, — «j'ai été assez patient comme ça, je ne veux plus attendre. Rien ne vient jamais et je ne peux plus jouer pour des gens qui s'en foutent. J'ai besoin de fric et peur de perdre Anna. Une trouille pas possible» — Rémi Dumont réussit à donner à ce roman une forte dimension nostalgique. Et nous rappelle combien nos rêves de jeunesse, une fois confrontés à la vie réelle, peuvent être difficiles à assumer. Mais aussi, comme le confie Louis à son ami, que les moments difficiles donnent du sens à tout. Ces moments «qui mettent en valeur le reste. le plaisir, les frissons, le bonheur. Tout ce que l'on poursuit sans cesse. Et ce que l'on a vécu avant bien sûr! Il faut ça pour se rendre compte à quel point c'était fort. À quel point c'était grand.»
Si Félix est si attachant, c'est qu'il porte avec lui ses blessures narcissiques. Des blessures qui, si nous sommes honnêtes avec nous-mêmes, nous accompagnent aussi.
C'est sans doute aussi la raison pour laquelle ce roman nous touche autant. En le lisant, on ne peut s'empêcher de se demander ce qu'il reste de ces beaux jours. de nos rêves d'enfant. A quel moment la réalité de la vie nous a-t-elle rattrapée ? Nos choix ont-ils été judicieux ? Et si c'était à refaire ? Cette réflexion douce-amère sur les moments-clé d'une vie confirme, après le Chien de Schrödinger et Tant qu'il reste des îles la place de choix que Rémi Dumont a pris au sein des romanciers contemporains.
NB. Tout d'abord, un grand merci pour m'avoir lu! Sur mon blog vous pourrez, outre cette chronique, découvrir les premières pages du livre. En vous y abonnant, vous serez par ailleurs informé de la parution de toutes mes chroniques.



Lien : https://collectiondelivres.w..
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J'avais hâte de lire le nouveau roman de Martin Dumont que j'avais découvert avec 𝑻𝒂𝒏𝒕 𝒒𝒖'𝒊𝒍 𝒓𝒆𝒔𝒕𝒆 𝒅𝒆𝒔 î𝒍𝒆𝒔. un bel hommage au grand large, aux îles et à ceux qui les habitent.

Le choc est sans doute moins fort pour ce roman, sans doute plus convenu dans son intrigue principale, mais on retrouve le ton, mi mélancolique mi lucide de Martin Dumont dans cette ballade pop rock , ode à nos rêves de jeunesse et au temps qui passe.

Construit entre quotidien d'un jeune père et flash backs, Martin Dumont montre des des personnages masculins très humains et pleins de sensibilité, et sait saisir les instants de vie qui semblent anodins en apparence mais qui sont des moments charnières d'une vie.

On retrouve aussi énormément de justesse, dans cette peinture de sentiments contradictoires d'un père à l'égard de son fils. Un roman pudique, à hauteur d'homme, comme toute l'oeuvre d'un auteur qui tient ses promesses avec son 3e roman ( on avait pas lu le première le Chien

Cerise sur le gâteau : la playlist Tempo qui accompagner la lecture est disponible sur Spotify
Lien : http://www.baz-art.org/2024/..
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"La musique donne une âme à nos coeurs et des ailes à la pensée". (Platon)

"Tempo" est un roman de Martin Dumont (Éditions Les Avrils, 2024), qui raconte l'histoire de Félix Pogam, un homme de trente ans vivant à Belleville avec sa compagne et leur bébé. Ancien membre d'un groupe de rock prometteur, il est maintenant serveur mais continue de poursuivre sa passion pour la musique en jouant de la guitare dans les bars, espérant lancer sa carrière solo.

Martin Dumont, avec une prose simple et élégante, parvient à capturer l'essence des rêves et des désillusions de la jeunesse. Les personnages sont peints avec une telle humanité qu'ils semblent sortir des pages pour devenir des figures familières et attachantes. Les scènes de concert, en particulier, sont décrites avec une telle vivacité qu'elles transportent le lecteur au coeur de l'exaltation musicale.

Ce récit est un très bel un hommage à la persévérance et à la passion, un rappel poignant que, même face aux défis de la vie, l'espoir et les rêves ne doivent jamais être abandonnés. C'est un roman qui résonne avec une authenticité touchante et un sentiment doux-amer, où les rêves de jeunesse se heurtent à la réalité parfois acide de la vie adulte, mais où la musique reste un refuge enchanté.

Ce fut un bon et délicieux moment de lecture.

Je recommande bien vivement.

Bonne lecture.

Michel.
Lien : https://fureur-de-lire.blogs..
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Guitare- Famille- Espoir.
Un groupe de copains joue de la musique, ils sont plutôt bons, ils arrivent à enregistrer album, ils font des concerts..;
Mais la vie les a séparés . Felix est devenu papa, il continue à jouer mais c'est compliqué, cela ne lui permet pas de gagner sa vie. Les rêves ont changé.
Les chapitres alternent entre passé et présent.
Beaucoup de nostalgie et même de la mélancolie sur la vie, les envies, le temps qui passe. Un joli roman sur la musique , la difficulté de se faire connaître, le rencontres, les rêves. Une écriture sensible, douce et la musique qui nous trotte dans la tête.
Musique passion
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Félix est un troubadour, "un pauvre type", qui traîne un rêve tombé par terre, un rêve porté et mâché jusqu'à ce qu'il perde toute saveur. 


"Qu'est-ce qu'il nous reste exactement une fois qu'on a laissé filer nos rêves ?"


Peut-on survivre à une vie en croches, lorque l'on chute au tempo d'un requiem ? En cette fin d'années 80, les solos du musicien font grincer ses espoirs de jeunesse perdue. Disparus, le groupe de potes, l'équipe soudée de musiciens apprentis, la scène brûlante du feu des spots. La partition est terminée, la derniere note est jouée, et la dernière page est blanche, vide de sens, maintenant que l'euphorie a fané. 


Rien ne console Félix Pogam, ni son fils de quelques semaines, ni sa femme aimante, ni ces mains tendues qu'il ne reconnait pas en amies. Rien ne peut lui rendre le souffle, et sa mémoire nous raconte à quel point chaque pas alourdit son futur.


Martin Dumont pose un regard tendre sur notre handicap du bonheur, sur notre incapacité à être dans le bon tempo, notre forte tendance à courber le regard en arrière. Un temps nécessaire, un souffle, un roman qui vous pause...les bonnes questions.


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"Qu'est-ce qu'il nous reste exactement une fois qu'on a laissé filer nos rêves ?"

Cette question est sans doute celle qui hante quiconque se trouve à un carrefour de sa vie, lorsque passion et raison s'affrontent dans des joutes internes de neurones qui laissent exsangue et pas plus avancé après une nuit d'insomnie. Quand sait-on qu'il est temps de laisser place à une autre des facettes qui nous constituent, sans renier le reste mais ne surtout pas obérer l'avenir ? Pour Félix, le héros trentenaire du troisième roman de Martin Dumont le temps est venu de regarder les choses en face : sa carrière de musicien solo peine à décoller, ses rares prestations dans des bars et des petites salles ne contribuent pas beaucoup à faire vivre sa petite famille. Les encouragements sans faille d'Anna ont du mal à résister face aux réalités du quotidien, surtout depuis la naissance d'Elie. Elle aimerait que Félix reprenne un job alimentaire, retourne travailler avec Kacem dans son bistrot en bas de leur immeuble. Un carrefour donc. Entre les réminiscences du passé, le groupe de musiciens auquel appartenait Félix, leurs premiers succès, les promesses, et puis l'avenir, la réalité des besoins d'une famille, le regard d'Elie qu'il faudra guider. Peut-on laisser filer ses rêves sans se perdre totalement ?

Avec la sensibilité et la pudeur qui caractérisent sa plume, Martin Dumont explore le parcours d'un homme mis face à la nécessité de faire la synthèse de ses différentes aspirations et personnalités. Entre le deuil d'une adolescence portée par la musique, la blessure des illusions perdues, les regrets de ce qui aurait dû être, la persistance du rêve au-delà du raisonnable. La musique irrigue ce récit mélancolique, quelques notes de guitare forment un gimmick familier dont la douceur berce le lecteur qui regarde Félix se débattre entre souvenirs et remords. Il lui faudra se réconcilier avec le passé pour envisager l'avenir. Avec ce texte, l'auteur pose aussi la question de l'activité artistique dans une société où l'on doit avant tout gagner sa vie. Devant nos yeux s'élabore la subtile alchimie qui mènera Félix à sa réinvention, et qui commence par quelques notes fredonnées à Elie. Aucun doute, Martin Dumont sait toujours faire vibrer la petite corde qui nous relie directement à nos émotions.

"C'est pour ça que je joue. Sur des scènes fatiguées, au fond des salles obscures. Dans les bars où personne n'écoute. Pour exister, pour avoir l'impression de vivre. Pour partager ce qui bouillonne en moi. La joie, la peur, l'amour, la peine. Tout ce qui me tord les tripes ou me rend follement heureux. Je joue pour qu'on s'en souvienne, pour couvrir les sirènes du néant. Pour oublier ne serait-ce qu'un instant l'absurdité de la fin et le vertige du vide."
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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