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Pierre Dupuis (Illustrateur)
EAN : 9782723401920
480 pages
Glénat (30/11/-1)
4/5   2 notes
Résumé :
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En novembre 1963 paraît le numéro 7 du petit format Titan. Pour ceux qui ne savent pas ce qu'est un "petit format", remplacez l'expression par "format de poche". Allez ne me dites pas que vous ne vous souvenez pas de ces petits illustrés qui étaient titrés Blek le roc ou Zembla ou Rodéo ? Non, sérieusement ? En 1963, j'ai cinq ans, un peu jeune pour l'acheter ou même le lire. Pourtant ce numéro-là est tombé entre mes mains et je l'ai encore. Voici, l'histoire : après que l'on se soit installé à Marseille, mes parents m'emmenaient, chaque année, visiter la foire internationale. C'était la fin des trente glorieuses. Une période d'abondance, où ces kermesses commerciales avaient surtout des allures de salon des arts ménagers. Alors, les robots mixeurs et tout ce que l'industrie occidentale pouvait produire d'objets plus ou moins utiles à la vie quotidienne ne m'intéressaient absolument pas. Si j'attendais cette visite annuelle avec une grande impatience, c'est qu'on n'en sortait jamais sans être passé par la boutique des échappés du pilon où pour deux ou trois francs on avait droit à un paquet de magazines invendus de toutes sortes, regroupés dans un sac plastique fermé mais transparent. Je vous laisse imaginer pourquoi mes parents ne pouvaient pas couper à cet arrêt obligé. En général, je passais un bon moment à trier ceux qui contenaient le plus de bandes dessinées et le moins possible d'Historia ou d'hebdomadaires féminins dont je n'avais strictement rien à faire. le nec plus ultra, dans ces pactoles, c'était les super trimestriels qui regroupaient plusieurs mensuels, ce qui permettait de suivre une série plus longtemps. Mais je finissais toujours frustré de la fin. Donc, ce Titan numéro 7 se trouve au début d'un de ces recueils. J'ai ainsi pu lire les deux numéros suivants mais dans un décalage de quatre ans avec la parution originale et, malgré toutes mes recherches - et j'en ai fouillé des piles de vieux illustrés dans des vide-greniers pour trouver la suite - jamais je n'ai pu connaître la fin des aventures du commandant Titan. Jamais, jusqu'à ce que je découvre, il n'y a pas si longtemps que ça, que les éditions Glénat avaient réédité l'intégrale de l'histoire en album géant au début des années 80 et appris par l'intermédiaire d'internet qu'un exemplaire à un tarif très raisonnable était disponible. Me voilà donc en possession de la totalité de l'histoire, de son origine jusqu'à sa conclusion un peu brutale au bout de seize numéros de trente pages. Glénat a pensé qu'il valait mieux offrir un format plus grand à ces quatre cent quatre-vingt planches. C'est loin d'être une bonne idée. Autant je râle quand je constate que sur certains mangas le format 21x30 serait bien plus approprié, autant, là, ne pas rester dans les 12x17 centimètres originaux est une erreur plastique qui ne convient pas trop au style très "jeté", très libre, très enlevé, souvent dans la suggestion à la limite de l'abstraction - très japonisant - que Pierre Dupuis a utilisé pour cette série. Leur réduction ajoute une finesse aux dessins que je n'ai pas retrouvé dans cette nouvelle présentation où ils semblent être imprimés à l'échelle un.

L'ARGUMENT

Le commandant Michel Villeroy alias Titan est un pilote français qui doit tester une fusée Diamant IX à propulseurs ioniques dotée aussi d'un réacteur atomique. Il est accompagné par son ami et copilote Lucien qui, quelques pages plus loin, change de nom pour répondre au pseudonyme de Tex. Par un concours de circonstances extraordinaires, à plus de 30000 kilomètres de la Terre, en orbite géostationnaire (une orbite de 24 heures dans le texte), ils sont capturés par l'attraction d'une monstrueuse météorite qui finit par exploser. Les deux compères n'ont d'autre choix que de se diriger vers la Lune où ils n'ont rien à faire et surtout pas l'équipement pour survivre plus de huit jours. Ils se posent correctement avant de s'écraser (ben oui, on ne se refait pas : on dirait une répétition de la mission Rosetta et Phylae). Par un très heureux hasard, tout aussi crédible que le kidnapping par une météorite, des géants humanoïdes extraterrestres se trouvent eux-même en train d'explorer ce coin de notre satellite. Ils recueillent les deux terriens qui sont projetés dans un conflit intersidéral sans pitié entre les habitants de la planète Lux, dans la galaxie de Naxos, la résidence des géants humanoïdes, et leur ennemis intimes : les Sharkiates, des êtres mécaniques, en clair des machines géantes en métal dont le seul objectif semble bien de détruire la vie organique (une petite ressemblance avec les Berserkers de Fred Sabberhagen, je trouve). Mais, peut-être, leur véritable but est-il d'éradiquer les grands calculateurs, dirigeants aussi implacables que synthétiques, de la société Luxienne qui leur font une sorte de concurrence dans le domaine de l'intelligence artificielle. C'est une interprétation très personnelle des objectifs Sharkiates mais comme un épisode entier est basé sur l'envahissement de Lux et le creusement d'un trou pour atteindre et détruire ces ordinateurs, l'hypothèse n'est pas complètement idiote. Des deux héros, c'est le faire valoir qui passe son temps à sauver in extrémis toutes les situations catastrophiques. Beaucoup d'actions donc avec des Luxiens toujours prêts à se sacrifier (très souvent) pour la vie des terriens. C'est très gentil de leur part mais à chaque fois très radical. Au service de leurs grands calculateurs, ils ne semblent pas attacher trop d'importance à leur propre survie. le récit est émaillé des clichés scientifiques de l'époque : les ordinateurs sont encore appelés calculateurs et ne communiquent que par bande imprimée, téléportation (deus ex machina bien pratique pour soustraire les héros à leur fatal destin au moment le plus tragique), catastrophe écologique au niveau planétaire (un champignon particulièrement dynamique et plus qu'envahissant), l'anti-matière (solution ultime trouvée par les Sharkiates pour anéantir l'univers lui-même plutôt que d'être battu par les luxiens), La course à la conquête de la Lune. le satellite de Lux, Zukor, revient souvent dans le fil de l'histoire. En ce temps-là, les satellites devaient fasciner le public. Un épisode complet est consacré au sauvetage, inutile, des deux naufragés par des cosmonautes féminins russes (rebaptisées "cosmonettes") qui doivent êtres les premières à "alunir" justement et sont bien surprises de se voir précédées par deux français.

POST SCRIPTUM (légèrement hors sujet)

Dans sa préface, Henri Filippini, présente le travail de Pierre Dupuis comme la seule série dessinée de science fiction française qui puisse, à l'époque, concurrencer les Pionniers de l'Espérance (déjà dix-sept ans d'existence quand débute Titan). Il semble oublier que Barbarella a vu le jour au printemps 1962 à l'initiative de Georges H. Gallet qui souhaite un feuilleton de huit pages pour le magazine masculin V mettant en scène une héroïne féminine qui serait l'équivalent de Tarzan, Tarzella. Jean-Claude Forest, peu enthousiaste sur cette idée, crée à la place la sidérante Barbarella dont les premières aventures se dérouleront pendant deux années dans ce magazine. Elles seront regroupées en un album aux éditions Éric Losfeld en 1964. Il fait scandale et finit censuré, puis interdit. Il est vrai que si cette demoiselle apparaît souvent vêtue, elle ne reste jamais très longtemps habillée (après l'ajout de quelques traits qui donnent l'impression qu'elle porte des sous-vêtements, une nouvelle édition sort en 1968).
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