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Citations sur Angélina, tome 1 : Les mains de la vie (24)

- Inutile de te justifier, papa. Je sais que tu as souffert de mon absence. J'aime bien Madame Marty. Et ne t'inquiètes pas, je préfère retourner chez ma chère amie Gersande. J'irai dès que j'aurai défait ma valise. Puisque tu es passé aux aveux, je dois t'annoncer quelque chose à mon tour. Nous aurons de la visite, au mois de juillet. Le docteur Philippe Coste. Il viendra te demander ma main.
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En proie au doute, Angélina demeurait sur la défensive. Même si le bohémien au regard de braise lui semblait familier, elle se méfiait.
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Dès qu'elle pénétra dans l'hôtel Dieu aux proportions monumentales, ses préoccupations s'envolèrent. Il y avait de quoi être intimidée. Une porte intérieure en chêne clair s'ouvrit tout à coup. Une femme apparut, en longue blouse blanche, un foulard également blanc sur les cheveux. Très grande avec une poitrine imposante et les traits durs, elle pointa l'index en direction d'Angélina.
- Mademoiselle Loubet ?
- Oui, Madame.
- Je vous attends depuis vingt minutes. Dans cet hôpital, le temps est compté. Les autres nouvelles patientent dans le réfectoire, où le dîner sera servi à dix-neuf heures. D'ici là je dois vous exposer le règlement. Suivez-moi.
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"Je ne me rendais pas compte de ma chance, pensa-t-elle une fois dans la cour. Mes parents ont tenu à ce que j'aie de l'instruction et je n'ai jamais manqué de rien. Mademoiselle Gersande a veillé à parfaire mon éducation. Comment ai-je pu me plaindre de la trahison de Guilhem ? Je dois le rayer de ma vie. Je chérirai mon fils, il sera instruit, beau et fort. Et moi, sa mère, je serai fière de lui. Je ne suis pas à plaindre, ça non !"
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- Rejoignez-moi dans mon bureau à quinze heures.
En fait, une de mes patientes est dans les douleurs depuis hier soir.
Je crains un siège à complications. Et je me refuse à pratiquer des césariennes, car le taux de mortalité demeure effrayant*.
Un de mes confrères a réussi l'opération l'été dernier, mais après combien d'échecs !
Quand vous assistiez votre mère, a-t-elle souvent dû faire face à des naissances par le siège ? Comment procède-t-elle ?
Le docteur Coste semblait sincèrement intéressé. Il guettait sa réponse d'un air impatient.

- Je n'avais pas signalé dans mon dossier le décès prématuré de ma mère, Adrienne Loubet ! avoua la jeune fille. Un terrible accident de calèche, il y a plus de deux ans.
Mais oui, je l'ai vue délivrer des patientes d'un enfant qui se présentait en position de siège complet. Cela ne lui posait pas de problème particulier.
Bien souvent, aussi, elle parvenait, par des manipulations, à faire basculer le bébé avant l'accouchement.
C'était une sage-femme réputée, très habile, douce et rassurante.
Je voudrais être digne d'elle, un jour.

Le médecin ajouta :
- Si votre mère avait des mains comme les vôtres, presque celles d'une enfant de douze ans, je ne m'étonne pas de son adresse ni de ses prouesses. Ce détail a son importance !

*Note de bas de page : De 1787 à 1876, il n'y a eu aucune survivante à une césarienne à Paris, et le roman se déroule trois ans après cette époque.
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- D'abord, je tiens à honorer par un historique la mémoire de madame Angélique Marguerite Le Boursier du Coudray. Tel était son nom exact.
Elle est née en 1714 à Clermont-Ferrand. Notez tout, je vous prie.

Elle exerce la profession de sage-femme à Paris, puis elle décide de retourner en Auvergne, où elle publie en 1759 un livre intitulé "Abrégé de l'Art des accouchements", qu'elle fera illustrer de gravures en couleur. C'est à la même époque que lui vient l'idée de sa machine de démonstration, par souci de modernité et d'une pédagogie efficace, afin de lutter contre la mortalité infantile qui atteignait alors des proportions considérables. Bien des élèves se sont exercées sur un mannequin semblable à celui-ci, une copie fidèle de l'original.

Enfin, nantie de son manuel et de sa merveilleuse machine, madame du Coudray, qui avait un caractère bien trempé, est partie sur les routes de France, munie d'un brevet royal signé par Louis XV.
Elle voulait enseigner d'une façon palpable les gestes du savoir obstétrical à des femmes de la campagne peu instruites, mais capables d'apprendre par les sens et le toucher. Son périple a duré vingt-cinq ans.
On estime qu'elle a formé plus de cinq mille sages-femmes, faisant ainsi reculer le règne des matrones qui officiaient jadis, des ventrières uniquement soucieuses des principes religieux.
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Cette semaine, il y aura des cours pratiques. Nous avons enfin reçu un exemplaire du mannequin anatomique breveté par madame Angélique du Coudray moins d'un siècle avant ce jour. Ce sera l'occasion d'évoquer le destin exceptionnel de cette illustre personnalité dont l'intelligence et le dévouement ont donné ses lettres de noblesse à la profession de sage-femme.
Allons, dépêchez-vous ! Le matériel est installé dans votre salle de classe.

(...) "Madame du Coudray ... Maman s'était procuré son manuel d'accouchement et elle m'avait parlé de gravures d'une grande précision, et d'une machine, aussi", se souvint-elle. (...)

- Voici donc la machine inventée par madame du Coudray, déclara-t-elle.
Tous les regards étaient fixés sur l'étrange mannequin, rivé à une lourde sellette en fer qui trônait au milieu des tables disposées en arc de cercle. (...)
Le sexe béant laissait sortir un cordon au bout duquel pendait un faux bébé. (...) Angélina était fascinée par l'appareillage complexe qui lui faisait face. (...)
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[Angélina est arrivée à l'internat, à l'hôpital à Toulouse pour se former]

- Quel garde-chiourme, cette vioque ! déclara une des filles, à peine la porte du dortoir refermée.
Son teint mat, ses boucles noires d'encre, ainsi que ses yeux sombres et ornés de longs cils attestaient une origine méditerranéenne.
- Hé ! toi, la rouquine, pourquoi tu me regardes comme un chien de faïence ? demanda-t-elle immédiatement après.
- Vous êtes grossière ! Nous devons respect à nos supérieurs, répondit Angélina, l'unique rousse du groupe.
- Tu vas me plaire, toi ! Bien nippée et fière, fais-moi croire que t'es boursière ! Pistonnée, oui ...
- Laisse-la tranquille, Magali, intervint une petite blonde au nez aquilin.
Elle a raison : tu ferais bien de filer doux si tu veux ton diplôme.
- Mademoiselle Désirée me donne des leçons ! ricana la dénommée Magali. On va pas s'amuser tous les jours, dites !
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[L'amie d'Angélina, Gersande, vit seule avec sa domestique Octavie, protestante comme elle. Gersande veille sur Angélina avec bienveillance.]

Gersande de Besnac s'empara à nouveau des mains d'Angélina et les étreignit.
- Dès que j'ai fait ta connaissance, j'ai senti que tu souffrais beaucoup d'avoir perdu des grands-parents du côté maternel et paternel.
Je suis flattée et touchée de pouvoir veiller sur toi.
L'épidémie de choléra a endeuillé tout votre pays.
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- Souhaites-tu toujours faire ton année d'études, Angélina ? interrogea-t-il gentiment.
- Oui, mais je dois d'abord économiser, frère Eudes. J'ai acquis certaines connaissances en assistant ma mère et, si je le pouvais, je commencerais à exercer. Hélas ! cette année d'études est obligatoire. Je dois obtenir cette formation en faculté de médecine ou dans un hôpital.*
J'aurais voulu étudier ici, à l'hôpital de la cité [en Ariège], mais il n'y a pas de sage-femme en titre. Le directeur m'a fortement conseillé d'aller à la maternité de l'Hôtel-Dieu Saint-Jacques, à Toulouse.
Mais j'appréhende de passer une année entière loin de chez moi.

*Note de bas de page : dès 1894, cette activité de formation obligatoire durera deux ans. [L'action se déroule en novembre 1878.]
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