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4,03

sur 454 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Victor est condamné.
Avant son exécution, il relate son histoire façon Contes des mille et une nuits devant ses futurs bourreaux et un public toujours avide de voir la déchéance des autres.
Certaines tricotent même. Un peu comme avec un audio-book, sauf qu'elles ont l'image aussi.

Victor commence par relater la mort de son père, alors qu'il avait tout juste 15 ans. Celui-ci jouait du serpent dans les églises, pour accompagner les choeurs quand l'orgue manquait.
Il était aussi mandé par des particuliers pour certaines cérémonies.
Bref, il est mort, on va pas passer le réveillon là-dessus.

Il laisse une femme éplorée, dont la douleur est plus que touchante et ne peut laisser personne indifférent.
Mais non ! Je plaisante, rangez vos Kleenex !

Le seul qui aimait et regrette son père, c'est Victor.
Il l'aimait autant qu'il le craignait, du reste, parce que le vieux n'était pas tendre. Les coups pleuvaient, les insultes aussi, la culpabilisation surtout pour les choses dont le gosse n'était pas responsable.

Vous allez me dire : heureusement qu'il pouvait se consoler dans les bras de sa maman...
Non plus. Une teigne, un monstre, cette Pâqueline.

Pour ses parents, Victor avait tué son frère jumeau, le préféré, bien que mort-né, en l'étranglant avec le cordon ombilical.
Mais il en a été bien puni puisque affecté par un torticolis congénital, ce qui lui vaut tout un tas de petits surnoms par sa chère "maman".

Victordu, Victorgnole, Victorieux trou du cul, Victorchon, Victortillon, Victordant, Victorticolis, Victornade, Victord-boyau, Victorve...
Tous plus affectueux les uns que les autres.
Retenez-les, y aura interro.

Je ne vais pas vous décrire toutes les épreuves par lesquelles le gamin passe, mais entre les mains de l'horrible marâtre, c'était pas folichon tous les jours.

Ses moments de joie, quand il allait chez son oncle et sa tante. Ledit oncle était pâtissier.
Enfin à l'époque, c'est pas du tout un marchand de gâteaux, mais un fabriquant de pâtés, viande et tout le toutim.

Le mec qui rend service par exemple à la confectionneuse de crucifix et chapelets en lui donnant des os.
Non mais franchement, il faut le lire, c'est très intéressant.

C'est d'ailleurs chez son oncle, un jour où celui-ci s'est absenté, que Victor tombe amoureux de la magnifique Angélique (laquelle venait voir le pâtissier pour faire réparer le talon de sa chaussure).

Question études, le gosse va dans un pensionnat à un moment. Pas non plus un long fleuve tranquille.
Parce que voyez-vous, les vêtements, l'apparence en général, le comportement, sont très visibles entre les pauvres et les riches, et curieusement, il n'est pas de bon ton d'être pauvre.
Partout, d'ailleurs, pas juste au pensionnat. Alors les regards moqueurs et dédaigneux, les remarques blessantes... nul besoin de dessin.

Victor survit à tous les coups du sort et de sa mère, une existence rythmée par les coups de son pied sur le plancher quand celle-ci est assise, occupée par la confection de poupées.
Alors là, vous vous dites qu'elle a la Danse de Saint-Guy (appelée aussi Chorée de Sydenham par les plus calés d'entre nous), la charmante femme..
Eh bien vous avez raison, et j'ai à peine soufflé.

Où j'en étais moi ?
Ah oui !
Comme le titre l'indique un peu, Victor trouve du travail chez un embaumeur.

L'homme est très gentil, patient, et prend Victor sous son aile. Un peu comme un fils.
Et notre héros reçoit enfin l'affection dont il avait tellement besoin.
Monsieur... je sais plus son nom... lui fait bientôt confiance et lui enseigne toutes les ficelles du métier, ainsi que ses secrets pour se faire de l'argent.

Je vais arrêter de raconter, ça va vous lasser et puis vous devez lire ce livre.

Isabelle Duquesnoy m'a encore embarquée dans son récit palpitant, malgré le nombre de pages.
Un roman historique qui se passe au début de la Révolution. Les grosses têtes tombent, les plus petites aussi. (je sais, c'est pas drôle, mais Victor me manque déjà).

Ne passez pas à côté de ce livre passionnant, instructif, et magnifiquement écrit.
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J'ai dévoré ce livre. On a tellement envie de savoir ce qui est arrivé à Victor(du), cet être si simple, humain, empathique... pour qu'il en soit arrivé à se retrouver jugé devant un tribunal, que l'on ne peut quitter cette lecture . C'est très bien écrit. Malgré l'horreur de cette 'confession', on rit beaucoup. J'ai retrouvé un peu l'humour de Jean Teulé que j'appréciais. C'est le premier livre que je lis de cette auteure mais sûrement pas le dernier.
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Ah mon cher Monsieur Renard ! Quel odieux crime avez-vous pu commettre pour que l'avenir de votre tête soit aussi compromis en cette période révolutionnaire ? Que dites-vous ? Ah, il faudra pour le savoir écouter un long récit. Qu'à cela ne tienne, j'ai tout mon temps même si cela peut prendre plusieurs jours !

Formidable roman d'ambiance qui dépeint une époque de manière peu reluisante mais tellement réaliste, Isabelle Duquesnoy m'a offert un très bon moment de lecture. Pourtant très maniaque, j'ai réussi à me plonger sans difficulté dans ce roman où la saleté et le langage cru font partie intégrante du récit.

Vous allez sûrement me demander : pourquoi donc aimer ce roman ragoûtant au premier abord ? Car la plume de l'auteure est captivante et a réussi avec brio à ce que tout ce que nous lisons soit perçu comme étant du second degré ce qui a apporté finalement une légèreté au récit. Même si l'on ne peut choisir sa famille, Victor Renard a malheureusement tiré le pire des gros lots avec une mère pareille, la Pâqueline que j'ai adorée détester !

Tout au long de cette lecture, j'ai adoré en apprendre plus sur cette période qui a été possible grâce à un important travail de recherche de l'auteure. Amatrice d'art, j'ai pu découvrir une technique pratiquée par certains artistes de l'époque qui est plus que surprenante. J'ai trouvé très intéressant de pouvoir en savoir plus sur les pratiques d'embaumement à la fin du XVIIIème siècle.

Lecture faite dans le cadre d'une Lc, je pense avoir perdu pas mal de mes camarades s'attendant à lire un roman policier. Pour ma part, cet ouvrage sera l'un de mes coups de coeur de l'été et il me tarde de suivre les aventures de la famille Renard en découvrant sa suite consacrée à cette fameuse mère ; la Pâqueline 😉
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Voilà un moment que l'embaumeur me faisait de l'oeil (fort heureusement pour des raisons livresques).

A la sortie de sa suite en format poche, je me suis lancée et ai acheté les deux volumes d'un coup.

Et quelle riche idée ai-je eu là !

Certes, il m'a fallu un petit temps d'adaptation au style narratif, immergeant le lecteur dans le phrasé argotique d'époque de ces personnages plus vrais que nature.

Mais je ne peux que saluer l'écriture de l'autrice alliant humour caustique bien dosé, parsemé de critiques acerbes de la société, et transmission de son savoir historique sans en avoir l'air, des grands sujets aux petites anecdotes.

Saviez-vous que certaines grandes oeuvres ont été réalisées avec le sang des rois de France ?
Connaissiez-vous l'origine du mot impasse ?
Vous doutiez-vous que les pâtisseries servaient des pâtés, tourtes et viandes avant de servir les donuts de nos goûters ?

Un roman historique comme je les aime, divertissant et enrichissant, le combo parfait !

L'incipit m'a talentueusement harponnée et plongée au coeur d'une intrigue des plus particulière et captivante.

J'ai passé les 450 pages de ma lecture à me demander ce qu'avait pu faire ce pauvre Victor pour se trouver dans cette salle d'audience, craignant l'échafaud, face à un public dont j'étais un membre non averti de ses méfaits jusqu'à la fin.

L'usage de ce « pauvre Victor » vous laisse entrevoir l'attachement que j'ai ressenti pour ce personnage dont j'ai suivi le récit de sa vie et de ses multiples péripéties avec appétit pendant 11 jours de confession.

Pourtant, nous sommes plus proches de Quasimodo que de Casanova : tordu de naissance, boutonneux, sans le sou, haï de sa pochtronne de mère qui lui reproche jusqu'à son existence, ayant assisté à l'éviscération de son père tout aussi abject que sa mère, et se faisant mener en barque par une catin qui n'a d'angélique que le prénom. Seul son mentor apporte une touche de bienveillance dans sa triste existence.

Bref, une lecture que je vous recommande chaudement !

Pour ma part, je m'en vais attaquer sa suite…
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Passionnant roman historique, années post révolution francaise. On y découvre tous les secrets des embaumeurs et rites mortuaires de l'époque mais aussi une incroyable richesse d information sur la vie quotidienne , les modes, les usages . L'écriture magnifique soutient une intrigue passionnante. A LIRE
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Un énorme coup de coeur pour cette lecture passionnante où Victor Renard dévoile sa confession dans un tribunal.
Il est accusé d'un crime dont on ne connaît rien. C'est en fin de récit que nous l'apprendrons...

Victor est né avec une malformation au niveau du cou, un torticolis qui le rend difforme. Son frère jumeau n'a pas survécu au cordon ombilical qui l'a étranglé.
Ses parents le tiennent responsable de la mort de son frère et lui font payer.
Paqueline sa mère le hait, elle a vomi son fils dès qu'elle a su qu'elle était enceinte.
Elle le surnomme Victorgnole et lui rend la vie insupportable.

Victor va un jour croiser le chemin de Monsieur Joulia l'embaumeur et sa vie va changer. Monsieur Joulia est bon, il va lui redonner confiance en lui et lui apprendre le métier en lui livrant tous ses secrets.

Victor tente de se defendre en racontant son enfance, sa vie, son apprentissage avec tout les détails, la conservation des corps, le trafic d'organes, les odeurs, la puanteur.
Il va enfin réussir et devenir quelqu'un de respectable, se marier avec Judith et voir régulièrement sa maîtresse Angélique l'amour de sa vie, ancienne prostituée qu'il a toujours aimé !

C'est un roman complètement additif, passionnant, je n'ai pas pu le lâcher.
L'écriture est fluide et enrichissante, il y a beaucoup de travail de documentations derrière.
Victor m'a bouleversé, enfant maltraité puis moqué, j'étais heureuse de sa réussite, mais j'ai eu aussi très peur de ce qu'il avait bien pu faire pour être arrêté et jugé dans un tribunal.

La révélation finale, elle est incroyable. Jamais je ne l'avais imaginé une seconde... Whaou !!
Si vous avez aimé le parfum, il pourra vous plaire.
Âmes sensibles s'abstenir !
Une vraie réussite !!

J'ai adoré et je vais m'empresser de lire Paqueline.

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C'est à partir de combien de livres que l'on peut dire que l'on est fan de l'autrice...????
Parce que c'est mon 3ème ce mois-ci !
J'ai adoré adoré adoré encore une fois !!!
J'ai lu la pâqueline il y a quelques jours... Je me devais d'en savoir Plus sur Victor...
J'ai découvert la confession de cet homme qui a eu definitivement peu de chance dans sa vie !!!!!!
Quel récit !
J'ai été litteralement emportée...
Je n'ai quasi pas lâché ce roman !!!!
J'ai aimé le style d'écriture mais attention concentration !!!
Victordu... Moi je dis trop de circonstances atténuantes pour te déclarer coupable !
Quelle vie...

📖 Victor Renard n'a jamais eu de chance avec les femmes. À commencer par sa mère, l'épouvantable Pâqueline, qui aurait préféré que son frère jumeau lui survive. Puis Angélique, la prostituée, qui se moque de sa difformité et de sa " demi-molle ". Mais Victor échappe à sa condition : il devient embaumeur. Quelle meilleure situation ? Après la Révolution, les morts ne manquent pas dans Paris...
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Ayant lu et apprécié le roman, "La Pâqueline", de la même autrice, je me suis plongée dans la lecture du roman qui le précède chronologiquement.
J'ai tout autant aimé lire les 11 jours du procès du truculent Victor Renard au cours desquels il se livre sans détour, cherchant parfois à apitoyer, parfois à provoquer le public par des propos toujours acérés.
Un extrait :
"Accordez-moi un instant de jouissance : je vous regarde un à un, assis derrière vos pupitres. Combien d'entre vous ont ôté leurs souliers ? L'odeur de pieds macérés dans le cuir mal tanné doit empoisonner les narines de votre voisin. Vous riez, là-bas, mesdames, sur les bancs du public ? Vous n'êtes certainement guère plus plaisantes à côtoyer : vos mamelles s'agitent à la cadence de vos rires : gras, tachés de sauces et vomis de nourrissons sur une gorge que vous vous êtes empressées de cacher sous un châle. Mal coiffées de petits plumeaux mités, vous branlez votre éventail pour masquer votre malaise. Et l'air qu'il agite lance votre haleine de dents pourries à votre voisine, elle-même incommodée par l'aigreur de ses aisselles…"

Diplômée d'histoire des arts et de restauration du patrimoine, Isabelle Dusquesnoy nous offre avec brio, de découvrir, par le détail, la vie quotidienne de la fin du 18è siècle.
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Chronique groupée pour L'embaumeur et sa suite La Pâqueline.

WHAOUH ! QUELLE CLAQUE !

En deux tomes, l'histoire de Victor Renard et de la Pâqueline, sa mère nous emporte peu après la Révolution française dans le milieu de la thanatopraxie. Victor est un enfant mal aimé, auquel sa mère reproche le décès de son jumeau et qui est porteur d'un handicap qui lui vaut le surnom de Victordu.

L'embaumeur présente les 11 jours de procès de Victor emprisonné pour un crime que je vous laisse découvrir. Cet enfant martyr évolue dans le monde des embaumeurs, il trouve un maître d'apprentissage qui devient un père et lui ouvre les possibilités d'une vie meilleure. Il va s'enrichir, gagner une place dans la société.
En parallèle, Victor évoque ses relations houleuses avec sa mère.

Le second tome présente le point de vue de la mère de Victor. le récit de sa jeunesse et de ses souffrances alternent avec la découverte des raisons de sa dureté avec ce fils qu'elle déteste. Durant son procès, elle décide de recouvrir les murs de l'appartement de son fils de sa confession. Elle va régler ses comptes avec dureté mais aussi, parfois, avec humour.

Ces romans sont complètement addictifs : très documentés ils ont demandé 10 ans de travail à Isabelle Duquesnoy. Ce récit peut déranger la sensibilité des plus fragiles car l'univers de la thanatopraxie est extrêmement détaillé, tout en présentant également la société et les moeurs de l'époque ce qui en fait un roman passionnant.

Les + : l'aspect documentaire, la densité des personnages principaux mais aussi des acteurs secondaires, l'écriture à la fois truculente et précieuse pour une lecture vivifiante.

Les - : des descriptions qui peuvent parfois semblent longues mais qui visent à donner du réalisme au roman.

Une oeuvre pleine de surprises, à la fois pathétique et drôle.
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Je me suis bien amusé à la lecture de ce roman qui raconte la vie de Victor Renard mal aimé de ses parents sous prétexte qu'il a tué son frère jumeau mort-né le cordon ombilical entouré autour du cou.

le roman est écrit sous forme de témoignage Victor étant accusé d'on ne sait quoi raconte sa vie à la cour. On connaîtra l'acte d'accusation à la fin du roman. le ton est humoristique, le langage des protagonistes est assez cru, certaines situations sont cocasses , on en apprend beaucoup sur les usages mortuaires de la fin du XIXe siècle, sur les méthodes d'embaumement aussi et sur les us et coutumes en général de cette époque.

Isabelle Duquesnoy a une plume alerte, vivante, jamais ennuyeuse, un vrai talent de conteuse et aucune fausse pudeur pour appeler un chat un chat, Elle a tout ce que j'aime d'un écrivain: une bonne histoire à raconter, un bon talent pour le faire, un sens de l'humour évident et un sens de l.intrigue qui nous tient en haleine pour savoir comment tout ça va finir. Alors je ne bouderai pas mon plaisir et je lirai la suite de l'embaumeur, la Pâqueline, on s'en reparle.

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