Voici une biographie américaine qui n'est pas une biographie « à l'américaine ». Au rebours de la mode d'outre-Atlantique, de plus en plus suivie en France,
Catherine Durandin n'a pas cherché à bâtir une ziggourat ou un skyscraper biographique, en quarante étages, huit cent pages et dix milles notes. Elle ne prétend ni révéler des monceaux d'archives inexplorées, ni raconter «
Richard Nixon et son temps », ni disséquer la politique des États-Unis sous Nixon.
Ce Nixon répond à un projet à la fois plus classique et plus original : c'est d'un homme qu'il s'agit d'abord et surtout ici. Projet classique, car
Catherine Durandin s'inscrit dans la lignée de la biographie traditionnelle, chronologique et psychologique, en partant de l'abondante bibliographie américaine, des souvenirs des principaux témoins et d'abord de ceux du héros. Projet original, parce que l'auteur choisit de regarder d'un oeil sympathique un personnage évidemment antipathique et avoué pour tel.
Avec ce Nixon empathique,
Catherine Durandin démontre que, si un personnage historique est toujours révélateur de la société qui l'engendre, en même temps, comme homme, il demeure un être irréductible à un quelconque schéma, absolument unique et original : belle leçon d'Amérique, d'histoire et d'humanité.