Paru dans la collection "Que sais-je", ce livre bref évoque tous les aspects de
la guerre froide. On la fait traditionnellement commencer en 1947 et finir en 1989. Il m'a toujours semblé que le mot « guerre » a été exagéré. Certes, plusieurs épisodes ont été extrêmement dangereux pour la paix mondiale: le blocus de Berlin (1948) ou les débuts (1950) de la guerre de Corée ont été très "chauds". Pourtant, en 1956, les Américains avaient déjà admis que la Hongrie faisait partie intégrante du glacis soviétique; il en a été de même avec la Tchécoslovaquie en 1968. Quant à la crise des missiles à Cuba (1962), elle a été un peu trop théâtralisée. Bien entendu, les Russes soutenaient plus ou moins activement les nationalistes de tout poil, en Egypte, en Algérie, ou ailleurs. Mais ils ne téléguidaient pas directement les guerres (y compris au Vietnam) menées contre certaines puissances occidentales. Les escarmouches entre les deux superpuissances se faisaient par procuration et le risque de conflagration nucléaire n'a jamais été sérieux, surtout après la mort de Staline. D'ailleurs, on ne s'y trompait pas en France: on se moquait bien de ceux qui construisaient des abris antiatomiques individuels en Amérique. de même, la seconde phase de cette pseudo-guerre froide, marquée par les initiatives belliqueuses de R. Reagan (1980-1988) très médiatisées, n'a pas été vraiment dangereuse.
Je pense que la confrontation actuelle des Etats-Unis avec la Russie non communiste et avec la Chine, maintenant (en 2021), est presque plus dangereuse que la "guerre froide" elle-même. Mais, les mêmes causes créant les mêmes effets, on ne doit pas redouter aujourd'hui une guerre nucléaire; par contre, les points de friction (l'Ukraine ou la mer de Chine méridionale, par exemple) ne manquent pas actuellement et créent un climat diplomatique délétère. En fin de compte, Poutine se contente de continuer la politique de Brejnev et compagnie. J'ai lu ce petit livre avec un certain intérêt, même si je n'ai pas appris grand-chose. Mais je ne trouve pas qu'il brille spécialement par son esprit synthétique.