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E. Dentu (01/01/1867)
3/5   2 notes
Résumé :
L'Exposition universelle des artistes vivants au Champ-de-Mars, et celle qui a lieu tous les ans aux Champs-Élysées; les expositions des œuvres d'Ingres au Palais des Beaux-Arts, et de Théodore Rousseau au Cercle de la rue de Choiseul; les expositions particulières de MM. Courbet et Manet ont mis cette année, sous les yeux du public, toute une série d'œuvres des peintres français, qui permet de porter sur eux un jugement d'ensemble et de les caractériser dans leurs ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
En cette année 1967, il y eut apparemment beaucoup d'expos, aux Champs-Elysées, au Cercle de la rue de Choiseul, Ingres au Palais des Beaux Arts, expositions particulières de Courbet et Manet et l'exposition universelle au Champ-de-Mars, qui
« ont mis cette année, sous les yeux du public toute une série d'oeuvres des peintres français, qui permet de porter sur eux un jugement d'ensemble et de les caractériser dans leurs traits principaux. de là, la nature du travail que j'entreprends et le titre que je lui donne. »
Tel est le propos de Théodore Duret dans ce livre.

Mais qui était ce Théodore Duret (1838-1927) ? Peu de gens s'en souviennent, à tel point qu'il n'apparaît pas dans notre Petit Larousse, rien de rien entre : Düren, ville d'Allemagne et Albrecht Dürer… Et pourtant, collectionneur et marchand d'art précédant Paul Durand-Ruel et Ambroise Vollard (qui eux ont les honneurs du dico) il a défriché le métier, soutenu bec et ongle les impressionnistes auxquels il a révélé le Japon (et inversement d'ailleurs), après sa propre découverte d'Hokusai
Peu se souviendront aussi qu'il fut un ardent défenseur de son ami Zola pendant l'affaire Dreyfus qu'il rejoignit même à Londres pendant son exil en témoignage d'amitié.

Mais sa biographie n'est pas l'objet de ce livre qui est, comme il le dit clairement dans son avant propos, de faire en quelque sorte le point sur la qualité des oeuvres présentées aux différentes manifestations de 1967.
Son fil conducteur, sa pensée profonde, est que « les manifestations de l'art n'ont de valeur qu'autant qu'elles sont originales et spontanées, les oeuvres d'une école puisant tout en elle-même auront toujours un mérite supérieur à celles d'artistes qui, ne vivant que de souvenirs et de traditions, sont, par cela même, condamnés à ne produire que des pastiches ou des oeuvres de reflet.

Ainsi, il examine tour a tour, Ingres, qu'il met en parallèle à Raphaël, Michel-Ange et Léonard, puis les Naturalistes, parmi lesquels il cite et étudie Corot, Rousseau, Millet, Troyon et Fromentin, le groupe des peintres de genres, Meissonier et Gérôme pour les deux principaux. Ensuite il consacre un chapitre successivement à Courbet et à Manet qui furent du compte de ses amis proches, il n'en passe pas moins pour autant leurs qualités et défauts au peigne fin en toute simplicité.

Pour terminer un chapitre sur « L'art bourgeois » et « l'art officiel » tous deux fort intéressants, prémonitoire pour le premier, toujours tristement actuel pour le second.

Je me suis régalée à cette lecture, enrichissante autant que parfois drôle car le personnage aux accents quelque peu péremptoires il faut dire, n'est pas sans humour .
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Evidemment l’Etat commande de la peinture au même titre que ses autres fournitures, et les peintres ne sont pour lui que des producteurs, comme ceux qui lui fournissent ses équipements militaires ou le mobilier de la couronne.

Quand l’Etat s’est adressé à Horace Vernet pour avoir des tableaux de bataille, il s’est trouvé posséder des œuvres de mérite, pourquoi ? parce qu’Horace Vernet, sur le terrain où on l’avait placé, était resté sur celui où son instinct l’avait déjà tout naturellement conduit, et où il s’était établi de lui-même. …. Aussi, … a-t-il produit de véritables œuvres d’art.
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Et le mouton, comme il nous est présenté par Millet ! Non plus un être de convention peint pour l’effet pittoresque, mais la bête réelle admirablement observée et rendue avec tout son caractère intime et ses instincts, c’est-à-dire un animal lourd et stupide qui marche machinalement serré en troupeau pour n’avoir point à trouver son chemin, prêt à aller n’importe où, même à se jeter à la mer comme ceux de Dindenaud, par pure imbécillité et impuissance à se conduire.
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M. Jalabert peint de son côté une toile qu'il appelle une Veuve, où se trouve représentée la tristesse d'une veuve en même temps que la consolation qu'elle peut trouver dans ses enfants. Dans cette œuvre, voilà enfin le malheur rendu absolument agréable et joli, la tristesse et l'amour maternels tout ensemble exprimés d'une façon mièvre et affaiblie pour devenir un sujet d'agréable sensibilité et d'attendrissement mitigé, pour les femmes et les hommes élégants qui demandent que tout soit arrangé de manière à répondre à l'exacte nature' de leurs sensations en fait d'art, aussi une pareille toile me paraît-elle être un des triomphes de l'art bourgeois.
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A quel titre voudrait-on donc conserver pour le seul art du dessin, des principes qui n’ont jamais été admis pour les autres, ou qui ont été depuis longtemps abandonnés ? Vous prétendez en peinture rester dans la voie ouverte, à une certaine époque, par des artistes ont approché le plus près de ce que vous concevez comme le type absolu du beau, mais pour la musique, de pareils artistes ont existé, qui ont produit des œuvres aussi parfaites que celles des plus grands peintres, et cependant qui a jamais pensé à conserver la manière d’hommes comme Mozart, Beethoven ou Rossini ?
… Les efforts d’Ingres, dans toute une partie de son œuvre, sont absolument du même ordre que ceux de Canova, prétendant reproduire l’antique, que ceux de David dans la même voie (et Ingres est le dernier des élèves de David), que ceux de Voltaire s’essayant à écrire au 18e siècle un poème épique, que ceux des imitateurs de Corneille et de Racine s’efforçant de continuer la tragédie, alors que les circonstances et la manière de sentir qui l’avaient fait naître s’étaient complètement transformées.
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Quand on est Raphaël et que l’on imagine l’antiquité païenne et le monde de ses dieux, on peint l’Ecole d’Athènes et le Triomphe de Galatée.
Si, sans avoir une imagination poétique capable d’animer des conceptions idéales, on a du moins un esprit élevé et une intelligence qui cherchent à s’exercer sur de nobles sujets, on peint comme Ingres l’Apothéose d’Homère et l’Œdipe, des créations froides, mais au moins chastes et sévères par la forme.
Mais si on est dénué de toute pensée véritablement élevée et de toute puissance pour idéaliser quoi que ce soit et qu’on fasse intervenir les souvenirs que rappellent les noms d’Athènes et de Rome pour en tirer des scènes drolatiques, en réduisant les grands hommes qui ont fait la civilisation du monde à une troupe de vieux polissons en goguette ou de bouffons faits pour amuser le public, on est M. Gérôme, et alors on peint les Augures, Phryné devant le tribunal, Socrate chez Aspasie, le Roi Candaule, César et Cléopâtre.
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