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Citations sur Eugenia (146)

(...) -Je voudrais qu'un jour nous nous laissions pour ce que nous avons fait à Jassy plutôt que de nous mentir.

- Ne rêvez pas, Eugenia, ça n'arrivera pas, ce sont les juifs qui sont maudits depuis la nuit des temps.Il m'arrive de penser que ce peuple a été créé pour endosser tout ce que nous haïssons en nous-mêmes. (...)
Qui détesterions- nous si les juifs n'existaient pas ? Il faudrait les inventer puisqu'il semble que nous ayons constamment besoin d'une âme damnée pour nous grandir à nos propres yeux.

( p.362 )
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- Je vais te faire la peine, Jana..Ton amie Irina, Irina Costinas...eh bien elle s'est suicidée.
(...) J'aurais voulu ne pas crier, ne pas éclater en sanglots, mais le chagrin m'avait submergée. (...)
- C'est trop dur, Andrei.C'est trop dur.Excuse- moi, je ne vais plus pleurer .(...)
- Oui, prends ton temps..Je sais que tu l'aimais beaucoup.
-Plus que ça. Je l'aimais, oui, bien sûr que je l'aimais, mais j'avais besoin de savoir qu'elle existait, que nous pensions l'une à l'autre, que je n'étais pas toute seule.
Je lui devais ce que je suis devenue.Elle était pour moi la personne la plus lumineuse au monde, la plus précieuse. (...)
Irina m'avait donné l'envie d'aller dans le monde- et tu sais, il y a très peu de personnes capables de te donner cette envie- là.

( p.156)
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Ce n'était pas que les Juifs étaient plus intelligents, ou raffinés, que les Roumains, non, c'était la conséquence d'une loi qui leur interdisait de posséder de la terre dans un pays où l'économie reposait essentiellement sur l'agriculture, de sorte que s'ils voulaient échapper à la grande pauvreté des faubourgs, l'unique solution dont ils disposaient était de se tourner vers les études. Leur "réussite" était en quelque sorte le résultat inattendu d'une mesure discriminatoire. Cela n'en suscitait pas moins chez les Roumains un sourd ressentiment...
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Tout à coup, au milieu de cet automne 1941, il m'était apparu que ça suffisait d'être spectatrice- spectatrice censurée de surcroît, et que je devais donner un tour différent à ma vie. Ainsi subissons- nous passivement des événements qui nous heurtent, qui nous heurtent profondément parfois, au point de nous faire chanceler, et un jour comprenons- nous qu'il ne dépendrait que de nous que les choses changent.

( p.366)
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-Comme tu es charmante, Eugenia, toujours prête à partir en guerre contre les moulins à vent ! Il ne faut pas croire tout ce que les hommes prétendent - que le vent tourne, et ils changent d'avis. Aujourd'hui ils sont fascinés par Hitler, ils ne parlent que de grandeur et de pureté de sang, mais qu'un autre messie survienne et ils le suivront comme des moutons. J'avais quatorze ans en 1918 et je me rappelle comment tous portaient aux nues Clémenceau. Un dieu vivant, bien plus grand que notre roi Ferdinand. Il nous avait permis la victoire après la défaite, et papa en aurait presque oublié qu'il était juif, le pauvre, tellement lui et ses camarades étaient rentrés du front soudés comme des frères. Il me racontait que la communauté avait ouvert les synagogues pour en faire des hôpitaux. Et regarde aujourd'hui: les mêmes hommes crachent sur les synagogues et la mémoire de Clémenceau.
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Lorsque Irina employait le « nous », je savais qu’elle parlait de ses amis communistes passés dans la clandestinité et qui étaient restés en lien avec leur chef historique, Ana Pauker, juive, communiste de la première heure, partie se réfugier à Moscou après sa libération des prisons roumaines.

(p. 87).
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Les victimes émeuvent , mais elles ne nous donnent pas la clé de la haine .
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Humainement, nous ne pouvons nous rapprocher d'eux, parce que le juif est d'abord un juif, et seulement ensuite un homme.
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- ....Et moi, comment avais-je pu, à seize ou dix-sept ans, ne rien trouver à d'anormal à ce qu'un juif de mon âge se fasse massacrer à coups de pied sur le trottoir ? Comment avais-je pu penser à un moment de ma vie que les juifs n'étaient pas nos égaux, qu'ils n'étaient pas des êtres à part entières, qu'on pouvait les frapper impunément, voir les tuer? Comme s'ils n'étaient plus que es chiens finalement. Si je n'avais pas rencontré Irina, se pourrait-il que je sois aujourd'hui parmi cette foule à les insulter?
Nous croyons aveuglément en la parole de nos parents, et plus tard nous la reprenons à notre compte pour la transmettre à nos enfants. Pourquoi est-il si difficile d'aller contre cette parole, de s'éveiller au doute, puis petit à petit à la conscience d'une "vérité" différente?
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Voyez-vous, si un jour Braïla (ville Roumaine) devait m'être défendue, eh bien je crois que je me surprendrais à douter de ma propre existence, et sans doute perdrais-je pied.
N'éprouvons-nous pas tous la nécessité d'être de quelque part.
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