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Citations sur Eugenia (146)

Nous l'avions emporté, certes, et voilà tout ce qu'il restait de nos puissants ennemis : des orphelins tristes et affamés. "La joie et l'orgueil des vainqueurs, écrit quelque part Malaparte, semblent défaits par l'angoisse et le désespoir des vaincus." Pour cette seule phrase, je voudrais revoir Malaparte et l'embrasser.

( p.405)
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Il prétendait que Mihai Eminescu avait somptueusement exprimé, en quelques strophes seulement, ce que Marx avait laborieusement tenté de démontrer en centaines de pages, et il était capable de déclamer de mémoire des dizaines de vers d’Empereur et prolétaire :

Brisez l’ordre établi, cruel et injuste
Qui divise le monde en miséreux et riches.
Et puisque après la mort aucune récompense ne vous attend,
Faites que dans ce monde il y ait une part équitable,
Égale pour chacun et que nous vivions en frères !

(p. 113)
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Les faits, Eugenia, seulement les faits. Une famille juive arrêtée, quatre personnes, c'est entendu. Essayez de savoir ce qu'on a fait d'eux. Je comprends votre émotion, mon petit, mais votre émotion n'est pas une information.
Page 296
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Eugénia, nous ne pouvons rien contre l'emballement collectif, contre le fanatisme, contre la bêtise. C'est un torrent qui emporte tout sur son passage et dont nous commençons seulement à éprouver les premiers dommages. Je ne sais pas quand viendra la décrue, et après combien de milliers de morts, voire de millions. Je ne sais même pas si il y aura une décrue.
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Ses "horribles secrets".Que veut- il dire ?
Évoque-t-il ce que j'ai deviné de son impuissance à aimer ? De sa peur des femmes qui le poussait à vouloir conquérir celle qui justement était inaccessible ? Toute son œuvre est traversée de cette quête (...)Il rêvait une femme, mais il fuyait toutes les autres au quotidien.La guerre le soulageait provisoirement de cette douleur, au profit d'une préoccupation bien terre à terre et parfaitement avouable- survivre.Il n'avait aucune envie de s'en éloigner pour se retrouver de nouveau confronté à lui-même.

( p.282)
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- Le printemps, l'insupportable printemps...
- Pourquoi dites- vous ça ? Le printemps nous montre combien la vie pourrait être joyeuse, et tellement plus généreuse, si les hommes n'étaient pas si bêtes.
- oui, plus qu'aucune autre saison le printemps nous met le nez dans notre misère. Parmi toutes les créatures, je n'en connais d'ailleurs qu'une seule pour oser crier " À mort!" quand les bourgeons sont en fleurs- l' homme, évidemment. Vous noterez, n'est-ce pas, que toutes les autres espèces en profitent pour s'aimer et procréer. Quant à moi, le printemps me met le nez dans mon impuissance.

( p.93)
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Vous rendez-vous compte, Eugenia, de ce qui se joue à l’instant où nous parlons ? Peut-être la fin de l’obscurantisme totalitaire, de la dictature de la haine et de la bêtise...Que la France défasse l’Allemagne et c’est le miraculeux retour des Lumières en Europe.
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Quand le monde s’effondrait autour de lui, il s'enfermait et écrivait.
On l'avait privé de tous ses droits, mais on n'avait pas pu le priver du seul qui le maintenait vivant : écrire.
Et à travers ce qu'il écrivait, il disait bien mieux le secret de nos âmes que moi avec mes questions stupides.
Le journalisme est impuissant à rendre compte de notre incroyable complexité car ce qu'on devine d'une personne n'est pas considéré comme une information.
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La disparition sur le front russe du poète Emil Gulian, son ami, lui fait écrire ces lignes l’après-midi du mercredi 23 décembre 1942 : Pas de nouvelles d’Emil Gulian. J’ai téléphoné à Ortansa, que j’ai trouvée au désespoir. — Pourvu qu’il soit vivant ! disait-elle. Sa dernière lettre remonte au 15 novembre. Le 18 il y a eu l’attaque entre la Volga et le Don – depuis, pas un signe. Si nous devions le perdre, ce serait trop affreux. Pourquoi lui, pourquoi ? Cette guerre, c’est Mircea Eliade qui la voulait. Il l’attendait, il la souhaitait, il y croyait, il y croit – mais il se tient à Lisbonne. Et ce serait Emil Gulian qui tomberait ? Dans une guerre où il se demande ce qu’il fait ? Ce soir-là, veille de Noël, nous avions pleuré ensemble – lui, Emil, qui ne devait pas revenir, moi, Andrei, dont nous étions toujours sans nouvelles. La mort probable d’Emil Gulian était venue donner une sorte d’évidence à celle d’Andrei. Le front russe était un tombeau, il allait être celui d’Hitler et d’Antonescu, c’est ce que nous avions tant voulu, tant espéré, mais sans pouvoir imaginer que les deux dictateurs emporteraient dans leurs tombes ceux que nous aimions.

(pp. 464-465)
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Ils devaient choisir entre le déshonneur et la guerre, confie-t-il [W. Churchill] au Times. Ils ont choisi le déshonneur, et ils auront la guerre.
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