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Ma libraire préférée a l'excellente idée de proposer chaque mois une réunion de lecteurs. Chacun y présente ses coups de coeur, les échanges sont intéressants et les découvertes nombreuses. J'y participe à chaque fois avec grand plaisir et j'espère que l'on va bientôt pouvoir se réunir à nouveau… C'est lors d'une de ces réunions que j'ai noté ce titre, présenté par une figure bien connue des lectures guingampais. Il insiste, il faut absolument découvrir cette jeune autrice ! Mon choix se porte sur son dernier titre à la couverture surprenante…

Nathalie est une jeune costumière française engagée pour confectionner de nouvelles tenues de scène pour un trio d'acrobates de barre russe. Nino et Anton portent sur leurs épaules la barre sur laquelle évolue Anna. Dans un cirque déserté pour la saison, Nathalie pénètre l'intimité du trio, apprend à connaître leur art, à percevoir les fêlures derrière le masque des artistes.

Le titre laissait présager un récit riche en couleurs, en odeurs, en bruits. Mais c'est une parenthèse hors du temps. Nathalie, les acrobates et Léon le metteur en scène semblent seuls au monde, le temps suspendu. C'est un récit fragile et mélancolique, tout comme l'écriture de l'autrice toute en légèreté.

On utilise souvent le terme pépite pour parler de certains livres exceptionnels. Là on est plus sur une perle. Délicate, fragile et subtile. Gilbert avait raison, il fallait absolument que je découvre Elisa Shua Dusapin.
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« A Vladivostok, dans l'enceinte désertée d'un cirque entre deux saisons, un trio s'entraîne à la barre russe. Nino pourrait être le fils d'Anton, à eux deux, ils font voler Anna. Ils se préparent au concours international d'Oulan-Oude, visent quatre triples sauts périlleux sans descendre de la barre. Si Anna ne fait pas confiance aux porteurs, elle tombe au risque de ne plus jamais se relever.
Dans l'odeur tenace d'animaux pourtant absents, la lumière se fait toujours plus pâle, et les distances s'amenuisent à mesure que le récit accélère. »



Il est des rencontres étranges et cela a commencé avec celle de la couverture, du titre et de mon regard. Je suis très sensible aux couvertures des romans, peut-être à tort mais qu'importe, aussi mon regard a-t-il été attiré par celle de « Vladivostok circus ».... sans doute le portrait du félin sauvage en costume très digne.

Elle s'est poursuivie par la lecture du roman et s'est achevée par la rencontre, en vrai, avec l'auteure invitée par la librairie guingampaise « Mots et images ». Ah... j'oubliais, lors de la reprise des goûters littéraires « Mots et Compagnie » chez « Sidonie et Cie », autre lieu incontournable de Guingamp, Gilbert a appâté la lectrice que je suis par un avis très élogieux de ce roman. L'affaire était donc entendue.



Nous sommes à Vladivostok, au moment des deux dernières représentations de la saison avant que le cirque ne ferme ses portes.

Nathalie, jeune costumière tout juste diplômée, arrive pour honorer un contrat de quelques semaines auprès d'un trio spécialisé dans l'exercice très difficile de la barre russe.

La barre russe : deux porteurs, un ou une voltigeur(se), une confiance vitale entre chacun des membres .

La jeune femme revient dans la ville où elle a passé quelques années avec son père, professeur d'université. Elle a l'impression d'être un chien dans un jeu de quilles car elle n'est pas attendue si tôt, accueillie par Léon, le metteur en scène et vérificateur des attaches. le trio n'a qu'un mois pour peaufiner le numéro qu'il présentera à un important festival international des arts du cirque, à Oulan-Oude : l'enjeu est immense et le défi grandiose, réalisation par Anna, la voltigeuse, d'un quadruple saut périlleux avant de retomber sur la barre.

Nathalie prend à coeur sa mission qui est de réaliser les costumes du trio pour leur numéro à Oulan-Oude. Elle observe les artistes, elle les respire, elle les suit, elle les apprivoise afin de réussir à les habiller de lumière. Ils sont en Sibérie, la taïga, les bouleaux, les branches souples, Anna est une liane, une panthère des neiges, Anton et Nino des tronc solides, du tissu « camouflage », une queue serpentine et des oreilles, des casques ornés de branches. Belle idée sauf que les tissus sont rêches et peu souples, les casques encombrants, la queue inadaptée pour la voltige. Belle idée mais dangereuse.

Du dépit puis le défi est à nouveau relevé pour aboutir au sublime habit de lumière pour une voltigeuse défiant l'immensité étoilée. le velours épouse les mouvements des corps, les souligne sans les entraver, la piste aux étoiles peut recevoir le numéro du trio.

« Vladivostok circus » est un roman d'ombre et de lumière : l'ombre des secrets des personnages, celle de leurs blessures intimes, la lumière du dépassement de soi, celle de l'espoir, celle de la joie procurée par ce que l'on fait, celle qu'on éprouve quand on touche à l'absolue beauté.

Par touches subtiles, le quotidien d'un entraînement au sein d'un cirque désert, est magnifié sous la plume délicate d'Elisa Shua Dusapin. le cirque sans représentations, sans artistes, sans public, devient un lieu où le fantastique peut surgir à tout moment. D'ailleurs ne sent-on pas l'odeur prégnante des écuries et des cages des animaux disparus depuis des années ? Elle hante les lieux, plane lorsque la nuit tombe. La magie des exploits sportifs des hommes a remplacé celle des numéros animaliers, issus d'une époque révolue.

L'auteure joue avec la tension du récit : les personnages parviendront-ils à s'accepter, à se comprendre au-delà de leurs blessures, de leurs regrets ? La confiance est si difficile à installer que parfois le lecteur est tourmenté par les menus dérapages lorsque Anna se rebiffe, lorsque Anton a un geste malheureux envers le chat étique de Léon, lorsque le premier essayage est une catastrophe, lorsque Nathalie engluée dans sa peur de la chute mortelle l'essaime jusqu'au trio.

En quelques mots bien pesés, Elisa Shua Dusapin rend tangible l'atmosphère d'un lieu peu commun voire insolite. Elle joue, avec brio, avec le pouvoir d'évocation des mots et réussit à montrer combien le poids des responsabilités de chacun est lourd d'enjeux vitaux : une inattention, un matériel défectueux et la mort peut s'inviter.

Ce court roman est un long fleuve tumultueux à l'apparence calme : comme dans un roman japonais la surface des mots et des phrases dissimule un tumulte intérieur et une multitude de dangers. Faut-il apprendre à lâcher prise quand il est encore temps ? La réponse réside dans l'épilogue ainsi que dans les passages de la lettre qu'écrit Nathalie, la narratrice, à son père.

Un joli roman servi par une très belle écriture incisive et poétique.
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Nathalie, costumière, est chargée de travailler auprès de Nino, Anna et Anton. Elle porte beaucoup d'attention à des choses qui sont devenues communes pour les trois autres qui sont complices.
Le temps s'arrête sur la vie de ce quatuor, de ce saut très complexe qu'Anna a peur de réaliser, que les deux autres ont peur aussi de mal réceptionner.
Même si on peut regretter que l'intrigue soit essentiellement accroché à ce micro-détail (mais c'est une volonté de la part de l'auteure), on aurait peut-être apprécié une intrigue un peu plus vivace, qu'il se passe quelque chose qui ne soit pas cantonnée à la simple anecdote.
Malgré tout, je pense qu'Elisa Shua Dusapin est une auteure à découvrir : l'écriture est belle et j'aurai certainement du plaisir à lire un de ses autres romans.
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Nathalie vient de terminer ses études de costumière. Elle a obtenu un petit contrat auprès d'un trio de barre russe. Elle arrive à Vladivostok et rencontre Anton et Nino les porteurs ainsi qu'Anna la voltigeuse. Il y a aussi Léon, le chorégraphe. Elle découvre le milieu si particulier du cirque avec ses codes et ses règles. La barre russe est une discipline extrêmement risquée qui nécessite une parfaite coordination des trois membres. Anna doit avoir une confiance totale en ses porteurs car sa vie en dépend. Nino et Anton sont les meilleurs dans le domaine et ils espèrent remporter le concours internationale d'Oulan-Oude en visant quatre triples sauts périlleux sans descendre de la barre. C'est pour cet événement qu'ils ont besoin des talents de costumière de Nathalie.

La barre russe est un numéro extrêmement dangereux. Il s'agit d'une barre de trois mètres de long tenue par deux porteurs et sur laquelle un acrobate effectue des sauts périlleux. Ce dernier n'est pas assuré donc il doit faire entièrement confiance en ses porteurs et en lui même.

Seul dans un cirque vide aux odeurs d'animaux pourtant absents, les personnages vont tenter de composer le numéro parfait. Au fil des jours Nathalie découvre leur histoire, les liens qui les unissent mais surtout les silences qui les entourent. L'autrice montre la difficulté de comprendre les autres et de se faire comprendre par les autres. Elle rend très bien compte des silences, des non-dits et des phrases assassines qui polluent notre rapport aux autres. Les différences de culture et les blessures du passé de chacun viennent contrarier les rapports entre eux. Il faut décoder le mutisme et les colères, accepter les failles des autres. Entre les cinq personnages se développent des formes de liens très divers. A l'image de la barre si étroite, ils avancent sur un fil ténu pour maintenir la cohésion entre eux. Animés par un objectif commun, il y a néanmoins des moments de grâce où ils arrivent a coordonner leur énergie pour leur spectacle. Ce qui les relit, une recherche de performance et de beauté, est finalement plus fort que les différences et leur incompréhension.

L'écriture d'Elisa Shua Dusapin est en suspens. Elle n'en dit jamais trop mais juste assez pour que le lecteur saisisse l'enjeu. Il y a une forme de pureté aussi dans son écriture qui semble aérée. Tel Anna qui saute sans effort apparent, ses mots semblent couler d'eux même. C'est très beau.

L'ambiance du cirque nous est décrite de manière très différente des représentations que l'on en a. Il y a les paillettes, les lumières, la musique et les sourires forcés mais il y a aussi la sueur, les répétitions et la solitude des artistes. Loin de leur famille toute une saison il doivent composer avec la promiscuité forcée.

Un très beau roman qui me donne envie de découvrir les précédents écrits de l'autrice.

Merci aux édition Zoé pour cet envoi.
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Pour moi, iels restent Anna, Léon, Anton et Nino

Vladivostok, un cirque, une costumière, un numéro de barre russe, « les porteurs prennent en charge toute la stabilité de l'acrobate », des odeurs tenaces.

Je souligne l'écriture de Elisa Sha Dusapin, sa capacité à nous faire entendre et sentir ce monde lointain. Elle nous conte l'art du cirque, ses difficultés propres, ses mises en scène et en costumes, le temps de l'élaboration d'un numéro, le public et les répétitions, les traditions et les nouveautés, les parades et les tours de pistes, les accidents et leurs poids au présent, les coulisses, « Un rayon de réverbère s'infiltre par la fêlure », les figures sur la barre et les chorégraphies au sol, le tempo musical…

Le rythme des phrases rend compte à la fois de la douceur et des tensions. Les mots tissent aussi des silences, des pesanteurs propres aux réflexions ou aux surgissement des passés.

Vladivostok et la lumière rasante « Toujours blanche avec l'avancée de l'automne. En Europe, elle devient jaune, ici transparente. On dirait que la matière perd en densité, la pierre, le verre, le limon, l'arbre se craquellent, un froid sec ».

Le cirque n'est rien sans les préparations, le quotidien du nettoyage, les respirations, les démarcations, les interruptions, ce matériel qu'il faut construire et modifier, « Lisser la peau, fuseler le corps, l'aider à monter plus vite et plus loin tout en accélérant sa chute », les scénarios et les mises en costumes, les effets sous le chapiteau, les artistes et leur nécessaire confiance en l'autre…

« le lendemain, trente-huit jours après mon arrivée, Anna est la première femme au monde à réussir quatre triples sauts périlleux sans descendre de la barre »
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Ce livre est curieux.. il laisse un certain malaise car ne semble pas sincère. L'autrice ne va pas au bout de son récit. Autobiographie dans le personnage de Nathalie ? Phrases hachées, en fait que fait elle dans cette univers du Cirque. Costumière certes mais ça sonne un peu faux .
Je suis allée au bout du récit mais je suis restée sur ma faim..
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Vladistok Circus raconte une histoire d'amitié et aussi un peu d'aventure et découverte d'un nouveau pays par le personnage principal, Nathalie, une costumière qui est allée en Russie de la France pour rejoindre ce groupe de cirque avec ses membres – Leon, Anton, Anna et Nino. Ce n'est pas dans une grande ville de la Russie qu'on lit souvent – c'est dans un coin à l'est de Sibérie, à Oulan-Oude proche de la frontière avec Mongolie et également à Vladivostok, la lieu du cirque, qui est une ville littoral au pacifique.

Chaque personnage principaux ont des origines différents, comme Nino qui a servi l'armée soviétique, Anna qui est ukrainienne de Kyiv (oui, je vais utiliser l'orthographe préférée par l'ukrainien.ne.s à la place d'un occupant). Chacun.e explore ses propres insécurités et incertitudes lié au spectacle et souvent il y a quelqu'un pour les réconforter, qui est souvent l'étrangère dans le groupe, Nathalie.

J'ai aimé également la simplicité de l'intrigue, que c'est au tour d'un cirque qu'un groupe déjà doué est en train de se préparer mais comme tout le monde, même si on est doué.e sur quelque chose, on a notre nervosité jusqu'au dernier moment et c'était bien montré par l'auteur ici.

Un autre aspect aimable pour moi était le paysage, autour d'Oulan-Oude décrit par l'auteur, quand j'ai voyage dans ces parties avec Nathalie, autour des montagnes et la neige.

Cependant, cette simplicité était aussi un petit problème vu qu'on a cinq personnages principaux dans un livre assez court et j'ai commencé à entrer dans l'intrigue et le monde créé par l'auteure après avoir lu presque 90 pages – qui et plus de deux tiers du livre malheureusement. Alors, dès que j'ai commencé à vraiment profiter du différents personnages et le spectacle à la fin, c'était déjà terminé.

Aussi, je n'ai pas vraiment compris le but d'auteure d'avoir quelques dialogues écrit en anglais entre Nathalie et les autres, vu que c'est évident depuis le début que Nathalie ne parle pas russe et les russes et la ukrainienne ne parle pas français, et alors, ils et elle ont lui parlé en anglais. Personnellement, je parle anglais et alors, avoir des dialogues écrits en anglais n'est pas grave pour moi mais j'imagine que ça sera difficile pour quelqu'un qui n'est pas à l'aise en anglais.

Alors, c'est un roman court, extrêmement facile à lire (j'ai lu que pendant le trajet métro à Paris). Si vous voulez lire un roman qui fait chaud au coeur, vous pouvez le choisir. Je donnerai une note de trois sur cinq.
Lien : https://lastute.blogspot.com..
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Nathalie, jeune costumière, part travailler à Vladivostok avec un trio qui pratique la barre russe.
Deux hommes portent et soutiennent une barre souple et d'une grande élasticité sur laquelle une jeune femme saute et rebondit tout en faisant des figures.


Ce trio, composé d'Anna, Nino et Anton, se prépare à participer à un concours à Oulon-Onde, ils ont 6 semaines pour définir la chorégraphie, choisir la musique et les costumes.


C'est l'occasion de découvrir un peu le milieu du cirque, en particulier en Russie, découvrir aussi un peu plus la vie des personnages qui accompagnent Nathalie.


Si l'écriture d'Elisa Shua Dusapin est toujours aussi belle et douce je n'ai malheureusement pas accroché ni avec l'histoire ni avec les personnages. Je dois reconnaître que je me suis un peu ennuyée.
Bon ca ne peut pas fonctionner à chaque fois.


En revanche je recommande les yeux fermés son premier roman « Hiver à Sokcho ».

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