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Je n'avais jamais imaginé faire partie d'une troupe, accompagner un cirque dans l'entre-saison, monter un numéro de barre russe et côtoyer au quotidien des artistes mondialement connus.
Grâce à Elisa Shua Dusapin et à Nathalie son personnage principal, costumière, styliste et couturière d'un moment, j'ai plongé corps et âme sous ce chapiteau de l'est, dans ces caravanes sommaires, le long de ces sous-sol regorgeant d'odeurs animalières d'un temps révolu et j'ai tremblé, vibré, en observant Anna effectuant inlassablement ses saltos.
C'est qu'elles se ressemblent Anna et cette barre qu'elle caresse, martyrise, frappe ou effleure. Fragiles et si solides, confiantes et si hésitantes, fermes et si tremblantes à la fois, elles se fréquentent, se repoussent, s'animent et s'épousent pour offrir à l'observateur le plus spectaculaire numéro.

Rien n'existerait sans Nino et Anton les porteurs fidèles tant par l'amitié que par leur force de portage.

Rien n'existerait sans Léon, le metteur en scène, conseiller et protecteur du chat sans poil de la troupe.

Rien n'existerait sans le talent d'écriture d'Elisa Shua Dusapin dont c'est ma deuxième lecture, qui sait imposer des silences au moment de retenir son souffle, inviter la parole lors de soirées-confidences, relier les âmes au long des vies et rassembler les êtres malgré leurs différences.

Ma plongée au coeur du Vladivostok Circus a été dépaysante à souhaits, riche de rencontres édifiantes, de questionnements intenses, de souvenirs enfantins et de plaisir littéraire.
Une très jolie découverte pour qui aime garder son âme aventurière, son esprit d'enfance ou sa soif de nouvelles expériences.
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Petite déception que ce troisième roman Elisa Shua Dusapin dont on avait bien aimé le gracieux et délicat "Hiver à Sokcho".
On retrouve certes dans celui ci son même gout pour les personnes déracinées et qui se posent des questions sur leur identité, à travers le récit d'une jeune costumière venue travailler en Russie auprès d'un trio de circasiens particulièrement reconnus. Passé les 40 premières pages qui installent l'intrigue avec un vrai talent et qui intrigue pas mal, la narration a tendance à tourner en rond et la jeune romancière ne semble plus quoi savoir faire de ces personnages et de sa situation, aussi atypiques soient ils.. et sa plume, certes encore élégante, tourne un peu à vide...
Un roman qui risque hélas de passer un peu inaperçu dans la frénésie de la rentrée littéraire ..
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Il règne dans ce roman une atmosphère très particulière, un peu comme une bulle hors du temps. Nous avons l'impression que tout s'est arrêté et ne reste que les cinq personnages : Nathalie la costumière venue spécifiquement à Vladivostok pour cette mission, le metteur en scène Léon et les trois artistes Anna, Anton et Nino, spécialistes de la barre russe.

Ce roman tout en douceur, est assez comtemplatif. Les choses y sont évoquées, l'air de rien, une idée est esquissée, mais l'auteure nous laisse imaginer le reste. Nous suivons le quotidien de ces cinq personnes dans ce cirque désolé, leurs préparatifs pour la compétition internationale d'Oulan-Oude, leurs petits accrocs.

L'ambiance et la plume élégante de l'auteure sont les points forts de ce roman. La première est vraiment très étrange, je pense que c'est ce qui me marquera. Et peut-être la fin également, à laquelle je ne m'attendais pas.
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En piste ! (si j'ose dire)

Les ingrédients pour me plaire étaient bien là, pourtant ma lecture fut un flop et j'en suis bien déçue.

Je suis en admiration devant ces artistes acrobates, funambules…
Quel art et quelle discipline ! Physique, mentale.
Le cirque émerveille petits et grands. Chapeau l'artiste !

La narratrice, costumière, arrive à Vladivostok dans l'enceinte d'un cirque, accueillie par Léon.
Une saison touche à sa fin et les exercices se poursuivent pour les artistes.
Le trio d'acrobates composé d'Anton, Nino et Anna s'entraîne à la barre russe en vue d'un concours international à Oulan-Oude.
Un défi ambitieux et périlleux qui implique confiance mutuelle et discipline rigoureuse.

« Propulsion, point de suspension, retour vers le sol. La pensée me traverse que mes matériaux aussi peuvent impacter leur numéro. Lisser la peau, fuseler le corps, l'aider à monter plus vite et plus loin tout en accélérant sa chute ».

Une atmosphère étrange et particulière imprègne l'histoire.
Tensions et contrastes entre le spectacle en lumière perçu par le public et les coulisses.
Magie et réalité.

Les choses sont suggérées, tout en retenue, ou parfois énoncées de façon brute, sans fioriture.
Des descriptions en de courtes phrases, comme saccadées.
Un style épuré pour des personnages discrets, secrets, et un peu flous.

Le froid de Sibérie a dominé dans l'impression que ce roman m'a laissée, perdue dans cette immensité.
Bref, je n'ai pas été touchée. C'est dommage.
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Élisa Shua Dusapin excelle dans l'art de rendre compte des ambiances, c'est indéniable.
D'une écriture blanche, limpide, précise, elle dit l'étrange, la tension et la douceur.
Elle parle de ceux qui, même donnés à voir en pleine lumière, transcendent l'obscurité de leur ombre mate et de leur tristesse insondable.
Eux dont le métier est d'éclairer, d'illuminer le monde de leur talent, cachent leurs douleurs et leurs errements sous un manteau d'Humanité bien trop pesant.

Dans ce troisième roman, E.S Dusapin dessine des personnages à son image, instables, mouvants, insaisissables. Et tisse autour d'eux une histoire faite de pleins et de déliés, d'absences et de présences.

Tout flotte, le temps n'existe pas, l'espace
à peine plus.
Seules les solitudes s'affrontent,
et le désespoir parfois triomphe.

Ce récit, à la fois très pur et très élégant, m'a pourtant laissée en proie à des sentiments mitigés. J'ai à la fois été saisie par la force du trait de l'autrice, l'originalité de son écriture, la puissance de son verbe épuré
et perplexe face à l'histoire qui nous est racontée. Une histoire qui n'en a que le nom et aboutissant à une fin qui, bien qu'ouverte, n'appelle aucun imaginaire à s'envoler. À vrai dire, je n'ai pas vraiment compris sa raison d'être.

Et c'est dommage car la narration ne cesse de donner naissance à des étoiles, belles et lumineuses. Mais toutes semblent appelées à mourir dans l'oeuf et s'évanouir dans le firmament. Comme si Élisa Shua Dusapin trouvait une dizaine de pépites d'or dans le lit d'une rivière et s'évertuait à les enfoncer, les unes après les autres, profondément dans la terre, après les avoir soigneusement nettoyées.

J'ai été touchée par Nathalie, Anna, Anton, Nino et Léon, leur part de mystère, leurs secrets et leurs difficultés à dire et à se dire. Mais j'aurais aimé avoir les moyens de me sentir plus proche d'eux, les savoir plus généreux, plus atteignables. Pas forcément ces êtres éthérés, froids et désarticulés semblant incapables d'exister tout simplement.

Je reconnais pourtant en Élisa Shua Dusapin une formidable styliste, une esthète de l'impression, une talentueuse maitresse de l'atmosphère, parvenant à créer un univers tout entier, d'étrangeté et de déshérences en quelques mots.
Derrière le mythique, la barre russe et les paillettes, il y a l'obscurité et le deuil et cela, elle le donne à lire et à sentir comme nul autre avant elle.

Il y a somme toute dans ce texte, court et précieux, autant d'étoiles que de nuages. Mais sans doute devons-nous admettre avoir autant besoin de pluies nourries que de nuits de pleine lune sur nos tout petits cieux.
Alors pour ce beau camaïeu de gris, merci Madame Shua Dusapin.
Lien : https://www.mespetiteschroni..
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Ce récit m'a paru aussi vide que l'abime ouvert sous les funambules de ce cirque russe. Je n'en retire rien donc je ne peux en dire plus et trouver les 250 caractères exigés par Babelio en commentaire est un véritable calvaire. J'y arrive enfin, heureux comme à la fin de cette lecture...
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Vladivostok circus. Un titre enchanteur, un peu mystérieux. Et un sujet qui l'est tout autant. La barre russe, un numéro de cirque, une discipline artistique où le voltigeur se repose sur les deux porteurs.

Elisa Shua Dusapin a un style, reconnaissable entre tous. Elle dessine des décors, des personnages en sfumato. le lecteur se retrouve enveloppé dans un nuage de douceur. On ne connaît que les prénoms des personnages, on ne verra finalement que quelques semaines de leur vie. Assez pour déceler des failles, des accidents. Tout est fragile, encore plus quand on tente de faire quatre triple sauts périlleux sans descendre de la barre.
Les accidents familiaux aussi, les parents que l'on voit si peu, les fils de substitution et ces fiancés qui attendent la fin d'une saison.
La fragilité, la douceur sont peut-être moins enchanteresses que dans Hiver à Sokcho. Mais il y a une autre mélancolie, plus grise.

De la Sibérie, on verra surtout ce vieux cirque fermé, abandonné aux cinq protagonistes. Une ambiance particulière où il manque les chuchotements, les rires, les applaudissements. Il est rare de lire le cirque de cette manière. Pas de clowns ni de fauves. Juste les athlètes, qui s'entraînent, qui ont peur. A la fin, il n'y aura plus que le souffle d'Anna dans son costume de nuit qui s'élance dans les airs et qui retombe comme un chat.
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Entamer un nouveau livre d'Élisa Shua Dusapin c'est retrouver une amie que l'on aurait perdue de vue depuis quelques années : l'espace d'un instant on s'observe, un peu intimidé et puis la connivence revient intacte, par une inflexion de voix, un certain regard sur le monde.
Quelque chose a changé pourtant. L'eau a coulé sur les rivages de Sokcho et de Miyajima.
Ainsi Vladivostok Circus est-il un titre trompeur. Alors que Sokcho et Tokyo s'imposaient comme une composante essentielle des deux précédents romans, Vladivostok est un prétexte. Nous pourrions être partout ailleurs du moment qu'il s'agit d'un autre bout du monde. Celui là-même où l'on est censé trouver la résolution de ses failles.
Quant au cirque il ferme bien vite ses portes et cette carcasse inerte et fantomatique devient un décor propice à un huis-clos lancinant. Vous avez dit Huis-clos ? L'enfer serait donc les autres ?
Dans l'univers d'Élisa Shua Dusapin, l'enfer est surtout en soi. Dans ce que l'on porte de blessures, de silences et de ratés.
C'est pourquoi la réussite du numéro de barre russe qui semblait devoir être au coeur de l'histoire se trouve finalement hors champ du récit. Ce cirque est décidément rempli de fausses pistes.
Ce qui réussit intéresse moins Élisa Shua que ce qui parasite les relations humaines, bride les émotions et ressort comme le psoriasis sur la peau de la narratrice.
Tout est relativement froid et déprécié dans cette histoire. Maladif et inquiétant, le petit chat de Léon est mort, et avec lui l'espoir de voir s'installer un semblant d'harmonie entre les personnages.
Le lecteur en demeure un rien frustré.
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Nathalie, jeune costumière française, arrive au cirque de Vladivostok à la fin de la saison estivale. Elle est là pour préparer les costumes d'un trio d'acrobates qui doit se rendre à un célèbre festival en Sibérie en décembre. Anton, Nino et Anna ont un numéro assez unique et spectaculaire à la barre russe.

Nathalie, la narratrice, apprend à cerner ce trio, aidée notamment par Léon, leur chorégraphe. Au fil des jours, dans cet immense cirque vidé de ses acrobates et de son public, face à l'océan, Nathalie observe leurs failles, leurs dissonances et ce qui les lie malgré tout.
Ils n'ont pas le même âge, ont des parcours très différents et surtout, un terrible accident pèse, en plus de cette immense barre, sur les épaules de chacun.

Nathalie n'est pas en reste; au fil de l'histoire, nous découvrons une jeune femme déjà bien écorchée par la vie.

C'est un roman d'atmosphère touchant, très imagé et bien écrit. Son charme tient à la fois dans la lenteur du temps qui s'écoule, dans la singularité de chaque personnage et dans ce lieu particulièrement original pour planter le décor d'une histoire.
Un bon roman et une bonne autrice.

Lien : https://carpentersracontent...
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Un trio d'artistes circassiens se prépare pour le concours international de Oulan-Oude. Ils doivent présenter un nouveau spectacle acrobatique périlleux à la barre russe avec une jeune voltigeuse, Anna, Anton et Nino sont des artistes aguerris et mystérieux. Ils ont fait appel à une jeune femme européenne de peu d'expérience, Nathalie, pour leur concevoir des costumes de lumière. Ils sont encadrés par leur régisseur/entraîneur, metteur en scène, Léon. Ces 5 personnages sont seuls à occuper le Vladivostok Circus, sorte d'énorme vaisseau en hibernation.
C'est le récit de ces quelques semaines qui les séparent du concours et les relations subtiles qui se tissent lentement entre ces êtres qui ne partagent pas les mêmes origines, langues, cultures, références, que nous raconte ce beau roman. Plein d'humanité, de silence, d'odeurs, d'espace, de délicatesse, d'attention portée aux autres. Un livre magnifique.
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