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EAN : 9782402141536
274 pages
FeniXX réédition numérique (Imprimerie nationale) (01/01/1989)
3/5   1 notes
Résumé :
Marc-Guillaume-Alexis Vadier, ancien officier des armées du roi, conseiller au présidial de Pamiers, est un simple notable de province jusqu’à ce que la Révolution le révèle à lui-même et à l’Histoire. Contestataire « rentré » du régime politico-social dans lequel il s’est taillé une place, il manœuvre au milieu des intrigues locales lors de la convocation des États généraux et se fait élire, à 53 ans, député du Tiers. Il conquiert un titre de gloire en créant le dé... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
580e chronique !
Bonne fête Nationale !

Une biographie de Marc-Guillaume-Alexis Vadier, rédigé par Gilles Dussert publié en juin 1989.

L'auteur a exercé la profession d'avocat, et a été chargé d'enseignement à l'Université Paris-Sud, il se passionne pour la recherche historique sur la Révolution française. Très tôt, ses attaches familiales ariégeoises le portent à s'attacher à la découverte de la silhouette ambigüe de Vadier

Marc-Guillaume-Alexis Vadier, né le 17 juillet 1736 à Pamiers et mort le 14 décembre 1828 à Bruxelles, est un homme politique français pendant la période de la Révolution. Député du Tiers aux Etats Généraux de 1789, Elu à la Convention en septembre 1792, Président d'un des comités d'exécution de l'Assemblée, le Comité de Sûreté générale.
Sous le Directoire, il apporte son soutien à la Conjuration des Égaux de Babeuf, il est acquitté par la Haute-Cour de Vendôme. Il demeure toutefois en prison, à l'île Pelée, près de Cherbourg, jusqu'en l'an VIII (1799), puis libéré par Cambacérès.
Député pendant les Cent-Jours, au cours desquels il vote l'Acte additionnel, il est exilé comme régicide en 1816 à Bruxelles où il meurt en 1828 à 92 ans !
Voilà pour une biographie succincte.

Je m'intéresse à tous les conventionnels, mais cette biographie ne m'a pas totalement convaincue, ni réconciliée avec ce personnage, ni même informée suffisamment sur ses divergences et son complot de "La mère Théot dite la mère de dieu" contre Robespierre.

Des recherches sérieuses notamment sur sa jeunesse à Pamiers, en Ariège sont intéressantes.
J'ai appris ainsi qu'il avait été militaire de 1753 à 1757 (il quitte l'armée après une démission) et devient un bourgeois terrien et un avocat après une reprise d'études à Toulouse.
Il est élu député du Tiers en 1789 et reste discret pendant les Etats Généraux et l'Assemblée Constituante (Il ne prend la première fois la parole qu'en décembre 1790 pour la suspension d'un maire).
>Un homme aux idées contradictoires : il déclare "détester le régime républicain" mais demande la déchéance de la couronne, plaide contre l'inviolabilité du roi, mais non l'abolition de la monarchie, après la fuite du roi et son arrestation à Varennes en juin 1791 ; il estime que l'on ne peut se passer d'un gouvernement monarchique mais plaide pour le suffrage universel masculin...
Inscrit au Jacobins, il part aux Feuillants lors de la scission du club, trouvant les Jacobins trop extrémistes. Il se brouille à jamais avec Danton (qu'il déteste) et Desmoulins.
Il se sent maladroit, mal à l'aise et quitte l'Assemblée avec plaisir pour retrouver Pamiers et son poste de président du tribunal en septembre 1791.
Il se relance dans la politique en étant élu à la Convention en 1792. Il est membre de plusieurs comités : de législation, ces pétitions et celui des secours.
Tandis que côté, vie privée, il est monté à Paris, non avec son épouse, mais avec une servante (Jeanne Ferran âgée de 37 ans, qu'il finira par épouser)
Après la découverte de l'Armoire de fer en novembre 1792 (où la duplicité du roi est prouvée), Vadier déclare que capet "devait avoir la tête tranchée pour tant de forfaits sur la place du Carrousel" et s'oppose à ce que l'Assemblée soit à la fois jurée d'accusation et juges. Il vote la mort en précisant qu'il ne fait "qu'application passif de la loi".
Il estime Marat (il s'oppose à sa mise en accusation devant le tribunal révolutionnaire !), est ami avec Barère et se lie avec Robespierre (qui pourtant le trouve "faible, ambitieux mais dilettante, sceptique à l'excès")

Il devient membre du Comité de sûreté générale en septembre 1793 et en devient rapidement Président (un poste qui n'existait pas !) ; l'auteur précise que le choix de Vadier avait été basé sur son esprit rusé, sa longue pratique du monde judiciaire, de la chicane, son caractère inexorable, son expérience militaire et il devient le véritable maître de ce comité.
Encore membre du comité de Législation, il participe avec Merlin de Douai, Cambacérès à l'élaboration de la "loi des suspects".
Les membres du comité de sûreté générale aux ordres de Vadier ont tous une parfaite connaissance de Paris, de son peuple ; nombre d'entre eux avaient été des habitués du Palais -Royal et de l'entourage du comte d'Artois, futur Charles X. de plus il emploie des agents, doubles ou triples (dont certain Beausire lié à l'affaire du collier !)
L'arrestation et le procès des "Indulgents" (Danton, Desmoulins..) est l'affaire de Vadier : il force les membres des comités à signer les décrets d'arrestation, assiste à toutes les séances du procès et manoeuvre les comités afin d'ôter notamment le recours à des avocats officiels...

Puis Vadier, jaloux de son pouvoir, n'a pas supporté que le Comité de salut public créée son propre bureau de police et en opposition avec Robespierre notamment sur la fête de l'Etre Suprême (il est athée), il créé le complot de Catherine Théot, une illuminée qui se prend pour la mère de dieu et annonce un messie, pour l'envoyer à la guillotine avec sa famille, revêtus des chemises rouges des parricides (pour signifier qu'elle avait comploté contre le "roi robespierre" et ainsi le ridiculiser !) jusqu'au 9 thermidor...

Le 15 frimaire an III (5 décembre 1794), une enquête est diligentée au nom de la Convention contre les « Quatre » du Comité de l'an II, Barère, Collot d'Herbois, Billaud-Varenne, et lui-même. Condamné à la déportation, il parvient à s'enfuir et à se cacher jusqu'à l'amnistie votée à la séparation de la Convention. Courageux !
Finalement arrêté, il est emprisonne pendant plus de 2 ans.

Il se fera élire député pendant les Cent-Jours, au cours desquels il vote l'Acte additionnel, il est exilé comme régicide en 1816 à Bruxelles où il meurt en 1828 à 92 ans !

Un homme étrange, peu sympathique, jaloux, rancunier que je n'ai pas réellement pu cerner ni apprécier malgré ce plaidoyer maladroit !

C'est lui qui aurait dû être accusé et mis hors la loi au lieu des robespierristes !
Mais Robespierre est encore dans la lumière et Vadier est retourné dans les ténèbres !

Surnommé "le vieil inquisiteur", "la bête du Gévaudan", "le démon du midi" ; "le Saint-Dominique du comité de sûreté général" par Camille Desmoulins !

Une biographie intéressante qui permet aussi de réviser son histoire de la Révolution française.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Il a presque 53 ans, les cheveux déjà blancs, le visage encadré par un nez assez fort qui apparait comme l'aboutissement naturel d'un front pourtant petit. de grands yeux sombres, enfoncés dans les arcades, indiquent l'ironie et le mépris de celui auquel ils appartiennent. La bouche, bien dessinée, adopte une espèce de moue de scepticisme. Un menton volontaire complète ce visage. L'homme est grand, très grand et c'est au fond la seule chose que, ce jour, ceux qui l'ont côtoyé conservent de son souvenir.
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La Révolution française n'est pas un évènement soudain et imprévisible. Même s'il est certain que bon nombre de ses contemporains n'en ont pris conscience qu'après juillet 1789, il existait déjà, dans de nombreuses couches sociales du pays, le sentiment et peut-être même la certitude qu'un monde était en train d'agoniser.
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En quelques mois, cette assemblée d'hommes que la monarchie n'a convoquée que pour tenter de pallier la banqueroute, va inventer, créer, ordonner et organiser des institutions rationnelles et égalitaires dont le seul défaut apparaîtra d'avoir été inspirées par un souffle profond, et parfois par une trop grande générosité.
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Il va entrer en Révolution plus par tempérament, par humeur que par raisonnement, par faveur.
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