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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Femme qui s'ennuie, finit Bovary.
Je ne sais pas si c'est une envie soudaine de Pasteis de nata, le besoin de soleil ou de récents travaux de maçonnerie, mais j'ai eu envie d'aller butiner au Portugal.
L'esprit trop tranquille pour aller me frotter à Pessoa et incapable de retrouver dans ma bibliothèque un vieux Saramago, j'ai trouvé chez les éditions Chandeigne (dont les couvertures sont des chefs d'oeuvres absolus qui n'ont rien à voir avec celle proposée pour ce livre sur Babelio qui ferait même fuir un universitaire avec une veste en velours élimée), ce roman de José Maria de Eça de Queiroz (1845 – 1900), le Flaubert Portugais.
Luisa, une jeune bourgeoise de Lisbonne doit faire facer à l'absence de son mari parti pour son travail de très longues semaines. Un cousin de l'épouse délaissée, le Bazilio du titre, dandy libertin de retour du Brésil et premier amour de la belle, revient sous les azulejos pour lui réchauffer les globules. Luisa a des scrupules mais entre de prudes lectures et des galipettes dans la garçonnière de son cousin, elle ne va pas hésiter trop longtemps. Comme la belle est un peu nunuche, elle va laisser traîner quelques mots doux et sa servante, Juliana, une vieille fille acariâtre, va menacer de révéler cette faute de liaison au mari et la soumettre à tous ses caprices.
Cette petite histoire adultère doit vous rappeler quelque chose car elle partage quelques gènes gênant avec Madame Bovary mais on ne peut pas parler de plagiat. Eça de Queiroz n'est pas le perroquet de Flaubert. le roman d'Eça de Queiros lui, ne présente pas une biographie d'une femme dopée au désir, mais une tranche de vie et de mort : la durée du roman ne dépasse pas six mois. Passade furtive de fado.
L'auteur portugais n'a jamais caché son admiration pour Gugustave mais derrière le petit refrain connu sur le désir irrésistible et de libertés trop corsetées, ce roman propose une étude des moeurs cruelle et savoureuse de la société de Lisbonne qui penche plutôt à mon sens du côté De Balzac.
Il oppose la vie douillette de bourgeois mondains obsédés par le « qu'en dira-t-on », à la misère des serviteurs.
Les seconds rôles sont très typés, mais la caricature est volontaire car elle a une ambition ironique qui apporte une dose salvatrice d'humour et de ridicule. Chacun des personnages principaux est ainsi affecté d'une sorte de double au caractère beaucoup plus forcé.
J'ai pris beaucoup de plaisir dans cette lecture et je suis très heureux d'avoir découvert cet auteur, considéré comme un géant de la littérature au pays de la Bacalhau, trop méconnu dans le nôtre.
Allez, hop, je fais ma valise… en carton. Oui, j'ai été plus touché par la disparition de Linda de Souza que par le transfert de Ronaldo au Qatar dont le montant aurait pu financer la réforme des retraites.

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