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Critique de Davalian


Faussaire, réactionnaire, antilibéral, antisémite, anticlérical, détestant aussi bien les francs-maçons, que les jésuites et les femmes, le portrait du protagoniste est haut en couleurs. A cette longue liste, encore faut-il rajouter amnésique à la suite d'un probable traumatisme. Voilà pourquoi Umberto Eco nous propose de plonger dans les écrits de Simon Simonini... et ceux d'un comparse pour le moins mystérieux : l'abbé Dalla Piccola.

Il s'agit ici d'un véritable roman historique qui s'enrichit constamment au fil du texte. S'il est d'abord question de l'Unité italienne et de la Commune, le récit développe ensuite des références à l'occultisme (Léo Taxil) et à l'affaire Dreyfus. Pour donner une petite comparaison nous nous situons ici entre le nom de la rose et le pendule de Foucault. Les personnages historiques (Freud, Garibaldi, Dumas, Daudet, Taxil...) croisent des inventions de l'auteur. La galerie est impressionnante.

Il faudra donc avoir une certaine sensibilité historienne pour apprécier cette lecture. le style est ici asse neutre, puisque les narrations évoquent des pensées qui pourraient aujourd'hui être condamnés. Malgré de nombreuses illustrations et un style d'écriture absolument onctueux, le livre reste volumineux : il s'agit d'un Pavé !

L'auteur se démène pour accrocher l'intérêt du lecteur : triple niveau de narration, références à la cuisine et scénario bien ficelé, avec des nombreux bons mots ou traits d'esprits réussis. Si une révélation est prévisible, la plupart des retournements de situations sont plutôt bien amenés.

Fort heureusement il se passe toujours quelque chose. S'il est question de rédaction de document sur lesquels se sont appuyés antisémites et anti francs-maçons, l'auteur nous livre également un roman d'espionnage et d'aventure. de quoi nous empêcher de laisser tomber cette lecture.

Bien qu'évoquant des thèmes centraux particuliers qui mettront du temps à émerger (dommage que la quatrième de couverture soit aussi bavarde), voici un roman qui devrait plaire aux adeptes d'occultisme et de XIXème siècle. Un grand roman, une histoire intéressante mais qui risque de froisser certaines susceptibilités (notamment de par les attaques misogynes et antisémites). L'ironie doit ici être savourée à sa juste saveur.
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