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"Mais le courage ne se clame pas quand tout va bien. Il faut affronter les tempêtes. le courage, c'est savoir recommencer les choses plusieurs fois".

"La loi condamne la violence, elle ne fabrique pas des hommes bons".

Dans ce livre assez court, Charline Effah nous conte l'histoire malheureusement banale et millénaire de la violence physique, sexuelles et morale infligée aux femmes par les hommes mais aussi de la résilience des filles d'Eve, celle qui compose les ailes dont elles se servent pour rester libres.

Cette histoire, c'est celle de la filiation, de la sororité, de l'amitié des (trop rares) hommes bons, de la lutte pour gagner sa liberté, des sacrifices pour s'émanciper, mais aussi de la pauvreté et des guerres qui sédimentent et consolident les inégalités dont sont toujours, en définitive, victimes les femmes.

D'une plume lumineuse, Charline Effah nous conte la quête de Minga, partie sur les traces de sa mère qui fera de son combat celui de toutes ses soeurs. Elle y découvrira que "quand les femmes se réunissaient, elles oubliaient à quel point la vie les malmenait. Elles ouvraient leur coeur, partageaient leurs peines. C'était comme si plusieurs épaules portaient leur fardeau qui, par la même, leur semblait infiniment plus léger".

A Bidibidi, Minga croisera "des survivantes qui, dépouillées du droit de se plaindre parce que les larmes empêchent de regarder l'avenir, n'ont d'autres choix que de rester debout. Il paraît que ça porte un nom, cette façon d'habiter le monde, de recoller un à un les morceaux de soi, que ça s'appelle la résilience".

Un très beau livre.
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Ce livre est l'illustration parfaite du bienfait des opérations Masse Critique de Babelio !
Dans la masse des sorties littéraires régulières, j'avoue que celles que je remarque le plus sont forcément celles des auteur.ices que je connais déjà, ou alors des genres que je lis déjà. Je serai donc forcément passée à côté de ce livre s'il n'avait pas figuré dans la liste de la dernière Masse Critique Littérature Babelio.
Je prends toujours le temps, quelques jours avant l'opération, de lire les résumés de tous les livres proposés. Cet exercice un peu fastidieux me permet de repérer des livres vers lesquels je ne serai pas forcément allée, de les intégrer à ma wishlist (toujours plus longue) et de me renseigner un peu sur les auteurs dont les titres m'interpellent le plus.
Parmi la sélection, celui-ci fait partie des deux pour lesquels je me suis dit que ça valait le coup de tenter ma chance.
Et j'ai vraiment bien fait !

Ce récit est d'une grande puissance.
À travers le camp de réfugiés de Bidibidi et la guerre dont il est né, ce livre fait parler des femmes. Celles dont la voix est si souvent étouffée. Les femmes victimes de violences dans leur foyer, et celles victimes de crimes de guerre. Ici elles se rencontrent et leurs histoires entrent en résonance.

C'est fort, poignant. Chaque phrase de l'autrice est juste et percutante, et pourtant une certaine douceur s'y invite.

J'ai été emportée aux côtés de Minga, qui fait le voyage jusqu'à Bidibidi sur les traces de sa mère qui a fui un mari violent. L'écriture est fluide, très agréable, et donne envie de ne pas poser le livre avant la dernière page. Il y a une nécessité je pense de surmonter la dureté de ce qui est raconté ici, de se confronter à cette vérité qui nous parvient de temps en temps par bride, à travers des flash infos brefs et vite remplacés par d'autres.

C'est donc une lecture que je recommande absolument, d'autant plus si vous aimez les récits de vie et les auteur.ices internationaux.
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L'intrigue de ce livre se passe pour moitié dans le camp de réfugié de Bidibidi au nord de l'Ouganda (à la frontière avec le Soudan du sud où une guerre civile a sévi de 2013 à 2020) et pour moitié à Paris. le récit est centré sur les violences faites aux femmes, que ce soit dans le couple, dans un pays en paix, pendant les vicissitudes les plus terribles d'une guerre civile ou dans les camps où les personnages espèrent trouver un refuge. le message porté par le livre est celui d'une sororité de la violence, dont nous sommes toutes victimes et dont nous devons prendre conscience. Celui aussi d'une résilience possible (mais qui semble uniquement douloureuse, j'ai presque du mal à l'appeler résilience) et surtout d'une résistance possible à ces violences . J'ai lu récemment « notre force est infinie » de Leymah Gbowee pour qui, à l'inverse de cette conclusion, le pardon est ce qui permet la reconstruction et la résilience.

J'ai été un peu gênée par le fait que le message se porte uniquement sur la sororité et pas sur l'humanité, surtout dans des contextes de guerre civile où la souffrance n'est pas uniquement féminine. Même si la figure de Moïse, le chef du village 10, est un peu rédemptrice de la violence des autres hommes, j'ai été gênée que dans la résilience proposée pour les femmes, les hommes soient complètement exclus. On a du mal à se dire qu'on peut construire une société équilibrée.

Je n'ai par ailleurs malheureusement été que très peu touchée par ce livre et ai l'impression d'être passée à côté. L'écriture ne m'a pas touchée et je suis restée loin des personnages, malgré une narration à la première personne qui étonnamment suscite assez peu d'empathie pour le personnage principal. Je pense que dans la narration, il y a trop de non dits, les femmes ont une façon de parler peu naturelle, qui fait que je ne me suis pas faite embarquer.

J'ai trouvé dommage aussi que les personnages n'aient pas été plus lumineux dans leur résilience. Je pense en particulier à Jospéhine, la maman de la narratrice qui a choisi d'aider toute sa vie pour se reconstruire, je trouve que son cheminement est mal représenté. Et, même si je comprends que le propos de l'autrice est de dénoncer les violences subies par toutes les femmes, quelque soit leur pays ou leur couleur de peau, j'ai trouvé un peu maladroit de mettre sur un pied d'égalité une femme dont la mère était battue et des femmes ayant fui la guerre, ayant été violées et ayant vu mourir leurs enfants.

J'ai donc un ressenti ambivalent car je pense que le sujet du livre est très important (les camps de réfugié, la guerre civile interminable qui pour des idéaux de vivre ensemble ne fait que détruire, les violences faites aux femmes dans nos sociétés en paix), j'ai trouvé des maladresses dans la construction du récit. Peut-être que trop de thèmes ont été traités? Et je suis du coup passée à côté. Je lirai cependant d'autres livres de cette autrice car j'ai aimé son approche et sa capacité à me questionner. le rendez-vous ne sera peut-être pas manqué pour ceux-là.
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J'ai donc lu « Les femmes de Bidibidi » de Charline Effah.
La thématique est poignante car le récit relate le parcours de vie de femmes qui ont survécu à des violences domestiques et des viols commis pendant la guerre. On va suivre leur reconstruction et leur chemin vers la résilience.
J'ai été touchée par l'histoire de ces différentes femmes qui vont s‘entremêler et la solidarité féminine qui se dégage.L'auteure raconte avec sensibilité la condition des femmes et de leurs corps.
Le style oscille entre récit et roman, ce qui pourrait être déstabilisant pour certains lecteurs. .
Par contre, j'ai quelquefois été déstabilisée par les changements temporels et les changements de narrateurs.
Mais c'est un très bon roman, marquant et très bien écrit.
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A la recherche de la raison de la disparition de sa mère dans l'Ouganda, Minga va partir dans ce camp de réfugiés où sa mère a vécu plusieurs années après être partie du fait de la violence de son mari et elle va essayer de comprendre ce qui s'est passé.
De ce roman, ressort beaucoup d'humanité et aussi d'admiration pour ces femmes qui ont subi tellement de violence et qui malgré tout ont tout fait pour échapper à leur passé, en se retrouvant dans ce camp.
On y voit aussi de l'entraide entre les différentes femmes et on apprend à connaître petit à petit leurs différentes histoires.
Le roman est bien construit et j'ai bien aimé lire les lettres de la mère de Minga qui sont parsemées dans le roman et qui permettent l'avancée dans la quête de Minga.
En définitive, je dirais que c'est un livre qui rend hommage au courage de ces femmes ayant subi beaucoup de violence, et malgré tout sans pathos.
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Ce roman de Charline Effah s'inscrit dans un projet littéraire sur le corps des femmes qu'elle construit depuis l'écriture de "N'être" , roman publié en 2014, "La danse de Pilar" publié en 2018 et finalement "Les femmes de Bidibidi" qui vient de paraître. Ce cycle de romans est né de la volonté d'écrire sur le corps féminin en travaillant sur différents angles.
Pour "Les femmes de Bidibidi" , l'autrice choisit d'évoquer les corps meurtris par la guerre, en situant son récit dans un camp de réfugiés en Ouganda .

A l'âge de 8 ans, Minga aide sa mère à fuir la violence conjugale et accepte qu'elle disparaisse de sa vie. Car il est avant tout question de survie lorsque l'on est face à un homme qui veut une femme qui lui appartienne totalement.
" Ton père disait que je n'étais pas une femme bien qui accepte la correction de son mari et n'essaie pas de le contester. Mais je ne voulais pas être une femme bien qui a toujours peur. Oui, je te parle de la peur des femmes. Elles ont toujours peur, malgré les lois qui stipulent que maintenant elles ont le droit de voter, de travailler, d'avorter. Bien qu'on leur ait claironné qu'elles étaient libres, les femmes ont peur depuis l'origine des temps. Sexe faible, condamné à trembler sous le joug du patriarcat. Je te parle de survie. Ce chemin solitaire. Toutes ces errances que j'ai rencontrées ici à Bidibidi. "

Devenue adulte, Minga se rend dans le camp de réfugiés où travaillait sa mère pour découvrir le mystère de sa disparition et pour raconter à la fois les maux et le courage des femmes africaines, souvent les premières victimes des guerres.
Elle met ainsi en lumière la douleur physique et psychologique des femmes qui ont très souvent été violées ou qui doivent se prostituer pour survivre.

Le sujet est sans aucun doute important et poignant, mais cela ne doit pas empêcher de formuler un avis plutôt tiède sur un ouvrage qui se réclame de la fiction.
Même si Charline Effah s'est rendue dans un camp de réfugiés en Ouganda, les moments de vie sont évoqués à grands traits et restent assez abstraits, faute de descriptions topographiques. Il manque au roman cette illusion de réalité qui permet aux lecteurs de se transporter sur le lieu de la narration.
Cette même épaisseur, qui permet l'empathie, manque à ces personnages de femmes (Jane, Rose, Veronika et Josephine) qui sont représentées dans un premier temps comme victimes de la violence des hommes et dans un second temps comme force de résilience.
De fait, elles sont réduites à des stéréotypes qui certes illustrent le propos de l'autrice, mais ne suffisent pas à créer de véritables personnages de roman.
En schématisant les portraits de ces femmes, la force de l'émotion s'appauvrit et même si le parcours de Rose est bouleversant, on peut éprouver une certaine frustration à rester aussi éloigné d'un tel personnage.

On pourra toutefois saluer l'intention de l'autrice qui a choisi de consacrer un roman à ces femmes qui se tiennent debout avec leurs corps cassés.
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J'ai beaucoup aimé cette histoire sur la condition des femmes en Ouganda et au Soudan du Sud.
Minga part à la recherche de sa mère qui a travaillé en tant qu'infirmière dans le camp de réfugiés de Bidibidi.
Là-bas, on découvre l'horrible réalité des femmes en alternant entre des chapitres au présent et d'autres au passé.
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Un roman comme un cri pour créer la sororité nécessaire au combat des femmes de tous continents.

Une histoire bouleversante qui emmène la narratrice, en Ouganda, dans le camps de Bidibidi où des femmes, fuyant la guerre civile du Soudan du Sud, arrivent brisées mentalement et le corps meurtri. En parallèle, l'histoire familiale, à Paris, de Minga qui part sur les traces de sa mère. Celle-ci a quitté le domicile conjugal lorsqu'elle avait 8 ans. Elle s'est soustraite aux violences de son mari en s'engageant dans une mission humanitaire en Ouganda.

Une lecture poignante et des personnages féminins attachants. L'histoire de drames qu'on voudrait tant voir cesser, ici et partout ailleurs.
Une narration qui prend divers chemins et livre un message fort. Une belle plume qui décrit la réalité des vies volées. Des mots qui dénoncent la profanation des corps et honorent le courage et la force de ces femmes.
Une lecture qui m'a énormément touchée. Merci @charlineeffah pour ce récit qui nous rappelle qu'on ne peut accepter l'inacceptable: Les féminicides.

"Une femme ne se lève pas un matin avec l'intention de se livrer aux mains de ses bourreaux. Non, elle subit. Elle en est la malheureuse victime...
Je crois que le courage a un sexe. Il est une femme... Vous êtes des survivantes, des témoins de notre tragédie commune, où nos rêves, nos droits, comme nos corps, sont un espace continuellement attaqué.
Restez debout et fières ! Vous êtes si belles ! "
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Mon humble ressenti post lecture de Les femmes de Bidibidi, de Charline Effah aux @editions_emmanuelle_collas : un livre poignant qui ne laisse pas indifférent.

Ce roman est une histoire fictive sur les femmes du camp de réfugiés de Bidibidi au Nord de l'Ouganda: c'est le deuxième plus gros camp comptant 220 000 réfugiés.

A travers le voyage de Minga, Charline Effah nous raconte l'histoire de femmes meurtries,victimes de violences conjugales et des atrocités perpétuées durant la guerre. Après la mort de son père, elle part à la recherche de sa mère dans ce camp et y rencontre des femmes au passé terrible, aux histoires violentes et brutales. L'horreur de l'extérieur se propage également à l'intérieur des murs de ce camp qui devrait les protéger.

Ce roman est bouleversant malgré sa brutalité. L'attachement aux Heroines est inévitable. L'auteure s'est rendue sur place pour écrire son livre.

Un coup de coeur. Âmes sensibles s'abstenir.
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