"Mais le courage ne se clame pas quand tout va bien. Il faut affronter les tempêtes. le courage, c'est savoir recommencer les choses plusieurs fois".
"La loi condamne la violence, elle ne fabrique pas des hommes bons".
Dans ce livre assez court,
Charline Effah nous conte l'histoire malheureusement banale et millénaire de la violence physique, sexuelles et morale infligée aux femmes par les hommes mais aussi de la résilience des filles d'Eve, celle qui compose les ailes dont elles se servent pour rester libres.
Cette histoire, c'est celle de la filiation, de la sororité, de l'amitié des (trop rares) hommes bons, de la lutte pour gagner sa liberté, des sacrifices pour s'émanciper, mais aussi de la pauvreté et des guerres qui sédimentent et consolident les inégalités dont sont toujours, en définitive, victimes les femmes.
D'une plume lumineuse,
Charline Effah nous conte la quête de Minga, partie sur les traces de sa mère qui fera de son combat celui de toutes ses soeurs. Elle y découvrira que "quand les femmes se réunissaient, elles oubliaient à quel point la vie les malmenait. Elles ouvraient leur coeur, partageaient leurs peines. C'était comme si plusieurs épaules portaient leur fardeau qui, par la même, leur semblait infiniment plus léger".
A Bidibidi, Minga croisera "des survivantes qui, dépouillées du droit de se plaindre parce que les larmes empêchent de regarder l'avenir, n'ont d'autres choix que de rester debout. Il paraît que ça porte un nom, cette façon d'habiter le monde, de recoller un à un les morceaux de soi, que ça s'appelle la résilience".
Un très beau livre.