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Critique de Marty_Von_Fly


Comment résumer ce roman qui ne peut être résumé ? La 4ème de couverture d'ailleurs assume totalement cet aspect, avec, il faut bien l'avouer, une sincérité surprenante.

Ce premier roman aborde le thème de la marginalité et de l'exclusion avec un phrasé sombre, violent, parfois drôlatique et résolument punk. Poétique de la haine, encensée par Modiano père.

Ce n'est pas seulement avec l'Amérique rigoriste profonde qu'Egolf règle ses comptes, mais avec (on l'imagine aisément) la noirceur profonde de l'humain : patrons véreux, religieux animés par la noble cause de l'enrichissement, système scolaire inadapté aux inadaptés.
Un héros trop caduque pour une communauté en putréfaction, animé par une ferveur de vie en autonomie. le rêve américain moderne distordu d'un incompris.

Mais c'est aussi (et surtout) avec la littérature elle même que l'auteur se bat, et débat. Dans les états-unis de Clinton, et dans un second mandat marqué par les "X-gate", et le retour d'une politique Reganienne, c'est "La conjuration des imbéciles", "Les raisins de la colère", et autres Faulkner qui sont recussités.
Dans Kornwolf, son troisième et ultime roman, il offre au lecteur une bande-son incroyable mêlant les grands classiques country de la cornbelt, et Slayer. Un mélange qui en dira bien plus long sur son style, ses thèmes et son projet que la plus poussée des critiques.

Véritable retour d'un écrivain contre-culture, et contre culture. Tout comme Tool, Egolf choisira de se donner la mort à l'aube de la trentaine.
S'il n'a pas eu la chance d'être reconnu comme un seigneur de la littérature américaine, il aura peut-être au moins été l'un des plus nobles seigneur des porcheries qui ait existé.

(À lire également Kornwolf, plus sombre encore, revisitant à merveille le mythe du loup-garou en le diluant dans son écriture provocatrice et libérée, toujours au service d'un regard sévère.)
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