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Critique de Celkana


Fabuleux, savoureux, Alaa El Aswany est un magicien de la littérature lorsqu'il raconte son pays, l'Égypte!! J'ai lu tous ses livres et je suis tombée sous son charme dès les premières lignes de L'immeuble Yacoubian pour ensuite savourer Chicago et J'aurais voulu être égyptien, entre autre... Mais avec L'automobile Club d'Égypte, Je trouve qu'il a encore développé son talent.
Sa peinture de l'Égypte des années 40, que ce soit du côté de l'occupation britannique et ses conséquences, comme de la société égyptienne en tant que telle, est juste formidable. On y trouve tout le recul nécessaire pour la critique de ce pays qui est le sien mais aussi toute la tendresse qu'il a pour ce même pays et sa population, tiraillée entre la révolte et la soumission parce qu'on ne leur a appris que ça. Je suis bluffée par cette façon qu'il a de traiter les sujets difficiles au travers de la vie d'une famille du Caire, qui a du quitter la Haute-Egypte car le père était ruiné, comme le mariage sans amour que va devoir affronter Saliha, la place de la femme, la tyrannie et le racisme de l'occupant britannique, parfaitement incarné par James Wright, la force de la mère, base de la famille, représentée par Oum Saïd, l'égoïsme de Saïd qui ne pense qu'à asseoir sa position vis à vis des autres, Abdelaziz, le père, qui se bat pour que ses enfants puissent réussir dans leur vie future, Mahmoud, simple d'esprit mais si gentil, qui se laisse dépassé par les évènements de sa vie, et enfin Kamel, l'homme fort de la famille, intelligent, préoccupé par le bien-être de sa famille, mais aussi par le bien-être de son pays.
Et cette famille va graviter autour d'une institution du Caire, l'Automobile Club d'Égypte, dirigée par James Wright, anglais typique de l'époque colonial, arrogant, raciste, qui a une fille Mitsy, tout le contraire de son père et qui trouve dans ce pays tout ce qu'elle cherche, une vie atypique mais si riche d'enseignement. Et à la tête de la cohorte de serviteurs du club, il y a l'horrible El Kwo, personnage ignoble, bras droit du roi d'Égypte et qui n'a aucun respect pour le peuple, surtout pas pour les serviteurs du roi, mauvais et violent, qui dirige à la peur son institution.
Même les personnages "secondaires", tels Abdoune, Odette, le prince Chamel sont si vivants, si vrais...
Je suis vraiment une inconditionnelle de cet auteur, lisez-le, et vous allez voyager avec lui dans cette Égypte magique qui malheureusement traverse encore aujourd'hui des jours bien difficiles .
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