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sur 103 notes
L'article 483 du code pénal marocain indique que « Quiconque, par son état de nudité volontaire ou par l'obscénité de ses gestes ou de ses actes, commet un outrage public à la pudeur est puni de l'emprisonnement d'un mois à deux ans et d'une amende de 120 à 500 dirhams». C'est dans cette peur constante que vit l'héroine, Alia. Jeune fille marocaine, elle a grandi avec une éducation stricte, et s'est souvent senti peu aimée par ses parents. Alia se sent mal dans sa peau, épiée dans la rue, dans sa famille, à l'école. Cela la pousse à prendre des photos d'elle, pour la première fois elle se trouva désirable, afin de se voir d'un regard nouveau. Cependant, suite à la rencontre de Quentin, ces photos seront diffusées partout sur Internet. Toute sa ville natale, Tanger, est au courant. Dans l'effroi, elle déménage et quitte sa famille pour la France. Ses traumas la rattrapent quand elle recroise Quentin à Lyon. Dégoutée d'elle même, elle partage ses traumas avec le lecteur, nous invitant à nous mettre à sa place, à vivre sa vie, à ressentir ses émotions. Que faire ? Rester à Lyon ? Retourner chez elle ? Son pays lui manque. Son pays lui a fait du mal. Mais elle n'est pas chez elle en France. Elle est dévisagé. Elle subi les remarques racistes et sexistes. Elle subi les hommes.

Ce roman est touchant, plein d'émotions. On est invité à tout ressentir, car l'auteur nous parle directement, comme si on était Alia. Car ce n'est pas qu'une histoire, c'est des milliers d'histoires similaires inavouées et enfouies au plus profond de nous même.
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J'avais été très séduite par la quatrième de couverture de ce roman, et je ne peux donc pas m'empêcher d'avouer avoir été un peu déçue par le récit. Selon moi, certaines thématiques auraient mérité d'être plus approfondies, surtout lorsqu'on se rend compte que parfois l'histoire tourne un peu en rond. Je n'aime pas rédiger des commentaires critiques car je ne suis pas écrivaine et ne peux donc pas vraiment juger celles et ceux qui ont le courage de le devenir. On sent un propos très personnel, et c'est pour cette raison que j'ai trouvé dommage qu'il ne soit pas poussé plu loin. On a l'impression de ne faire qu'effleurer le sujet, qu'il s'agisse du rapport au corps, du viol, de la relation paternelle, de la relation aux hommes plus largement. Ces thématiques me touchent, elles font partie de ma vie quotidienne de femme, et bien que j'ai lu ce roman en très peu de temps (c'est bien écrit, ça n'est pas lent ni ennuyeux), je ne peux pas dire qu'il m'ai marquée à vie. On salue quand même la graine plantée dans ce premier roman, et on espère que l'exercice de l'autrice ne s'arrêtera pas là pour aller chercher encore plus loin à l'avenir.
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Au moment où j'écris cette critique, j'ai appris que l'oeuvre a été récompensée du prix France Culture des étudiants, pour lequel je m'étais inscrit comme juré, et franchement, cela me laisse perplexe. Adieu Tanger n'était certainement pas le pire des cinq livres en course, c'est même un bel aboutissement pour une si jeune écrivain, mais certainement pas le meilleur non plus. On avait en réalité un vrai livre (que je critiquerai ultérieurement) face à quatre tentatives de livres plus ou moins prometteuses, ce qui fait que mon choix a été assez expéditif, avant même de prendre en compte le fond. Cette distinction assez incompréhensible me rappelle une chose que j'ai lue quelque part, du genre « le mauvais goût est le privilège de la jeunesse ». Que l'on en juge …

Il n'y a pas d'histoire proprement dite, au sens de fil narratif. le texte, non chronologique, se présente plutôt comme une longue séance de thérapie, remplie de réminiscences, au présent et à la deuxième personne (déjà, quand j'ai vu cette contrainte stylistique absurde, qui ne sert qu'à rajouter de la complexité pour arguer le caractère littéraire, apparemment pas assez évident sans cela, de l'oeuvre, j'ai compris que je rentrais dans un espace-temps où les deux minutes qu'il me faut pour lire une page seraient ressenties comme dix) d'une jeune Marocaine venue étudier et travailler en France, poursuivie par la honte de la diffusion en ligne de photos dénudées par son ancien copain. Cet itinéraire permet de mettre en comparaison deux modèles de société, à échelle humaine : une société islamique patriarcale cadenassée par les non-dits et les fantasmes, d'un côté ; une société occidentale libérale qui ne se montrerait pas, dans les faits, à la hauteur de ses grandes valeurs, de l'autre. Bon, pourquoi pas ; mais quand je parle de thérapie, c'est au sens propre : le narrateur procède à un examen et semble exposer au personnage principal les phénomènes plus ou moins conscients qui se jouent en lui dans les différents épisodes racontés, à grand renfort de termes et de concepts spécialisés. Petite compilation du champ lexical omniprésent de la fragilité psychique : continuité, dislocation, inconscient des choix, redécouverte de l'espace, tabous, dissociation, assignation, visualisation, champ des possibilités, négation de la réalité, violence du corps, dialogue, sentiment de légitimité, dépossession, désespoir et quête et interrogation du regard masculin (oui, celle-là elle pique un peu) ; le fait de prendre du recul sur « votre relation », d'être à un certain stade, de créer des liens, d'être renvoyé à, de regarder sous le prisme de, d'assumer un rôle, de partager une facette de sa personnalité, de se penser, d'être à l'écoute, de gérer ses émotions, de parler « du » père (générique) alors qu'il s'agit de « son » père (particulier) … Tout cela relève d'un verbiage professionnel abstrait mais démocratisé qui pourrait tout aussi bien constituer le résultat d'une sorte d'exercice qu'on aurait donné à une personne troublée, et qui aurait fait l'objet d'une caractérisation spécialisée en parallèle du récit. On a donc une successions d'anecdotes vaguement chronologiques, comme écrites à quatre mains, celles de la patiente et de son psy, étudiées à la fois sur le plan des phénomènes de la conscience et sur le plan de l'exutoire de la lamentation désabusée. Ce livre est un gros diagnostic de la dépression, si l'on veut.

Les principales thématiques sont dans l'air du temps, sans grosse surprise : le rapport à la figure paternelle, le jugement du corps, la différence culturelle, la séduction, et même un soupçon d'orientation sexuelle non orthodoxe. Tout n'est pas inintéressant, loin de là, notamment les paradoxes qui entourent le comportement du père et son influence sur le développement de l'enfant, ou encore l'hypocrisie qui caractérise certains usages de la vie courante ; on peut même considérer comme salutaire la mise en scène de la dangerosité d'Internet. Mais on doit quand même payer son écot à l'obscénité (quel plaisir de faire la connaissance des parties génitales de l'héroïne dès les premières lignes !), à l'invraisemblance (vous est-il déjà arrivé de vous réciter paisiblement des vers juste après vous être tiré d'une situation extrêmement angoissante ?), au supplice de la masculinité toxique (voir la scène de relation sexuelle que le choix des verbes caractérise comme une relation de maître à esclave), à la dénonciation d'un racisme systémique au mieux bienveillant et involontaire (la grande anecdote du contrôle au faciès, une merveille…), et à l'américanisation (on nous glisse subtilement des vers d'obscures poétesses féministes instagrameuses des Etats-Unis ou du Canada, sans les traduire, évidemment, puisque le lecteur est obligatoirement au moins aussi formaté par le « soft power » anglo-saxon que le narrateur). On sent qu'il y a eu un gros travail sur les détails pas très utiles à caler pour obtenir une certaine caution progressiste. L'apogée de ce trait, c'est quand même le dépôt de plainte auprès de la police française sur la question des photos ; là, on nage vraiment dans un grand délire qui vise à présenter les fonctionnaires comme des beaufs voyeurs incapables, qui ne comprennent rien à rien, et surtout pas la très philosophique quête intérieure qui a poussé la jeune fille à faire ces photos, et qui la découragent dans son initiative. Ah, tiens, finalement ce n'est pas si étonnant que cela ait plu aux belles âmes qui squattent l'université !

Le trait le plus insupportable du personnage principal, c'est son sentiment permanent d'oppression et d'agression. On a l'impression que toute relation sociale à son endroit ne peut être comprise que comme un rabaissement, une insulte, une pulsion de viol. J'espère que l'auteur ne partage pas les lubies de son personnage qui prête des intentions dégradantes au monde entier quoi qu'il fasse, et ne dénonce pas véritablement toutes les pratiques jugées insupportables par la narration, parce que je ne veux clairement pas d'une société qui en serait dépourvue : une société où personne ne se parle, personne ne se regarde, personne ne se touche, personne ne s'écoute, bref, l'horreur. Quand le simple fait pour un Français de dire maladroitement bonjour ou merci en arabe à une caissière manifestement originaire d'Afrique du Nord, juste parce qu'il pense qu'elle trouverait ça sympa, est interprété comme un refus de la considérer comme une compatriote (ce qu'elle n'est d'ailleurs pas, dans la situation en question), il n'y a plus d'autres échanges possibles que ceux qui peuvent exister entre deux droïdes.

Un mot sur l'écriture, tout de même, puisque c'est quand même censé être le principal critère d'évaluation dans un concours littéraire, n'en déplaise à tous les jurés qui se contentent de lister les points de propagande politique avec lesquels ils sont d'accord. Sans doute ne serait-il pas inutile de révéler à l'auteur l'existence du principe de la virgule. Ô merveille entre les merveilles, il n'y a pas besoin d'une nouvelle phrase lorsque l'on veut ajouter une proposition subordonnée ! Il n'y a pas besoin de mettre un point, une majuscule et, surtout, un retour à la ligne pour continuer une énumération ! Que l'auteur mesure les perspectives remarquables que lui ouvre cet usage : elle possède désormais le pouvoir de dépasser le stade de la phrase nominale archi-pénible et archi-poussive, qui semble constituer la marque de fabrique de 99% de la production littéraire française à l'heure actuelle, et de toucher du doigt les effets de style et de musicalité infinis que renferme la phrase complexe.

Donc voilà, on a récompensé LE bouquin de la sélection qui rappelle que les hommes sont des brutes, que le Maroc est rétrograde, que la France est au moins passivement raciste, que les policiers sont des débiles, que le monde est un lieu de perpétuel traumatisme pour les anges, pardon, pour les femmes, qu'un rapport d'entretien psychologique peut avoir, en 2023, une valeur littéraire, et que les concours ressemblent de plus en plus à ce jeu qui consiste à construire la plus haute tour en Kapla, en récompensant sans notion de style ou de construction narrative celui qui arrive à exploiter le plus de concepts et de décrets bien-pensants sans que tout s'effondre.
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Comme il est étrange pour moi de terminer l'année avec cette lecture dont le titre radical est tout le contraire de ce que je ressens. Tanger, ma ville natale, qu'il me tarde de retrouver, à laquelle je pense quand le blues m'emporte, quand le bleu du ciel me manque...
Le premier roman de Salma El Moumni est écrit à la 2ème personne du singulier, ce qui pourrait mettre une distance certaine avec le lecteur, la lectrice. J'en ai compris toutefois l'approche car dans ce livre tout est distancié, disloqué, desincarné.
Ici, l'histoire de Alia, jeune adolescente tangéroise qui a force d'entendre les hommes dans la rue la siffler, lui faire des commentaires, promener leurs yeux sur son corps, essaie de comprendre pourquoi. Tout d'abord elle se regarde dans le miroir, très vite ce n'est plus assez et elle prends la pause dans différentes mises en scène, dans sa chambre, seule, à moitié dévêtue. Ces photos sont pour elle seule, pour analyse, pas pour être partagées. Au Maroc, l'article 483 condamne tout acte contre les bonnes moeurs (c'est dire si on peut tout mettre dedans) à 2 ans d'emprisonnement. Après une rupture avec Quentin, il lui vole ses photos et les partage sur les réseaux, Alia n'a plus d'autre choix que de fuir le Maroc. Elle se retrouve à Lyon seule, se croyant libre jusqu'au jour où...
C'est un roman intéressant (ou autofiction ?) par les thèmes abordés, l'écriture nerveuse, la deconstruction de son identité, le rapport au corps, à la sensualité, au passage de l'adolescence vers l'âge adulte.
L'histoire d'Alia est celle, malheureusement, de toutes ces femmes, d'ici ou d'ailleurs, qui se sont retrouvées un jour où l'autre sous le regard concupiscent des hommes harceleurs, des agresseurs en tout genre et j'en passe !
Clin d'oeil à la belle histoire entre Alia et Ilyes.
J'espère que Alia (ou Salma ?) retournera à Tanger, apaisée, libre, plus forte... peut être qu'un jour je la rencontrerait sur le boulevard Pasteur, ses boucles au vent et le front fier.
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Lorsque les regards des uns et des autres façonnent une personnalité. Parce que notre héroïne est en dissociation totale entre sa tête et son corps. Pour tenter de retrouver une forme d'unité, elle se prend en photos, elle veut savoir ce que les autres voient. Une trahison et les photos se retrouvent sur internet : coup dur de plus, elle préfère fuir Tanger, sa famille surtout pour éviter la honte, le déshonneur. Mais les regards toujours : pas assez arabe pour les uns, beurette pour les autres, la peau pas assez blanche des fois, femme séduisante neznmoins. Tout est en dissonance entre elle et son corps. Premier roman court et très agréable à lire, de belles phrases aussi.
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Un premier roman qui percute, qui interroge, qui interpelle. Un texte dur sur une jeune marocaine qui essaie de trouver sa place , essaie de comprendre son rapport à son corps, qui se transforme, à comprendre le regard des autres et en particulier des hommes sur son corps.
Alia est une jeune fille, elle réalise que son corps se transforme, son regard se transforme aussi, le regard des autres. Elle est attirée par un voisin, qu'elle connaît depuis l'enfance. Et fréquente Quentin, un jeune français, qui va "abuser" de son innocence et naïveté. Elle va faire des photos de son corps et celui ci va les diffuser. Elle va alors risquer de subir le fameux article 483 du code pénal marocain « Quiconque par son état de nudité volontaire ou par l'obscénité de ses gestes ou de ses actes, commet un outrage public à la pudeur est puni de l'emprisonnement d'un mois à deux ans ». Elle va alors s'installer au début pour des études à Lyon, puis va y rester pour travailler. Mais elle voudrait tant pouvoir revenir dans son pays et ne pas dire adieu à Tanger.
Un sensible et troublant portrait de jeune femme. L'auteure décrit avec délicatesse, le rapport au corps, la découverte des changements de ce corps, puis le regard des autres. Un beau, troublant portrait d'une jeune fille.
#AdieuTanger #NetGalleyFrance
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Alia est lycéenne à Tanger. Chaque jour, elle remarque que son corps dérange dans les rues qu'elle traverse. Elle est sifflée, suivie. Déshabillée du regard. Elle veut comprendre pourquoi. Elle décide de se photographier, nue, prend des poses, pour découvrir ce corps qui suscite tant de convoitise. Ses photos ne sont que pour elle. Mais Quentin, va les voler, la faire chanter avec, les diffuser. Alia va fuir Tanger pour réussir à se reconstruire dans un pays qui ne se connait pas sa réputation salie à jamais.
C'est un livre qui m'a touchée.
La narration est originale. L'auteure tutoie Alia et raconte son histoire.
Alia est née dans sune famille très religieuse, à l'éducation stricte. Les relations sexuelles sont taboues, les filles coupables des attentions déplacées des hommes. Toujours fautives peu importe ce dont elles sont victimes. Quand Alia est violée, elle ne dira rien. Quand ses photos sont volées et divulguées, c'est elle qui a sa réputation ruinée, c'est elle qui fuit le pays.
Alia n'a aucun soutien et se débat seule pour survivre. Et quand elle croit que la France est un nouveau départ, elle se heurte au racisme, aux remarques déplacées et qui lui rappelle sans cesse qu'elle ne pourra jamais totalement fuir Tanger.
C'est un petit livre mais qui m'a beaucoup touché. Alia m'a fait de la peine, son histoire est émouvante.
Son histoire est celle de tant de femmes. On en ressort avec une seule envie, celle de la consoler.
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Une lecture très sympa, malgré les sujets abordés qui peuvent être assez dur. On est dès les premières pages plongé en plein coeur de l'histoire. On suit et découvre le personnage d'Alia, tout au long du livre on voit ce qu'elle a subit et subit encore par rapport à son corps. Face à ça on aimerait l'aider, la rassurer face à ce qui lui arrive… Ce roman est là pour nous faire comprendre que ce que vit Alia (et toute les autres femmes) au Maroc et plus particulièrement à Tanger n'est pas normal ! L'autrice nous montre avec cet ouvrage et au travers d'Alia que les femmes ne sont pas perçues de la même manière en France qu'au Maroc. Les femmes sont encore plus épiées, ‘reluquées' au Maroc qu'en France.
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Ce livre m'a frappé en plein dans l'estomac. L'écriture est très fluide l'on est parfaitement transporté, même inspiré par ce style de récit. Les mots sont forts, même violents. J'ai beaucoup aimé la narration "tutoyée" que j'ai eu très peu occasion de voir ailleurs. Ce livre est à mettre entre les mains de toutes les femmes, tous les hommes, pour compatir, partager, éduquer et guérir.
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Il s'agit d'un roman proposé par Salma El Moumni paru chez Grasset en 2023.

Le personnage principal est une jeune fille marocaine qui part étudier en France suite à la publication sur internet de photos qu'elle avait prises d'elle en sous-vêtements et que son ex petit-ami lui a volé. Malgré cette fuite de l'autre côté de la Méditerranée, son passé plane toujours au-dessus d'elle et finit par la rattraper.

Le thème est vraiment intéressant mais malheureusement le style de l'auteure m'a perdue en route. Ce roman est écrit à bâton rompu et il a été impossible pour moi de me concentrer plus d'une page complète avant de me perdre soit dans la chronologie soit dans les pronoms personnels.

L'utilisation du 'tu' au lieu du 'je' m'a énormément dérangée et j'ai lu les dernières pages en diagonale afin de raccourcir cette lecture.
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