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EAN : 9782246831983
180 pages
Grasset (30/08/2023)
3.32/5   99 notes
Résumé :
Dans les rues de Tanger, Alia se sait scrutée. Sa présence dérange sans qu'elle comprenne pourquoi : on la déshabille du regard, on l'insulte, on la suit. Alors dans le secret de sa chambre, elle commence à se prendre en photo. Elle pose pour voir ce que les hommes voient, et ces séances deviennent peu à peu son rituel.
Alia fréquente Quentin, un français de son lycée. À ses côtés, elle découvre un monde de privilèges, de désinvolture, mais une liberté final... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (38) Voir plus Ajouter une critique
3,32

sur 99 notes
À Tanger, les jeunes femmes sont des proies pour des hommes, qui les déshabillent du regard. Pour tenter de comprendre, Alia commence à se photographier nue avec son smartphone. Elle en parle à son ami Ilias qui la met en garde : afficher sa nudité est puni par la loi marocaine.
Peu après, Alia a une liaison avec Quentin, un jeune français de son lycée. Après leur rupture, le jeune homme se venge en publiant les photos sur Internet. La jeune femme est contrainte de s'exiler à Lyon pour fuir la justice de son pays. Mais son passé la rattrape...

Intolérance judiciaire, d'origine religieuse, concupiscence des hommes, frustrés par la même religion, cyber harcèlement, on trouve tout cela dans ce roman qui sent le vécu. À côté, les questions d'une jeune femme qui s'interroge sur ce qu'elle est et sur l'image qu'elle envoie aux autres ont bien peu de poids.
N'oublions pas que, de près ou de loin, subir l'envie et la frustration des hommes est le quotidien vécu par une grande majorité des jeunes femmes. Des expériences déjà particulièrement traumatisantes auxquelles l'homme moderne a ajouté le harcèlement de masse, via Internet.
Alors quand l'image du père se fissure, incapable de s'appliquer à lui-même ce qu'il prône pour les autres...
Ce n'est pas le portrait d'un monde accueillant que nous dresse l'autrice !

J'ai été touché par l'histoire d'Alia, un condensé réussi de ce que vivent sans doute beaucoup trop de jeunes filles, pas uniquement dans les pays musulmans.
J'ai été perturbé par la forme de la narration, et tout particulièrement l'utilisation de la deuxième personne, le "tu" et le "vous".
Bien sûr, cela crée de la distance entre le lecteur et l'héroïne, genre "ce qu'elle vit dans le roman n'est pas exactement la vraie vie ; cela ne peut pas vous arriver ainsi." Encore que... Il faudrait poser la question à certaines.
J'ai également trouvé que cela donnait un ton accusateur, style "si tu n'étais pas sortie des sentiers battus, rien de tout cela se serait arrivé." J'aurais préféré une écriture à la première personne : "j'ai fait une bêtise en laissant mon petit-ami consulter mes photos" n'a pas la violence d'un "tu as fait une bêtise en laissant ton petit-ami..."
Mais c'est le choix de Salma El Moumni, et il lui appartient. Elle a du talent et nous surprendra sans doute encore avec son prochain roman.
Je remercie Lecteurs.com et Grasset de m'avoir proposé de lire ce livre.
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« Quiconque par son état de nudité volontaire ou par l'obscénité de ses gestes ou de ses actes, commet un outrage public à la pudeur est puni de l'emprisonnement d'un mois à deux ans », mentionne l'article 483 du Code pénal marocain.
Devenue une femme malgré elle, Alia continue à fréquenter des garçons, persuadée qu'elle est un des leurs. le soir elle prend des photos, découvre son corps de femme. Ces photos d'elle en lingerie circulent sur internet. Ces publications signifient la fin de sa vie, elle doit partir pour fuir le scandale et le déshonneur. Elle emménage à Lyon pour essayer de se créer une autre personne.

Un roman écrit comme un journal où Salma El Moumni nous décrit le mal-être d'une jeune fille marocaine face aux regards insistants des hommes et à la difficulté d'assumer ce corps qui suscite des envies. Si au début, j'ai été un peu être dérouté par la narration à la deuxième personne du singulier, ce premier roman m'a beaucoup touché par les différents thèmes abordés : le malaise et la souffrance des adolescentes, le harcèlement, le poids de la famille, de la religion, le désir de ne jamais décevoir son père, l'impossibilité de discuter avec ses parents, les dégâts que peuvent occasionner les réseaux sociaux, le viol banalisé, l'exil, le déracinement.
L'écriture de Salma El Moumni est toute en émotion, belle et résolument moderne.
Un grand merci aux éditions Grasset de leur confiance.

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Au moment où j'écris cette critique, j'ai appris que l'oeuvre a été récompensée du prix France Culture des étudiants, pour lequel je m'étais inscrit comme juré, et franchement, cela me laisse perplexe. Adieu Tanger n'était certainement pas le pire des cinq livres en course, c'est même un bel aboutissement pour une si jeune écrivain, mais certainement pas le meilleur non plus. On avait en réalité un vrai livre (que je critiquerai ultérieurement) face à quatre tentatives de livres plus ou moins prometteuses, ce qui fait que mon choix a été assez expéditif, avant même de prendre en compte le fond. Cette distinction assez incompréhensible me rappelle une chose que j'ai lue quelque part, du genre « le mauvais goût est le privilège de la jeunesse ». Que l'on en juge …

Il n'y a pas d'histoire proprement dite, au sens de fil narratif. le texte, non chronologique, se présente plutôt comme une longue séance de thérapie, remplie de réminiscences, au présent et à la deuxième personne (déjà, quand j'ai vu cette contrainte stylistique absurde, qui ne sert qu'à rajouter de la complexité pour arguer le caractère littéraire, apparemment pas assez évident sans cela, de l'oeuvre, j'ai compris que je rentrais dans un espace-temps où les deux minutes qu'il me faut pour lire une page seraient ressenties comme dix) d'une jeune Marocaine venue étudier et travailler en France, poursuivie par la honte de la diffusion en ligne de photos dénudées par son ancien copain. Cet itinéraire permet de mettre en comparaison deux modèles de société, à échelle humaine : une société islamique patriarcale cadenassée par les non-dits et les fantasmes, d'un côté ; une société occidentale libérale qui ne se montrerait pas, dans les faits, à la hauteur de ses grandes valeurs, de l'autre. Bon, pourquoi pas ; mais quand je parle de thérapie, c'est au sens propre : le narrateur procède à un examen et semble exposer au personnage principal les phénomènes plus ou moins conscients qui se jouent en lui dans les différents épisodes racontés, à grand renfort de termes et de concepts spécialisés. Petite compilation du champ lexical omniprésent de la fragilité psychique : continuité, dislocation, inconscient des choix, redécouverte de l'espace, tabous, dissociation, assignation, visualisation, champ des possibilités, négation de la réalité, violence du corps, dialogue, sentiment de légitimité, dépossession, désespoir et quête et interrogation du regard masculin (oui, celle-là elle pique un peu) ; le fait de prendre du recul sur « votre relation », d'être à un certain stade, de créer des liens, d'être renvoyé à, de regarder sous le prisme de, d'assumer un rôle, de partager une facette de sa personnalité, de se penser, d'être à l'écoute, de gérer ses émotions, de parler « du » père (générique) alors qu'il s'agit de « son » père (particulier) … Tout cela relève d'un verbiage professionnel abstrait mais démocratisé qui pourrait tout aussi bien constituer le résultat d'une sorte d'exercice qu'on aurait donné à une personne troublée, et qui aurait fait l'objet d'une caractérisation spécialisée en parallèle du récit. On a donc une successions d'anecdotes vaguement chronologiques, comme écrites à quatre mains, celles de la patiente et de son psy, étudiées à la fois sur le plan des phénomènes de la conscience et sur le plan de l'exutoire de la lamentation désabusée. Ce livre est un gros diagnostic de la dépression, si l'on veut.

Les principales thématiques sont dans l'air du temps, sans grosse surprise : le rapport à la figure paternelle, le jugement du corps, la différence culturelle, la séduction, et même un soupçon d'orientation sexuelle non orthodoxe. Tout n'est pas inintéressant, loin de là, notamment les paradoxes qui entourent le comportement du père et son influence sur le développement de l'enfant, ou encore l'hypocrisie qui caractérise certains usages de la vie courante ; on peut même considérer comme salutaire la mise en scène de la dangerosité d'Internet. Mais on doit quand même payer son écot à l'obscénité (quel plaisir de faire la connaissance des parties génitales de l'héroïne dès les premières lignes !), à l'invraisemblance (vous est-il déjà arrivé de vous réciter paisiblement des vers juste après vous être tiré d'une situation extrêmement angoissante ?), au supplice de la masculinité toxique (voir la scène de relation sexuelle que le choix des verbes caractérise comme une relation de maître à esclave), à la dénonciation d'un racisme systémique au mieux bienveillant et involontaire (la grande anecdote du contrôle au faciès, une merveille…), et à l'américanisation (on nous glisse subtilement des vers d'obscures poétesses féministes instagrameuses des Etats-Unis ou du Canada, sans les traduire, évidemment, puisque le lecteur est obligatoirement au moins aussi formaté par le « soft power » anglo-saxon que le narrateur). On sent qu'il y a eu un gros travail sur les détails pas très utiles à caler pour obtenir une certaine caution progressiste. L'apogée de ce trait, c'est quand même le dépôt de plainte auprès de la police française sur la question des photos ; là, on nage vraiment dans un grand délire qui vise à présenter les fonctionnaires comme des beaufs voyeurs incapables, qui ne comprennent rien à rien, et surtout pas la très philosophique quête intérieure qui a poussé la jeune fille à faire ces photos, et qui la découragent dans son initiative. Ah, tiens, finalement ce n'est pas si étonnant que cela ait plu aux belles âmes qui squattent l'université !

Le trait le plus insupportable du personnage principal, c'est son sentiment permanent d'oppression et d'agression. On a l'impression que toute relation sociale à son endroit ne peut être comprise que comme un rabaissement, une insulte, une pulsion de viol. J'espère que l'auteur ne partage pas les lubies de son personnage qui prête des intentions dégradantes au monde entier quoi qu'il fasse, et ne dénonce pas véritablement toutes les pratiques jugées insupportables par la narration, parce que je ne veux clairement pas d'une société qui en serait dépourvue : une société où personne ne se parle, personne ne se regarde, personne ne se touche, personne ne s'écoute, bref, l'horreur. Quand le simple fait pour un Français de dire maladroitement bonjour ou merci en arabe à une caissière manifestement originaire d'Afrique du Nord, juste parce qu'il pense qu'elle trouverait ça sympa, est interprété comme un refus de la considérer comme une compatriote (ce qu'elle n'est d'ailleurs pas, dans la situation en question), il n'y a plus d'autres échanges possibles que ceux qui peuvent exister entre deux droïdes.

Un mot sur l'écriture, tout de même, puisque c'est quand même censé être le principal critère d'évaluation dans un concours littéraire, n'en déplaise à tous les jurés qui se contentent de lister les points de propagande politique avec lesquels ils sont d'accord. Sans doute ne serait-il pas inutile de révéler à l'auteur l'existence du principe de la virgule. Ô merveille entre les merveilles, il n'y a pas besoin d'une nouvelle phrase lorsque l'on veut ajouter une proposition subordonnée ! Il n'y a pas besoin de mettre un point, une majuscule et, surtout, un retour à la ligne pour continuer une énumération ! Que l'auteur mesure les perspectives remarquables que lui ouvre cet usage : elle possède désormais le pouvoir de dépasser le stade de la phrase nominale archi-pénible et archi-poussive, qui semble constituer la marque de fabrique de 99% de la production littéraire française à l'heure actuelle, et de toucher du doigt les effets de style et de musicalité infinis que renferme la phrase complexe.

Donc voilà, on a récompensé LE bouquin de la sélection qui rappelle que les hommes sont des brutes, que le Maroc est rétrograde, que la France est au moins passivement raciste, que les policiers sont des débiles, que le monde est un lieu de perpétuel traumatisme pour les anges, pardon, pour les femmes, qu'un rapport d'entretien psychologique peut avoir, en 2023, une valeur littéraire, et que les concours ressemblent de plus en plus à ce jeu qui consiste à construire la plus haute tour en Kapla, en récompensant sans notion de style ou de construction narrative celui qui arrive à exploiter le plus de concepts et de décrets bien-pensants sans que tout s'effondre.
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Dans les rues de Tanger, Alia se sent épiée, regardée, déshabillée. Pire, certains hommes osent lui toucher un bras, lui mettre une main aux fesses, sans scrupules.

Alors, pour comprendre ce que voient ces hommes quand ils la regardent, elle décide de se prendre en photo en petite tenue.

Sauf que ces clichés intimes n'avaient évidemment pas vocation à être publiés. Et pourtant, Quentin, le petit copain mal intentionné s'est permis de le faire. Au Maroc, ce genre de photos est condamné par l'article 483. Alia risque la prison.

Au lycée, débute un harcèlement quotidien. Ses parents ne sont pas vraiment présents, et ils ne doivent pas être mis au courant pour les clichés. Alia a tellement honte. Alors, le bac en poche, elle fuit Tanger et se retrouve à Lyon et elle aura du mal à s'en remettre.

"Adieu Tanger " de Salma el Moumni publié aux Editions Grasset est un livre écrit à la deuxième personne; un roman fort et poignant sur la féminité et sur la relation au corps au Maroc. " L'odeur du cuir des vieux taxis jaunes contre ton dos, qui te traînaient d'une rue à l'autre avec leurs ceintures coupées et les chansons amazighes à la radio, interrompant les discussions quotidiennes. le muezzin qui ponctue les journées en cinq temps. La fébrilité. Tu repenses au Maroc comme si tu en avais été privée. »

On apprécie la puissance des thèmes abordés (la complexité des relations entre les hommes et les femmes, et l'importance de l'éducation et l'entourage dans leur développement, sentiment de devenir apatride lorsque votre pays vous rejette ainsi que la substance des protagonistes en présence dans ce roman.

La jeune romancière évoque ces problématiques, qui semble la toucher au plus profond d'elle, avec passion et conviction, comme un besoin et une urgence de les exposer aux yeux de tous.

Une belle découverte de cette rentrée littéraire !
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Lorsque les regards des uns et des autres façonnent une personnalité. Parce que notre héroïne est en dissociation totale entre sa tête et son corps. Pour tenter de retrouver une forme d'unité, elle se prend en photos, elle veut savoir ce que les autres voient. Une trahison et les photos se retrouvent sur internet : coup dur de plus, elle préfère fuir Tanger, sa famille surtout pour éviter la honte, le déshonneur. Mais les regards toujours : pas assez arabe pour les uns, beurette pour les autres, la peau pas assez blanche des fois, femme séduisante neznmoins. Tout est en dissonance entre elle et son corps. Premier roman court et très agréable à lire, de belles phrases aussi.
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critiques presse (3)
LaLibreBelgique
07 décembre 2023
"Adieu Tanger" de Salma El Moumni est un livre important. Écrit par une femme de 24 ans ayant grandi au Maroc.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Marianne_
09 octobre 2023
Salma El Moumni [...] place haut la barre avec la restitution poignante et délicate d’une expérience de dépossession : celle d’un corps et d’une identité disséminés à force d’être livrés au commun, auxquels le livre vient restituer beauté et dignité.
Lire la critique sur le site : Marianne_
LeMonde
22 septembre 2023
Avec Salma El Moumni, une voix est née.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (42) Voir plus Ajouter une citation
Au départ tu ne cherchais aucune sensualité, tu ne comprenais même pas qu’il puisse y en avoir dans ce corps lambda. C’était devenu une habitude, un rituel du soir. Tu t’asseyais, t’allongeais, cambrais le dos pour mieux voir sous tous les angles, tournais sur toi-même et redécouvrais l’espace de ta chambre, où des objets traînaient : un peignoir, une jupe, des dossiers, de la poussière. La sourdine d’enfance laissait place aux regards étrangers qui t’accompagnaient jusque dans la solitude de cette pièce adolescente. Tu trouvais belle cette figure figée à travers l’écran du téléphone. Certaines parties de toi étaient attirantes, tu le pensais. Immobile, le téléphone dans tes mains, tu passais de longues minutes à examiner les photos une par une, un petit sourire aux lèvres. Tu ne les regardais pas comme tu te serais regardée, mais comme si tu observais une femme dans la rue, comme si toi aussi tu étais devenue l’un de ces hommes qui se retourne sur ton passage, la tête penchée pour mieux voir. Tes poses variaient : l’homme assis en terrasse d’un café n’avait pas la même vue que celui assis sur les marches d’un immeuble, ni celui de l’épicier ou du garde d’une administration quelconque. La frontière entre ces hommes et toi se brouillait à mesure que les photos s’accumulaient, que les jours passaient. Tu étais à la fois toi et un autre. Toi au moment des photos, un autre quand tu les observais. Tu pensais saisir quelque chose, tu pensais mieux comprendre ce que tu représentais, l’objet que tu devenais. Tes yeux étaient leurs yeux ; leurs mains, tes mains. Tu touchais ton bras, ton épaule, ta main se serrait autour du cou, puis le thorax entre les seins, le haut du ventre, l’aine. L’objectif du téléphone tenait en équilibre approximatif, entre deux livres, contre un abat-jour, posé face au mur. Tu mettais le minuteur, tu revenais à ta place, tu comptais en silence les secondes qui te séparaient du cliché immortalisé. Cinq, quatre, trois, deux, un…
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Les années ont passé. Parfois, la déconnexion est telle qu’elle n’apparaît qu’à travers le regard de l’autre. L’autre aimé, de préférence. Respecté, considéré. L’étonnement
dont font preuve certains hommes en découvrant le soir que tu n’as pas mangé depuis que vous vous êtes quittés le matin à huit heures, ou lorsque tu annonces le viol l’air de rien dans la cuisine d’une soirée chaotique, ou quand tu te mets à hoqueter de douleur face à d’insupportables compliments. Toujours cette même sidération, plus violente encore que les symptômes de ta dislocation corporelle. Le dégoût, le choc, la pitié, la sentence « à ta place, je pense que je me serais suicidé ».
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Alors qu'il parlait, une connaissance te fixait, te demandant silencieusement s'il fallait intervenir, si l'inconnu t'embêtait. Tu t'étais contentée de secouer la tête, giflée par le constat qu'un Arabe défiguré par une cicatrice était nécessairement vu comme plus hostile que Quentin et ses yeux bleus.
(P. 158)
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Ta vie en France se résume à essayer de ne pas paraître arabe tout en voulant te démarquer.
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Au Maroc, tu sais que ne sont tranquilles que celles qui n'ont rien manifesté, celles qui n'ont pas été surprises. Les autres sont étouffées par des vidéos, des messages, des photos, des audios, une virginité perdue ou un sein dévoilé, un soir où elles ont senti un vent de liberté gonfler dans leur ventre et qu'elles regretteront une vie entière.
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Videos de Salma El Moumni (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Salma El Moumni
Le premier roman de Salma El Moumni « Adieu Tanger », paru aux éditions Grasset, résonne comme une promesse faite à soi-même. La primo romancière raconte la fuite d'Alia, une lycéenne marocaine obligée de quitter Tanger à la suite d'un flirt avec la mauvaise personne qui dévoile ses photos intimes sur les réseaux. La légèreté de l'être se retrouve alors emprisonnée dans une conscience, un corps adolescent qui choisit l'exil pour éviter la honte et les coups. Il est toujours étrange de constater le pouvoir incandescent et infini de la jeunesse qui se manifeste par une colère saine, et de se demander ce qu'il advient après l'avoir transformée. Que reste-t-il de la candeur, de la naïveté, qui se retrouvent parfois à errer dans les paradis perdus des fantasmes que l'on a pu se créer.
Son livre avec Salma EL Moumni, lauréate du prix des étudiants France culture, c'est parti !

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