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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
nita vient d'accoucher d'un petit garçon, Orson, elle est épuisée, on lui pose l'enfant sur le ventre, elle ne ressent rien. La fatigue sans doute. le bonheur sans partage de serrer ce petit être tout contre elle viendra sûrement dès qu'elle sera reposée se dit-on. Mais non.


"Il est attendu que je m'extasie.
Rien ne m'émerveille.
Je guette l'instant, millième de seconde, où je serai secouée, transportée, convertie. J'attends que l'amour maternel tombe sur mes épaules comme l'amour du Christ en une colonne de lumière de joie irradiante.
Mais rien.
Je suis seule, chair corrompue et vide."


le temps passe et les choses ne s'arrangent pas. Orson met les nerfs de sa mère à rude épreuve, il pleure, il se souille, il a faim. Anita ne sait comment réagir, elle n'est pas armée pour faire face à la situation, elle perd les pédales.


"Le bébé pleure. je ne parviens pas à le calmer. Ses cris bourdonnent, s'amplifient dans ma boîte crânienne. Les battements de mon coeur s'accélèrent. Ma peau se couvre d'une pellicule de sueur.
Je le pose éructant, dans son berceau, allume le mobile musical sur une ritournelle sirupeuse et claque toutes les portes. J'enfonce des bouchons en mousse dans mes oreilles."


Son mari, Louis, médecin se rend compte de la situation, sa femme est perdue, parfois elle devient violente avec le nourrisson. Il lui demande de partir et de revenir quand elle ira mieux. Elle est devenue "toxique" pour le bébé.


L'amour maternel vient il naturellement aux mères. Voilà la question qui est posée dans ce roman poignant. Une femme doit aimer son enfant, il ne peut en être autrement. Les femmes qui ne ressentent pas cet amour instinctif pour leur progéniture sont regardées de travers. L'accouchement est pourtant plein de violence, l'arrivée de l'enfant fait rejouer dans l'inconscient les traumatismes de notre propre enfance.


Anita en quittant son mari et son fils va se rendre à Marseille, berceau de son enfance où ses grand-parents s'étaient installés après leur exil de Tunisie. Elle va se remémorer ses relations avec sa mère et celles de sa mère avec Odette sa grand-mère. Des relations marquées par la rudesse voire même le rejet. L'histoire de ces deux femmes dont elle a emporté les photos avec elles, va lui faire comprendre bien des choses.


Malgré ce que lui serinait sa mère, non, sa famille n'était pas une famille "sans histoires". Toutes les familles ont des histoires, ces histoires qui ont marquées notre enfance et qui rejaillissent au moment de l'arrivée d'un nouveau né. Olivia Elkaim nous offre un roman, poignant, terrible, dérangeant, servi par un style direct, à fleur de peau qui va droit au but, droit au coeur.
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Ouch, ça fait mal . Une vraie claque aussi bien pour la femme que pour la mère que je suis. Un livre qui va me poursuivre longtemps mais alors très longtemps. Mon coeur de maman a eu mal et a pleure pour ce petit etre qui n'a rien demandé à personne, qui se retrouve à la merci d'une mère maltraitante qui va jusqu'à le mordre pour qu'il arrête de pleurer ( mon dieu quel passage horrible !). D'abord cette mère, je l'ai détesté de tout mon coeur et puis au fur et à mesure que l'on remonte le temps, on découvre qu'elle n'est elle même que la victime d'une mère maltraitante également qui fut elle aussi l'enfant d'une femme qui n'aimait pas les enfants, y compris sa fille qu'elle aurait préférée morte sans parler de toutes ces vies qu'elle tua dans son ventre. Alors finalement, je suis arrivée à la comprendre( je ne dis pas l'excuser hein !) mais elle m'a paru plus humaine sous bien des rapports. Qui sait comment nous aurions évolué si nous avions vécu pareil enfance.

Finalement, au travers de ces trois destins de femmes, on se rend compte que le passé agit sur le futur et que bien souvent notre milieu, notre environnement et notre contexte familial formatent notre vie d'adulte. Ce retour au source sera bénéfique puisque tout se finit bien. Je n'aurais pas vu d'autre fin pour cette histoire. C'est un livre débordant de sentiments, pas forcément très agréables mais qui assaille le lecteur du début à la fin. Un livre que je n'aurais pas pu ne pas lire !
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Ce roman, grâce auquel je me suis prise une claque violente et intense, résonnera encore longtemps en moi.

Traitant de la difficulté de se découvrir mère et de l'impact de l'imprégnation familiale, nous étions une histoire nous trace le parcours de 3 femmes aux chemins de vies atypiques.

Sur fond de dépression postpartum, je me suis laissée envahir par la plume de l'auteure dont les mots sonnaient tellement juste que j'ai eu l'impression d'y lire mes propres ressentis, me rappelant à quel point le mal de mère a déjà pu m'envahir. Lire ce bouquin, c'est se rappeler les premiers instants balbutiants, les premiers doutes, les premières peurs voire les premières angoisses. C'est aussi se rappeler le marasme dans lequel on peut nager alors que tout le monde vous considère comme étant la plus heureuse du monde, c'est aussi se rappeler les premières découvertes et la renaissance d'une femme qui devient mère et qui surmonte ses démons jours après jours.

Sans faux semblants, sans détour, Olivia Elkaim ne nous épargne pas en nous livrant les sentiments de ses personnages. En lisant ce roman, je me suis prise ces 3 histoires en pleine face sans crier gare, je me suis revue me débattant avec mes propres émotions de jeune maman, j'ai aussi entre aperçu la force qu'il a fallu à mon homme pour me rappeler à moi quand il a fallu le faire, je me suis rendue compte que nos histoires forment ce que nous sommes et la difficulté de prendre le recul nécessaire.

N'allez pas croire que je l'ai vécu de façon si intense de par notre vécu personnel car non , mis à part l'aspect dépression post-partum, nous n'avons rien en commun avec l'histoire. Mais les mots choisis et tels qu'assemblés sont si poignants,qu'il est impossible de ne pas se laisser toucher par Anita.
Ce bouquin, je l'ai découvert sur le blog du Hibou, dont le billet m'a permis de me rendre compte que l'émotion qui passe n'est pas ressentie comme telle de par la sacro-sainte solidarité féminine, mais bien de par le talent de l'auteure qui arrive à faire passer ces messages forts, ces sentiments de mères, et ce même auprès de lecteurs masculins.

Une auteure dont il me tarde de découvrir le reste des écrits, tant celui-ci s'est révélé être un coup de coeur. Merci Madame Elkaim, simplement merci pour ce roman poignant, à fleur de peau qui ne laisse pas de marbre.
Lien : http://desmotssurdespages.ov..
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nous rencontrons Anita alors qu'elle est à Marseille, après avoir accouché de son fils, Orson ("car elle est documentariste"), elle a perdu pied, car l'évidence de la maternité ne lui a pas sauté au visage.
Elle ne ressent rien. Elle se sent engloutie/vampirisée par cet enfant. Elle se demande si elle l'aime comme elle devrait.
La fatigue, la solitude ressenties, l'incompréhension et la peur d'elle même, son couple qui se transforme en famille, son compagnon qui devient père, la ré adaptation que cela demande + l'absence de sa propre mère à ses côtés... = Elle plonge.
Oui, certains propos peuvent être "jugés" durs, mais il faut finir par l'admettre: devenir mère n'est pas toujours évident, et ce malgré l'amour. Parfois la panique/l'épuisement l'emportent face au chamboulement d'une naissance, la vie en cercle fermé qu'elle "impose", sa routine assassine.

Alors, comme l'image de bandeau de cette jeune femme hésitante, debout mais si fragile, Anita va devoir choisir entre garder la tête baissée ou la relever...
Pour cela, elle est poussée à partir par Louis, le papa d'Orson, facilement devenu papa, lui.
Elle s'éloigne, se rend dans les villes de ses racines, Marseille, veillée par la Bonne mère, puis, plus tard, Carthage (ville qui, selon certaines hypothèses, non vérifiées à 100% à ce jour, aurait pratiqué un rituel de sacrifice d'enfants...).
Elle prend de la distance pour mieux voir l'écran de sa vie, la "ranger", "enterrer ses morts", apaiser les souvenirs, retrouver ses repères et s'autoriser à devenir mère.

Car Nous étions une histoire est aussi un récit sur les descendants que nous sommes, les ascendants que nous avons, la famille à laquelle nous appartenons, les femmes, et les hommes, qui nous ont élevés.
Ici, une famille "atypique" aux silences imposés, sa façade à préserver, et la filiation/transmission "indirecte", l'utilité de creuser en soi parfois, de consulter pour enfin verbaliser et entendre son passé, se réapproprier son histoire:
"N'oublie pas d'où tu viens, Anita, si tu veux savoir où tu vas."
L'intégralité:
Lien : http://blablablamia.canalblo..
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