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EAN : 9782811207076
160 pages
Milady (20/01/2012)
3.07/5   22 notes
Résumé :
Dix mois après l'infection, le Mal s'est répandu partout. Quand leur ranch est attaqué, la famille Pratt n'a d'autre choix que la fuite dans les montagnes de l'Utah. Grâce à la poigne de fer et à l'instinct de survie de leur père, ils trouveront peut-être ensemble le salut. Mais le Mal se cache parfois dans le cœur même de ceux qu'on aime, et les valeurs familiales ne sont pas toujours recommandables...
Que lire après Crossed 03 : Valeurs familialesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Allez , un p'tit survival prometteur et dodo ( rien à voir avec Dodo la Saumure , attention !!) ,
Ça tombait plutot bien , j'avais justement ça sous le coude avec l'opération Masse Critique BD de Babélio que je remercie en y associant les éditions Milady . En fait , j'aurai du directement passer par la case roupillon...

Crossed : valeurs familiales...
Bouquin d'aspect solide , consistant , au graphisme léché . de plus , il semblerait que le papier équitable soit issu des verdoyantes forets Sgump , tout bon...pour le moment .
Tiens , un p 'tit mot préventif : comic violent , amoral , malsain ! Oh oh ces ricains et leur puritanisme outrancier...tout bon...pour le moment...
Histoire de zombie qui plus est , tout bon...

01h73 du mat' , la pluie tombe , assourdissante , le vent se déchaine à l'extérieur , les volets claquent , le chien miaule à la mort , ouverture de la bete ( la BD  , pas le chien ) , chronique d'une déception de niveau 7 sur l'échelle des déceptions qui en compte 6 , est-il besoin de le rappeler ?

Reclus dans un ranch , d'un fort beau gabarit ma foi , la famille Pratt ( 5 filles , 5 garçons , Ingalls , dans les choux ! ) éleve des chevaux tout en appréhendant l'inévitable jour de la confrontation avec les infectés . Addy vient de feter ses 18 ans ! Comme cadeau d'anniversaire , elle décide de buter son pere , Joe , ancien GI j'imagine , au motif qu'il violerait régulierement sa soeur Emily . Pointilleuse la gamine...Au moment ou ce débonnaire pater familias décidait d'administrer une raclée mémorable à l'une de ses filles tant aimées , un peu trop peut-etre , les méchants infectés , eux , décidaient d'en infliger une toute autre , d'un fort beau gabarit ma foi , au clan Pratt...124 morts et une vilaine raclée plus tard , nous retrouvons les survivants en déroute fuyant , encore , les morsures déshumanisantes de ces zombies scatophiles , cannibales , nécrophiles , incestueux...Car oui , le zombie est comme tout un chacun , il a besoin d'amour...

Histoire ultra classique qui ne révolutionnera pas le genre . Combat - fuite - planque - combat ...Le récit passera , laissant juste le souvenir d'une enfilade de scenes gore , sorte de surenchere sans fin dans l'ignoble , le répugnant , le dégueu...Ça ne me pose aucun probleme lorsque l'abject est au service d'une histoire qu'il vient appuyer . On en est loin...Le mieux est l'ennemi du bien dit-on , Crossed en est l'exemple parfait en proposant un petit catalogue des horreurs , plutot complet , mais totalement dans l'esbroufe !
L'encrage est soigné contrairement au dessin qui peine à séduire . Les gros plans font illusion . Pour ce qui est du reste , énorme probleme de proportions , de détails . Les crayonnages sont parfois grossiers , le dessinateur préférant compter sur le choc des images plutot que sur leur réalisme . Il faut cependant reconnaître certaines pleines pages de toute beauté, si , si , quand meme...
Le trash zombie est né , affaire de goût au final...
Quid du message si tant est qu'il y en ait eu un à capter ?
Que le manichéisme n'existe pas . Que les infectés soient ignobles , c'est une chose entendue mais que dire de ce pere , Joe , ancien chauffeur de taxi j'imagine , violent violeur incestueux , perçu comme le messie par ses ouailles et missionné pour repeupler de sa fertile semence , en tirant sur tout ce qui bouge ( le retour de Dodo la Saumure ) , une terre dévastée...M'ouais...
Message sur la rédemption porté par cette mère servile , totalement sous le joug de son mari , qui , pensant alors se racheter , ira jusqu 'au sacrifice supreme de sa vie pour sauver sa famille , devenant ainsi une sorte de Déesse Zombie pourchassant alors ses rejetons dans l'unique but de les bouffer ! Accessoirement de les baiser...Aaaah , les retrouvailles familiales , émotion paroxystique touchante qui ne manque jamais de me tirer une p'tite larmiche...J'suis trop fleur bleue tiens...
Message d'espoir au travers ces naissances à venir que l'on sent rapidement plutot vouées à satisfaire l'appétit insatiable des infectés que reprendre le flambeau d'une humanité déclinante . Ouais , bof , bof , pas convaincu le gars..
Ou alors , ce récit ne serait en fait qu'un énorme foutage de gueule , qu'un simple prétexte à l'étalage de la luxure et la perversité la plus totale . Manque de profondeur narrative , psychologie des personnages aussi inexistante que l'empathie chez un zombie de base . Quoi qu'il en soit , ce récit ne laissera pas indifférent ! Il comblera les amateurs ( peu regardants ) d'histoires ou la forme passe avant le fonds . Les lecteurs les plus prudes ne manqueront pas de le vouer aux pires tourments de l'enfer , tout en psalmodiant 666 Je Vous Salue Marie , précurseurs d'une séance d'auto-flagellation bien méritée pour avoir osé ouvrir un tel ramassis de vilaines choses pas bien qu'elles font mal à l'ame . Passe moi le fouet , Jean-Jésus ! Non , celui avec les petites billes en fer ! Au pire , l'électrique mais ça serait de la gourmandise...Troisieme cas , et j'en suis , un énorme sentiment de frustration et de gachis au regard des possibilités engendrées par un tel sujet...

Une envie de tater du zombie , optez plutot pour 28 jours / Semaines Plus Tard , La Nuit des Morts-vivants , Zombie , L'armée des Morts , Shaun of the Dead , Walking Dead...et une fois, que tout cela sera vu , lu et digéré , alors il vous restera à découvrir Crossed : valeurs familiales , sans avoir l'impression d'etre passé à coté de quelque chose de plus enlevé...
2,5 / 5
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Gouzi-Gouza, les zombies sont de retour, et ils vont vous jouer un mauvais tour (celui de vous faire perdre quelques dizaines de minutes de lecture, même si on peut aussi lire ce comics sur le trône ou dans les embouteillages pour faire passer le temps). Mais peut-être êtes-vous une âme sensible ? Dans ce cas, vous frissonnerez dès la première page. En bon pavlovien que vous êtes (peut-être), la lecture de cette sentence stéréotypée devrait vous faire couler des sueurs froides : « Après tout ce que j'ai vu et fait, je ne crois plus en rien du tout ». Damned, qu'allons-nous lire de si terrible ? On se crispe sur le trône, on fait vrombir le moteur, et on tourne les pages…

C'est vrai que la toute jeune Adeline n'est pas épargnée. Derrière la façade rutilante d'une vie bourgeoise dans un grand ranch se cachent, bien sûr, des immondices qui ne conviennent pas à une famille de haut rang. Sa jeune soeur Emily se fait régulièrement violer par son père. Ce n'est un secret pour personne, et lorsqu'Adeline décide de se révolter contre cet état de fait, son père lui fait regretter ses ardeurs en lui imposant le même sort. Adeline décide de sortir le flingue pour se venger définitivement, mais voilà-t'y pas qu'au même moment se ramène une horde de zombies à quatre neurones.
Ces bestioles n'ont jamais été réputées pour leur vivacité d'esprit, mais celles de Crossed frappent particulièrement par leur air hébété de spectateurs de la Roue de la Fortune. Sans doute leur langage est-il un peu plus châtié (« Je veux bouffer sa chatte », « le jus coule sur la bite de papa », « J'ai mis du sang plein son énorme pine ») et leurs moeurs étranges les font se parer d'accessoires au goût douteux (les bébés déchiquetés servent de slip et les bites sont autant de perles qui permettent aux femmes de se parer de colliers somptueux). Heureusement, grâce à Papa, les zombies sont balayés d'un revers de main, mais le ranch menacé doit être rapidement abandonné. Prétexte à une belle déambulation dans les Etats-Unis sauvages, à jouer au chat et à la souris avec des bandes de zombies de plus en plus denses.
Prétexte à réflexion philosophique ? Il ne faudrait pas exagérer non plus… Ce n'est pas parce que Dieu est évoqué (« Dieu veut faire table rase du passé », « Un seul esprit, un seul but, un seul Dieu ») qu'il faudrait croire tout de suite qu'on a affaire à un monument théologique. Réflexion politique ? La communauté des survivants, appelée fort originalement « Nouvel Eden », n'est rien d'autre qu'une bande de fuyards à flingues commandés par l'homme le plus brutal de la fratrie, j'ai nommé « Papa ». Oh, oh, oh, comment accepter cette contradiction flagrante entre l'homme chef de tribu et l'homme violeur de petite fille ? Nous voilà partis sur des considérations fameuses concernant le Mal, ses rapports avec le Bien, et la part de ces notions contenue dans chaque individu. On préfèrerait que Crossed ne nous inflige pas sa philosophie de comptoir et que l'histoire se contente de nous bourriner quelques zombies sexuellement assoiffés qui eux, au moins, n'ont pas la prétention d'éduquer leurs pauvres lecteurs. Les auteurs touchent presque leur but : à force de prendre leurs lecteurs pour des êtres aussi déficients que ces zombies, on finit par s'attacher davantage à ces derniers qu'à la communauté fière et imbue des survivants. Un peu plus et on se mettrait à hurler en coeur avec les zombies : « Coupe ta bite ! Bouffe ta chatte ! » (attention aux voisins quand même) pour que razzia soit faite des cow-boys modernes qui se prennent pour les derniers représentants de la race humaine. Pour un peu plus de réconfort, il vaudrait franchement mieux qu'ils disparaissent.

Après une débauche de gore et de pas-propre, le rideau se baisse –voire se casse carrément la gueule sur la scène- et laisse tout pantelant… La fin est minable et essaierait même de faire chialer le patibulaire qui aurait survécu au massacre zombie des pages précédentes. Quoi, se dit-on : tout ça pour ça ? le papier est-il si bon marché qu'on s'en serve pour torcher des pages de pipi-caca ? Bon, il est vrai que certaines illustrations sont mignonettes et que les couleurs montrent une véritable intention de capter l'oeil amorphe du lecteur désintéressé (à raison), mais pourquoi s'encombrer d'autant de pages ? Un poster et hop, le tour est joué.
Allez, bonne nuit. Vous ne devriez normalement pas faire de cauchemars…
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La famille Pratt est propriétaire d'un ranch pratiquant l'élevage de chevaux avec une bonne réputation. Il y a Joe (le père), la mère, et leurs 10 enfants (Adaline, Emily, Joseph l'ainé, Matthew, Eli, Kayleen, Hannah, John, Paul et Merrily). Alors que l'histoire commence, Adaline a décidé de tuer son père car ce dernier abuse sexuellement d'Emily (l'une des soeurs d'Adaline). L'entretien ne se passe pas comme elle l'avait prévu, et avant qu'elle ne puisse échafauder un autre plan le ranch subit l'assaut d'une horde de Crossed (des zombies d'une espère vicieuse et semi-intelligente). Joe (le père) organise les hommes pour qu'ils contiennent la horde, le temps que les femmes organisent l'évacuation. Quatre membres de la famille Pratt trouve la mort lors de cet assaut, ainsi que plusieurs employés du ranch. Après une période de fuite ardue, la troupe réussit à semer les Crossed, et s'installe dans un lieu au calme, dans un lieu naturel à l'écart. Cette petite communauté essaye de recréer une vie en société sédentaire, tout en envoyant régulièrement des éclaireurs (dont Adaline, redoutable tireuse) observer les Crossed pour apprendre leurs faiblesses et leur mode de vie. La pérennité de la communauté semble assurée, grâce à Joe, un meneur né.

Dans Crossed, Tome 1, Garth Ennis avait créé une race de zombies particulièrement vicieux. Ils se distinguent facilement parce que la peau de leur visage est marquée d'une éruption cutanée en forme de croix, et en plus ils ne se contentent pas de manger de la chair fraîche (ou avariée) et de la matière cervicale, ils ont également un comportement dépravé et barbare, repoussant les limites de l'inhumanité. Garth Ennis est resté propriétaire des droits du concept Crossed, et il a laissé la possibilité à d'autres créateurs de l'utiliser. David Lapham a pris sa suite pour ce tome, un épisode en 3D, et d'autres encore d'autres épisodes (Psychopath). Cette série est à réserver à des lecteurs très avertis car elle donne dans le gore, le crade, et l'abject.

David Lapham (scénario) et Javier Barreno proposent un récit qui respecte à la lettre les fondations creusées par Garth Ennis, en même plus gore et plus immonde. Les zombies se repaissent de chair fraîche sur l'os et perpétuent des actes de barbarie graphiques. On peut même dire que Barreno augmente la dose : nudité frontale, copulation forcée entre Crossed et humain, ou entre 2 Crossed, de la tripaille, du sang, des coups de feu tirés à bout portant, de la matière cervicale qui gicle. Ce récit n'est pas seulement à déconseiller aux âmes sensibles, mais aussi aux lecteurs qui n'ont pas de goût pour ce genre de récit. le style de Barreno est professionnel, sans beaucoup de détails ou de réalisme photographique. Mais il ne se vautre pas non plus dans l'exagération outrancière. Il y a ici et là un ou deux détails qui font froncer les sourcils, tels que l'anatomie des chevaux un peu fantaisiste. Mais d'une manière générale, c'est la retenue de Barreno qui rajoute à l'horreur. Les êtres humains sont d'une constitution normale (pas de fantasmes sur les silhouettes féminines par exemple), avec des visages différenciés suivant les individus, mais sans beaucoup de particularités. le contraste avec les Crossed n'en est que plus frappant car ils ont un langage corporel obscène et exagéré, et des particularités physiques exagérées comme la poitrine d'une des femmes zombies. Les illustrations de Barreno ne permettent pas aux lecteurs de se complaire dans un voyeurisme malsain, mais provoquent à plusieurs reprises un sentiment de recul devant l'horreur de ce qui est décrit, rendant le lecteur presque complice de ces actes odieux par le simple fait de les regarder.

Le récit de David Lapham provoque également un malaise tenace chez le lecteur. Dès le début il montre que les actes barbares existent également chez les humains. Lapham met en scène l'ambiguïté de la volonté de survie des rescapés du massacre initiale. le prix à payer n'est plus seulement celui de sacrifier ses qualités d'être humain pour survivre un jour de plus, mais aussi celui de devoir se raccrocher à un criminel abject comme Joe qui a violé sa fille de manière régulière. Lapham respecte les codes des histoires de zombies, avec la petite communauté devant s'organiser coute que coute pour faire face aux zombies, avec les éviscérations, avec les repas de chair fraîche. Il crée également une communauté peuplée d'individus ayant aussi bien des comportements individuels que collectifs. Il use savamment des agissements répugnants de Joe Pratt qui ne sont connus que de 2 ou 3. Il prouve à plusieurs reprises qu'il est capable de concevoir des scènes horribles et traumatisantes qui marquent l'esprit, pour les sévices infligés aux humains par les Crossed, ou même entre eux. Il sait provoquer de l'empathie pour ses personnages, à commencer par les femmes (Adaline en particulier, mais elle n'est pas la seule). Il conçoit des affrontements entre les membres de la famille des Pratt (certains humains, d'autres Crossed) qui prennent un sens psychologique (par exemple entre les fils et la mère).

Ce deuxième récit des Crossed s'avère supérieur au premier, à la fois sur le plan de l'histoire, et sur celui des illustrations. Il est plus graphique dans ses horreurs, et plus traumatisant dans ces situations. Lapham et Barreno ne se contentent pas d'aligner les scènes de cannibalisme et de tortures, ils invitent le lecteur au sein d'une petite communauté d'individus pas tous reluisants, avec des conflits complexes, rendus encore plus compliqués par la pulsion de survie.
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De loin, la famille Pratt pourrait faire penser à celle de Charles Ingalls. Cette famille catholique pratiquante qui a tout pour être heureuse compte dix enfants, cinq filles et autant de garçons, qui vivent de leur passion pour l'équitation dans un ranch familial paisible, réputé pour la qualités de ses chevaux. En y regardant d'un peu plus près, la situation est cependant déjà bien moins idyllique : se réfugiant derrière la volonté de Dieu, le patriarche viole régulièrement ses filles et n'hésite jamais à frapper ses proches pour imposer son autorité. Mais cela pourrait être pire... bien pire !

Après deux albums orchestrés par l'incorrigible Garth Ennis, ce sont David Lapham, au scénario, et Javier Barreno, au dessin, qui s'attaquent à cette deuxième saison de "Crossed". Cette nouvelle équipe artistique ne propose pas la suite du récit, mais un one-shot situé dans le même univers. Si les personnages sont différents, le caractère ultra-violent, amoral et profondément malsain de la saga est conservé, comme en témoigne l'autocollant d'avertissement sur la couverture. Un sticker sur lequel, les termes "dérangeant, écoeurant, trash et indigeste" auraient probablement également mérité leur place.

C'est donc le même virus qui plonge le monde dans une folie meurtrière et qui repousse encore un peu plus la frontière de l'horreur. S'inspirant des zombies décérébrés de George Romero, cette épidémie d'origine inconnue ne transforme pas ses victimes en pantins assoiffés d'hémoglobine, mais en créatures totalement dégénérés et particulièrement vicieuses qui commettent les pires atrocités avec le sourire aux lèvres. Si la petite bande de survivants qui tente d'échapper à la barbarie de ces pervers ultra-sadiques n'est plus la même, leurs chances de survie ne sont pas beaucoup plus élevées, surtout que l'horreur sévit également de l'intérieure.

Viols, démembrements, tortures, décapitations, cannibalisme, sexe, scènes scatologiques et autres sont donc à nouveau au menu de cette saga qui n'épargne rien à ses lecteurs. Bien loin de l'approche plus psychologique de "Walking Dead", David Lapham conserve non seulement l'aspect gore de la série, mais prend également soin d'y ajouter une thématique religieuse et familiale qui permet de pousser le vice encore un peu plus loin. En spécialiste du genre, Garth Ennis parvenait néanmoins à envelopper son récit d'un humour noir salvateur, tandis que son successeur se contente de jouer la carte de la surenchère. le même trop plein se retrouve d'ailleurs au niveau de l'explicité des textes et d'un rendu visuel qui s'amuse à multiplier les scènes chocs. Dans un style proche, mais moins maîtrisé que celui de Jacen Burrows, Javier Barreno propose quelques planches, dont celles impliquant des nouveau-nés, qui sont parfois à la limite du soutenable.

A réserver à ceux qui, comme moi, ont appréciés les deux premiers tomes et qui désirent pousser le bouchon un peu trop/plus loin...
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Haaaa, je l'attendais avec impatience, ce retour dans l'univers dégueulasse et profondément malsain de Crossed.
Changement d'équipe pour ce Valeurs Familiales, mais le duo a très vite capté ce qui faisait le succès de ce comic, et la transition se fait sans aucun soucis.
Ceux qui ont aimés les deux premiers tomes vont sans aucun doute adorer celui-ci.

On suit ici une famille nombreuse vivant dans un ranch prospère, menée par une main de fer par un père catholique avec des idées très arrêtées sur la religion et l'éducation ...(Je ne crois pas être la seule à trouver que prouver son amour à une de ses filles en la violant régulièrement n'est le meilleur moyen d'être un bon père).
Alors que l'aînée des filles se dresse enfin devant ce modèle paternel plus que douteux, une horde d'infectés attaque le ranch et, malgré l'incroyable remue-ménage, la majorité du clan arrive à s'enfuir.
Nous les retrouvons dix mois plus tard. Ce père a réussit à aménager tout un coin au calme, à construire des maisons avec l'aide des hommes, et à accueillir plusieurs voyageurs pour fortifier ce nouveau groupe.
Cet homme que l'on haïssait est devenu un héros, un exemple pour tous, un leader entre les mains de qui on remettrait sa vie.
Assez perturbant, je dois dire.
Mais bien sûr, les apparences sont souvent trompeuses, et c'est de nouveau au tour de l'aînée, Adaline, de prendre les choses en main.
N'est-il pas déjà trop tard ?...

J'ai trouvé ce tome encore plus glauque et hard que les précédents, déjà car, même sans les infectés, il nous montre des choses abominables.
Comme quoi, les hommes n'ont pas spécialement besoin d'un quelconque virus pour montrer le pire de ce dont ils sont capables, et la folie peut guetter même l'homme que l'on admire le plus.
Il est pas mal question de fanatisme religieux, et de l'idée que l'on se fait de la foi. Celle-ci peut être interprêtée de bien des façons, aussi bien positives que négatives. Et quand tout s'écroule autour de soi, il est difficile de garder celle-ci, même (surtout ?) quand celle-ci à guider la majorité de notre vie.
Mais ne plus avoir la foi signifie t'il ne plus avoir d'espoir ? A quoi peut-on se raccrocher quand nos convictions s'effondrent ?
C'est ce que je trouve magistral dans cette série : non seulement son ambiance et ses dessins gores et hardcores comme, je crois, on n'en a jamais vu dans aucune BD ou Comic, sont complètement hallucinants, provoquant chaque fois une jubilation dérangeante, mais elle ne se contente pas de ça. Elle offre également matière à réfléchir, à s'interroger sur l'homme et ses démons.
En nous mettant face à toutes ces horreurs, ces abominations, elle nous renvoie à nos propres désirs pervers. Cela les relativisent-ils ? Ou, au contraire, est-ce que ça les met plus en avant ? Je pense que cela dépendra de chaque lecteur.
Mais c'est en tout cas une des raisons pour lesquelles je trouve ce titre si fascinant.

Enfin, ceci n'est que mon interprétation, c'est mon ressenti en sortant de cette lecture, simplement.
Mais il faut avouer que, Crossed, c'est surtout de la pure bombe de déconnade, où on s'autorise à plonger la tête baissée dans le sang, les tripes et le stupre le plus crade, tout en affichant un sourire dégoûté et en ricanant à certaines scènes particulièrement peu ragoûtantes.
D'ailleurs, ce volume contient des doubles pages de toute beauté, faisant presque penser à "Où est Charlie", où on s'amuse à découvrir à chaque coup d'oeil, une élément plus dégueulasse encore que le précédent. de bons moments d'amusement !

Y a pas à dire, chaque tome est un énorme coup de coeur pour moi. A chaque fois, je suis autant écoeurée qu'amusée ou même émue, certains passages étant vraiment éprouvants pour les nerfs et me donnant même quelques fois les larmes aux yeux.
C'est amoral, sale, écoeurant, extrêmement violent mais également intelligent, intense et foutrement bien dessiné/scénarisé. Une bombe que je recommande aux estomacs bien accrochés ♥
Lien : http://archessia.over-blog.c..
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critiques presse (1)
BDGest
25 janvier 2012
Bien loin de l’approche plus psychologique de Walking Dead, David Lapham conserve non seulement l’aspect gore de la série, mais prend également soin d’y ajouter une thématique religieuse et familiale qui permet de pousser le vice encore un peu plus loin.
Lire la critique sur le site : BDGest
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Quand j’étais encore une enfant, j’ai demandé à ma maman… Comment serai-je quand je serai grande ? Serai-je jolie ? Serai-je riche… Voici ce qu’elle m’a dit. Ecarte les cuisses ma fille, pas de manières, fais gicler dix marmots de ton derrière. Regarde-les grandir, crier et pleurer.
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Le jour de mes dix-neuf ans, j’ai tiré dans le dos d’un homme. J’aimerais pouvoir dire que c’était par pitié. Mais l’hypocrisie, c’était fini depuis longtemps.
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Tu m’as abandonnée, Addy. T’as laissé p’pa m’empaler sur son divin membre. Merci Addy, merci de m’avoir aidée à trouver Dieu, Addy.
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Dieu est booon. Dieu est graaand. Louééé soit-il, louééé soit-il pour nos biiiites.
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C’est la différence entre l’homme et l’animal, petite : un chien doit se faire rouler dessus par une voiture pour savoir que c’est dangereux.
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Videos de Garth Ennis (9) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Garth Ennis
C'est devenu un rendez-vous incontournable de l'année en terme d'infos sur le futur planning de l'année : les Big News sont de retour ! Et pour la première fois, pour ces "Big News 2024" qui couvrent la période juin-septembre, Aurélien & Émile vont revenir à l'oral sur certaines des annonces les plus excitantes de la galaxie comics. Pourquoi un format plutôt qu'un autre ? C'est quoi l'idée derrière la Deadpool Versus Collection ? Quand se déroule la Phase III de la Haute République ? C'est qui le plus fort entre Garth Ennis et Jeff Lemire ? Toutes ces réponses et bien d'autres encore vous attendent ici !
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