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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
On a entendu parler en France pour la première fois de la dramaturge Eve Ensler en 1996 avec "Les Monologues du vagin".

Au milieu des années 90, Eve Ensler, qui avait fait parler d'elle aux USA grâce à des revendications féministes affirmées, décide en effet de s'attaquer à un tabou :à partir du témoignage sans tabou de 200 femmes sur la part la plus intime de leur identité sexuelle, elle a l'idée de faire parler les femmes de leur « vagin » mais surtout de la manière dont elles se le représentent, comment elles l'ont « découvert » et de la liberté qui leur est laissée d'en user et de l'assumer...

Une pièce qui aura un retentissement planétaire incroyable,et qui dans de nombreux pays comme en France aura été joué des milliers de fois, souvent par des personnalités féminines reconnues et qui plus de 20 ans avant me too aura contribué à poser les premières germes de la libération de la parole des femmes.

En ce début d'année 2020, La France a eu des nouvelles de cette icone féministe toujours très médiatisée aux USA avec la publication chez Denoël- qui avait déjà publié les monologues du vaginPardon.

Dans ce terrible cri du coeur, on apprend qu'Eve Ensler a connu une enfance terrifiante, totalement détruite par un père monstrieux, incestueux jusqu'à ses 10 ans, puis après violent et l'humiliant à chaque occasion. Trente ans après la mort de ce dernier, elle décide d'écrire à sa place la lettre de pardon que son bourreau ne lui aura jamais adressée de son vivant et qu'elle aura attendue en vain pendant de longues années .

"Comment est ce que cela a commencé? Je sais que c'est pour toi crucial. Comment quelqu'un déborde t-il les frontières de ce qui est permis? Comment transgresse t- i un tabou codé dans notre ADN collectif? La réponse c'est lentement peu à peu. Je te rappelle que je me targuais d'être un homme très moral. Je disais scrupuleusement la vérité."



Dans ce texte court mais qu'on lit d'une traite en retenant son souffle, on comprend à quel point Eve Ensler a eu besoin du pouvoir catarshitique de l'écriture pour enfin se libérer de son bourreau et de la honte et du dégout d'elle même que ce prédateur lui avait inoculé

Comment panser ses plaies lorsqu'on a été victime de tels abus ? Pourquoi les hommes ne savent pas s'excuser du mal qu'ils ont fait aux femmes?

Si le foudroyant récit d'Eve Ensler ne nous donne pas toutes les clés à ces question sfondamentale, et nous laisse avec nos doutes et l'horreur de cette violence domestique, ce texte terriblement dur mais o combien salutaire permet de mieux comprendre le mécanisme de prédation et comprendre l'origine de l'engagement féministe de son auteur puisqu'elle a fait de sa rage d'enfant violée et violentée la source de son indispensable combat .


Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Eve Ensler livre un témoignage poignant et bouleversant sur son enfance auprès d'un père abusif.

A la mort de son père, la narratrice, qui aura attendu toute sa vie des excuses ou explications sur les attouchements et les coups qu'il lui a fait subir, décide de rédiger la lettre de demande d'un pardon qu'elle aurait aimée recevoir de son bourreau.
Elle décrit ainsi la propre enfance de son père, mal aimé et malheureux et le mariage de convenances entre ses parents. Réalité ou fantasme, elle raconte comment celui qui allait devenir le maître de ses tourments l'a dans un premier temps adulée, quand elle était enfant. Puis, le récit bascule dans l'horreur lorsque cette adoration vire rapidement à des attouchements pervers puis à des coups et des moqueries.

J'ai été plusieurs fois mise à mal pendant ce récit, tout comme la narratrice. L'auteure nous fait entrer dans son intimité et se met à nu, surtout lorsqu'elle se raconte à travers les yeux de son père, sur ses errements quand elle parviendra enfin à quitter le foyer familial.
La puissance des mots s'exprime ici dans la violence crescendo qui s'installe au sein de cette famille. Malmenée par son père, dénoncée par ses frères et soeurs, ignorée par sa mère, rien n'est épargné au lecteur sur le sort de cette enfant.

Un pamphlet, écrit par un bourreau contre les bourreaux.
Une vision des maltraitances d'un point de vue fantasmé mais d'autant plus pesant que cette pensée s'envisage de façon réaliste.
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Eve Ensler avait 5 ans quand son père a commencé à l'agresser sexuellement la nuit alors qu'elle était dans son lit. Ensuite, cette violence sexuelle s'est transformée en violence physique, son père l'a battue, prenant plaisir à l'étouffer et à la fouetter à coups de ceinture. En grandissant, elle a souffert de terreurs nocturnes, de troubles du comportement alimentaire, développé des tendances suicidaires et a commencé à boire. Finalement, elle s'en est sortie tant bien que mal et, en 1996, elle a écrit "Les monologues du vagin", l'une des pièces de théâtre les plus célèbres du XXe siècle. Mais avant cela, son père a fait tout ce qu'il pouvait pour l'humilier et la détruire. Son objectif était de « (l)'abolir, (l)'éradiquer, (la) punir ». Bien qu'Eve Ensler savait qu'il ne le ferait jamais, elle a attendu qu'il s'excuse. Même après sa mort, elle a continué d'attendre. Jusqu'à "Pardon".
"Pardon" contient les mots qu'Eve Ensler avait besoin d'entendre sortir de la bouche de son père, ceux qu'il aurait dû lui dire pour lui permettre de guérir et de se libérer du passé. Ce n'est pas un livre bien épais, mais il est d'une lourdeur insupportable. le texte est présenté comme une lettre fictionnelle du défunt Arthur Ensler à sa fille « Evie » depuis une sorte de vide au-delà de la tombe, flottant « sans attache, à la dérive ». Il décrit crûment les atrocités qu'il a commises, il avoue la faiblesse qui l'a rendu si cruel et reconnaît les dommages qu'il a causés à l'esprit vulnérable et au tendre corps de sa fille. Il est un narrateur éloquent et répugnant. J'ai énormément de respect pour le courage, l'empathie, la compréhension et la détermination dont fait preuve Eve Ensler dans cette plongée au plus profond de ses souvenirs les plus horribles pour en ressortir plus forte. Ce livre est son salut, mais n'est-il pas illusoire de penser qu'il motivera les agresseurs à « faire (leur) examen de conscience en profondeur, à reconnaître (leurs) méfaits (...) et demander pardon » ? C'est en tout cas le souhait légitime et bien compréhensible d'Eve Ensler. Un livre nécessaire et bouleversant.
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Pardon
Eve ENSLER

Eve a dépassé la soixantaine lorsqu'elle replonge douloureusement dans son passé pour écrire ce livre.
Celui de la douleur, de la peur, de l'abandon, du traumatisme et des abus sexuels vécus à cause de son père lorsqu'elle n'avait que 5 ans.
A 60 ans il lui manque toujours une nécessité : celle de la demande d'excuse de ce bourreau mort depuis des années.
Elle va donc s'imaginer que ce monstre de père lui envoie une lettre pour lui expliquer pourquoi et comment il en est arrivé à abuser de cette enfant qu'il adorait puis pourquoi il a voulu la tuer lorsqu'elle commençait à lui échapper.
Une missive inventée qui permet d'accéder à des mécanismes incroyables de domination, isolement puis peut-être prise de conscience et repentir posthume.

Un livre très dur mais incroyablement bien écrit dans la forme et le fond.
Une leçon de psychologie qui noue le ventre et le coeur.
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‪L'auteure des Monologues du Vagin nous livre ici la lettre fictive qu'elle aurait aimé recevoir de son père qui a abusé d'elle pendant l'enfance. ‬
‪C'est dur, atroce, cauchemardesque. Je déteste un homme que je n'ai jamais connu.‬
‪J'espère que cet écrit a pu la libérer.‬
‪Percutant.‬
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« Car qu'est-ce que le viol, sinon cela ? C'est une énorme erreur que de le confondre avec le sexe. Il s'agit d'un spasme de rage, d'une invasion violente, d'un désir de dominer et de détruire. Tel un missive détecteur de chaleur, il cherche la partie la plus vulnérable du corps de la victime afin de provoquer le plus de dégâts possible. C'est une punition, c'est une domination. C'est l'éradication de la menace, la démolition volontaire de toutes les limites qui font de nous des êtres humains. »

Un énième texte sur l'inceste ?

Ne le croyez pas un instant !!!

Ce récit est vraiment éloigné de ce que l'on peut lire d'habitude.

Pour commencer, il me semble important de souligner la qualité de l'écriture dans cet ouvrage.

↜↝↜↝↜

J'ai été un peu déconcertée en commençant à le lire, mais une fois que j'ai compris comment ce récit s'articulait, la puissance et la pertinence de ce texte sont évidentes.

Je vous explique...

Eve Ensler a été violée de 5 à 9 ans puis maltraitée, humiliée jusqu'à l'âge adulte.

Je m'attendais à ce que ce soit la voix de l'autrice qui retentit dans ce récit mais ce n'est pas le cas !
En effet, Eve Ensler donne la parole à son père incestueux qui exprime dans ce texte, ses pensées les plus intimes.

Son père raconte dans une longue lettre fantasmée, ce qu'il aurait pu écrire de son vivant s'il avait souhaiter demander pardon à sa fille.

Eve Ensler imagine les excuses de son bourreau qui ne lui a jamais présentées et qu'elle a attendues toute sa vie.

Ce qui fait, de cet ouvrage, une lecture rare, inédite et déroutante.

↜↝↜↝

En lisant le point de vue de l'agresseur, le lecteur est plongé dans la vie de cette petite fille qui a grandi sous la coupe d'un père illégitime, d'une homme violent et psychologiquement dérangé.
Nous saisissons toute l'horreur qu'elle a subi pendant toutes ses années à son contact.

Nous comprenons aussi toute la problématique des victimes sous la coupe de manipulateurs et sous l'emprise d'un pervers.

Et quand celui-ci est son propre père, un père sadique, il en faut du courage pour s'en sortir.
Et c'est par l'écriture que l'autrice a réussi à surmonter ses épreuves !
Son acuité et sa volonté sont incroyables pour arriver à écrire un témoignage aussi percutant.

Une référence en devenir pour aider les victimes de l'inceste.

D'ailleurs, l'autrice explique fort bien le pourquoi de ce livre dans les mots suivants :

« Pour vous, tous les hommes qui avez fait du mal à des femmes, que ce livre vous motive à faire votre propre examen de conscience en profondeur, à reconnaître vos méfaits, et à présenter vos excuses et demander pardon de façon que nous puissions enfin transformer cette violence et y mettre fin. »


Lien : https://leslecturesdeclaudia..
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Récit détourné d'une grande puissance et très sobre.la misère d'un sale type.
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