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sur 448 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
En 1918, le jeune Fidelis rentre de la guerre. Au pays des perdants, la vie s'annonce difficile, et il n'hésite pas longtemps avant d'émigrer aux Etats-Unis. Quittant l'Allemagne avec pour tout bagage une valise remplie d'un chapelet de saucisses et de ses couteaux de boucher, il met le cap sur New York. Son but est Seattle, mais il s'arrêtera quelque part entre les deux, à Argus, Dakota du Nord. Bientôt, sa femme Eva et leur fils le rejoignent. A force de travail acharné, ils parviennent à monter leur propre boucherie.
En parallèle, voici Delphine et Cyprian qui reviennent à Argus, après quelques années de bohème à présenter des numéros d'acrobate à travers le pays. Delphine retrouve son père, Roy, alcoolique invétéré, et quelques fantômes du passé. Pour surmonter les difficultés financières et relationnelles avec son père et Cyprian, son échappatoire sera la boucherie, où elle se fait embaucher. C'est ainsi qu'elle fera la connaissance d'Eva, qui deviendra son amie, sa confidente, presque une mère de substitution.
Cette saga familiale s'étale sur une quarantaine d'années, entre Allemagne et Etats-Unis. S'il y est bien question d'un choeur d'hommes et de bouchers, ce sont surtout les portraits de femmes qui sont très marquants : Eva, la maîtresse-femme qui tient sa famille et son commerce à bout de bras quitte à se négliger elle-même, mais qui prévoit tout dans l'attente du pire. Delphine, qui lutte avec ses sentiments et ses états d'âme et trouve encore la force d'essayer de sauver tout le monde, qui manque de se noyer mais garde la tête hors de l'eau, qui aime et déteste son soûlard de père et qui tente de l'interroger sur l'identité de sa mère, qu'elle n'a jamais connue et dont le souvenir ne subsiste que sur une photo floue et dans le cerveau embrumé de Roy. Clarisse, l'amie de Delphine, embaumeuse aux pompes funèbres, libre, indépendante et sûre d'elle, et qui se coltine les lourdes avances du shérif. Tante, la soeur de Fidelis, caricature de la vieille fille acariâtre, rosse, hautaine et envieuse. Et puis Un-Pas-Et-Demi, distinguée chiffonnière, fantasque et marginale, la seule à connaître toutes les nuances de la partition.

Foisonnante galerie de personnages complexes et attachants pour la plupart, « La chorale des maîtres bouchers » nous parle de guerres mondiales et intimes, et des blessures qu'elles laissent, de quête des origines, de nostalgie des racines, d'exil, de liens familiaux et de transmission, de la vie, de la mort, d'amour. Un roman plutôt sombre avec quelques longueurs, mais touchant et très humain, porté par le talent de conteuse de l'auteure.
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De retour du front, Fidelis se rend chez Eva, la fiancée d'un ami soldat mort au combat. Peu après, Eva, enceinte de Johannes, épouse Fidelis. Après cette guerre de 1914-1918, Fidelis Waldvogel décide de tenter sa chance en Amérique. Il part seul avec pour bagage une valise pleine de saucisses et de ses couteaux de boucher. Après la traversée de l'océan, le voyage en train, financé par les ventes des saucisses, il s'arrête à Argus dans le Dakota du Nord où sa femme et son fils le rejoindront. Engagé par le boucher de la petite ville d'Argus, il y travaillera jusqu'au jour où il pourra s'installer à son compte. À la tête d'un commerce florissant malgré la crise économique et d'une famille qui s'agrandit, Fidelis crée une chorale avec les hommes de la localité.
En 1954, il entreprend avec Delphine, sa seconde épouse, un voyage en Allemagne dans la famille qu'il a quitté en 1918.
La chorale des maîtres bouchers s'avère être un roman épique qui retrace le destin d'une famille confrontée au tumulte du monde pendant une période qui s'étend des années 1920 aux années 1950. Louise Erdrich, magistrale conteuse, signe ici un roman qui pose un regard chaleureux sur l'humanité.

Challenge Pavés 2017 – Edition spéciale contre l'illettrisme – 568 pages
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Une photo noir et blanc à la noblesse épurée . Un titre raccord . Il n'en faut parfois pas plus pour vous donner l'envie de découvrir un nouvel auteur .

Perso , à part la boucherie Sanzot , ce milieu m'etait totalement inconnu . Une immersion plutot interessante et intrigante car il m'etait difficile d'associer chorale et maitres bouchers , allez savoir pourquoi...A priori stupide et difficilement concevable d'un art delicat pratiqué par des équarisseurs à la rusticité avérée...Allez-y , vous pouvez huer...Doucement quand meme !

Fidelis Waldvogel , jeune allemand de retour du front , s'empresse de tenir une promesse faite à son meilleur ami mort au combat : annoncer cette tragique nouvelle à sa petite amie , Eva , pregnante jusqu'aux yeux . Teuton genereux de nature , il finira meme par l'épouser avant de s'exiler au pays de l'oncle Sam et son American Dream ( j'ai toujours du mal à ne pas esquisser un p'tit sourire narquois en repensant au reve americain...) avec pour seul bagage une valise pleine de couteaux et de saucisses , afin d'y faire fortune dans ce qu'il sait faire de mieux car il est un maitre boucher de talent .
C'est donc la petite ville d'Argus, Dakota , qui sera le theatre à la fois heureux mais surtout tragique des évenements propres à la famille Waldvogel ( littéralement : oiseau des forets ) . Car il faut bien se l'avouer , point de sentiment euphorique , joyeux , optimiste au sortir de ce bouquin . Au-delà du titre , c'est effectivement un livre chorale ou tous les personnages , sans exception aucune , transpirent le malheur présent ou à venir . Point de lumiere à l'horizon . Attention : gardiens de phare en greve !
De nombreux personnages , donc , aux caracteres divers et variés . A la louche et par ordre d'apparition l'on y croise un Fidelis travailleur et taciturne ; une Eva forte au destin tragique ; Delphine et Cyprian , un couple d'amis d'apparence uni au lourd secret ; Roy , pere touchant de Delphine et touché par l'alcool , une Un-Pas-et-Demi énigmatique aux révélations finales bouleversantes..
Autant de destins divergents et cependant complémentaires qui se croisent , s'entremelent , se percutent pour finir immanquablement dans la tristesse et le chaos . Amie désillusion , pose donc ici tes bagages...
Le parcours familial de ces Allemands déracinés est des plus réussi . Il court sur une période de 30 ans au sortir de la premiere guerre mondiale et charrie a l'envi son lot d'épreuves et de déchirements . Les personnages sont travaillés . l''histoire est cohérente de bout en bout et meme si elle prete rarement à sourire , elle ne fait jamais dans le pathos , dans l'anecdote facile et inutile . Vient s'y greffer une dispensable histoire de meurtres mais que l'on ne s'y trompe pas , l'interet réside bel et bien dans l'interaction entre tous ces protagonistes .
Pleiade de personnages , pleiade de sentiments . Si la noirceur domine , elle peut prendre plusieurs formes . La maladie , l'amour inavoué ou inassouvi , le syndrome de Korsakoff entrainé par l'alcool , la défiance maladive et continuelle d'une belle-soeur acariatre , un contexte historique délicat sont autant de tragédies qui construisent un récit , qui l'enrichissent pleinement .

Une chorale agréable , donc , et ce malgré quelques fausses notes . Exceptées diverses longueurs assorties de rares personnages parasitaires , un chant puissant portant haut et fort les couleurs de l'affliction et du tourment ! Un réel plaisir que de suivre la noire épopée de cette famille d'émigrés Allemands meme si l'on est encore loin d'une saga à la Rougon Macquart mais bon , n'est pas Robert Zola qui veut...
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Lorsque Fidelis Waldvogel après avoir combattu, , revient dans son village où il était boucher à la fin de la Première Guerre mondiale.
Il a promis à Johanes ,son compagnon soldat mourant, de prévenir et de prendre soin de sa fiancée Eva .
Elle est enceinte et il l'épouse pour donner un père à cet enfant à venir .

Devant la pauvreté qui règne sur son pays vaincu , il décide de tenter sa chance aux États Unis , muni de sa valise remplie de saucisses et de ses couteaux de boucher.
Son voyage aboutit , à court d'argent à Argus, dans le Dakota.
Gros travailleur, il ouvre rapidement sa boutique et fait venir sa famille.

Dans la même ville, Delphine, une fille du pays, revient avec son comparse de scène, Ciprian , ils ont, ensemble, un numéro d'équilibristes , pour s'occuper de son père Roy, un ivrogne notoire.

Delphine se fait embaucher à la boucherie et se lie d'une amitié profonde avec Eva .
Eva remplace la mère qu'elle n'a pas connu et la grande soeur qu'elle n'a pas eu , elle découvre une autre vie, de labeur, certes mais d'amour fraternel et également filial avec les trois garçons Waldvogel.

Beaucoup d'événements et de thèmes viennent s'entremêler dans ce roman, entre la découverte de cadavres dans la cave de Roy, un meurtre, la maladie et la mort, l'homosexualité , etc ...

Si la famille Waldvogel s'intègre bien dans sa nouvelle vie américaine , les coutumes ne sont pas abandonnées, et la belle voix de Fidelis retentit toutes les semaines dans la chorale du village.

Je me suis attachée surtout à Delphine, une jeune femme intègre , attachée à son père alcoolique, et qui aimerait connaitre l'histoire de sa mère , celle-ci sera dévoilée à la toute fin de l'histoire bien loin de ce qu'on a pu imaginer.

J'ai découvert aussi cette communauté d'immigrés allemands dont les premiers arrivés sont d'anciens soldats qui ont défendu leur pays de naissance et dont les fils, américains , se sont engagés sous la bannière étoilée lors de la seconde guerre mondiale .

Des indiens, il en est peu question dans ce roman, ils sont évoqués car certains personnages sont d'origine indienne mais ce sujet n'est pas au premier plan.

J'ai bien aimé !
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La chorale des maîtres bouchers, c'est la saga foisonnante d'émigrants allemands dans le Dakota dans les années 30, et parmi eux, Fidélis le maître boucher à la voix d'ange.
Des personnages hauts en couleur, profondément humains, des situations épiques ou cocasses ponctuent ce grand roman du rêve américain avec en toile de fond les deux guerres mondiales et la Grande Dépression.
Un magnifique histoire de la grande conteuse, Louise Erdrich !
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Genre : saga familiale

Tout commence en 1918, Fidélis Waldvogel (Oiseaux des bois pour les non germanistes) rentre de la guerre dans une Allemagne vaincue. Là il épouse Eva, enceinte de son meilleur ami, mort dans les tranchées.
Dans le deuxième chapitre, nous découvrons aux États-Unis Delphine et Cyprian, ils sont tous deux artistes, saltimbanques. Delphine retourne dans le Dakota du Nord rendre visite à son père.

En Europe, Fidélis décide d'émigrer aux États-Unis (on ne connait pas les raisons exactes de ce choix : fuir le marasme économique de l'après-guerre ? ) et il s'arrête dans le Dakota du Nord. Fidélis est boucher.

Dans ce roman on suit donc alternativement Eva et Fidélis d'une part et d'autre part Cyprian et Delphine. Delphine est le personnage que j'ai préféré tant par sa ténacité, sa fidélité en amitié et aussi son pragmatisme. Il s'agit là d'un roman où on s'attache énormément aux personnages, Fidélis le silencieux, Eva lumineuse qui règne sur son foyer, Cyprian qui n'ose mettre des mots sur son homosexualité, Delphine qui s'occupe de son père défaillant et alcoolique.
De 1920 à 1945 nous allons donc suivre ces deux couples qui finiront par se rejoindre quand Delphine se met à travailler avec Eva à la boucherie…au milieu de Franz, Markus, Emil et Erich, des quatre garçons d'Eva et Fidelis…

Les personnages secondaires (mention spéciale à Clarisse, la croque-mort, et amie d'enfance de Delphine) apportent également une vision de l'époque, essentiellement aux USA (avec la Grande Dépression et la prohibition) et par ricochet en Allemagne. Les événements, heureux et aussi malheureux, s'enchaînent sans temps morts mais sans précipitation. En parallèle, le shérif mène une simili-enquête sur des morts suspectes et cela maintient également le suspense à un niveau intéressant sans être prenant.

Enfin, la fin nous éclaire sur le mystère de la naissance de Delphine et apporte une lumière intéressante sur les événements passés…

En conclusion : un excellent roman de personnages…
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LA CHORALE DES MAITRES BOUCHERS est un roman intense porté par un style étoffé et délicat avec une panoplie de personnages attachants dont particulièrement Delphine et sa grande candeur.
On sort de la lecture de ce texte de LOUISE ERDRICH enchanté par tant d'humanité ressenti à l'évocation de la vie de ces hommes et femmes ballotés par la Grande histoire.
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Bien que finement écrit et scénographié, ce roman m'a un peu laissée à distance.

Il croise plusieurs histoires, plusieurs thématiques (l'immigration, l'amour, la filiation) et autant de chemins de vie et de personnages dont certains m'ont posé un problème de crédibilité, et j'ai eu du mal à trouver de la cohérence à tout ça.

Au final, j'ai eu la sensation d'être posée devant une scène de théâtre dont l'éclairage étrange (artificiel? surexposé?) m'empêchait de m'immerger dans l'histoire, et les longueurs du récit m'ont pesé.

Bref, je (me) suis décue, mais compte bien récidiver avec un autre roman de Louise Erdrich dont je n'entends que louanges.
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Voilà un roman qui me laisse totalement perplexe ! J'ai du mal à définir si je l'ai aimé, à quel point je l'ai apprécié... Je dois tout d'abord avouer que je l'ai lu à un moment où j'avais peu, trop peu de temps à accorder à la lecture et ce fut donc une lecture longue parce que souvent interrompue, et par conséquent, une lecture laborieuse ! Sans compter que la construction du roman, qui est fait de longs (très longs !) chapitres qui abordent parfois (souvent !) plusieurs sujets, voire plusieurs temporalités, ne m'a pas facilité les choses !

Dans ce roman, on va suivre Fidelis, jeune allemand revenu de la guerre 14-18 qui part s'installer aux Etats-Unis, et qui, avec sa femme Eva, y ouvre une boucherie, y fonde une famille. Leur destin va croiser celui de Delphine, jeune femme qui a grandi dans le Dakota du Nord auprès d'un père ivrogne qui pleure sa femme décédée, Delphine qui a trouvé réconfort dans les bras de Cyprian, jeune artiste de cirque... Des personnages que l'on va suivre sur plus de 30 ans, les accompagnant au travers des joies et événements du quotidien, des hasards et surtout, des malheurs de la vie.

Le style n'est pourtant pas désagréable, fluide et facile à lire. Mais l'histoire est assez décousue, trop de choses sont abordées, trop d'histoires dans l'histoire, avec des thèmes nombreux et variés, certains suffisamment approfondis, mais la plupart juste survolés. Et ces histoires s'entrecoupent, se croisent, s'enchevêtrent, ... et ont fini par me perdre, me laissant une impression d'inachevé, d'inabouti, et donc un profond sentiment d'insatisfaction ! Je regrette que l'auteure n'ait pas choisi de davantage cadrer, limiter son récit, à certains personnages, à certains événements ; car le caractère et la sensibilité de Delphine, son histoire, autour de celles de Fidelis et de Markus notamment, m'ont beaucoup plu et touché. Et je crois qu'ils m'auraient suffi ! Dommage !
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Saga plutôt sombre d'une famille allemande immigrée au Dakota. Des longueurs, au début, mais on est très vite emporté(e) par cette chorale de personnages bien campés et attachants. l''Histoire avec sa grande Hache sabre sa route en distribuant aux personnages quelques coups, de crise en crise et de guerre en guerre...Le rêve américain lui aussi en prend un grand coup.
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