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Depuis le génocide des nations indiennes jusqu'à nos jours, Louise Erdrich évoque le sort de deux familles, l'une issue de la "femme-antilope", l'autre des "tuniques bleues".
La tragédie est ici incarnée dans quelques destins, quelques vies cabossées, quelques coeurs brisés tels des "perles tombées d'un collier et remises en place selon des motifs nouveaux, sur de nouveaux fils."
Il y a Klaus, enchaîneur et enchaîné par l'amour.
Il y a Frank, le doux pâtissier auquel, en ôtant une tumeur, on a ôté aussi le rire.
Il y a Richard Whitehead Beads, "un refoulement de la culpabilité qui finit par exploser".
Et surtout, il y a les femmes qui nouent ensemble les liens entre ces hommes, qui brodent les motifs qui tiennent unie la communauté.
Une communauté déchirée entre la vie, la liberté individuelle, et d'un autre côté la réserve, la famille, tout ce qui reste et illustre l'immensité de la perte.
Et pourtant, par la beauté de son écriture, son réalisme magique, sa poésie... c'est de consolation et d'amour dont nous parle Louise Erdrich.
Un immense roman.
Traduction parfaite d'Isabelle Reinharez.
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Je n'aurais jamais pensé dire ça un jour mais j'ai bien failli abandonner ce roman de Louise Erdrich avant la fin… Etant absolument fan de ses écrits, j'ai foncé quand j'ai lu que Stephen Graham Jones s'en était inspiré pour "Un bon Indien est un Indien mort" (2022), et je l'ai regretté tant cette lecture s'est révélée difficile. J'ai eu du mal à entrer dans le récit avant d'être totalement transportée par quelques chapitres, et cette alternance s'est finalement poursuivie jusqu'à la dernière page.

Dans cet ouvrage, nous suivons en parallèle la famille Roy et la famille Shawano. La première descend de Scranton Roy, un soldat qui a déserté après le massacre d'un village ojibwa et qui adopte un nouveau-né miraculeusement rescapé des combats. La seconde est marquée par la malédiction qui pèse sur Klaus Shawano depuis qu'il a enlevé une femme qui se rendait à un pow-wow avec ses trois filles parce qu'il en est tombé fou amoureux. Cette femme-antilope possède en effet un étrange pouvoir qui imprimera son sceau sur plusieurs générations.

"L'Epouse-antilope" est une illustration complexe et violente des passions humaines dans ce qu'elles ont de plus extrême. Malheureusement, il est impossible de se laisser porter tant l'autrice change fréquemment de personnages, de cadre et d'époque au point d'égarer le lecteur. Malgré tout, je tiens à souligner le merveilleux personnage du chien Presque Soupe qui prend plusieurs fois la parole au cours du récit et dont les règles de survie ont un charme fou auquel il est impossible de résister !
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Dans The Antelope Wife, Louise Erdrich déploie toute la poésie de son écriture. Les romans de Louise Erdrich flirte toujours entre réalité et mythe ; elle nous fait voyager entre deux mondes, à l'image des amérindiens héros de ses histoires qui sont partagés entre deux cultures.

The Antelope Wife est particulièrement emblématique de son écriture et probablement un des plus beaux romans de cette auteur que j'ai lu jusque là. du début jusqu'à la fin, elle nous plonge dans un monde aux frontières du fantasmagorique, des légendes amérindiennes. L'empreinte des traditions et des anciens mythes est particulièrement présente dans ce livre.

Il se dégage beaucoup de poésie de cet oscillement entre rêve et réalité. A l'image des vieilles histoires, des contes oraux, le récit est décousu, rapporté par bribes, avec une trame principale, un fil que l'on suit mais qui fait quelques détours par des voies inattendues et inconnues.

Ce côté déstructuré peut en rebuter certains. J'ai, au contraire, trouvé que cela rajoutait du charme à ce récit. Il se dégage au final une cohérence avec l'atmosphère éthérée du roman.

Concernant l'intrigue, elle est également déroutante. On ne sait pas vraiment où l'auteur veut en venir mais on se laisse volontiers guider dans les méandres du récit. Les personnages ont tous quelque chose de torturé, certains semblent eux-mêmes sortis du monde des esprits et des vieilles légendes.

Ce roman est un vent de fraîcheur, et j'ai beaucoup apprécié de sortir des chemins battus (comme c'est souvent le cas avec Louise Erdrich). Son univers m'interpelle énormément et son écriture est captivante.
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J'ai été plutôt enthousiaste dans la première partie du roman. La deuxième partie m'a moins convaincu. La lecture de la fin a été laborieuse.
Ce qui m'a plu c'est le choix fait par l'auteure d'alterner des passages poétiques, magiques avec des passages très terre à terre. C'est également sa volonté de montrer comment le tissu des croyances et de la culture indienne imprègne la vie des personnages inscrits, en apparence, dans la culture occidentale. La métaphore de la broderie de perles est très présente. Cela m'a paru bien réussi.
Néanmoins, une dramatisation exagérée de certains passages (le mariage par exemple) m'a semblé alourdir et déséquilibrer le texte. Et, surtout, l'empilement de personnages, de périodes, de narrateurs, de niveaux de lecture (poésie, magie, pragmatisme) abouti à une toile très complexe (encore la métaphore de la broderie), souvent peu explicite, ce qui m'a rendu la lecture laborieuse, voire pénible sur la fin.
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J'ai l'idée qui vadrouille sur des terrains en déroutes… Nan mais sérieux, je ne sais pas comment aborder mon avis sur ce livre… C'était… comment dire… Original ? Oui certes. Inclassable ? C'est certain. Poétique tout en étant dramatiquement lamentable ? Voilà, oui, c'est ça.

J'ai beaucoup aimé la plume décalée de l'auteure. Elle joue avec les mots avec une réelle complexité qui semble pourtant tout droit sortie de son esprit et couchée sitôt sur le papier sans qu'elle y ait réfléchi une seconde.

Pour ce qui est, en revanche, de l'histoire, ou plutôt devrai-je dire des histoires, car c'est un imbroglio de scènes pittoresques, humoristique, tragique sans queue ni tête, ni suite logique, c'est souvent tourné de manière fantasmagorique, rendant la route incertaine et nos réflexions hésitantes. J'ai eu, à moult reprises, la sensation que mon cerveau était secoué dans un shaker, n'arrivant plus toujours à me retrouver dans la trame. « Mais attends, c'est qui elle, une Roy ou une Shawano ? » « Et maintenant, on est où et à quelle époque ? » « Mais la vieille là, au fait, c'est la grand-mère de qui ? »… On ne sait parfois plus quoi penser, ni comment penser et l'auteure nous mène par le bout du nez pour mieux nous emberlificoter.

Le mélange improbable des métaphores disjointes et disjonctées, aux images torturées et déchirantes, rend l'ambiance oppressante, surtout sur la première moitié du livre. Sur la seconde, l'humour fait son apparition et là, beaucoup d'hilarité décalée, c'est plus doux, les protagonistes sont moins malmenés par la vie et ses aléas catastrophiques et recommencent à espérer. Ça reste souvent pathétique avec un arrière-goût de réel amère, mais plus supportable, c'est la vie, c'est ainsi…
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L'épouse antilope est l'un des livres de Louise Erdrich qui m'a été le plus difficile de lire. J'ai du m'accrocher et revenir en arrière plusieurs fois pour comprendre la généalogie des différents personnages que j'ai croisés au cours des cinquante premières pages.

Par la suite, la valse des personnages ralentie pour s'attarder plus longuement sur Rozin et Cally. Les femmes sont dans ce roman les principales narratrices comme dans l'essentiel des romans de l'auteur.

Leurs vies sont profondément bouleversées par la morte de la soeur jumelle de Cally, Deanna. La famille explose alors définitivement et le lecteur va suivre la chute et la rédemption de chaque personnage ainsi que sa rencontre avec la figure mythique de l'épouse antilope.
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C'est certainement le plus mauvais livre de Louise Erdrich que j'ai pu lire et l'un des plus mauvais que j'ai pu lire depuis le début de
l'année. Autant qu'on puisse dire que ce livre se lise ! L'histoire est mal définie, faite d'une succession de petit bout d'histoire. On y retrouve un peu la manière dont elle a construit ses autres romans à ceci près que dans les autres le bazar initial s'organise. Les histoires y acquièrent peu à peu leur sens et s'assemblent laissant une certaine cohérence se créer. Ici il n'en n'est rien et le livre reste obscur jusqu'à sa toute dernière page. Les personnages bien trop nombreux n'arrangent d'ailleurs pas la compréhension de ce texte.
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