Depuis le génocide des nations indiennes jusqu'à nos jours,
Louise Erdrich évoque le sort de deux familles, l'une issue de la "femme-antilope", l'autre des "tuniques bleues".
La tragédie est ici incarnée dans quelques destins, quelques vies cabossées, quelques coeurs brisés tels des "perles tombées d'un collier et remises en place selon des motifs nouveaux, sur de nouveaux fils."
Il y a Klaus, enchaîneur et enchaîné par l'amour.
Il y a Frank, le doux pâtissier auquel, en ôtant une tumeur, on a ôté aussi le rire.
Il y a Richard Whitehead Beads, "un refoulement de la culpabilité qui finit par exploser".
Et surtout, il y a les femmes qui nouent ensemble les liens entre ces hommes, qui brodent les motifs qui tiennent unie la communauté.
Une communauté déchirée entre la vie, la liberté individuelle, et d'un autre côté la réserve, la famille, tout ce qui reste et illustre l'immensité de la perte.
Et pourtant, par la beauté de son écriture, son réalisme magique, sa poésie... c'est de consolation et d'amour dont nous parle
Louise Erdrich.
Un immense roman.
Traduction parfaite d'
Isabelle Reinharez.