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Citations sur Le jour à peine écrit (1967-2002) (26)

LXXI

Je t'aime depuis toujours. Je t'emprisonne dans une image. Je te rends aux chemins, toi qui mourais sur chaque fleur. Délaisse nos saisons. Altère le savoir des signes. L'air est sublime. Le ciel monte. Nous marcherons comme si dieu dormait.


On serait
loin, on oublierait, comme les choses
sont faciles
quand on a tout perdu, quand
on croit que tout s'est perdu et que
le désespoir
travaille seul, puisqu'il est pur,
on serait loin, on
marcherait et ce serait
un horizon peut-être, où se recueillir.


Conjoncture du corps et du jardin & Sept jours d'hier, V. Rien ou l'espace | pp. 167 & 318
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Avec le soir
qui me recouvre

je consens.

Je dis
ce que je sais. Chaque
chose

et le signe qui l’accompagne.

Tout
a trouvé sa place. Tout
est vrai.

Ailleurs, le nom.
Le silence du nom et la demeure
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Tout le jour
j'ai lutté.

Frappé les mots, froissé
les mots
dans leurs jointures.

Qu'ils résistent, qu'ils
cèdent,
je reste seul.

Je
recule
jusqu'au silence.

Tout le jour,
sans jamais savoir. Sans
voir plus loin.
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Donnez-moi ce matin, ces heures
encore du petit matin
quand tout commence, donnez-moi, je vous prie,
ce mouvement léger des branches,
un souffle, rien de plus,
et que je sois comme quelqu'un
qui se réveille dans le monde et qui ne sait
ni ce qui vient ni ce qui va
mourir, donnez-moi
juste un peu de ciel, ou ce caillou.
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Puis ce sera
demain, quelqu’un affirmera
que ce n’était qu’un peu de bruit
parmi les choses de la chambre, un souffle
et que le temps
réclame un autre souffle maintenant et ce sera
comme si tant de peine
dans un cour
n’avait plus sa place et d’autres
qui ne savaient rien de tout cela mourront aussi.
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Blanche.

Elle divise le temps

en deux

Sceptre et cilice.

L’écume ne meurt pas

lèvres ouvertes

aux lèvres.

Blanche

Emmurant l’oiseau.

Tranchant le nerf fragile des coquilles.

Sans que la voix

revienne.

Nue dans le sel.

••••••

Par bribes.

Et comme le soleil

éprouve la candeur

des herbes

Nous avons habité l’aire

exacte

les mots.

Nommé ce qui demeure et

meurt

– terrasses vers le temple.

Ô dans l’ébranlement

immense du désir

tous ces chemins lancés aux heures neuves

telle

enfance –

Poudreuse maintenant. Avec

les yeux brûlés.

L’obole froide sous la langue
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Je veux mourir dans tes cheveux. L’âme est trop lente ici. La chair ne connaît rien que la blessure. Tant d e nuits sans désir. Ne tarde plus. N’attends pas que ma sève se partage. Nous avions conjuré la peur. Épouse-moi. Je suis seul. Je suis nu. J’ai mangé tout le mal sur d’autres lèvres. Je veux mourir dans tes sillons.
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XLIII

L’ombre, avec ses couloirs. Le corps, accoutumé à ses tâtonnements de bête. Où renaître sans yeux ? Tous les chemins sont morts. Reste le vent qui trace et qui traverse. D’aussi loin que je peux, je te réponds. Je monte jusqu’à toi, jour neuf, sous mes écailles

XLVII

Voici le temps des portes qui se ferment. Les mots sont à l’abri. Ils passeront l’hiver dans leurs coquilles. Ils dormiront. Au dehors le jardin peut disparaître. Ils oublieront. Ils confondront le mensonge et l’amour. Voici le temps des phrases qui durcissent.

LVI

Dans le dedans de l’été, il y a comme un noyau nocturne qui résiste. Un bloc de froid. Vous l’ignorez, vous qui passez trop vite. Vous vivez alentour. Vos yeux s’attachent aux reliefs dociles. Le soleil vous aveuglera. Il déjouera vos plans, vos promesses. Vous pourrirez comme la paille, avec vos fruits. Vous retournerez à la terre qui vous répugne. Vous serez ce morceau de gel qui dure dans un trou

Trois extraits de « Conjoncture du corps et du jardin », in Le Jour à peine écrit (1967-1992)
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J’aimais la mort. Je le disais. Je l’écrivais sur chaque
feuille blanche. La mort était un mot, rien d’autre.
Un mot très pur. Je l’écrivais sans que mon corps
comprenne. Quand il a vu, il a crié. Il a chassé ce qui
n’était pas lui, les mots, les fables. Le soir venait.

On m’emportera sans me voir. On dira qu’il fait jour,
que la pluie tombe. On laissera sous la table un vieux
soulier. Qui d’autre pour se souvenir? Mon souffle ne
sera plus moi. Tout le reste appartient aux arbres.

On n’a pas eu le temps, pas
tout à fait, on
avait cru qu’une minute pouvait
suffire, une main
sur un bras, on n’a pas eu l’idée
que c’était fini
quelque part, écrit peut-être
dans un livre qu’on n’aurait jamais lu
surtout s’il parlait
d’une femme, d’un homme, d’un jardin.

Une fois, une
fois encore, je m’avance
vers la muraille, je
t’appelle, je ne sais plus
ton nom, je crie
juste un mot, celui qui vient,
soleil, et le soleil
est sans chaleur, maison,
et la maison se referme, je reviendrai,
je trouverai le mot qui t’apaise.
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Une femme a souri

dans son sommeil et dehors

le premier oiseau commence à dire

que c’est l’aube et cette femme

bouge un peu, elle a des seins

qu’il faudrait caresser, je crois, pour

vivre encore, un peu

de temps encore et je suis

là, près d’elle, comme

une pierre et cette femme qui sourit existe au loin.
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