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EAN : 9782070777624
352 pages
Gallimard (06/04/2006)
4.54/5   13 notes
Résumé :

Qui songerait, même au soir de la plus vive attente, à reconnaître dans ses mots un sillage de ce qui fut ? A peine écrit, le jour appelle un autre jour et nous distance. Sur les pouvoirs de la parole, trop de soupçons, depuis longtemps, ont pesé. Il faut vivre avec eux. Mais le matin est là, l'heure nouvelle est urgente. A tous ces riens de l'air, à ces présences sans profil, il faut un corps qui les accueille... >Voir plus
Que lire après Le jour à peine écrit (1967-2002)Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Emprunté au hasard d'un rayon de bilbiothèque poussiéreux à l'étiquette jaunie "POESIE", le rayon où rien ne bouge (dixit le bibliothécaire), que les mots impatients.
Il m'attendait. le hasard s'est fait nécessité. Je ne saurais tout simplement plus vivre sans lire Esteban. C'est magnifique de simplicité, d'un lyrisme ténu. le poète et le monde ne font qu'un, humblement. Son regard sur le temps qui passe est émouvant.
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Voilà un recueil qui laisse sans voix. La vie et la mort s'entrelacent. On sent clairement que ces poèmes sont comme les paroles d'un mourant (même si Esteban vécut encore jusqu'en 2006 après ce recueil dont l'écriture s'est terminée en 1992 et non 2002) que les mots qui jaillissent et fleurissent avec tant de simplicité doivent leur magnifique éclosion à la longue, patiente, lente et sincère recherche de leur source, dans les tréfonds de l'être.
On pourrait dire que le poète est un jardinier qui connaît son métier et qui ne pense qu'à la beauté de son jardin.
Que dire ? L'incroyable magie d'Esteban est de réussir à faire partager cette impression de comprendre ce que c'est de se tenir au seuil de la mort. Sa force est de célébrer la vie, l'amour avec légèreté, sensualité, d'avoir si peu d'amertume, une amertume qui n'en finit pas de s'étioler et bizarrement, on a l'impression de connaître tout cela, la vie, la tragédie et la paix. Serions-nous déjà mort ? En rêve ?

Un nouveau livre de chevet, c'est extrêmement rare.
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Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
LXXI

Je t'aime depuis toujours. Je t'emprisonne dans une image. Je te rends aux chemins, toi qui mourais sur chaque fleur. Délaisse nos saisons. Altère le savoir des signes. L'air est sublime. Le ciel monte. Nous marcherons comme si dieu dormait.


On serait
loin, on oublierait, comme les choses
sont faciles
quand on a tout perdu, quand
on croit que tout s'est perdu et que
le désespoir
travaille seul, puisqu'il est pur,
on serait loin, on
marcherait et ce serait
un horizon peut-être, où se recueillir.


Conjoncture du corps et du jardin & Sept jours d'hier, V. Rien ou l'espace | pp. 167 & 318
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Donnez-moi ce matin, ces heures
encore du petit matin
quand tout commence, donnez-moi, je vous prie,
ce mouvement léger des branches,
un souffle, rien de plus,
et que je sois comme quelqu'un
qui se réveille dans le monde et qui ne sait
ni ce qui vient ni ce qui va
mourir, donnez-moi
juste un peu de ciel, ou ce caillou.
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Donnez-moi ce matin, ces heures
encore du petit matin
quand tout commence, donnez-moi, je vous prie,
ce mouvement léger des branches,
un souffle, rien de plus,
et que je sois comme quelqu’un
qui se réveille dans le monde et qui ne sait
ni ce qui vient ni ce qui va
mourir, donnez-moi
juste un peu de ciel, ou ce caillou.
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J'ai des jours
Qui ne servent plus, je vous
les donne, ils pourraient
grandir chez les autres, être légers,
soyeux, pleins de soleil,
moi, je les mets dans une boîte
grise sous la terre
et je les vois pourrir, prenez-les moi,
faites qu'ils vivent,
qu'ils deviennent des enfants qui jouent.
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Qu'on se taise
plutôt. Qu'on les laisse
dormir,
eux les absents,
dans le silence qui maintenant les porte.
Ils avaient tant voulu
ne pas faiblir, ne pas
faillir,
avant que tout soit dit de ce qui surgissait,
jour après jour,
de leurs doigts, de leurs yeux,
de leurs lèvres.
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Videos de Claude Esteban (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Claude Esteban
« […] « La poésie est parole dans le temps », Machado (1875-1939) n'a pas cessé de l'affirmer. Encore fallait-il que le temps ne se résumât pas à la pression immobile du passé sur la circonstance, ni la parole au simple ressassement de l'irrémédiable. Certes Machado […] a éprouvé une manière d'attirance étrange devant la négativité et la noirceur du destin de l'Espagne. Il ne s'y est point abandonné. Ou plutôt, avec une véhémence souvent proche du désespoir, une tendresse mêlée de répulsion et de haine, il a tenté, longuement, d'en sonder les abîmes. […] La poésie - Machado, seul de sa génération, s'en persuade - n'a plus pour tâche de répertorier pieusement les ruines ; elle se doit d'inventer le futur, cette dimension héroïque de la durée que les Espagnols ont désappris dans leur coeur, dans leur chair, dans leur langue depuis les siècles révolus de la Reconquête. […] […] Nostalgique de l'Inaltérable, à la poursuite du mouvant… Par son inachèvement même, dans son échec à s'identifier à l'Autre, la poésie d'Antonio Machado atteste, et plus fortement que certaines oeuvres mieux accomplies, la permanence et la précarité d'un chemin. Hantée par le néant, elle se refuse au constat de l'accord impossible. Prisonnière du doute et de la dispersion, elle prononce les mots d'une reconnaissance. Elle déclare la tâche indéfinie de l'homme, la même soif à partager. » (Claude Esteban.)
« […] “À combien estimez-vous ce que vous offrez en échange de notre sympathie et de nos éloges ? » Je répondrai brièvement. En valeur absolue, mon oeuvre doit en avoir bien peu, en admettant qu'elle en ait ; mais je crois - et c'est en cela que consiste sa valeur relative - avoir contribué avec elle, et en même temps que d'autres poètes de ma génération, à l'émondage de branches superflues dans l'arbre de la lyrique espagnole, et avoir travaillé avec un amour sincère pour de futurs et plus robustes printemps. » (Antonio Machado, Pour « Pages choisies », Baeza, 20 avril 1917.)
« Mystérieux, silencieux, sans cesse il allait et venait. Son regard était si profond qu'on le pouvait à peine voir. Quand il parlait, il avait un accent timide et hautain. Et l'on voyait presque toujours brûler le feu de ses pensées. Il était lumineux, profond, car il était de bonne foi. Il aurait pu être berger de mille lions et d'agneaux à la fois. Il eût gouverné les tempêtes ou porté un rayon de miel. Il chantait en des vers profonds, dont il possédait le secret, les merveilles de la vie ou de l'amour ou du plaisir. Monté sur un Pégase étrange il partit un jour en quête d'impossible. Je prie mes dieux pour Antonio, qu'ils le gardent toujours. Amen. » (Rubén Darío, Oraison pour Antonio Machado)
0:00 - Titre 0:06 - Solitudes, VI 3:52 - du chemin, XXII 4:38 - Chanson, XLI 5:39 - Humour, fantaisies, notes, LIX 7:06 - Galeries, LXXVIII 7:54 - Varia, XCV, Couplets mondains 9:38 - Champs de Castille, CXXXVI, Proverbes et chansons, XXIX 10:14 - Champs de Castille, idem, XLIII 10:29 - Prologues. Art poétique. Pour « Champs de Castille » 12:17 - Générique
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