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3,88

sur 162 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Une histoire très émouvante, portée par une écriture originale dans un cadre magnifiquement décrit, la Corse. J'ai été très touchée par l'histoire d'Anto, le simple, le débile, le baoul. J'ai lu son histoire en 2 jours.

Anto nous conte son histoire de manière décousue, un peu comme le contenu de sa tête. On se doute qu'il s'est passé quelque chose à sa naissance, car on apprend que sa mère est décédée en le mettant au monde. En fait, ce n'est pas à nous qu'il raconte son histoire mais…. à une chaise ! D'abord toute entière puis seulement à un pied, après l'avoir fracassée !

Anto raconte le village, ses habitants, sa famille, son ami imaginaire et ses coups de coeur pour Vanina et aussi Florence…. Il raconte les circonstances de son décès dont il a été injustement accusé. Laisse-toi porter par l'histoire et ne cherche pas à comprendre pourquoi un simple d'esprit a pu être condamné et mis en prison !

Un récit très touchant sur un être différent rejeté par toute sa communauté, exprimé dans une langue brute et violente. Très émouvant, surtout la fin…..
Lien : https://recettesetrecits.fr/
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Antoine Orsini est le baoul de ce petit village corse, le simplet. A sa façon, dans son langage et son univers bien particulier, il nous guide dans les méandres de cette histoire singulière qui l'a mené en prison 20 ans plus tôt.
Un récit touchant empreint de sensibilité. On s'attache à Antoine, et après ce conte poétique vous ne percevrez certainement plus la différence de la même façon.
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Chère Julie,
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Contrairement à ce que le titre de ton roman peut laisser présager, on ne part pas pour la lecture d'une histoire simple...Dès les premières lignes, on découvre tes mots, ce langage particulier que tu mets en place et qui nous plante un décor, une ambiance qui annonce que le voyage sera étonnant, étrange mais certainement pas une promenade bucolique et légère à travers la Corse, bercée par un accent chantant et mélodieux.
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La mélodie, émise sous le soleil trop fort est dès le début particulièrement dissonante. La narration que tu confies à ton personnage principal, Antoine Orsini, accentue cette sensation. Il nous dévoile sa particularité telle qu'elle est perçue par son entourage. Sa manière d'être, de percevoir son monde ne lui permet pas de passer inaperçu par ceux de son village qui pourtant ne voudraient pas avoir à le regarder.
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Dès le début de son existence, son père l'a repoussé, lui a fait porter le poids d'une culpabilité qui n'est pas la sienne. Antoine vit le rejet, le refus, la discrimination, comme des éléments constitutifs de son quotidien. Il est l'exilé perpétuel au sein de sa communauté, l'étranger moqué ou détesté pour cause d'incompréhension perpétuelle.
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Et à travers son récit, on découvre la clairvoyance de celui qu'on ne regarde pas vraiment, la souffrance cachée de celui qui ne connaît pas le sentiment d'être aimé, pris en considération, accepté tel qu'il est.
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Ton roman prend aux tripes, tord le coeur et l'esprit, et amène à s'interroger sur notre propre comportement face à la différence, sur cette capacité à parfois ne voir que ce que l'on veut voir et non pas ce qui est. C'est écrit avec sensibilité et intelligence. C'est une balade tragique à travers les paysages de l'île de Beauté. Mais c'est une balade qui ne peut laisser personne indifférent.
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Antoine Orsini est l'idiot du village , le "baoul" en Corse . Trisomique 21 , il est le troisième enfant de la famille , celui qui est né en provoquant la mort de sa mère , d'où la rage du père à son encontre .
Le baoul n'a que deux amis dans le village , l'Extraterrestre et Magic , et il aime d'un amour platonique Florence , la plus belle fille du village .
Antoine passe sa journée à errer à droite à gauche , il entend tout , il voit tout , il espionne sans vraiment le vouloir .
Tout n'est pas parfait dans ce village , il y a des histoires de voisinage , d'anciennes rancoeurs et de vieilles chicanes . Quand Florence est assassinée , le coupable idéal est Antoine . Il faut bien trouver un bouc émissaire .
C'est une fable poétique sur la différence , un plaidoyer pour tous ceux qui ne rentrent pas dans les cases .
Ce roman est un joli tour de force , on finit par se projeter dans la tête du simplet et entrer dans sa logique . D'un bout à l'autre du roman , le héros parle à la première personne , on finit par adopter son point de vue un peu "différend" .
Ce deuxième roman de Julie Estève est très différent du premier , "Moro-sphinx" , preuve s'il en est que l'autrice est capable de changer complètement de registre , il n'y a aucune confluence entre les deux écritures .
Merci aux Editions Stock et aux 68 premières fois pour cette magnifique lecture .
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Son nom c'est Antoine Orsini. Mais les autres le surnomment le baoul, le mongol. Dans un village de Corse, Antoine a grandi sans sa mère, morte à sa naissance, et entouré d'un père alcoolique et violent.

Victime de sa différence, il vivra seul dans le maquis. Rejeté par les autres, humilié, sans cesse rabaissé par la méchanceté des habitants du village, il se liera malgré tout d'amitié avec la belle Florence dont il deviendra le confident. Mais sa relation avec la jeune fille ne sera pas vu d'un bon oeil. Et lorsque l'adolescente est retrouvée morte, Antoine devient le coupable idéal.

Dans ce roman, c'est à travers le regard de cet homme simple d'esprit que nous découvrons son existence. Car lui seul connaît la vérité et, à travers un long monologue, il choisit de se confier à une vieille chaise cassée, de nous livrer sa propre vision du monde.

Malgré les moqueries et l'acharnement des autres envers lui, aucune rancoeur ni animosité ne viendra troubler la bulle d'Antoine. Julie Estève s'immisce dans la tête de ce personnage attendrissant avec une incroyable justesse. Sa candeur, sa spontanéité et sa lucidité m'ont beaucoup touchée. Des sentiments divergents m'ont également envahie durant cette lecture pleine d'originalité, en passant de la tendresse, à la révolte ou encore par la tristesse.

Julie Estève se glisse avec brio dans la tête de cet idiot du village qui doit faire face à la cruauté du monde qui l'entoure. Un personnage singulier et incontestablement marquant grâce à la plume saisissante de l'auteure. Un roman fort et audacieux qui m'a totalement séduite.


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Un roman qui se lit facilement
C'est beau l'innocence du héros mais malgré tout il sait ce qu il fait il n'est pas si naif que l on peut le croire.
Les paysages corses sont tès bien décrits on s'y croirait
Ils sont très austères à l'image des personnages de ce roman.
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LEGENDE CORSE.
Un village perché sur les montagnes corses. Un village où le moindre pas de travers devient gangrène glaviotée à travers chaque discussion de comptoir. Il est responsable de ceci. Regardez ce qu'elle a fait. Des piaillements dont on ne sait se débarrasser. A l'attente qu'un autre soit l'idiot du village.

Antoine Orsini.
Personnage principal.


NOMMER UN DIABLE.
Une identité qui ne lui revient plus. Arrachée. Il est le baoul, l'idiot du village, celui sur qui la source du malheur est aisément rejetée. Assassin clament certains. Monstre disent d'autres. le rejet commence à la naissance, d'une mère qu'il tue pour sortir des entrailles. Mort que son frère ne lui pardonne pas. Et la maladie mentale le confine en lisière du village, à la bordure d'une société qui ne souhaite pas le voir.

Le roman s'articule autour de son récit, de son histoire jonchée de ronces. Un malheur qui ne cesse de grandir sous ses pas, sans que lui ne le voit.

CONFIER UN SECRET.
Le récit commence au présent. Un dialogue avec une chaise. Une confessions. Camarade facile qui ne peut se permettre de réplique, ne peut oser chuchoter que quelques mensonges se sont faufilés. L'histoire se tisse avec les mots d'Antoine, elle prend vie à travers ses souvenirs qu'il veut bien confier. Une toile d'araignée. Un récit où les pièces du puzzle s'enchassent les unes après les autres.

L'Etranger.
La Bête.
Le Mazzeru.

Julie Estève nous entraîne au coeur des légendes corses, entre les feuillages calcinés du soleil, là où se chuchotent les méfaits de chacun. Un roman noir.
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Simple est un roman particulier où l'écriture est adaptée au narrateur, Antoine, tant au niveau du vocabulaire utilisé que des constructions de phrases. La plume de l'auteure est au service de son personnage central pour immerger le lecteur dans les pensées de celui-ci afin qu'il vive au mieux le récit partagé. Antoine parle à sa chaise, mais il pourrait aussi bien parler directement au lectorat. Ce dernier est pendu à ses lèvres puisque c'est de lui que viennent les confidences et, plus tard, le fin mot de l'histoire.
Cette manière de procéder rend le texte touchant puisque porté par un protagoniste qui, à l'aide de mots simples et bruts, livre des idées pertinentes. Ses constatations sonnent justes et sont d'autant plus fortes qu'il les livre de manière désinvolte sans se rendre compte de leur portée.
Sa manière de dire les choses et la formulation de ces dernières poussent souvent le lecteur vers de mauvaises conclusions. Une manière ingénieuse de brouiller les pistes jusqu'à la révélation ultime peu prévisible. Cette dernière s'accompagne d'un détail annihilant tout espoir chez un liseur déjà ébranlé. Les dernières lignes sont émouvantes.
C'est ainsi un récit bien pensé que livre l'écrivaine. Un texte original, touchant, mais un rien lassant au fur et à mesure que l'écriture, répétitive, s'enchaine. Les pensées d'Antoine sont brouillonnes et se perdent parfois dans l'espace temps et dans des listes de mots semblant sans fin. L'attrait du lectorat baisse ainsi en intensité, mais est rehaussé en fin d'ouvrage par l'élucidation de la mort de Florence.
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Antoine Orsini meurt à un âge d'homme mur. On peut supposer que la plupart des habitants du village se déplacent à son enterrement, mais il est peu probable que qui que ce soit y verse la moindre larme. Surtout pas la mère Biancarelli, la maman de Florence. Car Antoine, dit le Baoul, est simplet. L'histoire a beau se jouer à la fin du vingtième siècle, c'est la vie reculée d'un village corse haut perché que raconte Julie Estève. Tellement encastré dans la montagne, qu'au cimetière, les cercueils sont ensevelis à la verticale.
Antoine, dit le Baoul, raconte sa vie à sa chaise, devenue sa confidente. Il la raconte à la façon de l'arriéré qu'il est, avec un vocabulaire tout à lui, haché, sautant en permanence du coq à l'âne dans un discours incohérent.
L'incohérence est bien entendu construite, dans ce roman. Ne craignez pas d'entendre pérorer un fou dans un discours sans queue ni tête. Julie Estève a su, tout en conservant une structure totalement désorganisée du langage et des idées, monter au contraire une histoire qui a un début, un milieu et une fin. Si Antoine, dit le Baoul ne saura jamais qui a assassiné Florence dans les bois dans sa seizième année, n'ayez aucune crainte : le lecteur, lui, finira par le savoir.
« En 1985 moi j'ai trente-deux ans, et j'suis pareil qu'un gardien de phare, mais dans la montagne. Je m'assoie avec Magic en face la cabine et je note dans mon cahier qui appelle qui à quelle heure. C'est du boulot sept jours sur sept ! A trois heures du matin jeudi onze juillet mille neuf cent quatre-vingt-cinq, Dominique Casanova a passé un coup de fil à une fille alors qu'il est marié. Je l'ai consigné dans mon carnet. Il était saoul parce qu'il pensait parler tout bas alors que pas du tout. C'est facile pour lui de boire l'oeil vu qu'il est le patron du bar ici. Il a aucun mérite. Sa femme, c'est Noëlle la murène. Elle se doute pas qu'elle est cocue en plus de son utérus bon à rien. »
J'ai eu beaucoup de mal, dans les premières pages, à rentrer dans le style si surprenant de Simple. le langage primaire a de quoi dérouter. Puis j'ai réussi à me prendre d'intérêt pour l'histoire et son héros principal, au point d'en oublier les mots. Lorsque je m'en suis rendue compte, j'ai réalisé aussi avec surprise que j'appréciais la fusion entre l'histoire et la narration, qu'elle était même nécessaire. Simple ne pouvait pas être écrit autrement parce qu'Antoine, dit le Baoul est animal plus qu'humain.
Ce n'est pas la première fois qu'un simplet a un rôle principal, dans la littérature. Marcus Malte par exemple, s'est emparé du même type de personnage dans le garçon (Zulma, 2016). Mais l'objectif des deux auteurs est très différent : Marcus Malte utilise son propre sauvage, muet, pour décrire des sensations et des odeurs et en cela, il utilise un vocabulaire à la fois naïf et chargé d'émotion d'une puissance extraordinaire. Julie Estève, quant à elle, se sert d'Antoine pour évoquer les rapports humains. Primaire et animal, mais social, comme il est le narrateur de son histoire, son langage ne peut qu'être pauvre et direct ainsi que Julie Estève l'a choisi et réussi à maintenir tout au long de l'histoire. Hélas pour Julie Estève, la force des deux romans en est très différente.
Je pense que je ne retiendrai vraisemblablement pas grand-chose de ce texte et je le regrette. Il n'est, hélas, à mes yeux, qu'un exercice de style, aussi intéressant soit-il. Comme l'auteur ne prend aucun recul avec son personnage principal (et comment en prendre, lorsque la narration est à la première personne ?), je ne sais pas où elle veut en venir, en matière de message, avec son intrigue. Et sans finalité autre que celle d'un polar écrit de manière originale, pour moi l'histoire n'a pas un énorme intérêt.
Lien : https://akarinthi.com
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Un type qui parle à une chaise, on aura tout vu…Bien la preuve qu'il est cintré, Antoine Orsini, gaga, barré, baoul, quoi…et peut-être pire, non ?Tous les doutes sont permis, toutes les questions sont ouvertes quand c'est un simple d'esprit qui raconte sa propre histoire, un peu en désordre, un peu en bazar, un peu comme ça lui vient, à la va comme j'te pousse.
Sous la plume de Julie Estève, extrêmement finaude, elle, pour le coup, on se laisse porter par cette voix rapidement familière et touchante, on se laisse mener, par la main ou par le bout du nez, dans la vie d'Anto, de Florence, de la Murène et de l'Extra-terrestre, on joue les voyeurs dans cette vie de village, dans cette Corse profonde où on ne rigole pas avec l'honneur , où les réputations se lavent dans le sang, où le silence n'est pas d'or mais de plomb.
Les chemins de la pensée d'Antoine sont escarpés et sinueux, ils nous offrent une balade magnifique dans un paysage humain varié, subtile et changeant selon les points de vue que propose la progression dans le récit. La langue, elle, est à l'image de ce baoul qui se raconte, simple, imagée, ensoleillée. Simple, comme ne le seront jamais les liens et relations qui gèrent cette microsociété de derrière les rideaux, où tout se sait sauf l'essentiel, où tout se tait sauf la rumeur, où l'on prête à autrui toute la noirceur dont on se sait capable.
C'est avec constance et avec une force mêlée de grâce que Julie Estève trace le sillon de son personnage et de son récit, feignant de les laisser se perdre dans des situations complexes voire sordides, là où il n'y a, finalement, qu'une histoire simple.
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