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3,88

sur 162 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Simple est un récit brut de décoffrage dont la narration se confond avec le personnage sans filtre et plein de candeur. Julie Estève nous place au plus près de ses émotions, de ses rires, de ses sentiments. Comme lui, elle nous offre la capacité à neutraliser (parfois) la forme de violence dont il est victime, par ses éclats de rires, ses petites manies et ses drôlerie (c'est aussi un personnage un peu farceur). Mais ne soyons pas dupe, on comprend qu'il a fait l'objet de persécution et a été désigné coupable et on s'en émeut forcément, on s'énerve même. Parce qu'Antoine est un bon gars, un peu maladroit mais plein de sensibilité.



Excellente lecture, Simple possède la belle qualité de nous parler et de célébrer de différence à travers un héros inoubliable, attachant et d'une grande beauté intérieure. Oui, Antoine est un simplet mais certainement le plus innocent de tous.

La langue au tempo rapide, pleine d'accidents narratifs et de contresens, offre une lecture étourdissante. Difficile à quitter, on est pris entre le désir de savoir la vérité et irrésistiblement attiré par le récit de ce narrateur qu'on ne peut qu'apprécier.

Et lorsque la fin arrive, c'est évidement sous le coup de l'émotion qu'on referme ce bouquin, avec à l'esprit qu'on n'est pas près d'oublier cette affaire (loin d'être simple) et surtout Antoine, un simplet bouleversant par sa candeur et sa lucidité.......................................
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Antoine Orsini est le baoul d'un village de Corse où tout se sait et tout se raconte. le baoul c'est le fou, l'idiot, le mec paumé à qui il manque une case. Celui qui crie aussi, qui pleure pour un rien, qui s'intéresse à tout d'une curiosité enfantine et parfois tordue. Qui fait peur, qui raconte des histoires effrayantes aux enfants, qui parle à Florence depuis les branches d'un figuier. Florence qui est morte, d'un trou dans le ventres. Mais ça le baoul il le savait qu'elle allait finir toute bleue dans les pins. Mais, juré, il ne l'a tuée que dans ses rêves qu'il dit à tout le monde. Mais personne le croit bien sûr, un baoul, c'est forcément lui, le coupable.

« Antoine Orsini est mort et le soleil n'y peut rien. »

A travers ses pages Antoine Orsini est pourtant bien vivant. Revenu de ses quinze années de prison dans ce village qui l'a vu grandir il raconte les gens, la religion, les paysages, Florence et ses chats, Noëlle et son ventre stérile, ses cauchemars et ses ciels roses. Avec des mots simples, ses crises d'hystéries et de violence, les insultes qu'on lui lance nous avançons petit à petit dans le dédale de ses pensées. Ses propos sont décousus, et pourtant… pourtant quand il parle à sa chaise, cette chaise fendue et délaissée, il y a tant de beauté, de poésie et de rêverie. Peut-être même n'aurait-il suffit que d'un envol, d'un peu de bonté, de patience...mais non, Antoine Orsini est le garçon qu'on abandonne, celui dont personne ne veut.

A travers son regard simple la brutalité des hommes côtoie la douceur d'une maîtresse d'école, les coups de son père sur son corps apprivoisent ceux de son frère pour le défendre, mais pourtant, tout au fond et pour tout le monde il reste le tueur né, celui qui dès la naissance a assassiné sa mère. Lui même n'est pas persuadé de l'avoir fait ou pas, d'ailleurs on a finalement que peu de fois son point de vue sur ce qui se passe, ce sont souvent des faits alignés les uns à la suite des autres qui nous offrent un regard clairvoyant sur ce qui l'entoure, ce qui l'isole, ce qui fait de lui un personnage si singulier.

Dans son récit essoufflé on tisse, petit à petit, la toile qui s'est refermée sur Florence Biancarelli, sa seule amie avec l'Extraterrestre (un opération téléphonique) et Magic (un enregistreur vocal), son amour d'enfance aussi sans doute. La seule à lui adresser la parole en tout cas. On s'élance sur des pistes qui ne mènent nul part, on s'interroge, on cherche, on creuse… Comme il est facile de condamner quelqu'un pour son étrangeté, sa bizarrerie, sa violence. Comme il est utile de se débarrasser du baoul, afin de ne pas voir, de ne pas comprendre que tant d'autres choses ont pu se produire, dont la plus cruelle, la plus terrible, des fins. Celle qui laisse un trou dans le ventre et un vide dans le coeur.

En résumé

Simple est un roman qui se lit d'une traite, sans discontinuer. A mi chemin entre le polar et la critique sociale il impose un regard simple, extravagant et émouvant sur ce petit village de Corse, sur la brutalité des hommes et la poésie du ciel. A travers le point de vue d'Antoine Orsini c'est le monde qui s'offre à vous.
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Je suis restée bloquée devant mon écran, ne sachant pas quoi écrire de plus, que ce que j'avais déjà lu des autres chroniques, très bien rédigées et dont on résume parfaitement bien cette histoire.

Je suis émue par ce roman, il m'a fallu le digérer avant de pouvoir donner mon avis. Cela m'a fait remonter des souvenirs ou rappeler certaines situations...

Car mis à part cette fable fortement bien aboutie, le lecteur est propulsé dans le monde du handicap, de ces êtres "différents" aux comportements étranges, obsessionnels ou violents.
Je pense forcément à des personnes qui me sont proches...

Mais je n'oublie pas pour autant, que ce que nous conte Julie Estève est une fiction.
Et une fiction très réussie !
Ce roman court a su me tenir en haleine du début jusqu'à la fin et ce, grâce à un personnage touchant et décalé, Antoine qu'on appelle aussi "Anto" et bien d'autres surnoms moins sympathiques.

Cet homme qu'on appelle aussi "le baoul", le simplet du village, est malheureusement souvent malmené par son propre père et les habitants de ce petit village Corse.
Il va nous raconter son histoire ainsi que celle de Florence, très belle jeune fille assoiffée de liberté et d'amour.

"Anto" est son confident, son protecteur et peut-être son seul ami. Et puis, il faut bien le dire, Antoine est obsédé par cette gamine effrontée.
Il n'est pas si idiot qu'on le pense, il pressent les choses à venir, il a une excellente mémoire, mais il a dû mal à contrôler ses émotions et ses colères.
Ce qui le met souvent dans des situations délicates et dérangeantes pour lui comme pour son entourage.
Moqué de tous, il est l'idiot du village et même traité d'assassin.

Florence est retrouvée morte dans les bois et forcément le coupable ne peut être que lui !
Ce simple d'esprit, ce "baoul" qui tourne sans cesse autour de Florence et qui effraie les gens du village.

L'auteure donne la parole à Antoine, d'une manière si spontanée, si naïve que je reste scotchée par ce qu'elle nous raconte. Absorbée par ce personnage si attachant, si effrayant parfois que je suis subjuguée par cette histoire captivante et à la fois dramatique.

En suivant la vie d'Antoine et de Florence pendant ces 208 pages, un attachement se tisse naturellement, une tendresse s'installe envers ces deux êtres naïfs et solitaires.

Beaucoup d'émotions dans les dernières pages de ce très beau roman où son frère parle de lui, de leurs souvenirs d'enfants et de sa triste mort.

Ce qui m'a énormément plu dans ce livre, c'est que l'auteure a su m'attendrir, m'interpeller, m' émouvoir en mettant en avant des héros cabossés par la vie !

D'une grande puissance dans les mots, dans l'écriture et d'une formidable intelligence qu'il lui a fallu pour traiter un sujet aussi délicat.

CHAPEAU !
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Julie Estève a choisi comme héros de son nouveau roman un "simple", personnage atypique, au coeur d'une Corse rurale.

Antoine dresse le bilan de sa vie, revient sur son enfance, ses errances, la mort de cette jeune femme dont il fut accusé sans savoir, sans pouvoir se défendre.

Julie Estève a trouvé pour lui une langue particulière, pour exprimer sa vision du monde, ses émotions, ses incompréhensions aussi.
Elle dresse un portrait touchant de ce marginal, et à travers lui de toute une société villageoise, plutôt fermée sur elle-même.
A la marge, il sait tout des travers de chacun, des bassesses des uns et des lâchetés des autres.
On entrevoit aussi le regard que les autres portent sur lui, celui de son frère en particulier, de rares personnages positifs qui lui ont tendu la main.

Un court roman, qui ne laisse pas indifférent!
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C'est avec beaucoup d'émotion que je referme "Simple" de Julie Estève.
L'autrice prête sa voix à Antoine Orisini /Anto que personne n'appelle jamais par son prénom. Car dans son petit village Corse, Anto est un "Baoul", un simple d'esprit. Anto que l'on a utilisé, moqué et enfin détesté au point de l'envoyer en prison pour le meurtre de son amie Florence. Coupable ou pas ? On pense, on hésite, on n'est pas sûr. Jusqu'à la fin où le narrateur change et où le frère d'Antoine prend la parole pour délivrer la vérité.
En attendant, Antoine nous livre tout de sa vie, c'est sans filtre, vivant parfois drôle mais aussi tellement triste.
Un roman à découvrir lors de sa sortie, le 22 août 2018.
Un grand merci à NetGalley :D
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Bonjour à toutes et à tous…

Simple” est une véritable ode à la différence !

L'histoire d'Antoine, l'idiot du village, “le baoul”, m'a vraiment beaucoup touché.
Je me suis laissé transporter dans cette histoire. Celle d'un simple d'esprit mais tellement clairvoyant, chaque mot a son importance et malgré son handicap, il porte sur le monde un regard juste et sincère, à la différence des autres habitants de son village.
Il sait qu'il est différent et la vie n'est pas simple pour lui. Rejeté par sa famille, sa mère est morte à sa naissance, rejeté par son village. Il fait peur, on l'accuse de tous les crimes, il vit en marge de tout, lui qui ne demande que de l'amour.
Alors, il décide de communiquer avec la nature, avec les arbres, les animaux et surtout avec une chaise.
Sa chaise, à qui il va raconter son histoire…

J'ai suivi et lu avec émotion l'histoire d'Antoine, de son enfance à l'âge adulte, ses amours, ses envies, ses erreurs aussi. Tout ne sera pas facile, vous devez vous en douter. Mais la force qui se dégage de lui va lui permettre d'accepter et de vivre la vie qu'il s'est choisi.

Je découvre Julie Estève avec ce superbe second roman.
Poignant sensible, une écriture à nulle autre pareil, une sorte de poésie se niche entre les lignes, entre les mots.
La magie a opéré pour moi dès les premières phrases.
L'utilisation de la première personne y est sûrement pour quelque chose puisqu'elle nous donne un coté immersif, je suis très vite devenu Antoine.
Mais il n'y a pas que cela !
Il y a un vrai style dans l'écriture de Julie.
Durant ma lecture, les répétitions narratives, correspondant à toutes les questions que se posent Antoine, ont résonné dans mon esprit comme certaines incantations venues d'un autre temps, tantôt directes, tantôt brutes, tantôt très imagées.

Il se dégage une grande force de “Simple”, que je vous conseillerai comme une lecture indispensable.


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Extrait :
“La mort c'est un trou ! On tombe dedans mais ça dure combien de temps la chute, et au bout du trou il y a quoi, on arrive où, quand on touche le fond, est-ce qu'on peut remonter, est-ce qu'on a le droit de recommencer, avoir une autre naissance, est-ce qu'on peut choisir qui on sera plus tard ou c'est le hasard et on est attribué au pif, moi par exemple, une fois de l'autre côté du trou, si j'ai envie, est-ce que je pourrais être une femme ou un sanglier ou Ayrton ou un cactus, essayer tous les métiers, tous les animaux, tous les arbres, ce serait bien d'être un figuier, un requin, un caillou, une bagnole, être quelqu'un, être un homme un vrai, et s'il n'y a pas de fin au trou, pas de fond, et si c'est un trou sans limite, est-ce qu'il fait nuit dedans ou c'est éclairé, est-ce qu'il fait froid ou brûlant, est-ce qu'on est tout seul dans notre trou ou tout le monde se retrouve dans le même, ce serait vachement encombré, mais dans l'idée qu'il y a un trou pour tous, ce serait possible alors que je revois madame Madeleine, en cherchant bien, et que je rencontre ma mère, on aurait plein de choses à se dire, ce serait l'occasion de se serrer et de m'excuser pour sa mort, mais les autres aussi il serait là alors, coincés avec moi, peut-être le trou c'est du vide, ça pèse combien le vide, pas grand chose, trois fois rien, mais sans le vide, y aurait pas le reste et alors ce serait le néant !”
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Le pari de l'auteur est d'inviter le lecteur à pénétrer le monde d'un "baoul", un "idiot", un "simple". C'est audacieux et réussi !
A travers sa langue, son âme, on regarde le monde qui l'entoure.
Et c'est moche.
Sans filtre, avec lucidité, Anthony, nous raconte son histoire de bouc émissaire. On souffre avec lui, on rit aussi.
J'ai beaucoup apprécié d'être au plus près d'un homme si singulier, sensible et intègre. Et je me demande : "Où sont les baouls de nos villes ? Sont-Ils devenus invisibles à nos yeux ? Ont-ils fui ? Ou bien comme Anthony, ont-ils été frappés d'ostracisme ?
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Simple n'est pas idiot
L'homme qui raconte est Antoine ORSINI. Chez nous, nous l'appellerions le bredin, dans son village corse, les autres l'appellent le baoul. Enfant un peu "simple", dont la mère est morte en le mettant au monde, provoquant le rejet de son père, Antoine est malmené par ses camarades de classe et c'est l'attention toute particulière et tendre de la maîtresse qui va l'aider à grandir. Mais la mort les sépare assez vite et le baoul va se débrouiller seul. Dans le village comme dans tous villages, il y a des histoires et parfois des drames. Une jeune fille, Florence, seule amie d'Antoine,avec Magic, va être retrouvée morte et le coupable sera rapidement trouvé. C'est tout cela qu'Antoine nous raconte, avec ses mots simples eux aussi mais tellement justes et clairvoyants. Roman touchant qui à sa manière interroge également sur la différence mais aussi la justice.
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Àntoine Orsini sorte de Momo de la vie devant soi qui aurait grandi en Corse raconte de sa voix qui est lui propre, dans une poésie cruelle et belle à la fois, son histoire, celle d'un amour, celle d'un desamour et d'incompréhension
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La claque de la rentrée littéraire 2018, découvert sur les tables d'une librairie, Paris 5, quartier latin. C'était le coup de coeur de la libraire que je connais bien. Ses goûts : les livres littéraires, bien écrit, histoire forte, personnage bien campé, l'émotion.
Et bien, elle disait vrai. Dans ce deuxième roman (du coup, je suis allée acheter et lire Moro-Sphinx ! whauuuaaaaa, j'en ferai une autre critique car Lola c'est ma star à moi - on a envie de lui donner un paquet de kleenex et des chocolats pour consoler son désarroi). Donc, Simple, c'est l'histoire d'Antoine Orsini et de sa chaise. Un simple du village en Corse. Une énorme poésie, une écriture viscérale, une écriture du corps. Forte, puissante, poignante.On pleure de la solitude d'Antoine et des paysages sublimes. J'ai tellement hâte de lire le prochain roman de Julie Estève.
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