Lorsque j'ai découvert cette auteure avec son premier roman «
Moro-Sphinx » il y a environ quatre ou cinq ans, je l'ai immédiatement comparée à
Michel Houellebecq, au féminin. Elle aussi relatait la misère sexuelle et sentimentale de nos contemporains dans un langage tout aussi cru.
Je n'ai donc pas hésité à acheter le deuxième roman de
Julie Estève que j'attendais avec impatience et je n'ai pas été déçue.
J'y ai découvert un autre personnage, très différent de l'héroïne de
Moro-sphinx mais tout aussi captivant, très singulier et très attachant.
Nous voilà dans la tête d'Antoine Orsini, l'idiot d'un village Corse marginalisé, qui vit comme un clochard, qui exprime ses émotions avec simplicité et malgré tout avec lucidité…
Cet homme un peu voyeur, un peu collant, qu'on surnomme le baoul, cet homme
simple qui parle à sa chaise et à son amie florence qu'on va retrouver assassinée au beau milieu des pins et avec qui, il entretenait une relation quelque peu ambiguë, a donc le profil du coupable idéal.
La voix d'Antoine que l'on vient d'enterrer va nous accompagner pendant 200 pages qui se lisent d'une traite.
La sensibilité de cet être
simple, amoureux de la nature, incompris sauf de Florence, injustement rejeté de tous, désireux de trouver sa place même s'il doit pour cela essuyer des jets de cailloux va nous émouvoir profondément.
Ce livre est puissant, cruel, bien écrit, rempli de suspens . Il est complètement bouleversant.