Sylvie Etient signe un livre qui fait la part belle aux femmes dans un style très punchy non dénué d'humour pour en atténuer la causticité féministe.
Le personnage principal,
la robe de mariée, est débarrassée du mariage, donc du mari. Elle séduit encore la jeune génération - comme Bonnie la fille de la narratrice Yxelle. Cette robe, c'est
la robe de princesse des petites filles, celle qui peut procurer chez toute femme, jeune ou moins jeune, un plaisir régressif, solitaire mais pas honteux. C'est celle qui, portée à contre-emploi, à contre-temps se révèle plus iconoclaste que n'importe quel attaque en règle des féministes. Rien de tel que ce pied de nez jouissif et hilarant à la société pour se débarrasser d'une institution ringarde mais qui vend toujours du rêve.
Les hommes, eux, en prennent un peu pour leur grade et ce, dès le début du roman. Un seul survit, Léon, le «compagnon» d'Yxelle, père de Bonnie qui gagnera à la fin ses galons de mari.
Ce happy-end sonne comme un reste de nostalgie inattendu. le style de
Sylvie Etient, radical et percutant, son imaginaire désinhibé laissaient imaginer une fin plus subversive, un doigt d'honneur littéraire au mythe patriarcal de la transformation de la femme en«épouse».