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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Faudrait pouvoir lister toutes les qualités de ce bouquin tellement ça regorge !

1/ d'abord, et immédiatement, le livre est beau !
2/ et puis c'est drôle !
3/ inventif dans le dessin, les planches évoluent en fonction de la narration : du grand art
4/ quel dessin ! la transparence de l'aquarelle permet à Evens d'oser des effets inhabituels, entourant ses personnages d'une aura, leur attribuant une couleur qu'il utilise aussi dans les dialogues
5/ les personnages sont riches, archétypaux et caricaturaux bien entendu puisqu'il s'agit là d'une sorte de farce, une comédie.
6/ le pitch : un artiste contemporain est convié à la biennale d'un petit village flamand, et tout le village l'aide à faire de "l'art".
7/ ça démonte gentiment tout ce petit monde des cocktails et la surinterprétation du geste artistique
8/ malgré toute cette branchitude du format, de forme, le livre se lit d'une traite

et je suis certain de pouvoir trouver les points 9 et 10 si je me force un peu.
En bref : très très bon livre !
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Eh bien non, ce n'était pas un roman graphique sur l'architecture. Plutôt une histoire (autobiographique?) d'un artiste invité en résidence pour un nouveau festival d'art dans un village perdu (des Flandres?) parmi des gens sans trop de talent. Une belle histoire de rencontre et de simplicité. Une belle découverte donc, quand même, surtout pour ces très beaux tableaux d'aquarelle, plein de transparence et de luxuriance, plein de choses et d'êtres cachés à découvrir. Un vraiment beau travail de l'auteur. Merci!
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Pieterjan, un artiste à la carrière aussi hasardeuse que le sont ses amours, est invité dans un village flamand pour y monter une première biennale d'art contemporain. Sur place, il est accueilli par une foule de gens hétéroclites de bonne volonté mais définitivement incapables d'appréhender un tel événement. Porté par un dessin et une mise en scène virtuoses, Les amateurs de Brecht Evens est l'histoire d'un fiasco presque total, une farce absurde dont les personnages, décalés mais sensibles, permettent d'interroger à la fois la notion de l'art comme fait de société et celle de l'artiste comme figure sociale.

Les bandes-dessinées de Brecht Evens surprennent d'un point de vue graphique. Les planches, très libres, ne laissent apparaître aucune case, aucune bulle, aucun cartouche. le Belge invente son propre format, principalement caractérisé par une association simple de couleur entre le personnage et les paroles que celui-ci prononce. La couleur permet aussi d'identifier le caractère supposé de l'individu, ou du moins l'une de ses caractéristiques. Ainsi Kristof est représenté en rouge, couleur de la puissance car Kristof, en tant qu'organisateur de la biennale, représente l'autorité, symbolisée physiquement par ses mains gigantesques. En bleu, Valentijn est un jeune homme effacé et introverti en quête de reconnaissance, dont la forme du visage rappelle tantôt l'être de Roswell, tantôt le personnage du Cri de Munch. le orange de Cleo rappelle la teinte rousse de ses cheveux et sa vitalité ; le noir de Dennis, handicapé mental, ses angoisses et la menace qu'il représente parfois pour Pieterjaan. Au-delà du langage graphique nouveau, le dessin de Brecht Evens marque par une certaine exubérance, avec une profusion de couleurs, laquelle est adoucie par la délicatesse de l'aquarelle. L'utilisation de cette dernière permet en outre à l'auteur de jouer sur la transparence, et donc de superposer plusieurs scènes sans rien enlever à la lisibilité de celles-ci.

Les amateurs est d'abord l'histoire d'un fiasco. Aucun des personnages, à commencer par Pieterjan d'ailleurs, n'est réellement apte à organiser une biennale d'art contemporain. Si une tempête règle le sort de ce non événement en détruisant le nain de jardin géant construit en papier mâché pour l'occasion, le laïus final de Pieterjan, très positif et qui permet une happy end, donne au livre une véritable consistance. Car l'art, privé de son événement et de la preuve de sa réalisation, se réduit finalement à son unique dimension sociale (on pourrait dire qu'Evens n'évacue pas pour autant sa dimension esthétique, puisque la bande-dessinée, de par son traitement graphique, est très belle). En d'autres termes, Brecht Evens interroge l'art comme notion sociale. Les péripéties de l'histoire peuvent être lues à cette lumière, depuis les cocktails dans les galeries où drogues et alcools sont consommés jusqu'à l'attente locale suscitée par la biennale en passant par, évidemment, la vie du groupe d'artistes formé par Pieterjan, Kristof, Dirk, Erik, Valentijn et Dennis. L'art est un prétexte qui rassemble des gens de bonne volonté pour un projet qui les dépasse. Il est, en tant qu'activité humaine, fondamental parce qu'utile, au moins socialement, et qu'il habite ceux qui y consacrent du temps, que ce soit quelques minutes ou toute une vie.

L'art, donc, n'est pas une abstraction. Il est le produit d'une activité humaine réalisée par des hommes et des femmes désignés sous l'appellation d'artistes. Brecht Evens interroge aussi cette notion. Les personnages représentent tout le spectre de la notion d'artiste, depuis le maudit (Dennis) jusqu'à l'idole (Pieterjan, dont les avis sont demandés et respectés par l'ensemble de la communauté) en passant par le clown (Dirk) ou le plasticien honnête mais inconnu (Erik). Pourtant, le titre n'évoque pas des artistes, mais des amateurs. Étymologiquement, deux sens sont possibles. On pense d'abord à celui de non professionnel. À observer les uns et les autres, le terme d'amateurs est pleinement justifié : Pieterjan est logé dans le cabanon des parents de Kristof, lequel ne sait pas choisir le bon pot de peinture pour la sculpture géante. Autres exemples : le caractère très hétéroclite, sans fil conducteur, de la biennale ou encore la partie de pêche en pleine installation. Pourtant, un deuxième sens, plus littéral, doit être lu : les amateurs sont ceux qui aiment. Car, à n'en pas douter, tous ces personnages ont en commun l'amour de l'art. Cela justifie le parcours, confirmant l'adage que, dans un voyage, ce n'est pas la destination qui compte mais le trajet. Que Brecht Evens nous conduise est ici très plaisant.
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Très impressionnée par le dessin, l'aquarelle.
Véritablement il donne accès au rythme, aux mouvements intérieurs des personnages.
Du grand art!
Le récit est bien vu, cruel et implacable.
Toute la supériorité de l'Artiste (surtout s'il est raté), la place qu'on lui attribue, comme s'il venait d'une caste supérieure.
Le titre est parfait.
Très bon.
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C'est la toute première biennale d'art à Beerpoele. Pieterjan en est l'invité d'honneur, et entre en résidence dans le village. Les autres artistes déjà sur place sont tous des amateurs qu'il embauche pour construire une oeuvre gigantesque à l'aide d'échafaudages : un nain de jardin géant en papier mâché. Mais tous sont plus ou moins névrosés et l'entreprise se révèle ardue, surtout lorsque la pluie s'en mêle…. Dès son ouverture, cet album de 220 pages intrigue tant il renouvelle les codes de la BD, faisant éclater les cases en aquarelles et en dessins à la gouache, les personnages et leurs paroles identifiables par des codes couleurs supprimant les phylactères. D'ailleurs certaines planches semblent s'inspirer des grands peintres tel le Douanier Rousseau ou Chagall. Un album magnifique, très coloré, qui jette un regard amusé sur les artistes en panne d'inspiration sommés de vivre ensemble et de créer en résidence.
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