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EAN : 9782330108373
336 pages
Actes Sud Junior (29/08/2018)
4.09/5   136 notes
Résumé :
Par une nuit d'été, dans la plus belle ville du plus beau pays, les princes et les princesses d'Europe, en pleine fleur de l'âge, sont en quête d'émerveillement.
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Une ville la nuit. Trois personnages déambulent de bar en bar, cherchent à faire la fête et à se changer les idées. Derrière les verres partagés et les danses endiablées se cachent la nostalgie, la détresse et les incompréhensions. Les errances nocturnes ne sont pas si innocentes ; elles cherchent à donner du sens à des vies qui semblent pouvoir être bouleversées à tout moment.

Jona est le premier personnage que l'on croise. Il doit partir le lendemain à Berlin, pour rejoindre sa femme avec laquelle il est marié depuis peu. Aucun de ses amis n'est disponible pour fêter ce départ, alors Jona décide d'aller, une dernière fois, à la rencontre de la nuit parisienne. Il croise le chemin de Buzz, un ami qu'il aurait probablement préféré oublier, tant le personnage est encombrant. Physiquement imposant, Buzz est volontiers bagarreur, dragueur lourdingue et consommateur de drogue. Il sort à peine de prison et il est bien le seul, dans la nuit, à proposer à Jona une virée mémorable qui, par son côté chaotique, finit par faire ressortir le sens véritable de l'amitié.

Connu sous le nom de Baron Samedi, Rodolphe a perdu le goût de la fête. Son beau personnage héroïque, habillé de costumes excentriques et toujours prêt à toutes les folies nocturnes, s'encombre au début de l'histoire d'un vulgaire paquet de papier toilette, triste symbole d'un train-train emmerdant. Au fil de la soirée, aidé par quelques substances illicites, Rodolphe renaît, cependant, retrouve sa joie et accepte le jour nouveau.

Le dernier personnage, Victoria, traverse elle aussi une mauvaise passe. Entourée par sa soeur, son ex et la compagne de celui-ci, Victoria traduit son mal-être en indécision irritante. C'est le goût de la fête et par conséquent, celui de la vie, qui lui manque, malgré toutes les attentions de sa soeurette, malgré toute la bonne volonté de ceux et celles qui l'entourent et sont prêts à faire (presque) n'importe quoi pour la divertir, à l'image de la soi-disant hypnotiseuse. Tout ce que peut offrir Paris la nuit en clubs, boîte et bars ne suffiront pas. Il n'y qu'auprès d'un chauffeur de taxi volontiers mythomane qu'une lueur d'espoir brillera bien faiblement.

Esthétiquement superbe, l'album de Brecht Evens est un remarquable road-trip excessivement coloré et génialement aquarellé. Pas de bulles qui pourraient cacher une partie du travail de l'auteur belge : l'identification des locuteurs se fait selon la couleur des lettres. le niveau de détail, à chaque page, est incroyable, reflétant à merveille le véritable fourmillement de la vie nocturne parisienne. L'ambition du scénario, de suivre trois personnages durant une nuit entière, se reflète dans cette forme très libérée de bande-dessinée : chaque personnage dessiné semble avoir sa vie propre, et cela contribue fortement au réalisme de l'oeuvre. Brecht Evens alterne entre les plans serrés sur un groupe de personnages, perçus comme dans une bulle, et des plans élargis où l'on voit tout de la scène, où l'on comprend le caractère pour ainsi dire monstrueux de la fête. On peut y voir une prétention de l'auteur à montrer toutes les interactions sociales qui se passent en même temps dans un même lieu. de ce point de vue, Les Rigoles apparaît comme un album très ambitieux de ce point de vue. Et force est de constater que Brecht Evens se donne les moyens de son ambition.
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Jona passe sa dernière soirée dans cette ville, avant de rejoindre Berlin et sa femme le lendemain matin. Il va croiser des fêtards, d'anciennes connaissances, des inconnus, dont Baron Noir, fêtard dépressif et Vic, une jeune femme qui flirte avec les limites.
Brecht Evens a un don incroyable pour la couleur, pour les couleurs. Son album fait alterner les tons très vifs, saturés et des pages aux teintes pastels. Les pages sont parfois totalement colorées, pas un coin de blanc et d'autres sont au contraire très minimalistes. Les pages sont explosées : aucune règle n'est respectée, de cadre, de cases : il peut y avoir un seul dessin ou de multiples minuscules cases, voire des dessins dans les marges ; il faut souvent s'arrêter et passer du temps pour ne pas rater un détail (mais c'est illusoire, je pense qu'il faut plusieurs lectures attentives pour croire qu'on a tout vu). Des fonds blancs, des fonds noirs, des couleurs et des personnages qui "fondent" pour ne devenir que des taches plus claires. C'est un festival, Brecht Evens puise dans tous les styles, dans tous les genres, multiplie les références, passe d'une page chiadée à un dessin malhabile, enfantin, il s'amuse à tout détourner et nous lecteurs, en prenons plein les yeux.
Son histoire est faite de rencontres, d'errances nocturnes, de mésaventures. Elle n'est pas linéaire, il passe d'un personnage à un autre, puis revient au premier. C'est sur la durée de ce gros ouvrage que l'on comprend les difficultés de Vic, Jona et Baron Noir et de leurs amis.
Un roman graphique original, foutraque, coloré, diablement addictif, il est difficile d'en sortir et de ne pas y revenir pour (re)voir tout ce qu'on a manqué. Une lecture qui sera à réserver aux adultes ou grands enfants.
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Dans une grande ville, plusieurs hommes et femmes festoient et se perdent.


Avec des dessins sublimes et des teintes vives, l'auteur nous invite à un voyage psychédélique.
J'ai été très admirative des dessins, leur complexité et leur beauté m'ont saisi.
En revanche, l'intrigue m'a laissé perplexe, nous suivons plusieurs habitants de la ville n'ayant pas forcément de lien entre eux, leur principal point commun étant d'être sortis faire la fête et de faire face à une crise existentielle plus ou moins prononcée.
Finalement, la partie qui m'a le plus intéressé concernait les stupéfiants et leurs conséquences.


Une oeuvre graphique d'une grande richesse iconographique, assez abstraite en ce qui concerne son sujet principal mais offrant un grand plaisir pour les yeux.
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Alors, "Les Rigoles"...

D'abord, j'ai comme toujours apprécié la forme. C'est là l'atout No 1 de Brecht Evens m'est avis. Pour avoir vu ses planches dans une expo au MIMA à Bruxelles, on ne peut que rester admiratif devant la masse de travail accompli pour chaque page. Folie! On retrouve un code couleur par personnage, et la présence du même personnage à plusieurs endroits d'un même dessin pour traduire le temps ou le mouvement. J'adore. Sa maîtrise technique est de plus en plus époustouflante. Il y a aussi cet impressionnisme indéniablement réussi dans les scènes de fête. Et beaucoup de beauté dans les dernières planches. Bref: ça envoie du lourd!

Sur le fonds par contre je suis beaucoup beaucoup plus mitigé. Je trouve que ce scénario est nettement moins réussi que les précédents. Par moment, j'ai l'impression qu'Evens s'écoute raconter. Ses personnages sont plus conventionnels peut-être et cette atmosphère de fin du monde alcoolisée, très parisienne et un peu vaine, m'a tout doucement... saoulé.
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--- Une nuit dans le ventre gourmand de la fête ---

Dans « Les Rigoles », sorti en 2018 aux éditions Actes Sud, Brecht Evens est au sommet de son talent et nous emmène dans le monde délirant, scintillant et pourtant sombre qu'est celui de la nuit urbaine. Ses personnages, qu'on a l'impression de connaître, y voguent de club en boîte de nuit, de restaurant en quartier louche, sans oublier de s'arrêter au nightshop.
Tout cela pourrait nous faire penser à n'importe quel samedi soir festif si ce n'est que les personnages s'y transforment en chat ou en loup, les fontaines publiques deviennent des piscines tropicales et les rues et façades chatoyantes et bariolées se déforment à chaque coup d'oeil.
La folie et la dépression sont également bien présentes dans ce monde merveilleux mais dangereux que nous conte le très imaginatif Evens. Les personnages, victimes de leurs faiblesses, traduisent nos doutes et nos difficultés dans un langage festif, fébril et cruel.
L'objet - un livre de 336 pages d'une beauté époustouflante - ravira les amateurs des aquarelles détaillées de Brecht Evens, mais plaira tout autant aux curieux, surtout ceux qui aiment perdre le contrôle et se laisser emporter dans un monde imaginaire.
Après « Les Noceurs », « Les Amateurs » et le sensible « Panthère », Evens frappe encore plus fort, et le chahut nocturne retentit encore dans nos oreilles.
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critiques presse (2)
Culturebox
17 décembre 2018
Chacun cherche sa route, emprunte des chemins de traverse, expérimente, s'enivre, danse, profite ou disparait. Un graphisme époustouflant, et une narration pleine de liberté et de fantaisie, qui invite à voyager dans un monde foisonnant de couleurs et de formes. Hypnotique.
Lire la critique sur le site : Culturebox
BoDoi
24 septembre 2018
Si Brecht Evens brosse avec talent l’ivresse et les nuits qui n’en finissent plus, son histoire d’errance nocturne ne mène finalement pas à grand-chose. [...] Le lecteur, lui, est donc bien contraint de passer à autre chose une fois ce touffu et épais album de plus de 300 pages avalé. Et il lui reste un choc visuel mémorable mais trop peu de sens.
Lire la critique sur le site : BoDoi
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Ce matin j'étais dans la salle d'attente et je l'entendais rire, le patient avant moi faisait des blagues, et ça me rendait nerveux parce que je savais que j'allais pas être drôle.
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Oh putain, c'est le parking où Danny m'a appris à conduire. Dans une Mercedes w140 volée. Buzz, c'est ma jeunesse cette endroit. Mon premier baiser caché là-bas. Et la première pipe l'année d'après, vidange complète. Mémorable.
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- T'imagines Dominique que ce soir on voulait l'interner, cette créature si libre.
- Les gens ordinaires ne savent pas quoi faire des gens extraordinaires.
- Exactement.
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Les gens ordinaires ne savent pas quoi faire des gens extraordinaires.
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On est dans la meilleure ville du meilleur pays... C'est un soir d'été. Et toi, tu es heureuse ?
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Videos de Brecht Evens (16) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Brecht Evens
Antoine de la librairie le Divan vous partage ses lectures. Notre mot sur , de Brecht Evens, traduit par Brecht Evens et Wladimir Anselme, et publié aux éditions Actes Sud BD : https://www.librairie-ledivan.com/livre/9782330185138 Tous nos conseils de lecture : https://www.librairie-ledivan.com/
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