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3,38

sur 489 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Je ris rarement en lisant ... sauf, une fois de plus, avec un roman de Fab Caro !! le discours et samouraï avaient eu le même effet. Quelle écriture, quel sens de la caricature douce, quel pouvoir de dérision !!
J'ai vite senti où allait cette histoire de scénariste qui perd le contrôle de son projet. Et pourtant, j'ai été surpris par l'imagination de Fab Caro et par les frasques de ses personnages.
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Ma première réaction à l'achèvement de ma lecture : Pauvre Boris !
Tout est au vert pour qu'enfin son projet, son bébé, Les Servitudes Silencieuses soit conçu, enfanté, délivré… Oui mais le docteur Frankenstein passe par là et y met sa touche.
Dans ce roman à part, on découvre le parcours sinueux, semer d'embûche d'un grand scénario vers sa destinée de navet.
Humour, cynisme, dérision… L'engrenage est vicieux.
Ce roman est une petite bulle pétillante qui se lit facilement, voie d'une traite. J'ai adoré.
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J'ai adoré passé ce trimestre en compagnie de Boris et de son scénario maudit.
Lui qui pensait avoir entre les mains LE scénario de sa vie, se retrouve à devoir faire concession sur concession à n'en plus finir…
Il peut se lire par à-coups ou d'une traite, à découvrir sans modération !
Encore une fois, Fabrice Caro ne me déçoit pas ! :)
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J'ai aimé ce roman. Il ferait... un bon film ! 😉. Boris, le narrateur, nous livrant son journal, par essence intime, nous entraîne dans une connivence hilarante. En littérature comme au cinéma, il faut du talent pour déclencher le rire sans trivialité. Mais au-delà de cet humour, Boris, lucide, nous confie sa lâcheté face aux diktats des producteurs dont l'unique objectif est la rentabilité aux dépens de l'intégrité d'une oeuvre. Ridicules, pour ne pas dire d'une bêtise absolue, ces personnages le détournent de ses intentions jusqu'à l'absurde. Ainsi, Fabrice Caro, sous couvert de comédie irrésistible, avec une dérision désarmante, éclaire l'angoisse des créateurs quand ils sont confrontés au pouvoir décisionnel et pose la question de la sincérité quand on ne veut pas blesser ceux que l'on aime. Truffée de références cinématographiques, l'histoire rappelle des films cultes qui entraînent, là aussi, dans la complicité. J'ai visualisé sans peine l'actrice et les acteurs (célèbres dans la vraie vie) de ce roman comme si j'assistais à une séance de cinéma ou à une pièce de théâtre, son histoire d'amour elle aussi désopilante. Boris, par ses confidences sans concessions, ne se ménage pas, il n'en est que plus sympathique, proche, humain. Je remercie Fabrice Caro pour cette séance d'écriture bienfaisante qui m'évoque ces phrases de Virginia Woolf : " Écrivez ce que vous désirez écrire, c'est tout ce qui importe, et nul ne peut prévoir si cela importera pendant des siècles ou pendant des jours. Mais sacrifier un cheveu de la tête de votre vision, une nuance de sa couleur, par déférence envers quelque maître d'école tenant une coupe d'argent à la main ou envers quelque professeur armé d'un mètre, c'est commettre la plus abjecte des trahisons".
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C'était son rêve, Boris a écrit la dernière ligne de son scénario sobrement intitulé Les servitudes silencieuses. Aucun doute pour lui, Louis Garel et Mélanie Laurent seront parfaits dans les rôles principaux. La chance lui sourit enfin : le producteur a validé son travail et une jeune étudiante passionnée de cinéma succombe à son charme ! La vie est belle ! La « petite » modification du casting suggérée, après l'avoir un peu déstabilisé est un tremplin pour rebondir sur cette contrainte…


Dans la lignée de ses précédents romans, Fabrice Caro manie l'autodérision avec brio. le personnage naïf qui tente de s'affirmer et de croire en son étoile suscite encore fois une profonde empathie. On vit avec lui cette descente aux enfers et ses vaines tentatives pour continuer à y croire.

On perçoit aussi l'immense culture cinématographique de l'auteur, à travers les nombreuses références qui donnent à notre anti-héros l'illusion d'être un nom ajouté à cette liste illustre.

Lecture très agréable, comme d'habitude !


208 pages Gallimard 17 août 2023
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Journal d'un scénario, mais surtout journal d'un homme, qui marche à côté de la cruelle réalité du monde. Pourtant fier de l'écriture de son scénario, il va peu à peu renoncer à sa création par faiblesse, par peur de l'affrontement, par peur de déplaire. Il réunit tous les symptômes du dépendant affectif et il va en payer le prix fort sur le plan professionnel mais aussi amoureux. Comme tous les livres de Fabcaro, celui-ci met en scène un homme en décalage avec la société, prisonnier de ses faiblesses et de ses mensonges. Un éternel perdant certes, mais un être humain très touchant .
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Après la lecture de ce livre, je me sens bien : quelle vie pourrie certains peuvent avoir ! J'ai passé 189 pages à me délecter, telle une voyeuse assoiffée de peine humaine, à suivre la douce dépossession des rêves d'un homme.
Mais comment le cerveau de Fabrice Caro est-il organisé ? de quelle planète vient-il ? Pour ma part, je viens d'une planète très voisine, je me sens donc tout à fait bien dans ce roman subtil, dans la tête d'un homme qui ne sait pas dire non. Et cela peut mener très loin… En tous cas très loin de là où il souhaitait aller !
Cette histoire est délicieuse.
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Récemment, je me suis demandé, avant d'ouvrir Journal d'un scénario, si je ne me lassais pas un peu de Fabcaro, si je ne trouvais pas que ses romans tournaient un peu en rond. Et puis, j'ai lu sa dernière publication.

Dans un sens, on y retrouve tout ce qui fait la saveur de son oeuvre dans son ensemble : un humour piquant, noir, un brin poétique et versant dans l'absurde. Un personnage un peu paumé, avec une réflexion et une remise en question intenses (d'ailleurs, cette fois, le prénom du protagoniste ne commence pas par un « a » mais par un « b ». Coïncidence ? Gnnn). Une situation comique malgré elle. Des relations entre personnages maladroites et pleines de quiproquos. La fameuse recette de l'auteur donc, qui fonctionne encore une fois très, très bien.

Dans samouraï, le protagoniste se heurtait à la question « tu veux pas écrire un roman sérieux ? », et dans Journal d'un scénario, on en revient à cette question du sérieux. le scénario de Boris est très sérieux, une romance tragique, du noir et blanc, des dialogues parfois lunaires. Et pourtant… Rattrapé par les réalisateurs, le scénario va se transformer petit-à-petit. Est-ce la réponse à la question posée dans le roman précédent ? Est-ce qu'au-delà d'une critique bien sentie du monde du cinéma, il n'y aurait pas aussi la réponse à cette question posée de façon anodine, et pourtant tellement importante ? Est-ce que le sérieux n'existe pas, lui aussi, dans le tragique ?

Comme toujours, un roman dans le dur, impossible à lâcher, un humour perçant à l'intelligence glaçante ; non, je ne me lasse pas de Fabrice Caro, jamais, j'ai eu ma piqûre de rappel. Et j'ai été ravie de découvrir cette nouvelle facette de l'auteur, passionné de cinéma, et ses multiples références. Je serais très étonnée de savoir que ce n'est pas encore une des cinquante nuances de Fabcaro dans son honnêteté hallucinante. Encore un beau moment de lecture !
Lien : https://folitteraires.wordpr..
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Boris à tout pour être heureux, car son rêve le plus fou va se réaliser, son scénario va être adapté au cinéma. Un beau film d'auteur en noir et blanc, une tragédie amour avec un titre mystérieux : "les servitudes", les deux acteurs principaux, des icônes du cinéma, sont déjà dans le viseur et un duo de directeur de la photographie en or est déjà pressenti, et Boris à fait la délicieuse rencontre avec Aurélie, une jeune cinéphile déjà passionnée par son projet.
Mais que demander de plus ? La palme d'or ?
Pour ça on verra plus tard, nous n'en sommes pas encore là, car :

"Un scénario est une matière vivante, une masse mouvante qui évolue en permanence, tel acteur lui fera prendre telle inflexion, tel autre telle couleur inattendue, il faut se nourrir des changements et les accompagner, s'en servir et les servir, rester à l'écoute des moindres variations, rien n'est pire qu'un script figé. Il ne faut jamais oublier qu'ils sont écrits pour des acteurs, un scénario n'est pas un roman, le texte n'est pas une fin en soi : ce sont les acteurs qui lui donnent vie."

Et des variations, il risque d'y en avoir, car le monde du cinéma est impitoyable avec les scénaristes et les réalisateurs, ce sont ceux qui donnent l'argent, qui décident vraiment. Avec un humour fou, @ nous plonge dans les méandres et les réadaptations rocambolesques d'un scénario, toujours en gardant la tête haute et en idéalisant les changements irrationnels.
Échanges de mails avec les producteurs, décryptage des affiches lourdingues de "jujulafrite", décorticage de SMS avec Aurélie, dialogues du scénario entre les futurs acteurs qui évoluent en fonction des changements de têtes d'affiche... 

Dans ce journal intime qui nous retranscrit pas à pas les évolutions d'un scénario avant le lancement définitif, je me suis senti comme dans une pièce de théâtre, dans ce crescendo tragicomique aussi détonant qu'irrésistible, drôle de désespérance, rafraîchissant.
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Fabrice Caro vient de sortir chez Gallimard Journal d'un scénario (collection Sygne). Comme dans ses précédents livres, le narrateur est plein d'idéaux : Boris a écrit un scénario et a la chance d'avoir un producteur. Son film d'auteur sera en noir et blanc ; il s'intitule Les servitudes silencieuses et, c'est certain, le casting réunira, pour cette histoire d'amour et de rupture, Louis Garrel et Mélanie Thierry.
Mais Boris va peu à peu se confronter à la réalité des choses, et le lecteur, à travers son journal, assiste à tous ses renoncements. D'abord, on n'ose pas dire non ; on accepte le compromis : le film sera en couleur, d'accord... Mais, peu à peu, le scénario échappe à Boris, cet homme trop gentil qui s'enfonce dans le mensonge, souvent pour ne pas blesser l'autre.

On adore suivre les questionnements du personnage, le voir résister mentalement, puis pitoyablement s'enfoncer dans le mensonge par lâcheté/gentillesse. On se reconnaît dans ses bouffées d'orgueil "il va m'entendre, c'est non" qui se terminent pas un "d'accord".
Comme toujours, chez Fabrice Caro, la psychologie est très juste et le lecteur, pour être honnête, se reconnaît dans ces tergiversations. Boris s'empêtre dans le mensonge par peur de perdre la place qu'on lui offre dans le cinéma, place qu'il n'espérait pas, ou par crainte encore de faire échouer sa rencontre avec la cinéphile Aurélie. Mais passer du cinéma d'auteur à un film qui met en scène un extraterrestre péteur, de Louis Garrel à Christian Clavier, c'est dur à vivre, et le lecteur suit l'enlisement de Boris tout au long de ce journal.
Boris est aspiré par des situations qui le dépassent : il n'ose pas dire, par exemple, au fils de son meilleur ami, que son travail de graphiste est abominable (celui-ci ne cesse de lui envoyer des collages ratés pour l'affiche de son futur film...)

La suite sur La Manoir des lettres
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