Récemment, je me suis demandé, avant d'ouvrir
Journal d'un scénario, si je ne me lassais pas un peu de Fabcaro, si je ne trouvais pas que ses romans tournaient un peu en rond. Et puis, j'ai lu sa dernière publication.
Dans un sens, on y retrouve tout ce qui fait la saveur de son oeuvre dans son ensemble : un humour piquant, noir, un brin poétique et versant dans l'absurde. Un personnage un peu paumé, avec une réflexion et une remise en question intenses (d'ailleurs, cette fois, le prénom du protagoniste ne commence pas par un « a » mais par un « b ». Coïncidence ? Gnnn). Une situation comique malgré elle. Des relations entre personnages maladroites et pleines de quiproquos. La fameuse recette de l'auteur donc, qui fonctionne encore une fois très, très bien.
Dans samouraï, le protagoniste se heurtait à la question « tu veux pas écrire un roman sérieux ? », et dans
Journal d'un scénario, on en revient à cette question du sérieux. le scénario de Boris est très sérieux, une romance tragique, du noir et blanc, des dialogues parfois lunaires. Et pourtant… Rattrapé par les réalisateurs, le scénario va se transformer petit-à-petit. Est-ce la réponse à la question posée dans le roman précédent ? Est-ce qu'au-delà d'une critique bien sentie du monde du cinéma, il n'y aurait pas aussi la réponse à cette question posée de façon anodine, et pourtant tellement importante ? Est-ce que le sérieux n'existe pas, lui aussi, dans le tragique ?
Comme toujours, un roman dans le dur, impossible à lâcher, un humour perçant à l'intelligence glaçante ; non, je ne me lasse pas de
Fabrice Caro, jamais, j'ai eu ma piqûre de rappel. Et j'ai été ravie de découvrir cette nouvelle facette de l'auteur, passionné de cinéma, et ses multiples références. Je serais très étonnée de savoir que ce n'est pas encore une des cinquante nuances de Fabcaro dans son honnêteté hallucinante. Encore un beau moment de lecture !
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