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EAN : 9782711203130
320 pages
Editions de Trevise (30/11/-1)
4.5/5   2 notes
Résumé :

Quatrième de couverture :

Belgrade. Juin 1903. Des officiers serbes révoltés assassinent leur roi, Alexandre Obrénovitch, et leur reine, Draga.
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Je regrette que les livres de cette auteure aient un peu disparu de la circulation, car Maria Fagyas en a publié quelques-uns qui ont connu, à juste titre, un beau succès. Elle est née en1905 dans l'empire austro-hongrois, plus précisément à Budapest et décédée 80 ans plus tard outre-Atlantique, à Palm Springs où elle était partie en 1937.

Son tout premier roman "La cinquième femme" situé à Budapest lors de l'insurrection de 1956 a raflé dès sa sortie en 1963 le Prix Edgar-Allan-Poe aux États-Unis. Son chef-d'oeuvre à mon avis est cependant l'extraordinaire intrigue "Le lieutenant du diable", inspirée par une affaire ténébreuse et véridique de 1909 à Vienne dont elle a construit un récit vraiment haletant.
John Goldschmidt en a réalisé en 1983 un film avec le même titre et avec Ian Charleson (dans le rôle du lieutenant) et avec la première James Bond girl française, Claudine Auger, qui vient hélas de nous quitter, en décembre dernier, à 78 ans.

"Draga" est basé sur le double assassinat de la reine Draga et de son époux, le roi Alexandre 1er de Serbie, par des hauts officiers appartenant à la "Main noire" (une société secrète nationaliste serbe), le 11 juin 1903 à Belgrade.

J'ai ajouté une photo du couple royal peu après leur mariage en août 1900.

Comme Maria Fagyas commence son ouvrage par cette journée fatidique du coup d'état et du double assassinat, je propose de m'en tenir dans mon billet à une approche plus chronologique.

Draga est née Lunjevica, la fille d'un préfet de région, mais pour l'année de naissance, j'en ai trouvé 3 : 1861, 1864 et même 1867. En 1883, elle est devenue Draga Mašin en épousant un ingénieur tchèque, Svetozar Mašin, qui meurt 3 ans plus tard, en 1886.

Veuve, elle a réussi à se faire recruter comme dame de compagnie de la reine Natalia Obrénovitch, la femme du roi Milan et mère de son futur mari, le Prince Alexandre, né en 1876 et donc plus jeune qu'elle de quelques années.
Cette liaison a été généralement désapprouvée : en famille, à la Cour, par la presse, le peuple... mais Alexandre Obrénovitch a dû être très amoureux et les 2 se sont mariés malgré tout, le 5 août 1900.

Une union royale de très courte durée, même pas 3 pauvres petites années.
Maria Fagyas nous explique, avec sa grande connaissance et expérience du Balkan, très bien comment une horreur pareille ait été possible. Fait est que cette partie du globe était à cette époque carrément instable. Plusieurs facteurs ont joué un rôle : le manque de popularité du roi ; la croyance populaire que Draga exerçait une influence néfaste sur son pauvre et faible mari ; les manigances des ultra-nationalistes de la Main noire ; des rivalités entre clans de la noblesse serbe, tels les Obrénovitch et les Karageorgévitch ; l'attitude des puissances étrangères telles l'Autriche et la Russie ; la situation économique et financière deplorable de la Serbie, etc.

Fait est que cet attentat a signifié la fin de la dynastie Obrénovitch en faveur de la dynastie Karageorgévitch. L'assassinat du couple a permis à Pierre (Petar) Karageorgévitch de devenir le roi des Serbes, Croates et Slovènes du 15 juin 1903 au 16 août 1921. Il est sûr que ce Pierrre était au courant du complot, mais selon l'auteure il aurait insisté pour éviter du versement de sang. Quoi qu'il en soit Draga et Alexandre ont été brutalement tués en plein palais et leurs corps mutilés jetés par la fenêtre !

J'avais déjà lu ce livre, qui est initialement paru en Anglais en 1973, en 1981 et je viens de lire la version française presque 4 décennies plus tard avec le même enthousiasme, car dans un style sobre et émouvant Maria Fagyas a ressuscité un épisode hautement dramatique de l'histoire mouvementée du Balkan.

"Draga" est un ouvrage de 320 pages, qui en dépit de nombreux détails historiques, n'ennuie pas une seconde, bien au contraire, il est captivant comme un "page-turner" de John le Carré ou Philip Kerr.
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