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Citations sur En plein vol (45)

Je dors mal. Depuis l'opération la semaine dernière, la douleur me réveille plusieurs fois par nuit et je peine à me rendormir. Alors je rallume la lumière pour noircir des pages et des pages de carnet. J'ai entamé le troisième ce matin, et j'en suis presque à la moitié. J'y récolte des bouts de mon identité, des souvenirs qui me reviennent, des phrases échangées, les rêves de mes nuits agitées. J'imagine toutes les vies que je ne vivrai pas, comme pour y mettre un point final. J'explore ce qu'il me reste, ces possibles qui attendent que je me remette en mouvement, ces futurs nouveaux, que je n'avais jamais envisagés.
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Mes yeux se perdent sur l'horizon. Je pense à Fanch, Van, Denis , Martin et aux autres. Il y a un monde à construire. A reconstruire. A déconstruire. Celui que nous ont légué nos parents et qui étouffe tout - les hommes, les arbres, les rêves. Mais on n'y arrivera pas si on ne tient pas debout. Alors d'abord, aller mieux. Aller moins mal, ensemble. Un pas après l'autre. Et ne plus se lâcher. Je ne sais pas encore qui je veux être, mais à leurs côtés, je sais qui je suis. Ils sont ma tribu, ma famille cabossée, ceux qui m'accepteront sans chercher à me changer ou me reprocher mes faiblesses, ceux qui m'engueuleront quand je déconne, ceux qui seront là quand j'en ai besoin, ceux qui s'éloigneront parfois mais reviendront toujours. Et ce sera comme si on s'était quittés la veille.
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Il sait aussi qu'il attend trop des autres. Beaucoup trop. Une soif d'absolu que rien ne parvient à étancher. Quand ses parents l'ont foutu dehors, il a réalisé qu'il ne pourrait se contenter d'une existence tiède. Il se moque de mourir vieux et en bonne santé. Il veut une existence à mille à l'heure, avoir cent vies en une, jouir de l'instant avec une implacable fureur. Bouffer la vie, car peut-être que tout s'arrêtera demain. Dans ses relations non plus il n'a pas envie de cette inconsistante fadeur.
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Au printemps dernier, il a fallu formuler des vœux. Répondre à la question martelée mille fois depuis l'enfance : "Qu'est-ce que tu veux faire plus tard ?" J'ai choisi la socio. Je ne sais pas ce que je veux faire. Je ne sais que maintenant. Ce sont les gens qui m'intéressent. Les rencontres. Les autres. Toujours cet élan d'aller vers les autres. C'est parmi le nombre que j'existe. Alors étudier le nombre, oui. Chercher ce qui relie, comprendre ce qui divise.
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Je m'engouffre dans un couloir, cherche mon chemin. Ce ne sont pas les locaux historiques de la Sorbonne. Juste une annexe. Proche. Au cœur de Paris. C'est tout ce qui m'importe. Je veux être là où ça va vite. Me fondre dans ce rythme. Vivre, enfin. J'ai aimé le lycée, mais c'était comme un sas, une attente. Et soudain, les portes qui s'ouvrent, le monde devant moi. Le monde pour moi. Ici. Ma vie qui commence. Mon cœur qui accélère. Seule. Libre. Détachée de leurs regards, à eux qui m'ont toujours connue. Libre, ici, face au monde. Être qui je veux. M'envoler. M'étourdir.
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Canapé orange.
Silhouette rouge d’une main sur le mur.
Silence.
Écho des cris et et des hurlements.
Éclaboussures de peur.
Au sol des tessons de bouteille.
Partout des canettes éparpillées.
Une seringue.
Jules s’agenouille. Se décale. Cherche le meilleur angle.
Garder une image.
Un dernier vestige.
Une infime trace.
Pour ne pas oublier.
Netteté sur le canapé. Flou sur le profil de la main. La seringue
En premier plan.
Il a mal.
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Tu es là, tout entier avec moi. Tout entier toi-même. J’admire cette capacité. Rien ne peut te déranger, te décaler, te transformer, te travestir. Tu es Clément. Quoi qu’il advienne. Solide et sensible, tes failles à fleur de peau. Je crois que ta délicatesse me rassure. Ton calme m’apaise. Je suis vent. Tu es terre. Etrange pour un surfeur.
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Et tu as le droit d'être aimée. Que ton corps puisse fabriquer un enfant ou non. Toi, en tant que toi, que juste toi, que toi tout entière, tu as le droit d'être aimée.
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Nina. Oui, c'est elle le début de tout. Ce moment exact où j'ai eu pour la première fois la certitude intime d'exister, lorsque nos regards se sont croisés dans la cour de récréation, le jour de notre rentrée en sixième. Elle portait une jupe bleue et une veste en jean. Elle avait les mêmes longs cheveux blonds que moi, à l'époque, que nous avons coupés depuis. Elle avait l'air un peu paumée, mais courageuse, comme si elle était décidée à ne pas laisser la peur gagner. Elle a effacé la mienne d'un sourire. D'emblée, elle a été l'Amie. Mon double, mon reflet, mon opposée, ma confidente, ma complice. On ne s'est plus quittées.
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Il brasse l'air de toute l'envergure de ses bras,le remplit de toute sa gouaille.
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