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Je remercie BABELIO pour cette proposition de Masse Critique privilégiée et les éditions RAGEOT pour l'envoi de ce livre qui s'adresse plutôt aux adolescents et jeunes adultes.

Ce roman coécrit par Manon FARGETTON et Jean-Christophe TIXIER reprend l'histoire de certains lycéens et jeunes adultes déjà abordée dans « Quand vient la vague », et poursuit par d'autres péripéties, mais les thèmes principaux restent les discriminations et les secrets de famille.

Les oiseaux quittent le nid, avec sérénité ou avec violence, jamais sans remise en question ni quête de sens de leur vie. En plein vol ils subissent parfois des courants descendants, mais ils parviennent aussi à trouver le cap, même s'ils en changent en cours de route.

Nos jeunes oiseaux volent rarement en solitaires, ils forment plutôt de petits groupes qui se retrouvent sur les plages girondines, à surfer les belles vagues et refaire le monde, ou dans les villes, entre boîtes de nuit et squats où ils consomment quelques fois alcool et substances illicites. Parfois, une colombe blessée et prostituée contre son gré est échouée là, son destin entre les griffes de vautours avides d'argent. Son sort est pourtant trop fréquent.

Certains retournent de temps en temps au nid, pour des retrouvailles émues ou tendues, les prises de bec ne sont pas rares.

Les amours de nos tourtereaux ne sont pas toujours calmes ni classiques, mais les thèmes de la sexualité sont abordés avec finesse et sensibilité, et la pathologie de l'endométriose, qui touche bon nombre de jeunes filles est largement envisagée. L'homosexualité, comme dans le tome précédent, est traitée avec respect, et l'on retrouve citée l'association le Refuge, qui existe réellement, qui combat l'homophobie et la transphobie, et promeut l'éducation à la sexualité pour tous, accueillant aussi des jeunes en difficulté.

Certains ados refusent définitivement le « système » et nichent dans des squats d'artistes, souvent poussés à la marginalité par un vécu familial traumatisant.
Mais qu'en est-il des jeunes qui font ce choix sans cause apparente réelle et laissent les parents démunis et dans l'incompréhension, même s'ils finissent par accepter ce choix ? J'ouvre la voie pour un troisième tome !

Lien pour l'association le refuge
https://www.le-refuge.org/association

Lien : https://motsdiresanshaine.bl..
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Une nouvelle année commence pour Romane à Paris. Inscrite en fac de sociologie à La Sorbonne, elle s'éloigne de ses parents et de son petit ami, Clément, qui âgé de deux ans de moins, est resté à Bordeaux pour finir le lycée. Dès le premier jour, elle croise Jules, qu'elle a rencontré l'année précédente lorsqu'elle était partie à la recherche de Nina. Jules qui, visiblement, a abandonné son projet de devenir architecte puisque le voilà lui aussi en socio. Rejeté par ses parents qui n'ont jamais accepté son homosexualité, le jeune garçon a vécu un temps dans la rue avant de trouver une colocation. Tous les deux, seuls, dans cette grande ville, leur rapprochement semble évident. Aussi se sont-ils mis ensemble lorsqu'un des professeurs leur a parlé de questionnaires qui serviront à des enquêtes de terrain. Pour Jules, le sujet semble tout trouvé : les gens qui vivent dans la rue...

"En plein vol" fait suite à "Quand vient la vague" mais peut tout à fait se lire indépendamment. Nina, qui avait fugué lorsqu'elle avait découvert la vérité sur sa famille, est retournée à Bordeaux, laissant Jules à Paris. Sa meilleure amie, Romane, partie à sa recherche avec Clément, son petit frère, a rejoint la capitale pour ses études. Nina dans leurs pensées, ce sont bien Romane et Jules les deux héros de cet opus. le sujet de leur enquête va les conduire auprès des sans-abris et les questionner sur ce que la société peut faire pour les aider. Un sujet qui ne va pas sans rappeler au jeune homme ses mois de galère dans la rue mais aussi les mains tendues. À travers eux, Manon Fargetton et Jean-Christophe Tixier abordent divers thèmes tels que l'homosexualité et les refuges qui aident ceux qui sont rejetés par leur famille, les sans-abris et le regard que l'on porte sur eux, la prostitution, la drogue, l'endométriose, le harcèlement, l'esclavage sexuel, la précarité, la liberté... Peut-être trop de sujets pour un roman destiné aux adolescents et qui ne fait que 280 pages. Par contre, les personnages, entiers, sensibles, hésitants quant à leur entrée dans la vie d'adulte, sont bien dépeints.
Une lecture agréable...
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Reçu dans le cadre d'une Masse Critique, je remercie Babelio et les éditions  Rageot.
Après " Quand vient la vague ", Manon Fargetton et Jean-Christophe Tixier nous offrent en ce début d'année 2020 aux éditions Rageot la suite tant attendue de ce roman contemporain et addictif.
Romane quitte Lacanau pour intégrer la fac de sociologie à la Sorbonne à Paris. Ces derniers mois ont été tumultueux. Mais Romane est persuadée que sa relation avec Clément, de deux ans son cadet, résistera à la distance. Un lien indéfectible les unit depuis que Nina - la soeur aînée de Clément et meilleure amie de Romane - a fugué en compagnie de Jules. En effet, en apprenant l'existence d'une demi-soeur, Nina n'a su encaisser la révélation de ce lourd secret de famille et a fait le choix de fuir. Dans sa fuite, elle a rejoint Jules, mis à la porte par ses parents lorsqu'ils ont eu vent de son homosexualité.
p. 18 : " Il est gay, cela a suffi à faire de lui un paria. Ses parents n'ont vu dans son coming out que dégoût et vice. "
Ensemble, ils ont affronté la rue, la galère et le rejet.
p. 170 : " Mais c'est ainsi qu'il a tenu bon, qu'il a affronté le rejet et surmonté la rue. En étant tout à la fois son propre père, sa mère, et lui. En étant toute cette famille qu'il n'avait plus. En étant ces bouts de lui qu'il écrivait ou dessinait sur les murs et les trottoirs. Comme s'il était sans passé, sans histoire, sans racines du jour au lendemain, quand ses parents l'ont viré. "
Depuis, Nina a retrouvé sa famille. Jules, non.
Lorsque Romane franchit les portes de l'amphi, son regard se fixe immédiatement sur un visage qu'elle n'imaginait retrouver ici, à Paris. Jules.
p. 12 : " Ce mec transpire l'émotion à fleur de peau. Écorché vif. Touchant. "
Les mots sont inutiles ; seule la complicité qui les reliait importe désormais.
p. 15 : " Je ne prononce pas le nom de Nina. Je sens qu'il ne faut pas. J'ignore ce qui s'est passé entre eux, à la fois durant leur fuite l'an dernier, et ensuite, cet été, lorsqu'elle a débarqué à Bordeaux. "
Mais dans le cadre d'un devoir commun en sociologie, Jules va se retrouver confronter à ses vieux démons, délaissant Romane face à l'angoisse et la maladie.

Dans la suite du roman " Quand vient la vague " Manon Fargetton et Jean-Christophe Tixier prolongent l'exploration du passage de l'adolescence à l'âge adulte, avec toutes les désillusions qui l'accompagnent.
Si j'ai perçu la construction narrative plus confuse que dans le précédent roman, altérant sensiblement l'intrigue,  les sujets abordés ont néanmoins aiguisés ma curiosité et figés mon attention. La maladie de Romane, l'homosexualité de Jules, la précarité, l'usage des drogues, la rupture familiale, la quête d'identité et de sens sont omniprésents tout au long de ce roman.
Bien que destiné à un public adolescent ou jeune adulte, il est porteur de messages à l'attention des parents parfois - souvent - dépassés par les chemins empruntés par leurs progénitures.
Finalement, rares sont les enfants qui répondent exactement aux attentes ( illusoires ) de leurs parents. En deviennent-ils moins aimables pour autant ? Ce qui ressort de cette lecture, en plus de l'intrigue romanesque, est la nécessité de l'accompagnement et du conseil plutôt que la confrontation et la répression qui permet à l'adolescent d'être un adulte en devenir, équilibré et épanoui.
Lien : https://missbook85.wordpress..
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De jeunes adultes qui se découvrent à la croisée des chemins, sur le point de prendre leur envol et de faire des choix de vie… le sujet est beau, j'avais un a priori positif et je remercie l'éditeur et l'opération Masse Critique de Babélio de m'avoir proposé de découvrir ce roman. Je l'ai lu avec curiosité, mais il ne m'a malheureusement pas emportée.

À la lecture, j'ai eu très vite l'impression d'une intrigue mouvante, d'une navigation à vue se traduisant par l'accumulation de fils insuffisamment articulés entre eux et un manque d'arc narratif général pour tenir l'ensemble. L'histoire passe très vite sur certains aspects – par exemple l'amitié fulgurante entre Romane et Jules, dont on ne saisit pas bien pourquoi et comment elle se noue, du moins si l'on n'a pas lu Quand vient la vague – pour bifurquer à plusieurs reprises de façon arbitraire et déboucher in fine sur un dénouement plat et prévisible.

Cela m'a donné l'impression que ces différents fils narratifs devaient permettre d'évoquer chacun une thématique – notamment la sociologie (puisque les deux protagonistes étudient cette discipline), l'homosexualité, la vulnérabilité des sans-domicile fixe et des sans-papiers, l'endométriose, les drogues, le consentement et la recomposition des relations familiales lors de la transition de l'adolescence vers l'âge adulte. Toutes ces questions sont importantes, mais restent traitées de façon rapide et superficielle, me laissant sur ma faim. Par exemple, Jules et Romane se posent des questions intéressantes sur le rôle et l'engagement du sociologue, mais on n'apprend finalement presque rien sur cette discipline et ce fil narratif disparaît en cours de route.

Le roman aurait pu creuser la psychologie de ces deux personnages plein d'idéaux, mais fragiles et sensibles, s'efforçant de se construire avec ce que la vie leur a réservé et le soutien (ou pas) de leur entourage. Mais là encore, les personnages semblent assez monolithiques et ils ne m'ont pas touchée.

Alors, on peut toujours se dire qu'on n'appartient plus au public (adolescent, voire jeune adulte) visé par ce roman, mais il me semble que le fait de s'adresser à ce lectorat ne dispense pas de construire l'intrigue et d'étoffer les personnages.

Une lecture un peu facile, donc, vite lue et probablement vite oubliée. Je remercie Babelio et l'éditeur pour ce service presse et j'aurais aimé pouvoir être plus enthousiaste. D'autres Babélionautes semblent avoir été conquis, j'espère qu'il en ira de même pour vous si vous décidez de lire En plein vol !
Lien : https://ileauxtresors.blog/2..
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Un vrai coup de coeur pour ce roman écrit à 4 mains par deux auteurs phares de la littérature adolescente actuelle qui se livrent ici par le flash du destin qui a rapproché deux êtres qui n'avaient rien en commun. Deux vies différentes. Avec un passé commun. Des cheminements différents.
Les chapitres nous présentent ces deux étudiants : Lui est gay, révolté et anciennement hébergé par le Refuge ; Elle, a une vie comme beaucoup d'autres avec un petit ami et une famille qui l'aiment.
Mais ils ont en commun leurs études de sociologie.
En plein vol est un récit à deux voix de deux êtres à la recherche d'un but à leur existence. C'est l'âge où l'on rêve à un idéal. C'est l'âge des rêves pavés de bonnes intentions et des illusions réelles. Ce livre aborde cet âge et période si brève ou chacun dans son existence sent qu'il doit se nourrir de ses rêves plein la tête pour dépasser ses galère et vivre pleinement sa vie pour exister.
En plein vol est l'histoire de ces jeunes laissés pour compte pour leur choix de vie, d'existence. Des jeunes lâchés par leur famille car ils n'ont pas fait le choix qu'elle attendait d'eux. C'est tellement plus simple que d'affronter avec eux le problème de leur différence plutôt que de prendre le problème à bras le corps. Un roman écrit à deux mains pour expliquer une jeunesse brisée. Au final, ce livre dénonce l'absurdité des . êtres brisés en plein vol avec beaucoup de justesse et d'émotion.
#Enpleinvol #NetgalleyFrance

Lien : http://www.liresousletilleul..
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D'abord un grand merci aux @Editions Rageot et à @Babelio pour ce nouvel opus reçu dans le cadre d'une masse critique. Ouvrage écrit à deux mains, par @Manon Fargetton et @Jean-Christophe Tixier.
Je suis déjà admiratif des auteurs d'une manière générale, mais la capacité à écrire à plusieurs me laisse encore plus pantois, d'autant plus que je suis ici incapable de repérer des différences de style d'un passage à l'autre du livre.

Après que le livre se soit perdu aux Pays-Bas, la période de confinement et un coup de moins bien - merci le Covid-19 - m'ont empêché de respecter les délais d'écriture de cette critique. Mais j'ai fini par arriver au bout d'une lecture finalement pas si évidente que cela et à vrai dire assez éprouvante.

On suit dans cet ouvrage un groupe de jeunes, adolescents, ou tout juste entrés dans l'âge adulte : Romane et Jules, bien sûr, les deux principaux protagonistes, Nina, Clément, et puis toute une galerie de personnages secondaires, Fanch, Van, Léo, etc.
Des jeunes, lycéens et étudiants, pleins de vie, d'illusions, d'envies, avec la volonté de changer le monde, d'agir, avec la fureur de croquer la vie à pleines dents. On pourrait être dans un roman feel good : les fêtes étudiantes, les amours des uns et des autres, les amitiés qui se nouent et se dénouent, la découverte de la fac ... Sauf que ... au fil des pages, le tragique fait irruption ... les idéaux se fracassent face à la réalité d'un monde bien moins rose qu'il n'y paraît. Quête désespérée d'un monde meilleur, fuite en avant, volonté de rupture pour ne pas se poser la question de l'avenir ...

Je ne dévoilerai rien de l'intrigue. Mais juste une remarque : ce roman est le compagnon de "Quand vient la vague". On a parfois le sentiment que les vagues déferlent dans "En plein vol", que les héros se noient, qu'ils vont finir par être submergés, presque jusqu'à la dernière page. Et puis finalement, il y a comme un répit, comme un souffle, mais qui n'est peut-être qu'une pause. Mais n'est-ce pas finalement la vie qui est ainsi ?
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En plein vol est la suite de Quand vient la vague. J'ai préféré ce second tome au premier, peut-être parce que l'ordre personnage principal/personnage secondaire s'est inversé. Nina s'est éclipsée, retournant à Bordeaux sans que l'on sache pourquoi, dix-huit mois plus tard, elle a choisi de retourner auprès de sa famille et de bouleverser ses projets. Jules, celui qui l'a tant soutenu, et Romane, sa meilleure amie, sont au premier plan. Romane est en outre la petite amie du frère de Nina, Clément, qui est plus jeune qu'elle. Pas de beaucoup, non, cependant ces deux années, le fait que Romane soit à la fac, et encore au lycée suffit pour matérialiser cette différence, pour entraîner aussi des commentaires remplis de misogynie et de sexisme. Oui, Romane est forcément une "cougar" aux yeux de ceux qui aiment les clichés, et qui sont incapables de comprendre que l'amour n'a rien à voir avec ce concept de proie et de prédateur. Ce n'est pas la seule remarque misogyne de ce roman, et au fur et à mesure des pages, Romane prend de plein fouet ce que les femmes doivent subir, et elle n'a pas l'intention de subir ces comportements sans rien dire, sans rien faire.

Romane m'a étonnée aussi, parce qu'elle a déjà des projets de vie bien tracés, bien précis. Ce qu'elle découvre sur elle-même, sur son corps dans ce livre, l'amène à devoir renoncer à une part de cet avenir rêvé, à renoncer aussi à son amoureux parce qu'elle est différente - non conforme ai-je envie de dire. J'ai repensé, en lisant son choix, à tous ses livres, tous ses films, toutes ses biographies aussi, qui montrent qu'une femme "différente" n'a pas le droit au bonheur. J'ai l'impression que beaucoup de jeunes femmes ont intégré, depuis des générations, ce discours : les hommes sont en droit d'avoir une femme en bonne santé, il est même normal qu'il aille voir ailleurs si elle est souffrante. Non, je ne trouve pas dommage que Romane ait intégré ses clichés misogynes, nous sommes entourées par ces clichés, ces injonctions. En revanche, j'ai trouvé très intéressant que Clément se comporte comme un jeune homme responsable - personne ne choisira pour lui ce qu'il veut faire de sa vie, et avec qui il le fera. Ouf. Oui, aimer, c'est ne pas décider pour l'autre ce qui est bon pour lui.

Ecouter l'autre, tout est là. Ne pas chercher à hiérarchiser les douleurs. Nier la souffrance de l'autre, l'amoindrir... la vie n'est pas un concours pour savoir qui souffre le plus. Jules, au moins, est capable de se remettre en cause. Jules. Si j'ai commencé par Romane, c'est parce qu'elle est le personnage que j'ai préféré. Ce n'est pas que je n'ai pas aimé Jules, c'est qu'il est davantage dans l'absolu que dans le concret. Il veut aider les autres, sincèrement, il veut que l'on voit, que l'on regarde à nouveau tous ceux que la société a rendu invisible. Même pas ceux qui n'ont rien, non, ceux qui ne sont plus rien, ceux qui vivent à la marge. Lui qui est seul, qui est encore confronté à l'homophobie ordinaire - pour ne rien dire de l'homophobie totalement décomplexé qui s'affiche le plus souvent - a une forte tendance à ne compter que sur lui-même, à ne plus croire que les solutions peuvent venir de la société, voire même des autres. Combat perdu d'avance ? Peut-être, peut-être pas. C'est un combat, et il ne se gagne pas en un jour. Il ne se gagne pas seul non plus. Les auteurs ont bien montré le travail remarquable de certaines associations -  parce qu'elles s'appuient sur l'humain, sur l'importance de nouer des liens, de considérer l'autre, toujours, comme une personne.

En plein vol ou l'histoire de jeunes adultes  qui ont bien l'intention d'être les acteurs de leur vie et de la société à laquelle ils appartiennent.
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Merci à Babelio et aux Éditions Rageot de m'avoir permis cette belle découverte. Je viens de le finir et ne me suis pas renseignée sur son roman compagnon "Quand vient la vague", une chose est sûre, je vais le lire.

Lorsque la littérature jeunesse traite de sujets de société avec cette intelligence, cette justesse et cette pertinence, c'est un vrai bonheur de lecture.

Les deux personnages principaux découvrent qu'ils sont dans la même première année de sociologie à la Sorbonne. Elle, c'est Romane, montée de Lacanau à Paris pour ses études afin de pouvoir être elle-même, libre, laissant derrière elle son copain Clément qui viendra la voir de temps en temps. Lui, c'est Jules, mis à la porte de chez lui par ses parents lorsqu'ils apprennent son homosexualité et compagnon de galère de Nina, la meilleure amie de Romane, lors de sa fugue.

Il est question de la famille et de ses secrets, de la relation aux autres et à soi-même, des préjugés, de la vie dans la rue et des sans-abri.
C'est un roman plein d'émotions qui pose des questions et amène à réfléchir sans porter de jugement.

De la bonne littérature à destination des jeunes mais finalement pour tous.
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Sans mauvais jeu de mots : ne vous arrêtez pas en plein vol.

J'explique : au cours des premières pages qui installent l'histoire et les personnages, j'aicraint de tomber dans un roman trop plein de bons sentiments, avec une grosse louche de "vive la solidarité", sans oublier une tartine bien épaisse de "laissons les homos vivre comme ils le souhaitent", le tout bien aromatisé au "petit guide gynéco-psychologique à l'attention des jeunes femmes". Bref comme un gâteau, quand il y a trop de crème et trop de sucre, c'est immangeable.
Eh bien je vous assure : persévérez, ensuite c'est bien. Aérien, rafraîchissant.
Nos héros ont envie de changer le monde on retrouve l'envie qui nous animaient de changer le monde quand on avait leur age. L'envie de tout embrasser, embraser, débarrasser. Jusqu'au moment où la réalité rattrape le rêve et fait retomber sur ses pieds, de manière plus ou moins fracassante. C'est ce qu'on appelle communément : devenir adulte.
Voilà ce que raconte ce roman. Qui a la délicatesse de rappeler cette période de la vie pour les déjà adultes, mais aussi expliquer sans donner de leçon, les travers dans lesquels il faut tenter de ne pas tomber en cette ère de grands bouleversements de l'existence.
Oui, certains passages pourraient être étiquetés "simplistes". Mais non. C'est plutôt simple, basique, brut, sans filtre.

Bravo au duo d'auteurs qui a su saisir les pensées de ces jeunes, au vol, dans toute la spontanéité de leur naïveté et leur jeunesse.

Alors, faut-il le lire ? Oui. Je serais ravie de savoir ce que deviennent les personnages, encore plus adultes...

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J'ai eu la bonne surprise de me voir proposer ce roman dans le cadre d'une Masse Critique privilégiée, ce dont je remercie Babelio et l'éditeur jeunesse Rageot. J'avais lu et apprécié "Quand vient la vague", du même duo d'auteurs, et qui est qualifié de "roman compagnon" d'En plein vol. Pour moi il s'agit plutôt d'une suite, même si les personnages principaux ne sont pas les mêmes. le premier était centré sur Nina et son petit frère Clément, mais Jules y tenait déjà un rôle important. Dans celui-ci, l'histoire est centrée sur lui et sur Romane, la meilleure amie de Nina jusqu'au moment où celle-ci avait fugué alors qu'elles étaient au lycée.
Le roman débute lors de l'entrée en fac de sociologie de Romane, à Paris. Elle y retrouve Jules, brièvement croisé dans l'opus précédent. Elle se prend d'amitié pour ce jeune homme idéaliste, rejeté par ses parents qui n'admettent pas son homosexualité, et qui a connu la vie dans la rue. Il en est sorti grâce à une association, "Le Refuge", et cela lui a donné envie d'aider à son tour les invisibles, ces personnes qu'on fait mine de ne pas voir parce qu'elles gênent ou titillent notre mauvaise conscience. Mais lorsqu'il doit réaliser un questionnaire, en binôme avec Romane, et qu'il choisit de cibler ce public, leur façon d'appréhender les choses diffère vite. Jules va renoncer au relatif confort de sa colocation pour retourner vivre dans un squat, pensant qu'il est plus à même d'apporter une aide concrète "de l'intérieur", alors que Romane, peut-être un peu plus mûre, juge qu'on ne peut apporter des solutions en étant soi-même préoccupé de subvenir à ses besoins primaires.
Ce qui va nous amener, nous lecteurs, à nous interroger sur le regard que nous portons sur les sans-abri, les clochards ou quel que soit le nom qu'on donne à ces oubliés de la société de consommation. Nous y découvrirons aussi des gens généreux qui donnent de leur temps pour essayer d'adoucir un peu le quotidien des mal-aimés, comme Lila, copine de fac de Romane qui participe à des maraudes et distribue des produits d'hygiène aux femmes de la rue. Peut-être prendrons-nous conscience que nous pourrions, nous aussi, basculer dans la précarité à cause d'un accident de la vie, perte d'emploi, divorce...c'est si rapide parfois de perdre le contrôle.
Le thème principal du roman est la précarité, on l'aura compris, mais d'autres y sont également abordés : le rejet de l'homosexualité d'un enfant, la différence d'âge dans un couple (Romane est la petite amie de Clément qui n'a pas encore 16 ans, ce qui provoque souvent des réactions négatives), ou encore l'endométriose, une maladie encore mal comprise et dont les conséquences peuvent être lourdes pour les femmes qui en sont atteintes. J'ai d'ailleurs trouvé que ce sujet n'avait pas vraiment sa place dans le roman, il y avait déjà bien assez à traiter avec le reste. Peut-être aurait-il été plus judicieux de le traiter dans un 3ème tome, quand les protagonistes seront tous adultes ? Mais je ne sais pas si le projet est d'actualité.
Ce qui est sûr, c'est que "En plein vol" est un roman de qualité, sans mièvrerie, que l'on peut sans crainte offrir à des jeunes à partir de 15 ans environ, pour leur permettre de réfléchir à ce que signifie l'exclusion, et quelles aides ils pourraient éventuellement proposer à ceux qui en sont victimes.
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