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EAN : 9782075147149
400 pages
Gallimard Jeunesse (10/09/2020)
4.3/5   867 notes
Résumé :
Ces liens qui nous unissent.

Ils sont cinq. Titouan reste cloîtré dans sa chambre, Alix ne pense qu'au théâtre, Luce est inconsolable depuis la mort de son mari, Gabrielle est incapable de s'engager de peur de perdre sa liberté tandis qu' Armand se consacre exclusivement à sa fille. Cinq personnages en quête de sens dont les destins s'entrelacent.
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Critiques, Analyses et Avis (264) Voir plus Ajouter une critique
4,3

sur 867 notes
Dans ce roman divisé en plusieurs actes, livré sous forme de pièce de théâtre, Manon Fargetton s'inspire de la « théorie des six degrés de séparation » de l'écrivain hongrois Frigyes Karinthy, selon laquelle chaque personne sur la planète peut être reliée à n'importe quelle autre par une chaîne de six relations individuelles. Cette théorie qui détermine le nombre de personnes nécessaires pour relier deux parfaits inconnus date de 1929, une époque où les réseaux sociaux n'existaient pas encore…

« A quoi rêvent les étoiles » invite donc à suivre cinq inconnus qui n'ont rien en commun, excepté un profond sentiment de solitude. Il y a Titouan qui reste cloîtré dans sa chambre, entouré de ses maquettes de Lego et s'échappant du monde réel à travers des jeux vidéo en réseau. Il y a Luce, inconsolable depuis la mort de son mari. Alix, passionnée de théâtre, rêvant d'intégrer une école à Paris afin de couper les ponts avec un père trop omniprésent. Gabrielle, la prof de théâtre d'Alix, incapable de se lier à un homme de peur de perdre sa liberté. Puis il y a Armand, le père trop protecteur d'Alix…

Au fil des pages, ce roman choral va s'atteler à lier ces nombreuses solitudes en empruntant les chemins du hasard et cette théorie qui invite à relier des inconnus. En entremêlant les destins de cinq personnages que tout sépare, Manon Fargetton va progressivement les sortir de l'isolement, utilisant les technologies existantes pour tisser des liens foncièrement humains qui ne manqueront pas de réchauffer le coeur des lecteurs.

Dressant le portrait de personnages foncièrement attachants, des cinq acteurs principaux aux nombreux rôles secondaires, emmenés par un Breizh Bob omniscient, « A quoi rêvent les étoiles » vous invite à manger des crêpes et à tisser des liens… un bien beau programme !
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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Depuis quelques jours, Titouan ne sort plus de sa chambre, passant le plus clair de son temps à jouer en ligne avec Lix et à construire ses maquettes de Lego. Il n'a pas voulu accompagner ses parents et ses frère et soeur partis en vacances. Et bien que la rentrée soit le lendemain et quoiqu'en dise son père, il n'ira pas au lycée. Sa décision est prise. Ses parents vont s'inquiéter dès lors que le jeune garçon fait une crise et tombe dans les pommes lorsque son père l'emmène de force devant les grilles du lycée...
Lix ou Alix dans la vie réelle est passionnée de théâtre. Elle veut d'ailleurs passer des concours en fin d'année afin d'intégrer une école à Paris. Une manière de couper les ponts avec son père, Armand, trop protecteur et omniprésent dans sa vie...
Armand, professeur de musique a, lui, deux passions dans la vie : sa fille, qu'il a élevée seul, et la musique. Laissant sa vie sentimentale de côté depuis de nombreuses années, il peut néanmoins compter sur l'amitié très profonde qui le lie à Gabrielle, la prof de théâtre de sa fille. Mais celle-ci tient trop à sa liberté pour s'engager...
Depuis que Luce a perdu son mari, Lucien, elle a perdu le goût de la vie. Plus rien ne lui importe. Elle songe même à le rejoindre. Un jour, elle retrouve par hasard un téléphone portable chez elle. Un numéro mémorisé, celui de Lucien. Elle lui envoie alors un message, dans l'espoir insensé que de là où il est, il le recevra. Mais le numéro, maintenant réattribué, est celui de Titouan...

Titouan, Alix, Armand, Gabrielle et Luce... Cinq personnages liés d'une manière ou d'une autre même si certains ne le savent pas. Pour ce roman, Manon Fargetton s'est inspirée de la théorie des six degrés de séparation de l'écrivain hongrois Frigyes Karinthy selon laquelle « chacun d'entre nous peut être connecté à n'importe qui en six étapes, de personne à personne ». Pour ce faire, l'auteure prend le temps de les présenter. Chacun avec ses soucis, ses états d'âme, ses rêves, ses espoirs, ses désillusions, ses chagrins, ses fêlures, ses combats... Des portraits fouillés, dépeints avec finesse et une profonde tendresse. Puis, au fur et à mesure, par un étonnant hasard, leurs destins vont s'entremêler. Tout sonne juste dans ce roman, aussi bien ces personnages terriblement touchants, la mise en scène telle une pièce de théâtre (avec lever de rideau, 4 actes, des entractes pendant lesquels un narrateur inconnu prend la parole, les scènes de Gabrielle, professeur de théâtre, décrites en tant que telles), la plume délicate et harmonieuse, les thèmes abordés (amour, relations parents/enfants, solitude, phobie scolaire, dépression, bipolarité, solidarité...).

Un roman choral poétique, porteur d'espoir et émouvant...

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J'ai lu des chroniques si belles sur ce roman, et probablement que je ne réussirai jamais à transmettre tout ce que je voudrais de manière aussi juste et bien écrite. Mais bon, je vais quand même essayer de donner mon point de vue sur cette lecture que j'ai tant aimée. (Je risque d'écrire beaucoup, préparez-vous…)

À quoi rêvent les étoiles fut un coup de coeur. Sans aucun doute. Je n'imaginais pas que ce roman me toucherait autant, je l'ai un peu emprunté sans réfléchir, mais je crois qu'il fait vraiment partie de mes plus belles découvertes de l'année (et dire que nous sommes que fin février - quand je l'ai lu… - ^^').

Alors bon, que dire ?…

Je connaissais ce livre de nom depuis un petit moment, mais je ne l'avais jamais lu. Et puis sur un coup de tête, je l'ai emprunté à la bibliothèque. Je ne m'attendais pas à une lecture extraordinaire, disons, seulement une petite distraction sympathique…
Et bien ma conclusion après tout cela, c'est que je devrais emprunter des romans sur un coup de tête plus souvent. ^^'

L'ouvrage nous fait suivre le pdv de cinq personnages différents. Leur vie, leur âge, leur personnalité divergent, mais les voilà à être reliés d'une façon ou d'une autre (parfois sans même le savoir). Au fil du récit, on apprend à les connaitre à travers des chapitres courts qui s'enchainent ainsi très facilement sans qu'on les voie passer.

Titouan. Alix. Luce. Gabrielle. Armand.

Cinq protagonistes différents à tout point de vue, mais dont les destins vont s'entrelacer.
Cinq personnages à qui on va énormément s'attacher.
Les mots me manquent pour exprimer à quel point, d'une manière ou d'une autre, ils m'ont tous touchée.
L'autrice nous montre leurs pensées avec des mots qui sonnent incroyablement justes. Sans avoir forcément vécu les mêmes choses qu'eux, on se sent proche de ces personnages. On a envie de les connaitre, de les comprendre, de les voir aller mieux (surtout pour certain.e.s…). Et me concernant, je les ai aimés de tout mon coeur. Eux, ainsi que les autres personnages qui gravitent autour d'eux. Manon Fargetton les a pleinement fait exister à mes yeux, il n'y a pas de doute.

Je pense beaucoup à Alix et Luce, qui je pense ont été les deux personnages m'ayant le plus touchée et marquée. (avec Titouan, qui vient juste après…!)
Je pense qu'Alix a été la première parmi les protagonistes à qui je me suis attachée. Sa personnalité m'a plu. Sa passion pour le théâtre. le fait qu'elle ait le même âge que moi, qu'elle soit en Terminale. Même des choses futiles comme le fait qu'elle monte aux arbres. :') Plein de choses ont fait que j'ai aimé son personnage dès les premiers instants. Puis aussi peut-être parce qu'inconsciemment, une part de moi a toujours voulu faire du théâtre, mais que je n'en ai jamais fait par timidité. D'une certaine façon, je pense qu'une partie de ma personne l'a beaucoup admiré pour son talent pour le théâtre, son caractère et sa volonté d'aller loin et de faire ce qui lui plait. À travers son pdv, elle nous partage sa passion. Et elle donne grandement envie de faire du théâtre, un truc de dingue. (Et dites vous que quand j'ai écrit ces mots dans mes notes, je n'étais même pas à la cinquantième page…) Son personnage donne envie de faire ce qu'on aime. de se battre pour ses rêves. Pour sa passion. Rien que ça.

Petite (grosse) dédicace à un passage en particulier : celui du parcours libre. (examen d'entrée pour une école de théâtre à laquelle elle veut aller…) Ce moment purée. Ce moment.
Je n'ai pas les mots pour dire à quel point cet extrait, court, certes, m'a procurée des émotions, m'a bouleversée et a fait écho en certaines choses en moi. Juste incroyable. J'ai eu une tendresse (qui était déjà bien présente) indescriptible et infinie pour le personnage d'Alix, avec cette envie de rentrer dans le livre pour la prendre dans mes bras. J'ai eu tant envie de lui parler, de la connaitre. D'être son amie.
Bref, un moment que j'étais obligée d'évoquer.

Quant à Luce. Alala. J'ai envie de dire tant de choses !…
Je me suis sentie bien moins proche d'elle de par son âge et ce qu'elle a vécu, mais ce personnage m'a touchée avec une si grande force…!
Je ne m'y attendais pas. Au tout début, j'avais du mal à saisir l'intérêt qui se cachait derrière le fait de mettre le pdv d'une personne âgée. Mais on finit par comprendre. Et ce parti pris par l'autrice… c'est juste pleinement réussi, sans l'ombre d'un doute !
L'histoire de Luce est incroyable. Son parcours est impressionnant et tellement admirable. Titouan utilise le mot « héroïne » pour la qualifier, et je suis complètement d'accord avec lui. C'est une héroïne.
J'ai adoré le personnage de Luce, il n'y a pas d'autres mots. Je ne veux pas rentrer dans les détails, mais Titouan l'a sauvée, d'une certaine façon. Elle s'est remise à vivre, a renoué avec sa passion, grâce à lui. Et avant même que je ne sache la suite, je savais que cela allait marcher aussi dans l'autre sens…
Je ne sais pas réellement comment exprimer toute l'émotion que m'ont procurée les chapitres de son pdv, mais Luce est un personnage merveilleux. Voilà tout.

D'ailleurs, pour moi, le lien qui se crée entre Luce et Titouan est une des plus grandes forces de ce roman. J'en ai eu les larmes aux yeux à certains moments. C'est juste indescriptible.

J'ai donc aussi beaucoup aimé Titouan, bien sûr. Je me suis sentie proche de lui de par son âge proche du mien, (à deux ans près), de par certaines de ses émotions et sentiments. J'ai adoré lire son pdv, dont les pensées m'ont tellement touchée… (Petit passage au début que j'ai énormément aimé : « Et sans prévenir, des larmes affluent au bord des cils de Titouan. Il y a un espoir immense dans cette voix brisée. Pour la première fois, il envisage vraiment son inconnue comme une personne. Ce n'est pas un jeu. Il y quelqu'un de l'âtre côté de l'écran. Un véritable être humain avec des rêves et des chagrins, des souvenirs, des regrets. Il a envie d'être Lucien pour elle, de lui offrir ce réconfort-là. Seulement, en a-t-il le droit ? Qui est-il pour endosser une autre identité ? »)
Bref, il est énormément attachant. Rapidement, j'ai eu envie de traverser les pages pour venir le prendre dans mes bras. J'ai eu très vite envie de le connaitre, devenir son amie. (exactement comme Alix, oui !)

Parlons des deux autres protagonistes de cette histoire… !
Armand est je pense le personnage envers qui je me suis sentie le moins proche. (Néanmoins, il ne démérite pas !) Au début du roman, je comprenais surtout beaucoup l'agacement d'Alix (de qui je me suis naturellement sentie plus proche que d'Armand). Même si je n'ai pas de parent comme tel, j'imaginais bien. Cette sensation d'étouffement. Lui qui vient percer sa bulle d'échappatoire qu'est le théâtre… D'un autre côté, au fil du livre, avoir le pdv d'Armand permet de ressentir une grande compassion à son égard. Il était indéniable que lui et sa fille devaient avoir une conversation, et qu'Alix lui dise ce qu'elle ressent vraiment… Très rapidement, j'ai eu envie que leur relation s'améliore.

Et concernant Gabrielle, je l'ai énormément aimée ! Son caractère, sa relation avec Alix (de prof/élève, certes mais qui est je trouve vraiment jolie, si fusionnelle et complice !) Puis le fait que les chapitres de son pdv ne soient pas écrit sous une forme classique comme les autres m'a beaucoup plu.

Bref, ces cinq personnages se retrouvent finalement liés les uns aux autres. Et c'est juste beau, purée. C'est si beau. (Je ne l'ai pas dit plus tôt mais je suis aussi terriblement fan de l'amitié Titouan/Alix !! Je les aime !!) Ils sont tous incroyables, très bien écrits et attachants. Ceci dit, je dois dire aussi que les personnages secondaires ne sont pas à négliger non plus. Ils occupent des rôles qui ont leur importance, et certains sont tout aussi intéressants. Je pense à Breizh Bob. Je pense à toutes les rencontres que fait Luce. Je pense à la mère d'Alix. Je pense à l'entourage de Titouan (sa mère pour qui j'ai ressenti énormément d'empathie d'une certaine façon et qui m'a fait tant de peine ; et Lila, la petite soeur de Titouan, qui est si touchante !). Je pense à Philippine. (Je l'ai un peu ship avec Alix, au début, j'avoue…)Tant de personnages secondaires, eux aussi très bien écrits et qui ne paraissent pas « vides » ou « creux » aux yeux du lecteur. Ce ne sont pas des personnages introduits comme ça seulement pour mettre des personnages secondaires. Ce sont des personnages qui existent réellement, avec une vraie âme, une vraie personnalité, et auxquels on s'attache aussi énormément.

Enfin bon…. je sais que je pourrais écrire encore beaucoup sur la fin, mais mon intention n'est pas de spoiler.
Toujours est-il que j'ai fini cette lecture les larmes aux yeux.
Ce roman m'a chamboulée de toute part, et je ne m'y attendais tellement pas…
Mais il a été un si gros coup de coeur.
J'ai aimé, tout.
Les personnages. Ce qu'ils vivent, traversent. Ressentent. Transmettent.
J'ai aimé l'histoire. Leur histoire.
J'ai aimé ce récit, de tout mon coeur.
J'ai été émue, à de nombreuses reprises.
J'ai ressenti le récit en lisant. Je l'ai vécu aux côtés de ces personnages que je ne veux pas quitter. (À l'heure où j'écris ces mots, dix jours après ma lecture, ils me manquent déjà tellement !…)
Bref. J'ai aimé ce livre. Purement et simplement.
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Bonjour ! J'espère que le week-end a été bon pour vous !

On entame la semaine avec une critique, et avec une lecture on ne peut plus agréable ! Pour faire cours, ce livre fait partie de mes coups de coeur de l'année ! ^^

L'histoire est fondée sur un principe comme quoi chaque humain est relié à n'importe quel autre, par seulement 6 liaisons maximum. Ici, nous partons donc avec 5 personnages (tous aussi adorables et différents les uns que les autres, par leurs âges, centres d'intérêt,...) qui n'ont seulement qu'une seule liaison en commun.

Tout d'abord, parlons un peu des personnages justement. On se reconnaît dans chacun d'eux, c'est juste incroyable ! Ils sont tous très attachants, et on ne veut jamais que l'histoire se termine, c'est addictif !!
J'avais l'impression quelquefois d'être moi-même un personnage du livre, tellement je ressentais leurs émotions !! J'apprécie particulièrement le fait que l'auteur aie choisi un format d'écriture différent pour Gabrielle (en pièce de théâtre), ça montre à quel point elle vit pour le théâtre !
Je voudrais aussi mentionner Breizh Bob, un personnage secondaire, pas si secondaire que ça finalement, j'aime beaucoup son côté mystérieux et sympathique, c'est un très bon personnage !

Ensuite, Manon Fargetton écrit avec une fluidité effrayante, certains passages du textes sont extrêmement parlants, et super bien explicites. Elle débat sur des sujets compliqués avec des mots choisis avec soin, ce qui fait énormément réfléchir ! de plus, les changements de narrateur sont très bien faits car l'histoire est constituée de la vie de chacun d'eux (on ne perd donc pas le fil de l'histoire), c'est presque magique car on n'est pas perturbé par ça, contrairement à d'autres romans. Leurs histoires n'en font qu'une seule, finalement.

On a ensuite d'excellents messages sur le fait de ne pas se sentir bien dans sa peau, ne pas se sentir libre de ses faits et gestes, et dépendant des autres. On a aussi pleins d'autres thèmes mais moins présents dans l'histoire, qui sont tout aussi intéressants. L'auteur n'a rien choisi au hasard, et ils ont tous un lien explicite. Cela rend le livre encore mieux, et ça fait beaucoup réfléchir.

Pour finir, je parlerais bien de la fin, sans dévoiler d'informations contraignantes. J'en suis légèrement déçu, mais elle me convient, et je suis heureux que le roman se termine comme ça. J'ai malheureusement du faire une pause de 2 voire 3 semaines dans ma lecture à cause de mon travail, et du temps qui m'est compté quelquefois... donc je n'ai pas pu profité pleinement de l'histoire. Malgré ça, j'ai vraiment beaucoup apprécié cette lecture, qui fait désormais partie de mes meilleures lectures de l'année. Je vous conseille bien évidemment d'aller le dévorer, vous ne le regretterez sûrement pas :D

Bonne semaine et 192 critiques ! o/
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"A quoi rêvent les étoiles" ne faisaient pas vraiment partie de mes priorités littéraires, ce roman ayant l'air un peu trop "gentil" pour me plaire… Moi, c'est "Tout ce que dit Manon est vrai" que je voulais lire.
Et puis, aussi vrai que le hasard - ou bien est-ce les étoiles?- nous bouscule parfois, il travaille aussi à notre culture livresque en nous faisant tomber sur des romans qu'on ne pensait pas lire.
Ainsi, alors que j'arpentais le chapiteau de la Fête du Livre organisée par ma ville, je n'ai pu accéder à l'auteur pour lequel j'étais venue -trop de monde- et je me suis retrouvée tout près du stand de la librairie qui avait invitée Manon Fargetton. Quitte à être là… J'ai donc jetée un oeil aux livres exposés, tendant l'oreille aux propos tenus par l'auteur à une jeune lectrice qui m'apprennent que dans "A quoi rêvent les étoiles" le théâtre prend beaucoup de place, qu'elle y a mis beaucoup d'elle et de ses années de régisseuse lumière. Voilà qui me parle! J'aime le théâtre, et les romans qui en parlent également. Surtout quand la scène appartient à des adolescents qui y grandissent et y puisent des forces. Que voulez-vous, on ne se refait pas et le choc ressenti à la lecture de "3000 façons de dire je t'aime" n'est pas si loin. Je choisis mon exemplaire, le paye et la libraire le tend à Manon Fargetton qui m'offre alors la plus jolie dédicace qui soit, à coups de feutre turquoise, d'étoiles dorées, d'un avion vintage et de constellation. Mieux encore, j'ai l'occasion d'échanger avec elle, généreusement, simplement. Manon Fargetton est incroyablement vivante, chaleureuse et son regard pétille d'intelligence. Comment ne pas avoir envie, après ça, de se plonger dans sa bibliographie?

Dès le matin suivant, je me suis plongée dans la constellation relayée par "A quoi rêvent les étoiles".
Ils sont cinq, comme les doigts de la main, comme les Mousquetaires version Albert et tromblon à spaghettis.
Luce a perdu son mari et avec lui, toute envie de vivre. Pourtant, avant, elle était une véritable aventurière, une voltigeuse, une femme de tête dans un monde d'hommes. Elle n'avait peur de rien, sauf peut-être de le perdre lui.
Titouan refuse de quitter sa chambre. C'est comme ça. Il ne veut plus du monde, à moins que ce dernier ne lui fasse peur. Depuis, il passe son temps à jouer en ligne ou à bâtir une jungle de lego, colorée et étrangement poétique, qui colonise sa chambre d'adolescent meurtri.
Alix ne rêve que de théâtre. Il n'y a que sur les planches qu'elle sent bien, chez elle. Jouer, jouer. Jouer et quitter Saint-Malo.
Armand a oublié ses rêves et la puissance de sa musique pour se consacrer à sa fille, omettant au passage de reconstruire son coeur brisé. Il ne se rend pas compte de ce que son amour a d'étouffant.
Gabrielle a souffert elle aussi et depuis, elle refuse de vivre vraiment, se consacrant corps et âme à son travail, quitte à en souffrir.
Ces personnages n'auraient pas dû se croiser, enfin pas tous, et pourtant, un mystérieux message va contribuer à tous les réunir, le temps pour eux de grandir, de renouer avec leurs vieux rêves et de combler des solitudes, d'autant plus douloureuses qu'elle s'épanouissent au milieux des autres.

On ne va pas se mentir, "A quoi rêvent les étoiles" n'est pas follement original ni audacieux. Il est même parfois cousu de fils blancs; traînées de poussière d'étoiles mâtinée de voie lactée.
Il est un peu trop doux, trop suave et lorgne du côté des romans "feel-good", option adolescence.
En d'autres termes, il n'aurait pas dû fonctionner sur moi qui n'aime rien tant que les histoires âpres, passionnées voire douloureuses. Et pourtant, ce roman bleu et or m'a infiniment touchée. Je l'ai trouvé beau, d'une beauté un peu fragile et pleine de grâce.

Il faut dire qu'au delà de son style, de ce qu'il défend, "A quoi rêvent les étoiles" est plein de petites choses qui me touchent particulièrement, de quoi mettre mon objectivité critique à mal...
Il y a la peinture de cette relation entre un père et sa fille, si pleine d'amour malgré les remous et les orages. Moi, les histoires qui mettent en scène des pères et leurs filles, je n'y résiste jamais bien longtemps, peut-être parce que le mien me manque si fort depuis si longtemps...
Il y a les avions. Mon papa aussi était pilote à ses heures perdues.
Il y a le théâtre, "La Cerisaie".
Il y a les rêves, ceux de l'enfance et les autres.
Il y a Titouan.

Et il y a les crêpes, et les crêpes, c'est la vie.

Alors peut-être bien que "A quoi rêvent les étoiles" est un peu facile, un peu gentillet et que sa langue -si ce n'est le découpage en acte- est un peu plate... Mais il m'a fait du bien. L'effet d'une boisson bien chaude après le froid, l'effet d'une brioche à la cannelle après une journée noire, d'un bain chaud après la pluie.
Peut-être bien aussi que ma critique est complètement dénuée d'objectivité et d'esprit critique, qu'elle s'appuie sur mon ressenti plutôt que sur ma réflexion... mais franchement, je m'en fiche.
Elle est si jolie cette histoire.






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critiques presse (2)
LeSoir
14 mai 2021
Avec « A quoi rêvent les étoiles », l’autrice française Manon Fargetton tisse un roman bouleversant sur le pouvoir réparateur du lien à l’autre.
Lire la critique sur le site : LeSoir
Ricochet
26 février 2021
L’autrice est comme toujours subtile, creusant toutefois profondément le sillon du mal-être, souvent inavoué. Et puis il y a cette ronde qui se met en branle, activée par la technologie certes, mais entretenue par l’humain. Evidemment, les coïncidences finissent par devenir invraisemblables, mais l’histoire est si belle… Un roman-porcelaine.
Lire la critique sur le site : Ricochet
Citations et extraits (153) Voir plus Ajouter une citation
- Je suis une petite fille qui attend une carte postale qui n'arrive pas.
Alix se retourne doucement, pose un premier sac sur le plateau.
- Je suis le son d'un violon murmuré à l'oreille. Je suis un éclat de rire pour ne pas pleurer. Je suis en recherche. Je suis en route. Je suis en rythme.
Elle marque une brève pause avant de reprendre.
- Je suis la fille de mes parents et je suis fatiguée de leurs secrets. Je suis amputée d'une racine que je sens repousser envers et contre tous, filer loin sous la terre, s'arrimer aux roches et aux arbres.
En parlant, Alix a fait quelques pas. Elle se débarrasse d'un nouveau sac. Elle prend son temps, laisse à chaque mot la place d'exister.
- Je suis une amoureuse perpétuelle. Je suis une boule de tendresse. Je suis ce que je vois dans le miroir de ses yeux. Je suis une pièce de viande dans la vitrine d'une boucherie. Je suis une pute de la vieille école qui voudrait prendre dans ses bras tous les garçons du monde et quelques filles avec eux.
Elle s'arrête. Ses yeux dérivent vers le côté de la salle.
- Je suis parfois si vide que ça me terrifie.
Une besace atterrit par terre .
- Je suis à côté de ma vie et j'essaie de rentrer dedans. Je suis épuisée de porter des masques mais je ne sais pas exister autrement. Je suis ce que je vais devenir. Je suis loin d'avoir compris qui je suis et j'espère que je ne le saurai jamais tout à fait. Je suis ce qu'on imagine de moi. Je suis tellement plus.
Elle marche à nouveau, tout doucement, tandis que sa voix enfle, gronde et retombe.
- Je suis ton pire cauchemar, je suis ton rêve halluciné, je suis le grain de sable dans les rouages parfaits de ta vie. Je suis en colère. Je suis écartelé, entravée, enragée. Je suis décidée, indécise, insatiable. Je suis tout et son contraire. Je suis le reflet du monde. Je suis l'ombre d'une larme qui ne coulera jamais.
Elle abandonne la deuxième besace, imagine la ligne de sacs qui forment un chemin dans son dos.
-Je suis un archipel émietté sur une mer de tempêtes. Je suis à l'endroit exact où la vague touche le ciel. Je suis un flocon de neige dans le vent. Je suis le rayon d'un phare dans la nuit, l'éclair d'un orage, la marbrure des nuages sur un lac. Je suis une antenne plantée entre le ciel et la terre.
Le gros sac à dos bleu et gris a glissé de son épaule. Elle le dépose machinalement sur le plancher, affronte les projecteurs.
- Je suis vivante. Je suis là. Je suis.
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Le monde est petit.
Tout petit.
Il y a presque un siècle, un écrivain hongrois a imaginé dans l’une de ses nouvelles qu’une personne sur la planète peut être reliée à n’importe quelle autre par une chaîne de six relations individuelles. La « théorie des six degrés de séparation », il a appelé ça. Imaginez un instant, imaginez-vous, en train de tenir la main d’un proche ou même d’une vague connaissance qui elle-même tient la main d’un de ses amis que vous n’avez jamais croisé, et ainsi de suite jusqu’à former une chaîne de six personnes. On pourrait relier l’humanité entière, comme ça, à partir de vous. Quels que soient la famille ou le pays dans lesquels on est né, quel que soit le métier que l’on exerce, quels que soient nos rêves, nos peurs, nos fantasmes, que l’on passe notre vie sans bouger de notre village natal ou que l’on parcoure le monde, chacun d’entre nous peut être connecté à n’importe qui en six petites étapes, de personne à personne.
Alors bien sûr, cet écrivain hongrois – Frigyes Karinthy, si vous voulez tout savoir – n’avait pas les moyens techniques de prouver sa jolie théorie en 1929. Et puis je ne suis pas sûr que ça l’intéressait. C’était un poète, comme moi, et les poètes préfèrent souvent le labyrinthe mouvant des rêveries à l’exactitude des données.
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Accroche-toi à tes rêves et fonce. Ne lâche pas. Remonte mille fois la montagne s'il le faut, puisque tu es si sûre que c'est de l'autre côté que tu dois aller. Peut-être que ce sera de l'autre de l'autre côté, derrière la montagne qui se trouve derrière la montagne. Qu'importe. Ne lâche pas, c'est là-bas que poussent tes rêves, sur le fil de l'horizon. Tu as peur ? Alors crie, hurle, chante à tue-tête. Va chercher cette gorgée d'air qui te manque. Ce feu qui te dévore, qui court dans tes veines, tu le sens ? Cette énergie qui couve en toi, cette impatience dans chacun de tes gestes ? Bien sûr que tu le sens. Accepte ce feu. Fais-en ton moteur.
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Qu'est-ce que c'est, être adulte ? Ne plus avoir besoin des autres ? Ne plus avoir besoin de la validation des autres ? Partir de là où on a grandi ? Voter, conduire, faire sa propre lessive ? Une date sur le calendrier, un anniversaire, juste un jour de plus et hop, le grand saut ? Un peu tout ça, ou rien de tout ça peut-être. Être adulte, Alix ne sait pas ce que c'est. Et elle a souvent l'impression que les adultes eux-mêmes l'ignorent.
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GABRIELLE, la bouche pleine. - "Ma grande" ?
T'as quoi, cinq ans de plus que moi ?
Dix ?

BREIZH BOB, avec un sourire malicieux. - J'ai douze ans depuis toujours.
On naît tous avec un âge.
Et lorsqu'on l'atteint,
on le garde.
Il y a des gens, ils naissent, ils sont déjà vieux.
D'autres qui ne le seront jamais.
Moi, c'est douze ans.

GABRIELLE - Pourquoi douze ?

BREIZH BOB. - Parce qu'on commence à s'intéresser aux filles
mais que le monde
n'a pas encore perdu toute sa magie,
j'imagine ?

GABRIELLE. - Je crois que je suis née vieille.
Mon monde n'a jamais été
magique.

BREIZH BOB. - Je ne te crois pas.
Tu fais du théâtre.
C'est une forme de magie.
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Videos de Manon Fargetton (40) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Manon Fargetton
À l'occasion de la 39ème éditions du du salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil, Manon Fargetton vous présente son ouvrage "Le cycle des secrets. Vol. 1 : Les marches des géants" aux éditions Gallimard Jeunesse.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2923339/manon-fargetton-le-cycle-des-secrets-vol-1-les-marches-des-geants
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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1 frère et 2 soeurs

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Thème : À quoi rêvent les étoiles de Manon FargettonCréer un quiz sur ce livre

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