Les tisseurs de rêves, tome 1 : Manel et les mélodies secrètes

- Tu vois ? La musique est vivante ! Il faut l'aider à déployer ses ailes, pas l'enfermer dans une prison trop étroite !
J'acquiesce. Ça me semble incroyablement difficile. Moi, j'aime que la musique soit comme des mathématiques : logique, régulière. C'est plus rassurant.

D'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours eu un violon entre les mains. Le premier était si petit qu'on aurait dit un jouet. Mais déjà, je le trainais partout avec moi et je piquais des crises lorsque je devais m'en séparer pour aller à l'école maternelle.
Aujourd'hui je ne m'en sépare plus. Jamais. Parce que je veux devenir la plus grande violoniste du monde.

Je regarde mon violon se perdre dans ses feuilles.
Sans lui, je ne suis plus rien. Sans lui, je suis normale. Je ne veux pas être normale.

Maman dit toujours que la manière dont on s'habille est une forme de politesse : piocher des vêtements dans son placard sans faire attention, c'est ne pas respecter les gens que l'on va voir.

Je baisse la tête pour rajuster mon
manteau quand, soudain je comprends ce qui cloche.Une bouffée de
panique m’envahit.Je suis en pyjama !Je suis en PYJAMA !La
honte !J’ai envie de disparaître sous terre.Maman s’en rend
compte aussi.
_Manel !Je...Tu
ne t’es pas habillée ?! Mais c’est pas vrai, je ne peux pas
te faire confiance !



Citation
choisie par Emiko

« C’est là que je remarque Anouk qui traverse la cour avec
Mme Pierrette. Elles portent un grand objet vert fluo qu’elles
placent en dessous de moi.


- Saute dessus ! crie Anouk.


Un trampoline !Un grand trampoline prêt à m’accueillir.

Lance ton violon d’abord, propose Mme Pierrette.


Elle doit hurler à cause du vent. J’hésite. Je n’ai pas envie de lâcher mon
violon mais je n’ai pas fait tout ça pour le briser maintenant. Je
joue une dernière fois le son de la tempête pour éloigner les
branches de nous. Les rafales de vent s’élargissent pour englober
Anouk, Mme Pierrette et le trampoline comme une carapace invisible.
Au milieu, le calme retombe. Je lâche mon violon et mon archet dans
les bras de Mme Pierrette. Elle les attrape avec une adresse
étonnante.

Saute ! répète Anouk.

Je saute. Tombe. Rebondis. Retombe.

Enfin, le sol est sous mes pieds. Je récupère ma chaussure, mon violon, et nous courons nous mettre à l’abri des arbres-étrangleurs. Les maîtres foncent droit vers nous.

- Où est-ce que vous avez trouvé ce trampoline ?


Je glisse à Anouk juste avant qu’ils nous atteignent.

Sa réponse tient en un seul mot.


-Liam.


Citation choisie par Amandine Henry

- Vous êtes en robe de chambre vous aussi, madame. À vrai dire, je ne sais pas ce qui s'est passé mais nous sommes tous en pyjama !

La musique est vivante
Eva CM2

Tu n'as pas l’impression que ta vie ne t'appartient pas ? Que tu n’as pas le moindre choix ?

Je baisse la tête pour rajuster mon manteau quand, soudain, je comprends ce qui cloche. Je suis en PYJAMA ! La honte ! J’ai envie de disparaitre sous terre…
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Comme je ne savais pas quoi faire de cette conversion avec Nahïl, je l’ai posée dans un coin de mon cerveau et je n’y pense plus trop. De toute façon, j’ai bien d’autres choses à penser.
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