Sylvia

Quel plaisir que ce roman! Sur un synopsis tout ce qu'il y a plus classique, le charme opère dès les premières pages. C'est beau, sans être niais, touchant sans en faire trop. Ce roman a la simplicité des ouvrages qui n'ont pas besoin de fioriture pour plaire. La fin solaire donne le sourire sans tomber dans la guimauve. Un vrai bonheur!

Au départ ,une enquête classique menée par un « privé » traditionnel mais cette apparence banale cède vite sous la puissance des personnages du chasseur et de la proie. le terrain est celui de la guerre impitoyable que livrent aux nantis ceux qui veulent échapper au malheur . Faire de soi une arme dans cette guerre , ne pas s'abandonner au mépris de soi-même ,envers et contre tout trouver celui et celle qui aimera sans questionner voilà ce dont parle ce splendide roman .

J'ai enchaîné les histoires de détective privé ce été et je suis tombé sur Macklin. C'est peut être le moins viril de tous (il ne se dit même pas détective, tout juste enquêteur), il est moyennement alcoolique, moyennement dépressif, ni bagarreur, ni armé jusqu'aux dents, juste un peu plus intelligent que la moyenne et encore. Il n'a rien d'exceptionnel, il fait ce job car c'est le seul qui lui a permis de gagner de l'argent rapidement et pourtant... Il y a un truc dans ce bouquin qui m'a tenu... La tendresse peut être. Va savoir. C'est beau, ça se lit avec un léger spleen et une grande boule d'humanité dans le bide.

Le privé, Alan Macklin, qui vivote plus ou moins de sa profession, est demandé, un jour, par un homme riche et puissant qui souhaite s'assurer que le passé de celle qu'il compte épouser est sans tâche. Macklin n'est pas un super détective, mais il est discret et a la réputation d'être sérieux. Cette mission étant bien rétribuée, Macklin accepte bien que son commanditaire ne lui livre que très peu d'éléments (une photo et un recueil de poèmes) sur cette mystérieuse femme répondant au nom de Sylvia West. Fouillant dans le passé trouble de la jeune femme, Macklin découvre bien vite que Sylvia West est un nom d'emprunt et que cette enquête qu'il a cru banale va receler bon nombre de surprises et de difficultés. Qu'importe, pour Macklin c'est déjà trop tard, il est tombé éperdument amoureux de Sylvia. Ce n'est plus une enquête mais une quête, la rencontre de deux êtres meurtris et esseulés. Car le privé, sans rien lui dévoiler de son identité et de ses raisons, parvient à rencontrer "fortuitement" Sylvia, dans un librairie où il achète le seul recueil de poèmes qu'elle ait écrit (alors que le futur époux a formellement interdit tout contact...).

Fast a écrit un drôle de roman. C'est un polar qui débute de manière bien classique, par une enquête, et pourtant, pas de crime à élucider. Au fur et à mesure que l'on remonte dans le passé de Sylvia, l'empathie du lecteur s'accroît. Howard Fast dresse le portrait de cette femme étonnante, à la fois fragile et volontaire, par petites touches, s'appuyant seulement sur une foule de petits détails. Mais c'est surtout une très belle histoire d'amour, peu banale, toute en retenue et pudeur.

Bien que ce récit se déroule dans les années 50, il demeure intemporel et pourrait tout aussi bien se passer de nos jours. Car finalement, cet envers du décor que nous dépeint l'auteur (Ah ce fameux rêve américain sans cesse égratigné...) est-il si différent aujourd'hui ? Pour certaines femmes ?


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Sylvia!
L'assurance d'une bonne nuit blanche à parcourir les routes des États-Unis avec notre privé féru d'histoire ancienne, sur les traces d'une femme dont la vie se dessine page après page. Un chef-d'oeuvre.
Il m'a semblé lire du Modiano parfois.

Alan Macklin n'est pas Philip Marlowe ni Sam Spade....

Non, lui, aurait aimé être, non pas un artiste, mais un professeur d'Histoire, avec un grand H....
Au lieu d'une chaire d'enseignant dans une université, il occupe son quotidien de petites histoires ordinaires de couples adultères et autres frivolités de la sorte...

Ce métier de détective privé lui permet juste de vivre quelques jours par mois et de survivre le reste de l'année....

Alan Macklin n'a pas de jolie secrétaire aux jambes nylonées et effilées....
Ni de chat...
Du Jim Bean, comme passe temps...

Mais quand un milliardaire, Summers, le contacte pour lui confier une affaire, sa vie semble s'ensoleillée...
Ce Summers, que la suffisance étouffe, engage Macklin pour que ce dernier enquête sur la réelle existence d'une certaine Sylvia West, romancière, qu'il compte épouser dans les prochains jours...

Summers ne sait rien du passé de cette sublime brune...

Il donne à Macklin une photo de la belle, son nom (ou son prétendu "nom") mais interdit tout contact avec la belle....

Macklin est subjugé par cette beauté incandescente... et ce secret qui semble l'envelopper...

Macklin qui ira de découverte en découverte, pénetera dans la plus profonde intimité de cet être qu'il vénère..

Elle lui semble si loin, mais si proche de lui...

En tombe t-il amoureux ?....

Toujours est-il que Howard Fast, nous livre avec "Sylvia" un bijou de tendresse, loin d'être mièvre....

Un regard porté sur la société américaine à la fin des années 50....
Un souffle d'air, qui ne semble pas avoir fléchi depuis tout ce temps...

Une brise légère, après un orage d'été.... Ce moment précis où toutes les senteurs du jardins exhalent.... Ce silence après la violence du tonnerre.... La vie si douce......
Ce sont les sensations que l'on ressent après avoir terminé la lecture de "Sylvia"....

La fragilité d'un moment qui ne dure qu'un instant, un point de suspension dans le grand récit de l'Histoire.

Merci aux Editions Rivages d'avoir retrouvé et porté à notre connaissance un tel bijou de la littérature américaine.

Une intrigue assez lourde pour une histoire aussi longue que banale malgre quelques belles pages d ecriture ici ou la ... Dommage tout est tres inegal et souvent bacle.

Ah sylvia ( nuit blanche )

Je viens de terminer ce super polar. L'écriture est fluide, le sujet bien amené, l'intrigue se déroule tout au long des pages. J'ai beaucoup aimé. J'imagine bien le film qui pourrait en découler
Claudia
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Un roman difficile à lâcher ! L'auteur nous laisse penser que l'intrigue ressemble à ce que l'on connaît déjà : la énième histoire d'un détective un peu paumé... Eh ben, pas du tout. C'est un livre à tiroir, nerveux et surprenant sur l'identité. Qui est l'autre, qui je suis...J'adore