Citations sur L'arpenteuse de rêves (41)
Je crois que les hommes sont allés trop loin. La pollution de la ville basse... celle des ateliers, de l'air et du fleuve... Elle est en train de pourrir cette terre, cette cité.
Alors je continue ma route, et le vent plus frais emmêle mes cheveux gris, ma différence que je n’ai plus envie de cacher. Advienne que pourra.
– Tu ne tiens pas debout, me reproche-t-elle.
– Je n’ai pas besoin de tenir debout, je suis assise.
Ce n’est pas une très bonne plaisanterie, certes, mais je fais de mon mieux.
Aujourd'hui, il est certain que les fantômes existent. Cependant personne ne sait d'où ils viennent, ni pourquoi. Ce sont des formes floues, éthérée, qui se confondent presque avec la brume. On mes aperçoit sur les quais, au fond des impasses, dans les coursives, près des fontaines et sur le balcon des maisons hautes. Certains se perchent sur les toits de vieilles tuiles moussues, au sommet de pigeonnoers décrépits... Ils n'ont pas l'air totalement humains, non plus. Certains ont des bois de cerf, dautres de longues oreilles comme les lapins et les lièvres, d'autres, des queues épaisses de renards. D'autres font penser à des arbres et des plantes, avec des bras comme de vieilles branches couvertes de lichens, de chevelure comme des fougères ou du lierre.
Au fur et à mesure que nous dansons, les lichens pâles se lancent à l'assaut des ronces, enroulent dans leur dentelle végétale les épines acérées. Les lucioles se démultiplient sur la robe de la Première Reine, nappent ses longs jupons de lumière, se tissent à la nuit de son Corsage. La nuit, comme une encre libre, s'etale sur mes vêtements clairs, en volutes mouvantes, vivantes. Nos longues chevelures se tressent ensemble. Quand nous nous embrassons enfin, toutes les lucioles de sa robe s'envolent en même temps...
Je m'appelle Cassandra Alyssaë Myriim. Ma mère ne m'a laissé que cela, ces trois noms étranges, quand elle m'a abandonnée sous le porche d'un hospice au bord du fleuve, dans l'un des plus bas quartier de Claren, la plus vaste et la plus puissante cité du Royaume.
E.T.M
C'est une forêt en automne. Les feuilles mortes craquent sous mes pas, des feuilles offrant une palette incroyable de jaunes, d'oranges et de rouges. Il fait très beau, le soleil monte au-dessus des bois, tandis que des lambeaux de brume s'attardent çà et là entre les arbres, comme un reste d'aube qui hésiterait à partir.
Marcus au temps des Silures, m'avait demandé comment c'était, d'entrer dans un rêve. Si c'était difficile. Je ne lui avais rien répondu. Je ne voulais pas lui donner plus de prise sur moi. En réalité, c'est facile, quand o possède un dont comme le mien. Un jour, il y a quelques années, Riog m'a emmenée me baigner dans une source souterraine, une source chaude, ou plutôt tiède, que les rejet des ateliers n'avaient pas encore polluée. Voilà c'est à peu près ca, pour moi, entrer dans un rêve. C'est comme entrer dans de l'eau.
Il y a des moments rares, mais ils existent, où le fait d'avoir un secret me rend plus forte. Plus dure, aussi, mais cela m'aide aujourd'hui à demeurer imperturbable.
Je suis prête à lutter pour ma famille. Quand j'y pense , cela me surprend parfois, la rage avec laquelle je suis décidée à les protéger tous. (page 33)
Maëline