Éclipses japonaises

Dans ce livre, Eric Faye nous raconte l'histoire de plusieurs Japonais enlevés par le régime nord-coréen. J'avais déjà entendu parlé de l'existence de ces enlèvements et j'ai été intriguée par ce livre que mes amies m'ont gentiment offert, connaissant mon grand intérêt pour la péninsule coréenne et le Japon.

J'ai beaucoup aimé en apprendre sur le régime nord-coréen des années 1960-2000, sur leur pratique d'enlèvement et sur la vie de ces étrangers sous un régime totalitaire. C'était aussi agréable de lire un livre court mais poignant de par les thèmes abordés. J'ai aimé que l'auteur raconte les enlèvements de plusieurs personnages inspirés de personnes réelles, permettant de découvrir la diversité des profils des victimes. Néanmoins, j'ai été un peu perdue par les changements de point de vue, trop fréquents à mon goût dans un livre aussi court. Il m'a été difficile de m'attacher réellement aux personnages, décrits de manière assez lisse. Aussi, je n'ai pas compris pourquoi le style d'écriture changeait pour certains et pas pour d'autres.

Ce livre est donc pour moi plus documentaire que romanesque. C'est une bonne proposition de divers portraits peints rapidement, invitant le lecteur à approfondir ses connaissances par les ressources indiquées dans la postface. Mais à titre personnel, j'aurais préféré suivre moins de personnages, avec une intrigue plus romanesque mais réaliste. Je trouve aussi que le récit s'arrête trop brutalement lors du retour des victimes au Japon : j'aurais aimé connaître, de leur propre point de vue, leurs difficultés à se réintégrer, leurs visions du Japon moderne, leurs regrets et leurs souhaits. Je reste tout de même contente de ma lecture et je la recommanderai à quelqu'un qui s'intéresse au sujet.

Ce livre retrace l'histoire de Japonais (majoritairement) disparus, d' « éclipsés » depuis la fin des années 70. Kidnappés par l'Etat totalitaire et autoritaire de la dynastie Kim.
Les personnages sont fictifs mais ont été inspirés par des faits pourtant bien réels. L'auteur Éric Faye a mené un énorme travail de recherche pour rédiger ce livre, mêlant avec une certaine dextérité des faits historiques à l'humanité et la psychologie de ses personnages.

Ces « Éclipses japonaises », c'est tout d'abord des « effets papillon » pour de trop nombreux Japonais qui ont malheureusement conduit ces derniers à finir prisonniers d'un « royaume ermite », à vivre une autre vie que celle qui leur était pourtant prédestinée. Une vie imposée, et cela pour servir le régime selon toutes ses conditions farfelues. Ces signalés disparus sont plus communément appelés au pays du Soleil Levant des « cachés par les dieux ».

Imaginez… Être capturé soudainement dans un filet en jute, finir dans la cale d'un bateau, ouvrir les yeux sur un pays étranger dont on ne connaît strictement rien. Et devoir, contre toute attente, enseigner la langue japonaise à de futurs espions nord-coréens de Pyongyang - un japonais bien entendu parfait avec ses spécificités et familiarités qui lui sont propres. Leur faire assimiler dans les moindres détails la culture japonaise, jusqu'aux comptines pour enfants qu'ils apprendront par coeur… Dans le but que ces espions-robots aient une couverture insoupçonnée arrivés au Japon, jusqu'au bon déroulé de leur mission.

Et devoir soi-même apprendre le coréen pour devenir… un véritable nord-coréen. Devoir s'exprimer uniquement en coréen. Devoir s'intégrer à leur société, s'emparer de leur culture et vouer le culte à la famille Kim. Devoir jouer le jeu contre sa propre volonté. Devoir, tout en sachant au fond qu'il sera impossible de rentrer au bercail, de revenir aux sources. Laissant derrière soi toute une vie, un quotidien, des repères, une famille en plein désarroi… Mais continuer de faire ce qui est demandé, exigé, pour obtenir de bonnes faveurs et, qui sait, pouvoir enfin rentrer de ce cauchemar. du moins l'espérer de tout coeur…

Chaque chapitre est consacré à un/une disparu(e). Nous sommes témoins de leur mésaventure. Sidération et confusion dans cet environnement à part, totalement étranger. Étrange. Insensé. Dont les pratiques sont questionnables et mènent souvent à l'incompréhension… Jouer littéralement un jeu d'acteur au milieu de millions d'autres « figurants », la moindre erreur d'interprétation pouvant être fatale. Létale. Perdre progressivement sa propre identité à force de jouer le rôle de quelqu'un d'autre… Finir par s'adapter, les années passant, et s'y complaire. Se surprendre à y trouver quelques moments de bonheur dans ce monde de fous…

J'ai été personnellement touchée par le personnage de Naoko, disparue à l'âge de 13 ans. Et quand l'on prend conscience que ce n'est pas qu'une fiction… Que cette petite de 13 ans a bien été enlevée, arrachée abruptement à sa famille, du jour au lendemain… Qu'est-elle réellement devenue ?

J'ai été sidérée par ce phénomène dont je ne soupçonnais pas l'existence jusqu'alors. Comment est-il possible de faire ça ? Dans ce cas plus qu'extrême, ces femmes et ces hommes ont été utilisés contre leur gré comme de vulgaires outils à des fins politico-stratégiques. Pour servir un régime d'arriérés paranoïaques complets, ayant la fâcheuse tendance à diaboliser tout ce qui est « ailleurs » que leur « douce et brave » Corée du Nord. J'ai tendance à visualiser ces disparus comme des poupées désarticulées, bougeant et se déplaçant d'une scène à une autre au bon vouloir d'un enfant pourri gâté. Ou encore comme étant les pions d'un grand échiquier, les petits soldats, manipulés par la main qui les déplace pour atteindre le camp adverse…

Je reste aussi choquée et révoltée par le manque de réaction des différents gouvernements qui ont fini par apprendre ce scandale près de 30 ans plus tard - et qui plus est ont d'abord tenté de le passer sous silence - pour ne pas échauffer les relations diplomatiques avec la Corée du Nord, déjà bien fragiles…

J'ai apprécié cette lecture par son côté pédagogique avec toutes les anecdotes transmises sur l'histoire et la culture nord-coréenne, mais aussi humain, avec les perceptions imaginaires de ces « éclipsés » dont le caractère fictif est malheureusement vite rattrapé par la réalité. Néanmoins, à part le personnage de Naoko, je n'ai pas réussi à m'attacher aux autres personnages et ma lecture m'a parue parfois un poil trop monotone.

Plus globalement, un récit édifiant sur un fait historique étonnant qui fait froid dans le dos.

Roman intéressant d'après des histoires vraies que je ne connaissais pas du tout. Cependant, je regrette de ne pas m'être attachée un peu plus aux différents personnages. Les ellipses du roman m'ont peut-être empêchée de le faire car elles permettent surtout de voir évoluer des personnages qui font tout pour survivre dans un environnement qui n'est pas le leur.

Portraits croisés d'agents secrets à la soulte de la Corée du Nord, formés pour se fondre parmi des peuples étrangers et commettre des attentats, de personnes kidnappées dans d'autres pays afin de former les agents à leur langue et leurs coutumes, de militaires américains déserteurs et "protégés" par la Corée du Nord. Tout ce monde se croise à Pyongyang dans les centres de formation ou dans des productions de films de propagande et est obligé d'accepter ces conditions de vie sous crainte de représailles. Malgré ces libertés bafouées, la vie prend le dessus et même le bonheur semble possible. L'histoire est intéressante car basée sur des faits et personnages réels.

Ce roman m'a intéressé car il m'a révélé des faits réels que j'ignorais, et qui trouvent un écho dans l'actualité, en ces temps, ou l'on parle régulièrement de la Corée du Nord, de son régime, de ses rapports avec le Japon et avec son voisin de la péninsule, la Corée du Sud, même si les événements récents peuvent laisser l'espoir d'une détente. Dans les années 60/70, des étrangers ont été enlevés dans leur propre pays, par les coréens du nord, principalement des ressortissants japonais, utilisés en Corée pour former les agents secrets coréens à la langue, aux meurs, et au comportement des japonais, afin de pouvoir les infiltrer à l'étranger, pour espionner, voire pour commettre des attentats. S'inspirant de témoignages, Eric Faye a donc donné vie à des personnages, des jeunes filles: Naoko et Setsuko qui sont enlevées, se volatilisent, et commencent dans le pays prison leur nouvelle vie. Il nous montre le système mis en place par la dictature, avec des prisonniers, mais également avec des volontaires, notamment un militaire américain déserteur. Puis il nous décrit les circonstances qui ont permis la découverte de ces disparus et le retour dans leurs pays natals de certains d'entre-eux, après parfois plus de trente ans d'exil forcé. Traiter de ces faits, sous forme de roman leurs donne une consistance que le récit ne rendrait peut-être pas. L'auteur a privilégié le concret, le factuel, du coup le roman m'a semblé un peu terne, mais la révélation est passionnante!

Ce roman retrace l'histoire de plusieurs personnes de différentes nationalité ( japonaise, américaine, sud coréenne...) qui ont été enlevé par la Corée du Nord. le but de ces enlèvements était que les personnes aillant été enlevées puissent apprendre aux nord coréens à se comporter comme des japonais par exemple...et ensuite les personnes formées pouvaient être envoyées comme espions.

Quelle histoire incroyable que l'on apprend grâce à Eric Faye ! Première partie : pose des fondations. Des scénettes de disparitions au Japon. Deuxième partie : Nous retrouvons les disparus en Corée du Nord et le pourquoi dans leurs vies quotidiennes (intéressant). Troisième partie : J'ai décroché avec des paragraphes où je me suis demandé si c'était bien le même livre, ce qui m'a fait perdre le fil à replacer les personnages. J'aurai aimé qu'il y en ait moins mais qu'ils soient plus fouillés.

Dans les années 1970, de nombreux Japonais ont été enlevés et envoyés en Corée du Nord pour enseigner leur langue à de futurs espions. Ils ont même été enrôlés pour tourner dans des films de propagande ! Parmi ces exilés, on trouve même un Américain qui a rejoint le pays du Grand Leader pour échapper à la guerre du Vietnam. Il y restera plus de trente ans.
Par petites touches, Eric Faye nous fait entrer dans l'intimité de ces personnages qui ont réellement existé alors qu'au pays du Soleil Levant les familles ne savent pas ce que leurs proches sont devenus.
Par la voix de ces victimes prises dans une souricière, on apprend beaucoup sur le fonctionnement d'une des plus grandes dictatures du monde.

EXTRAIT
- Ma vie n'est plus ma vie, elle appartient à la Nation.
Lien : http://papivore.net/litterat..

Dans ce roman, Eric Faye met à jour un épisode méconnu de la Corée du Nord: l'enlèvement de japonais pour en faire des espions, voire des terroristes puisque l'une des disparues sera à l'origine de l'explosion d'un avion de la Korean Air en plein vol. Et il faut bien avouer que c'est vraiment un épisode étonnant qui ne peut laisser indifférent, qu'on se retrouve dans la peau du GI américain ou dans celle de la collégienne. A ce titre, je ne regrette pas cette lecture mais il m'a semblé que le récit restait un peu trop froid et clinique alors qu'il y avait matière à faire un roman plus dense et chaleureux.
Lien : http://parenthesedecaractere..

Des années 60 au début des années 80, des dizaines et dizaines de personnes de tous milieux et niveaux sociaux, disparaissent au large des côtes japonaises et coréennes. Tels les fameux « évaporés », ces êtres qui, du jour au lendemain s'effacent de la circulation, des jeunes hommes et femmes se volatilisent, se dissolvent dans les brumes d'un empire du soleil levant perdu aux confins d'une junte nord-coréenne.


Ainsi dès 1966, un GI en mission dans la zone démilitarisée entre La Corée du Nord et du Sud, s'évapore lors d'une patrouille. A la fin des années 70, une collégienne qui revenait de son cours de badminton, une jeune femme et sa mère qui voulaient manger une glace, un archéologue qui terminait tout juste sa thèse et s'apprêtait à la poster, sont kidnappés par des hommes et jetés au fond d'une cale d'un bateau en partance vers le large, vers la Corée du Nord.
Ils ne reverront, que pour certains, leurs terres natales que vingt ou trente ans plus tard lorsqu'un, journaliste mettra à jour une relation entre l'explosion en plein vol d'un avion de la Korean Air et un prénom qui revient en boucle, un prénom finissant par « ko ». Qui est cette femme qui revient sans cesse dans la bouche de cette terroriste arrêtée ? Quelle est son action ? D'où vient-elle ? Quel est son pouvoir ? Et pourquoi n'arrive-ton pas à retrouver sa trace ?

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