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sur 237 notes
L'on célèbre, ici et là, dans les rues animées, la victoire aux élections de l'Alliance pour la majorité populaire, l'AMP. Faut-il donc croire que les Espagnols ont la mémoire courte ? Que la dictature de Franco ne leur a pas suffi ? Toujours est-il que Diego Martín, journaliste à Radio Uno, n'en a pas cru ses oreilles à l'annonce des résultats. Depuis 6 mois que l'AMP est au pouvoir, le pays est plongé dans une sorte de torpeur. Exit les présentateurs et journalistes trop proches des socialistes ou trop virulents envers le nouveau gouvernement. Seul Diego semble avoir échapper à cette purge médiatique. Il sévit toujours le vendredi soir. Malgré des sujets souvent brûlants et une chronique d'un procureur qui tient à rester anonyme et qui dénonce les incohérences du pouvoir en matière de justice. le journaliste va d'ailleurs revenir, dans sa prochaine émission, sur l'assassinat d'un jeune élu de l'AMP, le soir-même des élections. Avec l'aide de son amie, Ana, ancienne prostituée, transsexuelle, reconvertie en détective privée, et de David Ponce, un juge devenu son ami, il va tenter d'y voir plus clair dans ce dossier. Il va également s'intéresser de près à cette sombre affaire des bébés volés, affaire qui ressurgit suite à la déclaration d'Isabel Ferrer, une avocate et porte-parole de l'Association Nationale des Enfants Volés...

Marc Fernandez, journaliste longtemps chargé de suivre l'Espagne et l'Amérique latine pour le Courrier International, met en avant, dans ce roman, cette sordide affaire de bébés volés, un scandale qui secoua l'Espagne dans les années 80. À partir des années 40, sous Franco, 300000 bébés auraient été enlevés à leurs parents au seul prétexte que ceux-ci s'étaient opposés au régime ou alors étaient trop à gauche. Une pratique qui aurait perduré bien après le décès du caudillo. Aujourd'hui, encore, ce sujet reste tabou. Des plaintes ont été déposées et les parents espèrent toujours des suites judiciaires. C'est donc au coeur de ce sujet passionnant et méconnu que nous plonge Marc Fernandez. Un journaliste, une avocate et un juge vont donc s'allier pour tenter de faire éclater au grand jour cette affaire et, surtout, la faire porter devant des tribunaux. de par son sujet, ce roman est captivant de bout en bout et l'on peine à croire que tout cela soit vrai. Les personnages sont très attachants, notamment le journaliste et le juge, celui de la tueuse en série moins crédible. L'auteur nous offre un roman noir d'actualité et bien documenté, servi par une écriture peut-être un peu formelle et journalistique, et qui manque parfois de profondeur.
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« Amis du noir, bonsoir ».
Cette annonce habituelle de Diego Martin éternel provocateur et célèbre animateur d'une radio madrilène restitue pleinement l'atmosphère du roman de Marc Fernandez.

Franco est mort, les franquistes pas encore… Ils reviennent au pouvoir.
Pour Isabel avocate Franco-Espagnole, l'histoire poignante de la vie de sa grand-mère ne peut rester secrète.

Elle s'aidera des médias afin de dénoncer une odieuse tragédie :
Les enfants volés du Franquisme.

Dans ce roman, l'intrigue bien menée relate la liaison entre une sordide manipulation de la dictature franquiste et une enquête policière où l'opiniâtreté des protagonistes à révéler une ignoble réalité le dispute à l'oppression politique et à l'extrémisme religieux.

J'ai une nouvelle fois découvert avec épouvante les exactions dont peuvent être capables les hommes dans leurs folies d'élimination et de tyrannie.

« Un trafic de mômes ? ce ne sont pas quelques gamins placés dans des familles aisées que l'on va plaindre tout de même… »

Il est désespérant et révoltant de constater qu'aujourd'hui encore, toutes les variétés de terreur et de haine peuvent être systématiquement reconduites malgré toutes les souffrances et les déchirements qu'elles engendrent.

Jamais l'humanité ne tirera donc les conséquences salutaires et bienfaisantes qui stopperaient définitivement les cruautés, les bestialités et la sauvagerie qu'elle fait subir à ses semblables ?

J'ai parfois l'impression d'évoluer dans un engrenage d'anxiété sans fin où les funestes rouages dévastateurs de la « Mala Vida » viennent inexorablement laminer la joie de vivre.

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« Mala Vida » ,est un roman policier centré sur le drame des bébés volés qui a commencé sous le régime de Franco mais qui a perduré bien après sa mort avec la complicité du clergé et des membres du corps médical.
L'Espagne qui nous est décrite ici est de ce fait une Espagne meurtrie qui renoue avec un gouvernement de droite proche du franquisme.
Diego, journaliste « rouge » a réussi à ne pas se faire virer du journal malgré l'arrivée de cette droite. Il anime une chronique à la radio plutôt subversive et le sujet qu'il est amené à exposer va être explosif puisqu'il s'agira donc des bébés volés.
Au-delà de la sympathie immédiate que l'on éprouve pour Diego, le sujet des bébés volés et la réflexion qui en découle sur la politique, la liberté d'expression, la loi du silence qui s'apparente à la loi de l'omerta, font de « Mala Vida », un roman vraiment agréable à lire. Ce n'est pas un policier classique, il s'agit plus d'un roman social dénonçant le système.
En tout cas, j'ai passé un très bon moment et le petit plus c'est que Marc Fernandez nous emmène avec lui dans les quartiers de Madrid, dans les rues qu'il n'hésite pas à nommer. J'ai ainsi pu me projeter sans problème et visualiser les endroits ce qui est très plaisant.

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"Peut-être que ce que je vais vous révéler maintenant va vous surprendre, mais c'est pire que tout ce que vous pouvez imaginer. Je veux parler de vols de bébés. D'enfants retirés de force à leurs familles "rouges" dans le but d'éradiquer les antifranquistes. Il n'est pas question ici d'un enlèvement ou deux, mais bien d'une véritable organisation criminelle chargée par tous les moyens d'arracher ces gamins à leurs parents." Voilà comment Isabelle Ferrer, française d'origine espagnole qui a quitté son pays d'origine où l'attendait pourtant une brillante carrière d'avocate, crée l'évènement en annonçant la création de l'ANEV, une association pour retrouver les enfants disparus pendant et après le "règne" de Franco.
Dans un contexte politique compliqué, où l'AMP, parti politique espagnol proche du franquisme vient d'être élu, Diego est surpris d'avoir toujours son poste de chroniqueur radio. Conscient qu'il sert de "bonne conscience" au parti au pouvoir (du genre : "on ne licencie pas tous les opposants au régime en place, regardez, Diego officie toujours" ) et habitué à dénoncer les vicissitudes des politiques et autres hommes de pouvoir, la création de l'ANEV lui apparait comme une bombe sur laquelle il compte bien s'appuyer pour faire monter l'audience de son programme hebdomadaire à Radio Uno. Il décide de se rapprocher de la belle et mystérieuse Isabelle, qui semble parfois s'évaporer dans la nature. Pour cela, il n'hésite pas à faire appel à son amie transsexuelle Ana, sans doute la meilleure détective d'Espagne, qui a travaillé récemment pour elle. Et pour faire bonne mesure, un déjeuner avec son ami David Ponce, juge de son état, lui permettra de prendre la température de la tempête soulevée par l'ANEV.

Lala lala lalalala... Tu me estas dando mala vidad ! Mal de vivre ou mauvaise vie ? Je me suis toujours posée la question. En l'occurrence, je trouve les deux traductions adaptées au titre fort bien choisi de ce premier roman de Marc Fernandez.
J'avoue être un peu tombée des nues (oui oui, je suis très candide...) en découvrant le sujet au centre de Mala Vida. Pour moi, les bébés volés pour des causes idéologiques, c'était l'Argentine de Videla, pas l'Espagne de Franco ! Et bien, il semble que les dictateurs qui se suivent se ressemblent également : si l'on prend une bonne dose de personnel hospitalier complice, quelques politiques qui veulent s'enrichir, une bonne caution de la religion, quelques notaires à acheter, et bien sûr des républicaines enceintes à qui l'on ment, on se retrouve avec un commerce bien lucratif de vente de bébés ! le tout sur un air de Manu Chao.
Bref, ce roman noir (et pas policier, puisque le lecteur, omniscient, sait bien qui fait quoi et notamment qui commet ces meurtres sur d'anciennes personnalités qui participaient à ce trafic monstrueux) a pas mal de qualités à son actif : il traite d'un sujet finalement pas si connu que ça, et pose la question toujours intéressante de ces lois d'amnistie sensées entériner meurtres, tortures, enlèvements, déportation... des coupables. Parce que, somme toute, il y a des choses qui ne s'oublient pas, et qui, une fois dites, ne peuvent rester sans réponse.
J'ai moins adhéré à la forme que prend ce roman... D'abord, on ne sait pas ce qui est véritablement historique et ce qui relève de la fiction pure, sur un tel sujet, c'est dommage. Les personnages principaux sont à la limite du stéréotype : le chroniqueur radio engagé et désabusé veuf depuis que son épouse a été assassinée par sa faute, la jolie blonde intelligente et fragile, et championne du tir à l'arme à feu, le seul juge de tout le pays qui a les "cojones" pour porter le dossier des enfants volés auprès de la justice, et même la transsexuelle Ana, meilleure détective du pays et argentine d'origine. On trouve également dans Mala Vida quelques répétitions (par exemple, sur les habitudes insomniaques du héros), un zeste de maladresse
Bref, tout ça, c'est bien dommage, parce que le sujet plutôt original est traité avec un angle d'attaque intéressant, il n'y a pas de temps mort dans la trame de l'histoire, les explications et techniques du métier de chroniqueur radio apportent du plus à l'ensemble, et les personnages sont somme toute attachants !

A souligner, parce que je trouve que c'est une initiative géniale : les éditions Préludes nous recommandent quelques ouvrages à la fin de notre lecture pour continuer sur le sujet. Et ça, ça me parait être une vraie bonne idée !
Un grand merci donc aux Editions Préludes et à Babelio pour cette découverte.
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Mala vida, célèbre chanson de Manu Chao qui a inspiré le titre de ce premier roman de Marc Fernandez.
Mala vida, avec sa couverture qui en dit long sur le sujet du livre.
Un landau sur fond de drapeau espagnol.
Un livre qui parle de bébé ?
Oui, mais un livre qui parle de bébés volés.
Une affaire qui démarre sous la dictature du général Franco, Chef d'État pendant près de 40 ans, du milieu des années trente jusqu'à sa mort en 1975. Avec la complicité de l'église notamment, des bébés de familles d'opposants auraient ainsi été enlevés à leur naissance pour être remis à des familles proches du régime en place.
De nos jours, alors qu'un gouvernement de droite dure (pour ne pas dire extrême) vient d'être élu,  une jeune avocate, pour le compte d'une association mais aussi à titre personnel, aidée, d'un journaliste, d'une détective privée et d'un juge va tenter de révéler et de faire condamner les responsables de ces actes qui ont meurtri à jamais tant de familles espagnoles.
Dans le même temps, un mystérieux tueur élimine des personnalités.
Les deux affaires sont-elles liées ?
Mettant leur vie et leur carrière en danger, les protagonistes réussiront-ils à faire éclater la vérité et à conduire les coupables devant un tribunal ?
J'ai été embarqué dans ce roman que j'ai dévoré en quelques heures.
Pas facile d'aborder un tel sujet.
Pas facile d'en faire un roman.
On est happé par le destin de ces presque "héros", ces David qui tentent de terrasser Goliath.
Marc Fernandez n'en a pas fait un livre pesant, noir, il y a mis du rythme et du suspense comme dans un bon polar.
Son but n'était pas de faire pleurer dans les chaumières.
Son but n'était pas non plus d'accuser trop ouvertement quelques institutions.
Il y a quand même quelques messages.
Comme le rôle de l'Opus Dei dans la société, ou comme ces idées franquistes que l'on croyaient révolues mais qui semblent n'être qu'en sommeil.
Un de ces excellents romans qui, tout en vous distrayant, vous amène à réfléchir et vous pousse à consulter votre média préféré...
A lire...




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Fiction ou réalité ? Difficile de trancher pour ce roman. Fiction flirtant avec la réalité, c'est une évidence. En France, l'on sait finalement bien peu de choses de l'Espagne. Comme si le monde s'était arrêté à la Liga et aux duels Barça / Madrid, à la plage et à la crise économique qui dévaste le pays.

L'on se souvient vaguement d'une dictature qui s'est achevée avec la mort de Franco, mais cela ne va pas plus loin. le passé est le passé, il n'a rien à voir avec le présent. Cruelle erreur que de penser cela. Un pays se construit sur son passé et l'Espagne n'en a pas fini avec le sien. La loi d'amnistie en est le principal frein. C'est ce que nous rappelle ce roman qui oscille entre roman noir, thriller et roman introspectif en nous offrant sous couvert de fiction, un roman assez proche de ce qui se passe en terres ibères.

L'AMP, un parti franquiste est au pouvoir, le spectre de la dictature et de ses méthodes pointe le bout de son nez, un sourire carnassier sur les lèvres. La presse est muselée, la justice est ficelée, mais la résistance s'organise. Diego, Ana, le juge David Ponce, chacun résiste avec les armes qui sont les siennes, jusqu'à ce qu'Isabel croise leur route.

Avec elle, un scandale éclate, et pas des moindres : celui des enfants volés pendant la dictature. Mais tout cela s'est produit en Argentine et au Chili, pas en Espagne, ce n'est pas possible dans un pays comme l'Espagne, peut-on lire. Comme si l'Espagne était au-dessus de cela, comme si la dictature de Franco n'avait pas été aussi effroyable que celle de Videla ou Pinochet, comme s'il n'y avait pas des gens « bien » impliqués dans le négoce de ces 30 000 enfants volés.

Commence une course contre la montre contre la police, la justice, le contrôle des médias pour faire éclater la vérité. Et au milieu de tout cela, des assassinats. Quel est le lien ?

C'est avec une certaine fascination que j'ai suivi ce récit aux reflets cinématographiques. La connaissance de l'Espagne contemporaine de l'auteur m'a bluffée, certains risques aussi dans cette dénonciation qu'il fait des évènements. Son analyse sur la raison de ces vols d'enfants est criante de pertinence. Je n'ai pas pu m'empêcher au fil des pages de faire des parallèles avec des éléments récents de l'histoire de l'Espagne. Les bébés volés ont bel et bien existé, le franquisme est toujours là, il vit sous un vernis démocratique, l'Opus Dei n'a pas disparu et continue de tirer certaines ficelles, l'on se débarrasse toujours de juges gênants (le juge Garzón en est un excellent exemple) et l'on a beaucoup de mal à se réconcilier avec son passé.

L'on pourra reprocher une intrigue parfois trop facile, des moments d'introspection qui font retomber parfois la tension narrative, mais j'ai vraiment, vraiment savouré ce roman. J'ai refermé la dernière page en me disant que ça serait bien qu'il franchisse la frontière et ravive un peu les mémoires sur ce que l'on veut oublier là-bas. Après tout, c'est aussi l'un des rôles de la littérature.

Lien : http://lelivrevie.blogspot.f..
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Mala vida, le mal de vivre, celui d’Isabel, petite-fille de républicains espagnols auxquels on a retiré leur fils le jour de sa naissance, officiellement mort-né. Aujourd’hui, alors que la droite conservatrice est revenue au pouvoir, Isabel a imaginé une vengeance à la hauteur de la souffrance de ses grands-parents et de tous ceux qui ont vécu le même drame. Après la création d’une association de victimes, pour faire reconnaître les préjudices subis malgré la loi d’amnistie votée à la mort de Franco, secrètement elle va infliger un châtiment que beaucoup penseront inexcusable.

Ce roman, ni vraiment historique ni vraiment policier, est largement inspiré d’un épisode de l’histoire espagnole, celui de l’affaire des bébés volés après la guerre civile. Pour des raisons idéologiques, des enfants de républicains étaient vendus à des familles bourgeoises avec la complicité de médecins et de religieuses. Les franquistes prétendaient sauver les âmes des enfants de "rouges" en les confiant à des familles proches du régime. Une pratique, que l’on retrouve en Argentine pendant la dictature militaire de 1976 à 1983 avec le vol de bébés d'opposants politiques, qui perdurera en Espagne même après la mort de Franco.

Marc Fernandez, ex-journaliste à Courrier International spécialiste de l’Espagne et de l’Amérique latine, créateur de la revue Alibi consacrée au polar, signe ici son premier roman en solo. Un essai réussi qui, même s’il n’approfondit pas le sujet des enfants volés, évoque la souffrance de ces victimes du franquisme.

Merci à Babelio et aux Editions Préludes pour cette agréable lecture.
PS : il est dommage que l'auteur, que j'ai rencontré grâce à Babelio, manque singulièrement d'humilité.
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Après trente-six années de franquisme et quatre décennies de répit relatif, les nostalgiques du 'caudillo' reviennent au pouvoir, 'grâce' à la crise économique qui touche sévèrement l'Espagne depuis 2012.
On imagine les conséquences : une république en marche... arrière. Le vent de liberté qui a soufflé avec la Movida semble bien loin, les médias sont muselés, on garde quand même quelques soupapes pour faire illusion. Diego Martin est l'un de ces journalistes qu'on laisse s'exprimer, même si les lièvres qu'il soulève avec des complices bien informés dérangent beaucoup dans les hautes sphères...

Parce que la menace est réelle, des auteurs imaginent l'accession au pouvoir de l'extrême droite dans des pays d'Europe. François Durpaire et Farid Boudjellal ont fait l'exercice pour Marine le Pen en France (trilogie BD 'La Présidente'), le journaliste Marc Fernandez pour l'AMP (mouvement populiste plus ou moins fictif) en Espagne avec ce roman policier.

J'ai d'autant plus apprécié ce récit de politique-fiction qu'il m'a appris des éléments de l'Histoire espagnole que j'ignorais (des méthodes de 'redressement idéologique' proches de certaines utilisées par les nazis, la loi d'amnistie votée en 1974, les rancoeurs qui en résultent sur des comptes mal réglés...).
Si l'intrigue, ses ingrédients, ses personnages et son rythme lent risquent de décevoir les passionnés de littérature policière, le contexte est en revanche passionnant. Et rien que pour ça, ce roman mérite vraiment qu'on s'y arrête. ♥

♪♫ https://www.youtube.com/watch?v=qWV2kM1laIc
♪♫ https://www.youtube.com/watch?v=SLxrrE6wC5I
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Depuis la victoire aux élections espagnoles de l'Alliance pour la Majorité Populaire (AMP), une série de meurtres inexpliqués et non revendiqués touche le pays. Est-ce que les crimes commis sont des actes isolés où est-ce qu'un lien peut être établi entre des victimes aux profils très différents ?

Dans ce premier tome au titre faisant un clin d'oeil au groupe Manu Chao, Marc Fernandez nous offre un roman actuel et d'actualité qui revient sur une période sombre de l'histoire espagnole.

Alors que je m'attendais à découvrir une enquête policière où l'intrigue se déroulait en Espagne, j'ai été heureuse d'en apprendre plus sur la dictature franquiste et sur une affaire qui hante encore les populations actuelles : celle des milliers de bébés volés sous Franco et jusqu'au début du XXIème siècle... Après la lecture de ce livre, j'ai eu l'occasion d'en discuter avec des proches d'origine espagnole et j'ai pu me rendre compte à quel point ceux-ci ont été marqués par ces actes.

J'ai beaucoup apprécié le personnage de Diego Martin, un journaliste de radio qui va oser mener l'enquête alors même que celle-ci reste un sujet encore tabou.

En lisant Mala Vida, j'ai trouvé que celui-ci faisait écho au livre Avant elle de Johanna Krawczyk qui traite de ce thème mais sur le sol argentin.

Il me tarde maintenant la prochaine Nuit Blanche des Livres organisée par Nathalie de la librairie des Mots en Marge de la Garenne-Colombes pour retrouver Marc Fernandez et pour échanger avec lui sur ce livre et en profiter pour acquérir les deux autres tomes de la série :-)
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La tragédie des "bébés Robados" débute en 1939 avec la dictature franquiste . Un psychologue,Antonio Vallego Nagera revient de l'Allemagne nazie avec une théorie aussi ridicule qu'ignoble: les femmes républicaines seraient porteuse du " gêne marxiste". Cette théorie est adoptée par Franco qui décide d'éradiquer ce gêne en éloignant les enfants de leurs familles d'origines. C'est le début d'enlèvements d'enfants avec la mise en place d'un dispositif légal qui facilite le changement d'identité,la mise sous tutelle et l'adoption pour des familles phalangistes. Certains enfants seront aussi éduqués dans des centres religieux dans la rigidité. Il semblerait que cet odieux trafic n'ait pas totalement cessé après la mort de Franco.
Marc Fernandez dénonce ce scandale dans son roman Mala Vida à travers l'histoire de quatre personnages qui vont mener une enquête pour révéler au peuple espagnol cette page sombre de leur histoire. Il y a Diego,journaliste de radio ,,Ana une détective grande amie de Diego, David procureur,et Isabel avocate et initiatrice de cette démarche car touchée intimement par le sujet.
L'auteur aurait pu développer beaucoup plus ce sujet et en faire un roman historique mais ce n'est pas le choix qu'il a fait. Il offre une lecture facile et agréable sur le ton du polar mais dont l'efficacité est certaine pour susciter la curiosité et inviter ses lecteurs à se documenter pour en savoir davantage. Ce qui a été mon cas car j'ignorais totalement cette histoire . J'avais en tête le drame similaire en Argentine et le mouvement des grands mères, mais il est peut-être plus simples de voir ce qui est loin que ce qui se passe tout près de nous?
Pour qui aime Madrid, Mala vida est aussi l'occasion de se balader dans ses rues,de se remémorer ses lieux cultes. Très belle lecture.
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