AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Le ventre de la fée (18)

Il comprit que le plaisir était capable d'étouffer jusqu'aux regrets. Car c'était un plaisir immense, une jubilation du corps qui s'allégeait un instant de toute forme de conscience.
Dans le combat contre le corps de l'autre, lorsqu'il était entré dans le corps de l'autre, lorsqu'il avait refermé ses mains sur la chair de l'autre, et que ses ongles avaient crevé la peau en même temps qu'il crevait de plaisir, il avait oublié.
Oublié ce qu'il y a de plus horrible dans la vie, son déroulement de ruban insensible.
Commenter  J’apprécie          410
Plus elle crie plus il la veut, c'est cela qu'elle ne comprend pas. Que plus elle crie plus il s'excite. Il y a des refus qui sont des désirs inavoués, des non qui veulent dire oui, des non qui provoquent le désir, des non qu'il adore. C'est le non qu'il préfère. Pour la première fois il le sait sans détour.
Commenter  J’apprécie          120
Elle pleure tout bas, noyée et brûlée à chacune de ses toux. Dans sa tête se mêlent les odeurs fades et âcres de sperme et de bile. Gabriel laisse tomber un bras en travers du petit ventre plat, en signe de tendresse, de paix demandée. Avec une sorte d'inconscience insolente, de légèreté enfantine, il lui fait même un sourire. Et elle aurait envie de le blesser dans son orgueil, de l'envoyer balader en trouvant les mots qui le réduiraient à une poussière, une minuscule poussière de monstre. Mais elle n'est qu'épuisement dans tout ce corps allongé, sa misère, sa solitude, sa déveine, son rêve cassé, elle en crèvera.
Commenter  J’apprécie          110
Les jours l'abîment comme un fruit passé. L'histoire continue, ne s'est jamais interrompue depuis le lever de rideau, et le grand jour arrive.
Commenter  J’apprécie          80
Ils forment un de ces couples où chacun des deux, plein de qualités, gagne encore à cet emmêlement. Une magie mystérieuse les fait apparaître tantôt un tantôt deux, par l'alchimie des respects et des complicités reciproques. Pour les autres, vue de l extérieur, l'alliance est intimidante. Rarement on les surprend à échanger quelques mots, et toujours vient l'impression qu'ils se parlent autrement, par regards, par caresses, ou par ce fil secret qui les attache l'un à l'autre. A force de les contempler, on finit par comprendre ce sentiment étrange qu'ils causent: en vérité on ne voit que leur désir.
Commenter  J’apprécie          80
La première il l'avait tuée sans lui faire de mal. La petite Myriam. Malgré le temps qui a glissé là-dessus, et malgré leur nombre, il se souvient très bien de ses victimes. Il l'avait étranglée pour assouvir un vieux désir. Il avait voulu enfin posséder un corps. C'est plus tard que le sexe s'était mêlé à la mort. C'est plus tard qu'il avait touché, caressé, palpé et pénétré des chairs avant et après leur mort. Longtemps d'abord il était resté cet être à deux têtes : violeur et assassin. Mais il tuait les petites filles sans les violer, violait les femmes sans les tuer. Puis brusquement...
Commenter  J’apprécie          72
Il fait chaud dans la chambre et c'est comme un nid très douillet. Elle voudrait ne jamais quitter cet endroit, ne jamais interrompre ce moment d'exception, elle et son fils seuls à se reposer. Il lui semble que le temps est aboli, qu'elle se laisse vivre sans penser à rien qu'à reprendre des forces, et qu'elle n'a jamais éprouvé auparavant un tel sentiment de douceur.
Commenter  J’apprécie          70
Les grandes voiles sont au sol comme des fleurs tombées, des points de soleil, de grandes flaques d'amour. On dirait qu'elle s'effeuille et, si mince, elle est une tige, nue et longue dans le lueurs de lune. Alors l'homme lui confie qu'elle est belle et lui plein de désir. Puis il se pose sur elle avec l'envie désespérée de l'habiter, la rage instinctive d'y venir et la crainte de la briser.
Commenter  J’apprécie          60
Il avait l'impression que c'était le premier véritable viol, et ce qui l'étonnait c'était de vivre cette dérive sans lui prêter aucune gravité. Si incroyable que cela puisse paraître, il avait autrefois retenu des envies dont l'assouvissement le remplissait maintenant d'indulgence.
Il comprit que le plaisir était capable d'étouffer jusqu'aux regrets. Car c'était un plaisir immense, une jubilation du corps qui s'allégeait un instant de toute forme de conscience.
Dans le combat contre le corps de l'autre, lorsqu'il était entré dans le corps de l'autre, lorsqu'il avait refermé ses mains sur la chair de l'autre, et que ses ongles avaient crevé la peau en même temps qu'il crevait de plaisir, il avait oublié.
Oublié ce qu'il y a de plus horrible dans la vie, son déroulement de ruban insensible.
Pour lui désormais c'était clair : son désir assouvi était revenu plus vigoureux, si pressant qu'il faudrait bien recommencer, qu'il était impossible d'imaginer lui résister.
Il ne résisterait pas : la même crise, la même jouissance, il y pensait sans cesse. Il savait qu'il recommencerait, bientôt, demain peut-être, parce qu'il ne contrôlait plus rien de corps baigné une fois dans la violence. p.85
Commenter  J’apprécie          60
il était devenu cet adolescent plein de silence, puis cet homme jeune, trop calme et sage, qui était timide et souriant à la fois. Désormais, à la manière d'un être qui serait cadenassé, il ne laisse rien échapper de ses secrets et rien ne semble l'émouvoir : un coffre noir où rien ne rentre et d'où rien ne sort. Les jours passent sur lui, s'enroulent en chrysalide de silence.
Commenter  J’apprécie          50







    Lecteurs (236) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Alice Ferney

    Alice Ferney, de sa véritable identité Cécile Brossollet, épouse Gavriloff, est née à Paris en ...

    1941
    1951
    1961
    1971

    10 questions
    50 lecteurs ont répondu
    Thème : Alice FerneyCréer un quiz sur ce livre

    {* *}