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EAN : 9782742700448
115 pages
Actes Sud (24/08/1993)
3.48/5   121 notes
Résumé :
Gabriel est l’unique fils d’une femme très belle qui le chérit plus que tout au monde. Du jour où elle disparaît, l’enfant au prénom d’ange sent gronder en lui le tonnerre de pulsions effrayantes. Du ventre des fées jaillissent parfois des ogres... Ce conte cruel d’une extrême violence semble écrit avec une douceur neutre, sans complaisance, sans jugement, rien que la description clinique d’un dérèglement fatal. Par ce joyau noir publié en 1993, une jeune femme fais... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (30) Voir plus Ajouter une critique
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sur 121 notes
Il était une fois…une fée. Femme si douce, si belle, vaporeuse comme un rêve doux, à nulle autre pareille.
« Elle se fait aimer chaque jour comme au premier instant de l'amour, celui de l'aveuglement, celui du miracle où les reproches restent des secrets invraisemblables. La fée prolonge la douceur. Sur elle le regard se brouille, s'adoucit dans les indulgences. Autour d'elle les choses sont transformées. le sortilège est puissant. »

Il était une fois…un homme. Qui sut se faire aimer de la fée. En lui, un fond de silence et de secret. En lui aussi, ce qu'il faut de grâce, d'intelligence, de générosité et de sollicitude pour plaire aux gens, notamment aux femmes, ce dont il abusa longtemps. Mais un jour l'homme croise la fée et « le sortilège fut en lui, comme une main qui contraindrait son coeur tout en le caressant ». Désormais la fée devient son amour, son ange, sa vie…sa fée.

De l'alchimie amoureuse entre l'homme et la fée, de leur emmêlement passionné et sublime, nait Gabriel, l'enfant au nom d'archange. Et la fée, comblée, heureuse, enveloppe l'enfant de tendresse et de bonté, l'enrobe d'amour et de douceur sans imaginer que son ventre de fée a enfanté la plus effroyable des créatures.

Il était une fois… un monstre. Dans le secret de son âme, Gabriel, l'enfant au nom d'archange, a développé en grandissant une nature perverse, corrompue par de puissants désirs de violence, une jubilation morbide et une fascination malsaine pour la douleur des autres.
Enfant déjà, il aime infliger mille délicieuses tortures à de petits animaux avant de leur offrir en sépulture des boîtes somptueuses que par la suite il confectionne avec un soin d'artiste maniaque et une admirable virtuosité.
Il devient « un adolescent plein de silences », puis enfin « cet homme jeune, trop calme et sage, timide et souriant », un être cadenassé de l'intérieur que rien ne semble émouvoir hormis cette joie impure que lui procure la mise-en-scène de la souffrance.

A la mort de la fée, emportée par un cancer, l'homme, accablé de chagrin, ne pouvant supporter de vivre sur les lieux de son bonheur perdu, laisse Gabriel seul dans la maison familiale. Plus rien désormais ne retient le jeune homme dans l'assouvissement de ses diaboliques instincts. le prédateur se met en chasse ; il a délaissé les petites proies animales pour se tourner vers un gibier plus conséquent, à la hauteur de ses appétits d'homme : les femmes.
Son premier viol le plonge dans un état de bouleversement et d'excitation délectables. Ah ! Quel plaisir d'éprouver tout contre soi une jeune chair se débattre ! « le corps d'un autre en souffrance, quel prodige » !
Gabriel écume la ville, jouant avec « le froid et l'humidité des recoins déserts ». Son désir s'emballe, plus rien ne compte hors le triomphe de son plaisir de mâle, mais bientôt il lui faut éprouver d'avantage. Il lui faut explorer le mystère de l'achèvement. Il lui faut serrer ses mains autour du cou gracile d'une jeune colombe. Il lui faut expérimenter la décomposition des corps. Et il se prend alors à penser aux petites filles…

En 1993, Alice Ferney signait avec « le ventre de la fée » son premier livre et faisait une entrée fracassante sur la scène littéraire, la puissance atroce de ce premier roman laissant immédiatement augurer un grand auteur en devenir.
Car, ah ! Quel livre ! On ne peut y penser sans frémir et c'est peu dire de ce bref ouvrage qu'il est dérangeant, déroutant, perturbant et, d'une manière totalement équivoque…manifestement beau.
C'est qu'avec ce conte noir, Alice Ferney joue avec les antagonismes et les contrastes comme une magicienne joue avec ses sortilèges, faisant rivaliser les émotions du lecteur en une sorte de pugilat intérieur qui le laisse dans un profond état de malaise. Ce qui débute ainsi comme un conte de fée se transforme alors en fable horrifique. Avec l'impression de tomber au fond d'un gouffre obscur, l'on est précipité de la ouate au béton, d'un climat de douceur et de pureté empreint de beauté et d'amour maternel, en un lieu où se déchainent les passions les plus brutales et les plus écoeurantes.
L'auteur nous plonge de plain-pied dans la conscience d'un monstre dénué de remords, ne nous épargnant rien de sa folie, de ses actes ni de ses intentions.
Mais - et c'est là que réside toute la force de ce court roman - la romancière va utiliser le filtre d'un style poétique, lumineux, la transparence cristalline et délicate de ses lignes, pour opérer un véritable pouvoir d'attraction en faisant s'affronter en combat singulier, la beauté de la forme et l'horreur sans nom du fond.
Une écriture enchanteresse qui n'est pas sans rappeler celle de Sylvie Germain, cette façon troublante d'aborder la noirceur avec les mots les plus fins et sensibles et qui provoque chez le lecteur médusé, des sentiments contrastés, entre fascination et répulsion.
Véritable lecture coup de poing « le ventre de la fée » accouche dans la douleur des plus vils instincts de la nature humaine et sera à ce titre à déconseiller aux âmes sensibles…
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Il était une fois... un joli conte de fée... Et comme tout conte de fée, une jolie fée. Et dans le ventre de la fée, un bébé... Jusqu'ici, tout va bien. Un jour, naquit donc l'enfant, l'ange Gabriel. Avec un prénom comme ça, il ne peut effectivement qu'être angélique. Je ne sais pas ce que tu penses de moi, peu importe j'aurais tendance à dire, je ne vaux pas le coup qu'on s'épanche sur mon cas, mais crois-tu que je sois le genre à lire des contes de fée... Alors, oui, Gabriel est l'unique fils d'une femme magnifiquement belle, mais à la vie trop éphémère pour notre petit ange qui se retrouve rapidement esseulé au milieu de ses silences, ses démons, ses pulsions.

Et pendant ce temps-là, je fredonne, Gabriel-le- Tu brûles mon esprit, ton amour étrangle ma vie Et l'enfer Ouais, devient comme un espoir car dans tes mains je meurs chaque soir... Au masculin, prémonitoire.

D'ange Gabriel, cet enfant devint adolescent, une fille, une première fois, fragile et mal à l'aise dans cette chambre de garçon remplie de photographies de chattes en gros plan. Elle crie, il la veut. Il lui mort les seins, elle crie encore. Et plus elle crie, plus il bande. Il lui arrache sa culotte, sur ses cris - ou ses pleurs maintenant. L'excitation au zénith du jeu. Bien loin des histoires de fées, l'ange devint ainsi monstre. Et ce n'est que le début de l'histoire d'un premier roman où parfois des ventres de fée surgissent des ogres affamés de sang, de sexe, aux pulsions assourdissantes. Et parfois d'un roman surgissent des mots durs, des mots noirs, des instincts terrifiants, des pages que l'on tourne mais que l'on ne devrait pas.

J'ai besoin de m'allonger, sur un lit à regarder un plafond lézardé, sur un canapé à regarder à travers un toit sans lune, sur un divan à consulter une psy... Oui, je crois que j'ai besoin d'une analyse d'urgence. Cette pulsion frénétique à tourner des pages aussi sombres que malsaines, et dire que j'ai aimé un tel bouquin, dans le moindre détail jusqu'à la putréfaction des corps... Ai-je le droit d'aimer lire un tel roman, si glauque aux relents de pourriture dégoulinante et de chairs dépecées ? Je me pose des questions, je prends un verre peut-être même deux, la bouteille se vide, pour me donner du courage ou l'envie de gerber ce parfum de mort en moi. Car malgré tout, j'y ai trouvé de la poésie, dans les mots, dans les actes décrits, dans l'univers de Gabriel, cet ange noir. J'ai besoin de laver la poussière qui colle à ma peau, à mon âme avarié...
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L'illustration de couverture est un détail d'une peinture de Klimt représentant une femme enceinte nue, dont le titre est "L'Espoir I".
En effet, quelle plus belle représentation de l'espoir qu'un ventre tout gonflé de cet enfant à naître, de cette promesse de vie à venir pour laquelle on imagine mille et un scénarios ?
Tous positifs, bien sûr !
La fée a connu, elle aussi, cette attente merveilleuse, cette espérance folle, ces moments de grâce où la femme se sent si forte, rendue invincible par la vie qu'elle porte en elle par la magie d'un corps qui peut enfanter.

Avec son écriture précise, élégante et délicate, Alice Ferney décrit à merveille ce personnage de femme qu'elle appelle la fée. La rencontre, le désir d'enfant et la naissance de Gabriel, prénom qui révèle bien ce que ce nouveau-né représente pour ses parents.

Tout va pour le mieux en ce début de roman qui commence comme un conte de fées.

De la suite, je ne révèlerai rien ; je vous laisse la surprise parce que c'est l'un des intérêts du livre.
Sachez simplement que le récit bascule dans une tout autre direction.
Sachez aussi que la légèreté initiale fait place à quelque chose de lourd, d'horrible, de difficilement supportable.
Alice Ferney passe allègrement de la lumière à l'obscurité, de la vie et ses aspects les plus joyeux à ce que certains êtres humains peuvent avoir de plus sombre.
Si le titre n'avait déjà été pris par Nietzsche, ce roman aurait pu s'intituler "Par-delà le bien et le mal".

Ce livre m'a bousculée, et j'ai aimé ça.
L'abomination de certaines scènes provoque un profond dégoût mais le style d'Alice Ferney est tellement poétique et limpide que l'opposition entre le fond abject et la forme lumineuse fait qu'en tant que lectrice, j'ai été fortement troublée.
J'ai apprécié certains paragraphes, m'en voulant aussitôt de les apprécier.
Une expérience de lecture assez vertigineuse.

Ce roman au titre trompeur est le premier d'Alice Ferney et elle y montre déjà tout son talent.
Il offre un double contraste saisissant entre le début de l'histoire et la suite, entre la beauté de l'écriture et l'horreur du récit.
Âmes sensibles, s'abstenir, ce livre est d'une noirceur folle !
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En reposant ce livre, je me demande comment j'ai pu l'apprécier ?

Se peut il que nous ayons au fond de nous une curiosité malsaine de tant
de noirceur humaine ?

(je devrais faire comme le_bison - vous invite à lire sa chronique - "boire pour laver cette poussière qui colle à ma peau, à mon âme avariée ...")

Parce que j'ai aimé ce bouquin étrange, dérangeant, qui fait frémir de tant
d'horreurs.

Fascination et révulsion de cet Ange noir qui n'a qu'angoisses et cruautés pour meubler ses Silences.


Enfant de lumière qui nous entraîne dans l'obscurité la plus sombre qui soit et nous nous enfonçons avec lui dans la noirceur de ses crimes odieux.

L'autrice a la faculté de nous inviter à tourner page après page vers cette ivresse de la mort des autres, à travers les méandres et les pulsions irrépressibles d'un homme au sourire angélique.

Etrangeté de l'être humain !

La fée a mis au monde son ange "Gabriel" qui, par on ne sait quelle alchimie, deviendra un monstre de la pire espèce.
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J'ai passé une douce mâtinée au côté de Gabriel.
Ce fut tendre, délicat, un mets parfait et goûteux…

J'ai découvert ce roman grâce à @le_bison ou je mettais permis de commenter « que je dévorais ce livre ». Ce dernier m'avait indiqué « Tiens une ogresse… »
Oh, si j'avais su… Je me serais abstenu… Je ne dirais plus le mot « dévoré » pour un livre sans savoir ce qu'il contient.
Je n'imaginais pas tant de dévotion à la chair humaine…

Merci Gabriel, merci le_bison, je ne suis pas près d'oublier les fées et leur progéniture (surtout ses derniers).

Extrait :
Sentir, voir, percevoir la palpitation de la vie qui cesse : merveilleux privilège de tenir un mourant dans ses bras. Vertige de donner la mort, de garder le cadavre avec soi et de le surveiller.


Bonne lecture !
Lien : https://angelscath.blogspot...
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Il comprit que le plaisir était capable d'étouffer jusqu'aux regrets. Car c'était un plaisir immense, une jubilation du corps qui s'allégeait un instant de toute forme de conscience.
Dans le combat contre le corps de l'autre, lorsqu'il était entré dans le corps de l'autre, lorsqu'il avait refermé ses mains sur la chair de l'autre, et que ses ongles avaient crevé la peau en même temps qu'il crevait de plaisir, il avait oublié.
Oublié ce qu'il y a de plus horrible dans la vie, son déroulement de ruban insensible.
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Il avait l'impression que c'était le premier véritable viol, et ce qui l'étonnait c'était de vivre cette dérive sans lui prêter aucune gravité. Si incroyable que cela puisse paraître, il avait autrefois retenu des envies dont l'assouvissement le remplissait maintenant d'indulgence.
Il comprit que le plaisir était capable d'étouffer jusqu'aux regrets. Car c'était un plaisir immense, une jubilation du corps qui s'allégeait un instant de toute forme de conscience.
Dans le combat contre le corps de l'autre, lorsqu'il était entré dans le corps de l'autre, lorsqu'il avait refermé ses mains sur la chair de l'autre, et que ses ongles avaient crevé la peau en même temps qu'il crevait de plaisir, il avait oublié.
Oublié ce qu'il y a de plus horrible dans la vie, son déroulement de ruban insensible.
Pour lui désormais c'était clair : son désir assouvi était revenu plus vigoureux, si pressant qu'il faudrait bien recommencer, qu'il était impossible d'imaginer lui résister.
Il ne résisterait pas : la même crise, la même jouissance, il y pensait sans cesse. Il savait qu'il recommencerait, bientôt, demain peut-être, parce qu'il ne contrôlait plus rien de corps baigné une fois dans la violence. p.85
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Elle pleure tout bas, noyée et brûlée à chacune de ses toux. Dans sa tête se mêlent les odeurs fades et âcres de sperme et de bile. Gabriel laisse tomber un bras en travers du petit ventre plat, en signe de tendresse, de paix demandée. Avec une sorte d'inconscience insolente, de légèreté enfantine, il lui fait même un sourire. Et elle aurait envie de le blesser dans son orgueil, de l'envoyer balader en trouvant les mots qui le réduiraient à une poussière, une minuscule poussière de monstre. Mais elle n'est qu'épuisement dans tout ce corps allongé, sa misère, sa solitude, sa déveine, son rêve cassé, elle en crèvera.
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Ils forment un de ces couples où chacun des deux, plein de qualités, gagne encore à cet emmêlement. Une magie mystérieuse les fait apparaître tantôt un tantôt deux, par l'alchimie des respects et des complicités reciproques. Pour les autres, vue de l extérieur, l'alliance est intimidante. Rarement on les surprend à échanger quelques mots, et toujours vient l'impression qu'ils se parlent autrement, par regards, par caresses, ou par ce fil secret qui les attache l'un à l'autre. A force de les contempler, on finit par comprendre ce sentiment étrange qu'ils causent: en vérité on ne voit que leur désir.
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La première il l'avait tuée sans lui faire de mal. La petite Myriam. Malgré le temps qui a glissé là-dessus, et malgré leur nombre, il se souvient très bien de ses victimes. Il l'avait étranglée pour assouvir un vieux désir. Il avait voulu enfin posséder un corps. C'est plus tard que le sexe s'était mêlé à la mort. C'est plus tard qu'il avait touché, caressé, palpé et pénétré des chairs avant et après leur mort. Longtemps d'abord il était resté cet être à deux têtes : violeur et assassin. Mais il tuait les petites filles sans les violer, violait les femmes sans les tuer. Puis brusquement...
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Découvrez l'émission intégrale ici : https://www.web-tv-culture.com/emission/alice-ferney-deux-innocents-53711.html Depuis son premier roman en 1993, « le ventre des fées », Alice Ferney s'est discrètement mais résolument installé dans l'univers littéraire français. Depuis, chacun de ses titres est attendu par un lectorat fidèle qui apprécie à la fois les sujets qu'elle traite mais aussi la qualité de son écriture, classique, allant à l'essentiel, sans artifice et néanmoins sensible et pudique, chargée d'émotion.
La maternité, la place de la femme, la famille, l'engagement, le sentiment amoureux et ses déchirements font partie des thème de prédilection de l'auteur qui signe aussi quelques chroniques dans Le Figaro littéraire.
Avec ce 13ème titre, « Deux innocents », publié chez Actes Sud, maison à laquelle Alice Ferney est fidèle, l'auteure nous emmène en septembre 2018. C'est jour de rentrée des classes, à l'Embellie, un établissement scolaire spécialisé qui accueille des enfants en difficulté, notamment des jeunes atteint d'un handicap mental mais dont on sait aussi que le coeur est deux fois plus gros et la sensibilité est exacerbée.
Et voici Gabriel Noblet, il a 16 ans. Il est nouveau dans l'établissement. Il va intégrer la classe de Claire Bodin, qui donne des cours de bureautique à ses jeunes à qui il faut bien dessiner un avenir.
Claire Bodin est la bonté même. Mère et épouse accomplie, le sourire aux lèvres, elle cherche à faire le bien. C'est ce qu'on lui recommande chaque dimanche, à l'église où elle est assidue. Claire ne cherche pas la lumière mais si elle peut apporter du réconfort, elle est heureuse. Et face au jeune Gabriel, en manque d'attention et de repère dans cette nouvelle école, Claire va faire ce qu'elle croit être utile. Lui donner de l'affection, de la tendresse. Oui, elle va le prendre dans ses bras, oui elle va lui donner son numéro de téléphone et répondre à ses messages. Quel mal y a-t-il ? Ces enfants ont tellement besoin d'affection… Oui mais voilà, jusqu'où est-elle allée ? Et l'ensaignante qu'elle est n'a-t-elle pas été trop loin ? Bien vite, la mère du jeune Gabriel s'invente une histoire, l'histoire se transforme en rumeur, la rumeur en vague, la vague en procès. La fatalité, l'inconséquence, le malentendu deviennent un crime. Claire est alors face à la justice. Sa vie s'écroule, les failles s'entrouvrent.
Choisissant une écriture résolument clinique, froide, insistant sur les dates, les lieux, les moindres détails, Alice Ferney nous raconte cette histoire, inspiré d'un fait authentique, comme une enquête, sans pathos, de façon très factuelle. Ainsi, chaque lecteur vit l'intrigue avec son propre regard, analyse lui-même les personnages, se forge sa propre opinion, tel un juré d'assise. Et c'est glaçant.
Par les sujets qu'il traite, par la fragilité des protagonistes, embarqués dans une histoire qui les dépasse, ce roman touche au coeur, interpelle, émeut et nous redit une fois encore combien Alice Ferney est une grande romancière, combien elle sait manier les mots pour aller au coeur de son histoire.
Ce livre est un coup de coeur
« Les innocents » d'Alice Ferney est publié chez Actes Sud.
+ Lire la suite
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